Pfeautier, les Epîtres, l’Evangile, le livre de Meffe,
le livre de Plein-chant, autrement Antiphonier, le
Manuel, le Calendrier, le Martyrologe, le Péniten-
tiel, & le livre des Leçons. Voye{ Johns, lois eccléf.
ann. 9 6 7 . parag. 21.
Les livres d’églije chez les Juifs, font le livre de la
L o i, l’Hagiographe , les Prophètes, &c. Le premier
de ces livres s’appelle auffi le livre de Moïfe, parce
que ce légiflateur l’a compofé, & le livre de L Alliance
, parce qu’il contient l’alliance de Dieu avec les
Juifs. Dans un fens plus abfolu , le livre de la Loi lignifie
l’original ou l’autographe qui fut trouvé dans
le tréfor du temple fous le régné de Jofias.
On peut diftinguer les livres félon leur deffein ou
le fujet qu’ils traitent, en lùjloriques, qui racontent
les faits ou de la nature ou de l’humanité, & en dogmatiques
, qui expofent une doétnne ou des vérités
générales. D ’autres font mêlés de dogmes 6c de
faits ; on peut les nommer hifiorico - dogmatiques.
D ’autres recherchent fimplement des vérités, ou
tout au plus indiquent les raifons par lefquelles ces
vérités peuvent être prouvées comme la Géométrie
de Mallet. On peut les ranger fous la même çlaffe;
mais on donnera le titre de fcientifico-dogmadques,
aux ouvrages qui non-feulement enfeignent une
fcience, mais encore qui la démontrent comme les
élémens d’Euclide. Voye{ V o lf ,Philof. prat.fecl. l i t .
chap. j . parag. 7 . page 7 60 . < , ' -
Livres pontificaux , libri pontificales , nperrixa. B/-
/3\ia ; c’étoient parmi les Romains les livres deNuma
qui étoient gardés par le grand-prêtre, & dans lef-
quels étoient décrites les. cérémonies des fêtes , des
facrifices , les jprieres, & tout ce qui avoit rapport
à la religion. On les appelloit auffi indigitamenta,
parce qu’ils fervoient, pour ainfi dire, à déligner les
dieux dont ils contenoient.les noms, auffi-bien que
les formules & les. invocations ulitées en diverfes
occafions. Voye[ Lomeier, de Bibl. c. vj. pag. 107.
Pitifc. L. Ant. tom. II. pag. 86, voc. libri.
Livres rituels, libri rituaks; c ’étoient ceux qui
epfeignoient la maniéré de bâtir 6c de confacrer les
ville s , les temples, 6c les autels, les cérémonies des
confécrations des murs, des portes principales, des
familles, des tribus , des camps. Voye^ Lomeier,
loc. cit. chap. vj. Pitilc. ubi fuprà.
Livres des augures , libri augurâtes, appellés par
Cicéron reconditi : c’étoient ceux qui contenoient la
fcience de prévoir l’avenir par le vol & le chant
des oifeaux. Voyeç Cicéron , orat. pro domo fuâ ad
pontif. Seryius, fur le V. liv. de l ’Enéid. v. 738.
Lomeier, lib. cit. lib. VI. pag. 109. Voye{ aujjî.
A u g u r e .
Livres des arufpices , libri harufpicini ; c’étoient
ceux qui contenoient les myfteres 6c la fcience de
deviner par l’infpe&ion des entrailles des viftimes.
Voye{ Lomeier, loc. cit. voyeç Ar ü SPICE.
Livres achcrontiques ; c’étoient ceux dans lefquels
étoient contenues les cérémonies de Tâcheron; on
les nommoit auffi libri etrufci , parce qu’on en faifoit
auteur Tagés l’Etrurien , quoique d’autres les attribuaient
à Jupiter même. Quelqus-uns croient que
ces livres étoient les mêmes que ceux qu’on nommoit
libri fatales , 6c d’autres les confondent avec Ceux
des harufpices. Voye{ Servius , fur le V. liv. de ÜE-
néid. v. 3 9 8. Lomeier, de Bibl. c. vj.pag. 162. Lin-
denbrog , adCenforin. cap.xiv.,
Livresfulminans, libri fulgurantes ; c’étoient ceux,
qui traitoient du tonnerre , des éclairs, 6c de l’interprétation
qu’on devoit donner à. ces météores.
Tels étoient ceux qu’on attribuoit à Bigoïs, nymphe
d’Eirurie, & qui étoient confervés dans le temple"
d’ Apollon. Voye^ Servius , fur le VI. liv, de l'Encid.
v. 72. Lomeier., Ibid. pag. 3.
Livres fu a ls , libri fatales , qu’on pourroit appel-
1er autrement livres des defiins. C ’étoient ceux dans
lefquels on fuppofoit que Tâge ou le, terme de la vie
des hommes étoit écrit félon la difcipline des Etru-
riens. Les Romains conftiltoieBt ees livres dans les
calamités publiques, & on y recherchoit la maniéré
d’expiation propre à appaifer les dieux. Voyeç
Cenforin. de die natal, c. xiv, Lomeier , ch. vj.pag,
n 2. & Pitifcus , page 86.
Livres noirs ; ce l’ont ceux qui traitent de la mag
ie . On donne auffi ce nom à plufieurs autres livres ,
\oit par rapport à la couleur dont ils font couverts,
foit par rapport aux chofes funeftes qu’ils contiennent.
On en appelle auffi d’autres livres rouges , ou
papiers rouges, c’eft-à-dire livres de jugement & d c
condamnation. Voye^ J u g e m e n t .
Bons livres ; ce font communément les livres de
dévotion 6c de piété, comme les foliloques , les
méditations, les prières. Voyeç Shaftsbury, tom. I ,
caracl. pag. 166. & tome H t . page 327.
Un bon livre, félon le langage des Libraires, eft
un livre qui fe vend bien; félon les curieux, c’eft
un livre rare ; & félon un homme de bon fens , c’eft
un livre inftru&if. Une des cinq principales chofes
que Rabbi Akiba recommanda à fon fils fut, s’il étu-
dioit en D ro it , de l’apprendre dans un bon livre,
de peur qu’il ne fut obligé d’oublier ce qu’il auroit
appris. Voye[ Evenius, de furib. Librar, Voye%_ auffi
au commencement de cet article le choix qu’on doit
faire des livres.
• Livres fpirituels : on appelle ainfi ceux qui traitent
plus particulièrement de la vie fpirituelle, pieu-
fe , & chrétienne , & de les exercices, comme l’ô-
raifon mentale-, la contemplation , &c. Tels font les
livres de S. Jean Climaque, de S. François de Sales,
de fainte Thérefe , de Thomas Akempis, de Grenade
, &c. Voyei M y s t i q u e .
Livres profanes ; ce font ceux qui traitent de toute
autre matière que de la Religion. Voye{ P r o f a n e .
Par rapport à leurs auteurs, on peut diftinguer
les livres en anonymes, c*eft-à-dire, qui fijnt fans
nom d’auteur. Voye^ A n o n y m e ; 6c en cryptoni-
mes , dont le nom des auteurs eft caché fous un anagramme
, &c. pfeudonymes, qui portent fauffement
le nom d’un auteur ; poflhumes, qui font publiés après
la mort de l’auteur ; vrais , c’eft-à-dire, qui font
réellement écrits par ceux qui s’en difent auteurs ,
6c qui demeurent dans le même état oii ils les ont
publiés ; faux ou fuppofés, c’eft-à-dire , ceux que l’on
croit compofés par d’autres que par leurs auteurs ;
falfifiés, ceux qui depuis qu’ils ont été faits font corrompus
par des additions ou des infertions faulTes.
Voye£ Pafch. de variés mod. moral, trad. lib. 111. pag.
287. Henman, via ad hifior, litter., cap. vj. parag. 4.
P*g- 3 3 4 • . , ;
Par rapport à leurs qualités, les livres peuvent
être diftingués en
Livres clairs & détaillés, qui font- ceux du genre
dogmatique, où les auteurs définiflent exa&ement
tous leurs termes, & emploient ces définitions dans
tout le cours de leurs ouvrages.
Livres obfcurs, c’eft-à-dire, dont tous les mots font
trop génériques, & qui ne font point définis ; en forte
qu’ils ne portent aucune idée claire & précife dans
l’efprit du lefteur.
Livres prolixes, qui contiennent des chofes étrangères
& inutiles au deffein que l’auteur paroît s’être
propofé, comme, fi dans un traité d’arpentage un
auteur donnoit tout Euclide.
Livres utiles, qui traitent des chofes néceffaires
ou aux connoiffances humaines., ou à la conduite
des moeurs.
Livres complets, qui contiennent tout ce qui regarde
le fujet traité. Relativement complets, c'eft-à-
dire , qui'renferment tout ce qui étoit connu fur le
fujet
fujet traité pendant un certain téms; ou fi uii livre
eft écrit dans une vue particulière , on peut dire de
lui qu’il eft complet, s’il contient juftement ce qui
eft néceffaire pour atteindre à fon but. Au contraire
, on appelle incomplets, les livres qui manquent de
cet arrangement. VoycfSWolf. Log, parag. 816. pag;
818, 2.0. & a i . &c. . . , ;• :
On peut encore donner une divifion dés livres y
d’après la matière dont ils font compofés , & les diftinguer
en _ ^ . - .
Livres en papier qui font écrits fur du papier rait
de toile ou de coton, ou fur le papyrus des Egyptiens
; mais il en refte peu d’écrits de cette derniere
maniéré. Voye{ Montfaucon , Paleograph. groec. lib.
I. c. ij. pag. 14. Voyt{ auffi PAPIER.
Livres en parchemin, libri in membranâ, ou mem-
branoe, qui font écrits fur des peaux d’animaux , &
principalement de moutons. Voye{ P a r c h e m i n .
Livres en toile j libri lintei, qui chez les Romains
étoient écrits fur des blocs ou des tables couvertes
d’une toile. Tels étoient les Livres des fibylles, &
plufieurs lois, les lettres des princes , les traités, les
annales. Voye^ Plin. hiß. natur. lib. X I I I . cap.xij.
Dempfter , ad Rom. Lib. 111. ch. xxiv. Lomeier, de
bibl. cap. vj. pag. i S S . ^ ^ 7 ' ^
Livres en cuir, libri in corio, dont fait mention
Ulpien, lit. 62. f . de leg. 3. Guilandus prétend que
ce font les mêmes que ceux qui étoient écrits fur de
l’écorce , différente de celle dont on fe fervoit ordinairement
, & qui etoit de tilleul. Scaliger penfe
plus probablement que ces livres étoient compofés
de feuilles faites d’une certaine peau , ou de certaines
parties des peaux de bêtes, différentes de celles
dont on fe fervoit ordinairement, & qui étoient les
peau'x ou les parties de la peau du dos des moutons.
Guiland. papir. membr. 3 . n. 61. Salmuth. ad Panci-
roL.p. II. tit. X I I I . pag. 262. Scaliger. ad Guiland
p. iyy Pitifc. L. Ant. tom. 11. pag. 84. voc,Libri.
Livres en bois, tablettes, libri infchedis : ces livres
étoient écrits fur des planches de bois ou des
tabletes polies avec le rabot, & ils étoient en ufage
chez les Romains. Voye^ Pitifc. loco citato.
Livfès en cire, libri in ceris, dont parle Pline : les
auteurs ne font pas d’accord fur la maniéré dont
étoient faits ces livres. Hermol. Barbaro croit que
ces mots in ceris font corrompus, & qu’il faut lire
in fchedis, & il fe fonde fur l’autorité d’un ancien
xnanufcrit. D ’autres rejettent cette correftion, & fe
fondent fur ce qu’on fait que les Romains couvroient
quelquefois leurs planches^ ou fchedoe, d’une legere
couche de cire , afin de faire plus ailément des ratures
ou des corre&ions, avantage que n’avoient
point les livres in fchedis, & conféquemment ceux-
ci étoient moins propres aux ouvrages qui deman-
doient de l’élégance & du foin, que les livres en cire,
qui font auffi appellés libri ceree, ou cerei. Voye{ Pitifc.
ubi fuprà.
Livres en ivoire, libri elephantini ; ces livres, félon
Turnebe, étoient écrits fur des bandes ou dés
feuilles d’ivoire. Voye[ Salmuth, adPancirol. p. II.
lit. xiij. pag, 266. Guiland. pa-pyr. tnankï($ | . n%,
4 8 . félon Scaliger, ad Guiland. pag. g ces, livres
étoient faits d’inteftinsd’elephans. Selon d autres, c e-
toient les livres dans lefquels étoient infcrits les aftes
du fénat, que les empereurs faifoient conferver.Selon
d’autres, c’étoient certaines collections volumineu-
fes en 3 5 volumes qui contenoient les noms de tous
les citoyens des trente-cinq tribus romaines. Fabri-
cius, defcript. urb. c. vj. Donat, de urb. rom. lib. II.
c. xxiij. Pitifch. L. Ant. loc. cit. pag. 84. & fuiv.
Par rapport à leur manufa&ure , ou au commerce
qu’on en fa it , on peut diftinguer les livres en
Manufcrits qui font écrits loit de la main de l’auteur
, & on les appelle autographes, loit de celle des
Tome IX .
bibliotécaires & des copiftes. Voye^ M a n u s c r i t s *
B i b l i o t é c a i r e .
Imprimés, qui font travaillés fous une préffe d’imprimeur
& avec des cara&eres d’imprimerie. V?ye£
I m p r im e r i e .
Livres en blanc, qui nè fc/nt ni liés hi cou fus r livres
in-folio, dans lefquels une feuille n’eft pliée
qu’ une fois, & forme deux feuilles ou quatre pages ; _
in-quarto, où le feuillet fait quatre feuilles ; in-oclaï•’
vo , où il en fait huit ; in-dou^e , où il en fait douze }
j in-fei{e #:0ù, il en fait feize, & in-24. où il en fait
vingt-quatre;
Par rapport aux circonftances ou aux accidens
des livres t on peut les divifer en
Livrés p/trdus > qui font ceux qui ont péri par l’injure
du tems, ou par la malice & par le faux zele
des hommes. Tels font plufieurs livres, même de l’E-
crituré, qui avôient été compofés par Salomon,
d’autres livres des Prophètes. Voye{ Fabric. codi
pjeudepig. veter; teflam. tom. I I . pàg. tyr. Jofeph.
Hypotim. liv. V. Ci cxx. apud Fabric. lib. cit. p. 247.
Livres promis, ceux que des auteurs ont fait attendre
$ & n’ont jamais donné au public. Janfon ab
almeloveen a donné un catalogue des livres promis ^
mais qui n’ont jamais paru. Voye£ Struv. introd. ad
notit, rci litter. c. viij, part. X X L p: 764.
Livres imaginaires , ce font ceux qui n’orit jamais
exifté : tel eft le livre de tribus impofioribus , dont
quelques-uns ont fait tant de bruit, & que d’autres
ont luppofé exiliant, auxquels on peut ajouter divers
titres de livres imaginaires, dont il eft parle dans
M. Baillet & dans d’autres auteurs. Loefcher a publié
un grand nombre .de plans ou de projets de livres,
dont plufieurs pourroient être utiles & bien
faits, s’ils étoient exécutés d’après ees plans^ s’il
eft poffible de faire quelque chofe de bien d’après
les idées d’un autre , ce qu’on n’a pas encore vu .
Voye^ Pafch. de var. mod-. moral, trad. c. iij. pag.283 1 .
Bailler, des fatyres perfonnelles, Loefch. arcan. litten
■: projets littéraires. Journal litter. tome I. p. 476.
Livres iTana & à’anti. Voyeç A n a & A n t i .
Le but ou le deffein des livres font différens, félon
la nature des ouvrages : les, uns font faits pour montrer
l’origine des choies ou pour expofer de nouvelles
découvertes, d’autres pour fixer« & établir quelque
v érité, ou pour pouflér une fcience à un plus haut
degré ; d’autres pour dégager les efprits des idées
fauffes, & pour fixer plus précifément les idées des
chofes ; d’autres pour expliquer les noms &les mots
dont fe fervent différentes nations ou qui étoient en
ufage en différens âges ou parmi différentes fe&es 5
d’autres ont pour but d’éclaircir, de conftater la
vérité des faits, dés événemens, & d’y montrer les
voies 6c les .ordres de la providence ; d’autres n’em-
braffent que quelques-unes de ces parties, d’autres
en réunifient la plupart & quelquefois toutes. Voyeç
Loefch. de Cauf. ling. hebr,. in proefat.
Les ufa»es des livres ne font ni moins nombreux
ni moins variés : c’eft par eux que nous acquérons
des connoiffances : ils font les dépofitairer des lois ,
de la mémoire, dès évenemens, des ufages , moeurs^
coutumes, Grc. le véhiculé de toutes les Sciences y
la religion même leur doit en partie fon établiffe-
ment 6c fa confervation. Sans eu x, dit Bartholin,
« Deus jam file t, Jufiitia quiejcit, torpet Medicina y
» Philofophia mancaejl, Huerai muta, omnia tenebris
» involuta cimmeriis. » De lib. legend. diffère. I . p . 61
Les éloges qu’on a donnés aux livres font infinis s
on les repréfente comme l’afyle de la vérité, qui fou^
vent eft bannie des converlations ; comme des con-
feillérs toujours prêts à nous inftruire chez nous &
quand nous voulons, & toujours defintéreffés. Ils
fuppléent au défaut des maîtres , & quelquefois au
manque de eénie ou d’invention, 6c élevent quel*
^ & H H h h