^ans lés vieillards, avec engourdiffement & vertige
, font les avant-coureurs de l’apoplexie.
Ces laßitudes font auffi un fymptome bien familier
dans les maladies chroniques ; elles font fur-tout
propres au fcorbut, dont elles caraôérifent „prefque
feules le premier degré : il y a laJJîtude dans toutes
les maladies oiril y a langueur; ces deux .états ,pa-
roiffent cependant différer en ce que la langueur af-
faiffe & anéantit l’ efprit Sc le corps , Sc précédé
le mouvement ; au lieu que la laßitude en eft une
fuite, Sc ne femble affeâer que la machine, ou pour
mieux dire, les mouvemens animaux.
Les laßitudes fpontanées n’exigent en elles-mêmes
/aucun remede , foit qu’ellés annoncent ou accompagnent
les maladies. Dans le premier cas elles aver-
'tiflent de .prévenir, s’il eftpomble, la maladie dont
elles menacent. Il eft alors prudent de fe mettre à
un régime un peu rigoureux, défaire diete; l’émétique
pourroit peut-être faire échouer la maladie :
dans le fécond cas elles doivent engager un médecin
-à fe tenir fur fes gardes, à ne.pas trop donner à la
nature, à s’abftenir des remedes qui pourroient l’af-
foiblir, Sc à recourir fur-tout à ceux qui peuvent
tirer le corps de l’engourdiflement oh il commence
à être plongé. Ces laßitudes dans les maladies chroniques,
indiquent aufli des remedes a&ifs, invigo-
'•rans, ' toniques, &c. propres à corriger & changer
S’état vicieux du fang Sc des folides qui ont donné
«aiffance au fymptome, St qui l’entretiennent, (Af)
LAST ou LASTE, f. m. ( Marine. ) c’ eft le poids
de deux tonneaux. Les Hollandois mefurent ordinairement
la charge de leurs vaiffeaux par laßes. On
dit un vàiffeâu de i jo laßes, c’eft-à-dire, qu’il eft
de 300 tonneaux.
Dans quelques pays du nord, lafle eft un terme
général, qui fe prend pour la charge entière du
.'vaiffeau. fl fignifie quelquefois un poids ou une mesure
particulière ; mais cette mefure change non-
feulement eu égârd aux lieux, mais même eu égard
à la différence des marchandifes ; deforte que pour
déterminer ce que contient un laße, il faut favoir
de quel endroit & de quelle forte de marchandife on
Veut parler.
L A S T -G E L T , f. m. ( Commerce. ) nom qu’on
donne en Hollande à un droit qu’on leve fur chaque
vaiffeau qui entre ou qui fort, Sc on l’appelle ainfi
de ce qui fe paye à proportion de la quantité de
leß ou laß que chaque bâtiment entrant ou fortant
peut contenir. Ce droit eft de 5 fols ou ftuyvers
par leß en fortant, & de 10 fols en entrant. Mais il
eft bon d’obferver que ce droit étant une fois payé,
le vaiffeau qui l’a acquitté fe trouve franc pendant
une année entière, & qu’on peut le faire rentrer ou
fortirde nouveau, Sc autant de fois qu’on le juge
à-propos, fans que pendant cette année il foit fujetv
au laß-gelt. Voyez le Diclde Com.
Last -Geld , ( Com. ) eft un droit de fret qui fe
leve à Hambourg fur les marchandifes Sc vaiffeaux
étrangers qui y arrivent ou qui.en partent. Par l’art.
41 du traité de commerce conclu à Paris, le 2.8
Décembre 1716, entre la France & les villes anféa-
ïiques, les vaiffeaux françois qui vont trafiquer à
Hambourg, font déchargés de ce droit, qu’on ne
peut exiger d’eux fous quelque nom ou prétexte que
ce puiffe être. Voye{ le DiÛ. de Commerce.
LA TAK IÉ , ou LATAQUIE, & LATICHEZ ,
félon Maundrell, ( Géog. ) ville de Syrie , fur la
cô te, à 15 lieues de Tortolé, & 30 d’Alep. C ’eft un
refte de l’ancienne Laodicée fur la mer. Voye^ L ao-
DIcée , num. 2.
Le fieur Paul Lucas dit y avoir trouvé par-tout
des colonnes fortant de terre prefqu’à moitié, Sc de
toutes fortes de marbre ; il ajoute que tous les lieux
«les environs ne font que plaines Sc collines plantées
d*olxviers, de mûriers , de figuiers, Sc arbres fertt-
blables. Il y paffe un bras de l’Oronte , qui arrofe
en ferpentant une bonne partie du pays.
Cette ville a été rétablie par Coplan-Aga, homme
riche Sc amateur du commerce, qui en a fait l’endroit
le plus floriffant de la côte. Long. 54. z 3 . lat.
j J. 30 . ( D . ƒ .)
| LATANIER, f. ni. ( Botan. ) forte de palmier des
îles Antilles, Sc de l’Amérique équinoxiale. Il pouffe
une tige d’environ fix à fept pouces, de diamètre,
haute de 30 à 3 5 piés& plus , toujours droite comme
tin mats , fans aucune diminution fenfible. Le
bois de cet arbre eft roide & fort dur, mais il diminue
de folidité en approchant du centre, n’étant
dans cette partie qu’un compofé moilaffede longues
fibres qu’il eft aifé de féparer du refte de l’arbre,,
lorfqu’il a été coupé Sc fendu dans fa longueur. Le
fommet du latanier eft enveloppé d’un rézeau compofé
d’une multitude de longs filets droits , ferrés,
Sc eroifés par d’autres filets de même efpeee , formant
un gros cannevas qui femble avoir été tiffu
de mains d’hommes ; entre les circonvolutions de
cette efpeee de toile, fortent des branches difpofées
en gerbe ; elles font plates, extrêmement droites,
fermes, liftes, d’un verd jaunâtre, longuesd’envi-
ron troispiés & demi, larges à-peu-près d’un pouce,
epaiffes de deux oïl trois lignés dans le milieu de
leur largeur, & tranchantes fur les bords , reflem-
blant parfaitement à des lames d’efpadon; chaque
branche n’eft proprement qu’une longue queue d’une
très-grande feuille qui dans le commencement ref-
femble à un éventail fermé , rtiaisquife développant
enfuite, forme Un grand éventail ouvert, dont les
plis font exaéfement marqués , & non pas un foleil
rayonnant, ainfi que le difént les RR. PP. Dutertre
& Labat, qui en ont donné des figures peu cor-
reûes.
Le tronc de l’arbre, après avoir été fendu & nét-
toyé de fa partie molle, comme On l’a dit ci-deflus,
fert à faire de longues gouttières ; on emploie les
feuilles pour couvrir les cazes ; plufieurs de ces
feuilles étant réunies enfemble , Sc leurs queues
après avoir été fortement liées, compofent des balais
fort-commodes : on en fait auffi des efpeces de
jolis parafols, en forme d’écrans ou de grands éventails
que les Aliatiques peignent de diverfes couleurs ;
& les Caraïbes ou Sauvages des îles, fe fervent de
la peau folide & unie des queues, pour en fabriquer
le tiffu de leurs ébichets , matatous, paniers, &
autres petits meubles très-propres.
LA T EN T , adj. ( Jurifprud. ) fignifie occulte , 6c
qui n’eft pas apparent : on appelle vice latent celui
qui n’eft pas extérieur , Sc ne fe connoît que par
l’ufage : par exemple, en fait de chevaux, la pouffe,
la morvè, Sc la courbature font des vices latens dont
le vendeur doit la garentie pendant neuf jours.
Les fervitudes latentes font celles qui ne font pas
en évidence, comme un droit de paffage. Il n’eft pas
néceffaire de s’oppofer au decret pour des fervitudes
apparentes, telles que des rues Sc égouts, mais bien
pour les fervitudes latentes. Voye{ Decret & Servitude.
(A ) ,
LATÉRAL, adj. ( Géom, ) mot qui ne s’emploie
guere qu’avec d’autres mots avec lefquels il forme
des compofés, comme équilatéral, Scc. Ce mot vient
de laïus, côté, & il a rapport aux lignes qui forment
la circonférence des figures. ^«^«{Equilatéral.
Une équation latérale dans les anciens auteurs
d’algebre, eft une équation fimple ou qui n’eft que
d’une dimefinon, Sc n’a qu’une racine. À'oy«{ Equa-
- tion.
On ne dit plus équation latérale, on dit équation
fimple ou linéaire, ou du premier degré. ( O )
Latéral, droit de la, tête. Koye^ l'article Droit*
Lat-
LATÉRALE, paralyfe LATÉRALE. ^oye^ f*ARA-
tVSIE.
LATÉRALE, opération LATÉRALE. Vôye{ L it h Ô-
ÏOMIE.
Les finus latéraux 8t ladure-mefe font cOmhîe
deux branches du fintis longitudinal fupérieur, qui
Vont l’une à droite & l’autre à gauche -, le long de la
grande circonférence de la tente du cervelet, jüfqu’à
la bafe de l’apophyfe pierreufe des os des tempes ; delà
ils defeendent, en faifant d’abord un grand contour
, & enfuite un petit, étant fortement attachés
dans leS grandes goùtieres latérales de la bafe'du crâne
, Ôc fuivent la route de ces gouttières jufqu’aux
trous déchirés & aux foffettes dés veines jugulaires.
Voye^ Jugulaire.
LATERCULUM, ( Liitér. ) cé terme fignifioit*
fous les empereurs de Rome, le rôle de tous les ma-
giftrats & officiers militaires, contenant l ’état des
fondions de leurs charges, & des appointemens qui
y étoient annexés ; l’origine de ce mot bifarre nous
eft inconnue. ( D . J. )
. L A T E R E , (Jurifprud.') légat à latere. Voye^ ci-
après Légat.
LA T IA L , Ladalis, ( Littéral. ) furnom du Jupiter, j
ainfi nommé du Latium * contrée d’Italie, ôft cé
maître des dieux étoit fingulierement honoré par
des fêtes, des offrandes & des facrifices. Veyeç La-
Tiàr. (D . / .)
LA T IA R , 1. m. ( Littérat. ) c ’eft le nom de la fête
inftitüée par Tarquin le fuperbé, en l’honneur de
Jupiter Latial. Ce prince ayant fait un traité d’alliance
avec les peuples du Latium, propofa dans le
deffein d’en affurer la perpétuité, d’ériger un temple
commun, où tous les alliés, les Romains, les
Latins, les Herniques, Sc les Volsques s’affemblaf-
fent tous les ans pour y faire une foire, fe régaler
les uns les autres, Sc y célébrer enfemble des fêtes
Sc des facrifices ; telle fut l ’Origine du latiar.
Tarquin n’avoit deftiné qu’un jour à cette fête ; les
premiers confuls en établirent un fécond après qu’ils
eurent confifmé l ’alliance avec les Latins; on ajouta
un troifieme jour lorfque le peuple de Rome, qui
s’étoit retiré fur le mont facré, fut rentré dans la
viile , Sc finalement un quatrième, après qu’on eut
appaifé la fédition qui s ’étoit élevée entre les Plébéiens
Sc les Patriciens à l’occafion du confulat ; ces
quatre jours étoient ceux qu’on nommoit Fériés lati-
nes : Sc tout ce qui fe faifoit pendant ces fériés, fêtes
, offrandes, facrifices, tout cela s’appelloit latiar,
dit Gronovius dans fes obfervations, liv. I F , c. xxv,
wÈm LATICLAVË , f. ni. ( Littérat. ) la tus clavus ,
tumea laùclava ; tunique à large bordure de pourpre
par-devant, Sc qui faifoit un habillement particulier
de diftinâion Sc de dignité chez les Romaifts.
Tout le monde reconnoît que le laticlavc étoit
l’habit de marque de certaine magiftrature ; mais il
n’y a rien, en fait d’habits , fur quoi les favans
foient fi peu d’accord que fur la forme du laticlave Sc
de Yangufiiclave.
Les uns ont imaginé que le laticlave étoit une
bande de pourpre entièrement détachée des habits,
qu’on la pafloit fur le co l, & qu’on la laiffoit pendre
tout du long par-devant Sc par-derriere, comme le
fcapulaire d’un religieux. D ’autres ont penfé que
c ’étoit un manteau de pourpre qui couvroît feulement
les épaules, comme les manteaux d hermine
de nos rois ; mais ces deux opinions font egalement
infoutenables. Indiquons-en une troifieme qui ait
plus de vraiffemblance ; Sc cela ne fera pas difficile.
On dillinguoit chez les Romains plufieurs fortes
de robes ou de tuniques, Sc entr’autres la tunique
nommée tunica clavata. C ’étoit une maniéré de vefte
avec des bandes de pourpre, appliquées en forme
Tome IX .
de galon fur le devant -, au hiilieü de îa vefte Sc dan*
toute fa longueur, de forte que quand la vefte étoi*
fermée, ces deux bandes fe joignoient Sc fembloient
n’en faire qu’une. Si la bandé étoit large, la tuniqué
S appelloit laticlave, lat us clavus, tunica laticlavia.
Si elle étoit étroite, la tunique prenoit le nom d'an*
gujliclave , anguflus clavus , tunica angufliclavia.
Ces deux fortes de tuniques qui fervoient à diflin-
guer les emplois parmi les gens de qualité , étoient
oppofées à celle qui étoit toute unie fans bandes *
qu’on nommoit tunica recta, Sc dont l’ufage n’étoit
que pour les perfonnes qui n’a voient point de part à
l’adminiftration des âffaireSi
Il refulte d e - là , que le laticlave étoit une large
bordure de pourpre, coufue tout du long fur la partie
de devant d’une tunique, ce qui la diftinguoit dé
celle des chevaliers qui étoit à la vérité une bordure
de la même couleur & de la même maniéré, mais
beaucoup plus étroite, d’où vient qu’on l’appelloit
angujiiclave.
Plufieurs favans fe font perfuadés que les bandes
ou galons de ces tuniques étoient comme brochées
de têtes dé clous , quaf davis intertextez ; cela peut
être. Cependant M. Dacier qui n’eft pas de cet avis ,
remarque pour le réfuter, que les anciens appel-
. loient clavus, clou, tout ce qui étoit fait pour êtré
appliqué fur quelque chofe.
Ce qui eft plus sûr, c ’eft qu’on a confondu à tort*
le laticlave avec la prétexte, peut-être parce que la
prétexte avoit un petit bordé de pourpre ; mais outre
que ce bordé de pourpre régnoit tout au tour, il
eft certain que ces deux robes étoient différentes à
d’autres égards, Sc même que la prétexte fe mettoit
fur le laticlave. Varron l ’a dit quelque part ; d’ailleurs
on fait que quand le préteur prononçoit un arrêt de
mort, il quittoit la prétexte & prenoit la robe laticlave.
Elle fe portoit fans ceinture, & étoit un peu plus
longue que la tunique ordinaire, c’eft pourquoi Suétone
obferve comme une chofe étrange que Cefaf
ceignoit fon laticlave. .« Il étoit, dit cet hiftorien,
» fort fingulier dans fes habits ; ion laticlave avoit
» de longues manches avec des franges au bout; il
» fe ceignoit toujours, & toujours fa ceinture étoit
» lâche, ce qui donna lieu à ce mot de Sylla, qu’il
» averriffoit les grands de fe donner garde du jeune
» homme mal-ceint, ut male prcecinclum puerum ca-
» verent.
Comme les fénareurs a voient droit de porter le
laticlave., le même Suétone remarque qu’on les ap-
pelloit d’un feul nom laticlavii. Les confuls , les préteurs
, & ceux qui triomphoient jouiffoient auffi de
cette décoration : Ifidore nous apprend que fous la
république, les fils des lenareurs n’en étoient hono*
rés qu’à l’âge de z j ans; Céfarfut le premier qui
ayant conçu de grandes efpérances d’Oélave Ion
neveu, Sc voulant l’élever le plutôt poflible au timon
de l’état, lui donna le privilège du laticlave
avant le tems marqué par les lois.
Oftave étant parvenu à la fuprème puiffance,
crut à fon tour devoir admettre de bonne heure les
enfans des fénateurs dans l’adminiftration des affaires
; pour cet effet, il leur accorda libéralement la
même faveur qu’il avoit reçue de fon oncle. Par ce
moyen, le laticlave devint folisJui l’ordre de l’empereur
; il en revêtoit à fa volonté les perfonnes qu’il
lui plaifoit, magiftrats, gouverneurs de p rovinces,
Sc les pontifes mêmes.
Sacrificam lato vejlem dijlinguere clavo.
II paroît que, fous fes fucceffeurs, les premiers
magiftrats des colonies Sc des villes municipales obtinrent
la même grâce. Enfuite les Céfar la prods*
Q ï •