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lignes de diametfe intérieur : à deu* Cartes, on leur
donne trois lignes & demi ; & à trois cartes, quatre
lignes : les lardons qui ont un plus grand diamètre,doivent
être faits en carton; on leur donne d’épaiffeitr le
quart du diamètre de la baguette, fur laquelle on les
roule lorfqu’ils font charges de la première descoirt-
pofitions luivantes, & le cinquième, lôrfqu’on emploie
lafeconde, qui eft moins v iv e , & qui convient
dans certains cas ; leur hauteur eft de fix à fept diamètres.
Voici leur compofition: compofition première J
aigremoine huit onces, poulfier deux livres, falpètre
une, foufre quatre onces quatre gros.
Seconde compofition moins vive ; falpètre demi
livres douze onces, aigremoine une liv re , foufre
quatre onces.
La vetille doit être néceflairement chargée de la
compofition en poudre; celle en falpètre brûleroit
lentement & fans l’agiter; lorfque les lardons font
chargés en vrillons, on les appel[zferpenteaux. Foye{
Serpenteau.' ( D . J. )
Lardon ,(Serrurerie, & autres ouvriers en fer,) morceau
de fer ou d’acier que l’on met aux crevaffes
qui fe forment aux pièces en les forgeant. Le lardon
fert à rapprocher les parties écartées 6c à les fouder.
LAREDO , ( Géog. ) petite ville maritime d’Ef-
pagne ,(dans la Bifcaie,. avec un port, à 25 lieues
N. O. de Burgos, fo O. de Bilbao. Long. i j . 55.
lat. f y i 12. l D - J- )
LARÉNIER , f. m. ( Menuiferit. ) pièce de bois ,
qui avance au bas d’un chaflis dormant d’une croifée'
ou du quadre de vitres, pour empêcher que l’eau ne
coule dans l’intérieur du bâtiment, & pour l’envoyer
en-dehors ; cette piece eft communément de la forme
d’un quart de cylindre coupé dans 1a longueur.
Dictionnaire de Trévoux, f D . J. )
LA R EN T A LE S , f. f. pl. ( Littèrat. ) c’eft le nom
que Feftus donne à une fête des Romains. Ovide 6c
Plutarque l’appellent Laurentales, 6c Macrobe, La-
rentalia , Laurentalia , Laurentia ferla , ou Larentina-
lia ; car, félon l’opinion de Paul Manuce , de Golt-
zius, de Rofinus, & de la plupart des littérateurs,
tous ces divers noms défignent la même chofe.
Les Larentales étoient une fête à l’honneur de Jupiter;
elle tomboit au iod es calendes de Janvier,
qui eftle 23 de Décembre. Cette fête a voit pris fon
nom d'Acca Larentia, nourrice de Rémus 6c de Ro-
mulus ; ou félon d’autres,(les avis fe trouvant ici fort
partagés) à’Acca Larentia, célébré courtifane de Rome
, qui avoit inftitué le peuple romain fon héritier,
fous le régné d’Ancus Martius. Quoi qu’il en foit de
l’origine de cette fê te , on la célebroit hors de Rome,
fur les bords du T ibre, 6c le prêtre qui y préfidoit
s’appelloit larentialis fiamtn, le flamine larentiale.
(£ > .ƒ .)
LARES , f. m. plur. ( Mythol. & Littéral. ) e’é-
toient chez les Romains les dieux domeftiques , les
dieux du foyer, les génies protecteurs de chaque
maifon, & les gardiens de chaque famille. On ap-
pelloit indifféremment ces dieux tutélaires, les dieux
Lares ou Pénates / car pour leur deftination, ces deux
noms font fynonymes.
L’idée de leur exiftence & de leur culte, paroît
devoir fa première origine, à l’ancienne coutume des
Egyptiens, d’enterrer dans leurs maifons les morts
qui leur étoient chers. Cette coutume fubfifta chez
eux fort long-tems, par la facilité qu’ils avoient de
les embaumer 6c de les conferver. Cependant l’incommodité
qui en réfultoit à la longue, ayant obligé
ces peuples 6c ceux qui les imitèrent, de tranfporter
ailleurs les cadavres, le Convenir de leurs ancêtres
& des bienfaits qu’ils en avoient reçus, fe perpétua
chez les defeendans ; ils s’adrefferent à eux comme
à des dieux propices, toujours prêts à exaucer leurs
prières»
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Ils fuppolereht que ces dieux domeftiques dài*
gnoient rentrer dans leurs maifons, pour procurer à
la famille tous les biens qu’ils pouvoieht, & détouri
ner les maux dont elle étoit menacée ; femblables ;
dit Plutarque, â des athlètes, qui ayant obtenu là
permiflion de fe retirer à caufe de leur gtand âge ;
le plaifoient à voir'leurs éleves s’exercer dans la
même carrière, & à les foutenir par leurs con-*
feils.
C ’eft de cette efpecè qu’ eft le dieu Lare , à qui
Plaute fait faite le prologue d’une de fes comédies
de 1 ' Aulularia ; il y témoigne l’afféétion qu’il a poui*
la fille de la maifon, affurant qu’en confidération dd
fa piété, il fonge à lui prdeurer Un mariage avantageux
, par la découverte d’un tréfor confié à fes foins;
dont il n’a jamais voulu donner connoiffance ni au
pere de la fille, ni à fon ayeul, parce qu’ils en avoient
mal ufé à fdn égard.
Mais les particuliers qui ne crurent pas trouver
dans leurs ancêtres des âmes, des génies aflez puifc
fans pour les favorifer & les défendre , fe choifirent
chacun fuivant leur goût, des patrons 6c des prote*
fleurs parmi les grandes & les petites divinités, auxquelles
ils s’adrefletent dans leurs befôins ; ainfi s’étendit
le nombre des dieux Lares domeftiques.
D ’abord Rome effrayée de cette multiplicité d’adorations
particulières, défendit d’honorer chez foi
des dieux , dont la religion dominante n’admettoif
pas le culte. Dans la fuite, fa politique plus éclairée
, fouffrit non-feulement dans fon fein l’introdu-
flion des dieux particuliers, mais elle' crut devoir
fautorifer expreffément.
Une loi des douze tables enjoignit à tous lesha-
bitans de célébrer les facrifices de leurs dieux Péna-1
tes, 6c de les conferver fans interruption dans chaque
famille, fuivant que les chefs de ces mêmes familles
l’avoient preferit.
On fait que lorfque par adoption, quelqu’unpaf-
foit d’une famille dans une autre, le magiftrat avoit
foin de pourvoir au culte des dieux qu’abandonnoit
la perfonne adoptée : ainfi Rome devint l’afile de'
tous les dieux de l’univers, chaque particulier étant
maître d’en prendre pour fes Pénates , tout autant
qu’il lui plaifoit, quum finguli, dit Pline , ex Jémet-
ipjîs , totidem deosfaciant, Junones , geniofque.
Non-feulement les particuliers 6c. les familles ,
mais les peuples, les provinces, 6c les villes, eurent
chacune leurs dieux Lares ou Pénates. C ’eft pour
cette raifon, que les Romains avant que d’afliégeri
une ville, en évoquoient les dieux tutélaires, 6c les-
prioienr de paffer de leurs côtés, en leur promettant
des temples 6c des facrifices , afin qu’ils ne s’oppo-
faffent pas à leurs entreprifes; c’étoit-là ce qu’on
nommoit évocation. Voyeç ce mot.
Après ces remarques, on ne fera pas furpris de
trouver dans les auteurs 6c dans les monumens, outre
les Lares publics & particuliers, les Lares qu’on-
invoquoit contre les ennemis, Lares hoflilii ; les Lares
des villes , Lares urbani ; les Lares de la campagne
, Lares rurales / les Lares des chemins , Lares via-
les ; les Lares des carrefours, Lates compitales, &c.
En un mot, vous avez dans les inferiptions de Gru-
ter & autres livres d’antiquités, des exemples de
toutes fortes de Lares ; il feroit trop long de les rapporter
ici.
C’eft affez de dire que le temple des Lares de Rome
en particulier, étoit fitué dans la huitième région
de cette ville. Ce fut Titus Tatius roi des Sabins,
qui le premier leur bâtit ce temple ; leur fête nommée
Lararies9 arrivoit le onze avant les calendes de
Janvier. Macrobe l’appelle aflez plaifamment la fo-
lemnité des petites ftatues, celebritas Jigillariorum /
cependant Afconius Pédianus, prétend que ces petites
ftatues étoient celles des douze grands dieux
mais
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mais la plàifanterie de Macrobe n’en eft pas moins
jnfte.
Les Lares domeftiques étoient à plus forte ràifon
repréfentésTous la figure de petits marmoufets d’argent
, d’ivoire, de bois , de cire, 6c autres matières ;
car chacun en agiffoit envers eu x, fuivant fes facultés.
Dans les mailons bourgeoifes, on mettoit ces
petits marmoufets derrière la porte, ou au coindu
foy e r , qui eft encore appelle la lar dans quelques
endroits du Languedoc. Les gens qui vivoient plus
à leur aife, les plaçoient dans leurs veftibules ; les
grands leigneurs les tenoient dans une chapelle nommée
Laraire , 6c avoient un domeftique chargé du
fer vice de ces dieux ; c ’étoit chez les empereurs l’emploi
d’un affranchi.
Les dévots aux dieux Lares leur offroient fou vent
Au vin , de la farine, & de la defferte de leurs tables;
ils les couronnoient dans des jours heureux ,
ou dans certains jours de fêtes, d’herbes & de fleurs,
fur-tout de violetres, de thym, 6c de romarin ; ils
leur brûloient de l’encens & des parfums. Enfin, ils
mettoient devant leurs ftatues, des lampes allumées
: je tire la preuve de ce dernier fait peu connu,
d’une lampe de cuivre à deux branches , qu’on
trouva fous terre à Lyon en 150 5.Les mains de cette
lampe entouroient un petit pié-d’eftal de marbre
fur lequel étoit cette infeription : Laribus facrurn, P.
F. Rom. qui veut dire, publicie felicitati Rornanorum.
Il eût été agréable de trouver auflile dieu Lare, mais
apparemment que les ouvriers le mirent en pièces
. en fouillant.
Quand les jeunes enfans de qualité étoient parvenus
à l’âge de quitter leurs bulles, petites pièces d’or
en forme de coeur , qu’ils portoient fur la poitrine,
ils venoient les pendre au cou des dieux Lares, &
leur en faire hommage. « Trois de ces enfans, revé-
» tus de robes'blanches, dit Pétrone, entrèrent alors
m dans la chambre : deux d’entre eux poferent fur la
» table les Lares ornés de bulles ; ie troifieme tour-
» nant tout-autour avec une coupe pleine de vin^s’é-
» crioit : Que ces dieux nous foient favorables »!
Les bonnes gens qui leur attribuoient tous les biens
:&les maux qui arrivoientdans les familles,& leurfai-
foient des facrifices pour les remercier ou pour les
adoucir ; mais d’autres d’uncaraâere difficile à contenter,
fe plaignoient toûjours, comme la Philis
d ’Horace, de l’injuftice de Ieürs dieux domeftiques.
Et Penates
Moeret iniquos. .
Caligula que je dois au-moins regarder comme
un brutal ,fit jetterlesfiens parla fenêtre, parce qu’il
étoit, difoit-il, très-mécontent de leur fervice.
Les voyageurs religieux portoient toûjours avec
eux dans leurs hardes quelque petite ftatue de dieux
Lares ; mais Cicéron craignant de fatiguer fa Minerv
e dans le voyage qu’il fit avant que de fe rendre en
e x il, la dépofa par refpeéf au Capitole.
La viâime ordinaire qu’on leur facrifioit en public
, étoit un porc : Plaute appelle ces animaux en
badinant porcs J'acrés. Ménechme , Acl. I I . fc. 2. demande
combien on les vend, parce qu’il en veut
acheter un, afin que Cylindrus l’offre aux dieux Lares
, pour être délivré de fa démence.
La flaterie des Romains mit Augufte au rang des
dieiu? Lares, voulant déclarer par cette adulation,
que chacun devoit le reconnoître pour le défenfeur
& le conlervateur de fa famille. Mais cette déification
parut dans un tems peu favorable ; perfonne ne
croyoit plus aux dieux Lares, & l’on n’étoit pas plus
croyant aux vertus d’Augufte : on ne le regardoit
que comme un heureux ufurpateur de la tyrannie.
J ai oublié d’obferver que les Lares s’appelloient
aufli Proeftites, comme qui diroit gardiens des portes,
Tome 1JC,
l a r 2Q93
qubdproefiant octtlis omnia tutafuis, dit Ovide dans
fes Faftes. J’ajoute que les auteurs latins ont quelquefois
employés le mot Lar, pour exprimer une
famille entière, l’état & la fortune d’une perfonne,
parvo fub Lare ,. paterni lares inops, dit Hbrace.
On peut confulter fur cette matière, les diftion-
naires d'antiquités romaines, les recueils d ’inferiptions
f dc monumens, les recherches de Spon, Cafaubon
fur Suetone, Lambin, fur le prologue de l'Aulularia
de Plaute, & fi 1 on veut Voflius ife Idololatrid • mais
je doute qu’on prenne tant de peines dans notre pays.
( D , J. )
LARGE, adj. ( GratA.') voye{ C article LARGEUR.
Large, pour au large, ( Marine. ) cri que fait la
fentinelle pour empêcher une chaloupe, ou un autre
bâtiment, d’approcher du vâiffeau,'
Courir au large, c’eft s’éloigner de la côte ou de
quelque vâiffeau.
Se mettre au large , c’eft: s’élever & s’avancer en
mer.
La mer vient du large, c’eft-à-dire que les vagues
font pouffées par le vent de la mer, 6c non pas par
celui de la terre.
Large, grand 6c peiit large, (Draperie. ^ voyez
C article Draperie. j j *
Large , ( Marech. .) fe dit du rein, des jarrets, delà
croupe, 6c des jambes. Voye^ces mots. Aller large
voye^ Aller.
; Large , Largement, ( Peinture. ) peindre large
n’eft pas, ainfi qu’on le pourroit croire , donner de
grands coups de pinceaii bien larges ; mais en n’exprimant
point trop les petites parties des objets qii’on
imite , 6c en les réunifiant fur des maffes générales
de lumières & d’ombres qui donnent un certain fpé-
cieux à chacune des parties de ces objets, & confé*
quemment autout, & le font paroître beaucoup pliis
grand qu’il n’eft: réellement ; faire autrement,, c ’eft:
ce qu’on appelle avoir une maniéré petite & mefquine
qui ne produit qu’un mauvais effet.
Large, ( Vénerie.) faire large fe dit en Fauconnerie
deToifeau lorfqu’il écarte les aîles, ce qui marque
en lui de la fanté.
LARGESSES , f. f. pi. ( Hifi. ) dons , préfens, libéralités.
Les largeffes s’introduifirent à Rome a vec
la corruption des moeurs , & pour lors les fuffrages
ne fe donnèrent qu’au plus libéral. Les largeffes que
ceux des, Romains qui afpiroient aux charges , prodiguaient
au peuple fur la fin de la république , con-
fiftoient en argent, en blé, en pois, en fèves ; & la
dépenfe à cet égard étoit fl prodigieufe que plufieurs
s’y ruinèrent abfolument. Je ne citerai d ’autre
exemple que celui de Jules-Céfar, qui, partant pour
l ’Efpagne après fa préture, dit qu’attendu fes dépen-
fes en largeffes il auroit befoin de trois cens trente
millions pour fe trouver encore vis-à-vis de rien ,
parce qu’il devoit cette fomme au-dela de fon patrimoine.
Il falloit néceflairement dans cette pofî-
tion qu’il pérît ou renversât l’état, 6c l’un & l’autre
arrivèrent. Mais les chofes étoient montées au point
que les empereurs , pour fe maintenir fur le trône,
furent obligés de continuer à répandre des Urgtflis
au peuple : ces largeffes prirent le nom de congiaires -
& celles qu’ils faifoient aux troupes, Celui de dona~
tifs. Foye^ C ongiaires & Donatifs.
Enfin dans notre hiftoire on appella largeffes quelques
legeres libéralités que nos rois diftribuoient au
peuple dans certains jours folemnels. Ils faifoient
apporter des hanaps ou des coupes pleines d’efpeces
d’or 6c d’argent ; & après que les hérauts avoient
crié largeffes ,on les diftribuoit au public. Il eft dit
dans le Cérémonial de France^ tôm. II. p. 742 t qu’à
l’enrrevûe de François L 6c d’Henri VIII. près de
Guignes, l’an 15 20 ,« pendant le feftin il y eut lar~
p p