3So L E I
ture très-ingénieufe des moeurs de différentes nations;
; ' . . . . . ,
On doit au chevalier Leigh une critique facree ,
hébraïque & greque, qu’on eftime encore.
Marfchall juftifia fon érudition dans les langues
feptentrionales, par un grand ouvrage intitulé, Ob-
Jervationes in Evangelium gothicum, 6* anglo-faxoni-
cum ; & comme citoyen, il légua tous fes livres &
les manufcrits à l’univerfité d’Oxford.
LEINE, ou L a LEYNE, ( Géog. ) riviere d’Allemagne.
Elle a fa fource à Heyligenftadt, paffe à
Gottin^en, à Hannover, à Neulladt va le perdre
dans l ’Aller entre Zell & Ferden.
LEINSTER, Lagenia, ( Géog. ) province maritime
, & la plus conïidérable de l’Irlande : onia nom-
moit anciennement Lagcn ; les naturels du pays l’appellent
Leighnigh, & les Gallois Lein. Sa longueur
eft d’environ j 12 milles, & fa largeur de 70 milles ;
elle peut avoir 360 milles de circuit, à compter fes
tours & fes retours.
Ses principales rivières font le Barrow,le shannon,
la Boyne, le Leffy, la Nuer, la Slane & l’Inni.
Elle abonde en grains, en pâturages, en bétail,
en poiffons & en oifeaux aquatiques ; elle nourrit
aufli de très-bons chevaux.
11 y a dans cette province un archevêché, qui eft
celui de Dublin, & trois évêchés. Elle a feize villes
qui ont des marchés publics, 47 villes de commerce
, à peu-près autant de villes ou bourgs qui ont
droit d’envoyer leurs députés au parlement d’Irlande
, une cinquantaine de châteaux fortifiés, ÔC926
paroiflès. Dublin, capitale de l’Irlande, eft la première
de toutes les villes de Leinfier.
Anciennement ce pays étoit partagé entre divers
peuples ; favoir les Brigantes, qui occupoient Kil-
fcenni, Catherlagh, Kings-Connty & Queens-Coun-
t y ; les Ménapiens,qui tenoient Wexford& les environs;
les Cauc i, qui avoient Wicklow & fes dépendances
; les Blanii ou Elbanii , qui poffédoient
Dublin, Eafth-Méath & Weft-Méath.
Enfuite par fucceflion de rems, le pays fut partagé
en deux royaumes, celui de Leinfter & celui de
Méath ; ce qui a duré jufqu’à Henri II. qui en fit la
conquête. On le divife préfentement en 11 comtés.
LEIPSIC, on écrit aufli LEIPSICK,& LEIPSIG,
Lipjîo., ( Géog. ) riche & célébré ville d’Allemagne
dans la Mifnie, avec un château appellé Pleijjem-
bourg , & une fameufe univerfité erigée fous l’électeur
Frédéric, en 1409 : plufieurs fouverains en ont
été les refteurs. Il fe fait à Lèipjic un grand commerce;
elle fe gouverne par fes propres lois depuis
1263 , & dépend de l’élefteur de Saxe. Elle eft remarquable
par fes foires & par les batailles qui s’y
donnèrent en 1630 & 1642. Elle a fouvent fervide
théâtre à de grands événemens dans les guerres
d’Allemagne. Elle eft fituée dans une plaine & dans
un terroir fertile , entre la Saale & la Mulde, au
confluent de la Pleyffe , de l’Elfter & de la Barde à
15 lieues S. O. de"Wirtëmberg ; 15 N. O. de Drefde;
26 S.E. de Magdebourg 100 N.O.de Vienne. Long.
fuivant Rivinus , Cafïini, Lieutaud & Defplaces,
2_9d. S i'. 30". lut. 3 ïd. 14".
Il n’eft peut être point de villes en Allemagne qui ait
donné la naiffance à tant de gens de lettres que Leipjic :
j’en trouve.même plufieurs de célébrés. Tels font,
indépendamment de M. Leibnitz, favant univerfel ;
tels font, dis-je, les Carpzove, les Etmuller, les Fa-
bricius, les Jungerman , les Mencken, lesThoma-
fius ; car l’abondance m’oblige de m’arrêter à cette
lifte, fans que mon filence pour d’autres puiffe porter
atteinte aux éloges qu’ils méritent.
Les Carpzoves, fe font diftingués par leurs ouvrages
de Théologie, de Littérature ou de Jurifpru-
dence. L ’on convient généralement que Benoît Carp-
L E I
zovius mort en 16 66 , âgé de 72 ans, eft le meilleur
écrivain fur la pratique, les conftitutiqns, les juge-
mens, les décifions criminelles & civiles de l’Allemagne.
Les Etmuller pere & fils , ont brillé dans la Médecine.
Les ouvrages du pere fouvent réimprimés,'
forment fept volumes in-fol. de l’édition de Naples
de 1728.
Entre les Fabricius, perfonne ne doute que Jean
Albert ne foit un des plus laborieux, des plus érudits
, & des plus utiles littérateurs du xviij. ficelé. Sa
bibliothèque greque en 14 vol. in-40 ; fa bibliothèque
latine en 6 volumes ; fes mémoires d’Hambourg
en 8 volumes in-S°; fon code apocryphe du vieux &c
du nouveau Teftament en 6 volumes Üfäßß. en font
de grandes & de bonnes preuves. Cet homme infa-
tigable eft mort en 1736, âgé de 68 ans.
Les Jungerman freres fe font attachés avec honneur,
l’un à la Botanique , l’autre à la Littérature.
Louis a donné entr’autres ouvrages , YHortus eiße-
tenfis. Le littérateur Godefroy a publié lé premier
les commentaires de Jules-Celar en grec. Cette édition
faite à Francfort en 1606 in-40. eft extrêmement
recherchée des curieux : le même favant a mis au
jour une traduftion latine des paftorales de Longin,
avec des notes.
Nous devons à MM. Mencken pere fils, & petit-
fils, le Journal de Leipfic , fi connu fous le nom cl ’acta
eruditorum ; ils n’ont point été difeontinués ces a£es
des favans depuis 1683 , & ils forment actuellement
près de cent volumes in-4p.
Entré les Thomafius , Chrißiern s’eft illuftré dans
la Jurifprudence par fon hiftoire du droit naturel 5
par celle des difputes du facerdoce & de l’empire
6 par d’autres ouvrages écrits en latin ou en allemand.
Enfin Leibnitz feul auroit fuffi pour donner du re-'
lief à Ltipßc fa patrie. Ce fameux Leibnitz, dit Mj
de Voltaire « mourut en fâge à Hanovre, le 14 No-;
» vembre 1 7 16 , à l’âge de 70 ans, adorant un dieu
» comme Newton, fans confulter les hommes. C ’e-;
» toit peut-être le favant le plus univerfel de l’Eu-
» rope ; hiftorien infatigable dans fes recherches, ju-
» rifconfulte profond, éclairant l’étude du droit par,
» la philofôphie,toute étrangère qu’elle paroîtà cette!
» étude; métaphyficien affez délié, pour vouloir ré-
» concilier la Théologie avec la Métaphyfique ; poète-
» latin même, & de plus mathématicien allez bon.
» pour difputer au grand Newton l’invention du cal-
» cul de l’infini, & pour faire douter quelque
» tems entre Newton & lui ». Voyez aufli fur ce
beau génie l’éloge qu’en a fait M. de Fonrenelle ,
Hiß. de Vacadémie royale des Sciences, ann. ///(T, &
l'art. L e iBNITZIANISME. ( D . /.)
LEIPZIS, f. m. ( Com.) forte de ferge qui fe fabrique
à Amiens ; à feize buzots, trente-deux parties
, larges entre deux gardes de demi-aune de roi
moins - f j, & de longueur hors l’eftille au metier ;
les blanches de 22 aunes & ■£■ ; lesmelees de 23 aunes,
pour revenir à 20 aunes & ^ , ou 20 aunes &
7 de ro i, appointées & apprêtées. Voye^ Dictionnaire
du Com.
LE IRAC, ( Giog. ) petite ville de Guyenne en
Agénois, proche d’A gen, & aujourd’hui démantelée
; elle étoit la patrie de Mathieu Larroque, un
des habiles miniftres des Proteftans en France dans
le dernier fiecle. Il eft connu par de bons ouvrages
théologiques, fur-tout par une hiftoire de l’Eucha-
riftie , dont on a fait plufieurs éditions. Il mourut à
Rouen en 1684, âgé de 65 ans, & mérita pendant
fa vie l’éloge qu’Ëfchyle donne à Amphiaraiis ; non
tam fiudens famâ eßt, quam re, vir bonus , contra at•
L E L
LÈIRIÀ, Leiria, ( Géog. ) v ille de Portugal dans
l’ Eftramadure, avec un château & un évêché fuffra-
gant de Lisbonne, érigé en 1544. Elle eft à 11 lieues
S. de Coimbre, 17 N. E. de Lisbonne, entre les tor-
rensdeLis & de Linarez, à trois lieues de la mer.
Long. Km 46. lat. 33). 40.
Leiria eft la patrie d’un des grands poètes de Portugal,
de Lobo Rodrigues Francefco. Il fleurifloit
au commencement du dernier, fiecle , & fe noya
dans un efquif en revenant d’une maifon de canv-
pagne. Sa piece intitulée Euplirofine , eft la comédie
favorite des Portugais. Toutes fes oeuvres ont été
recueillies & imprimées à Lisbonne en 1721 in-.fol.
LEISNICK., ( Géog. ) petite ville d’Allemagne ,
dansl’éle&orat de Saxe en Mifnie , à 4 milles de
Meiffen , & à 5 de Leipfick fur la Mulde. Long.30.
lat. S i. 18.
LE1TH , ou L Y TH , ( Géog. ) Durolitum félon
quelques auteurs ; ville d’Ecoflè, avec un port dans
la province de Lothiane, fur le golfe de Forth près
d’Edimbourg, dont elle eft comme le port. Long.
•4- 3 4 - h t - ^ 4- i o . { D . J . y
LEIFOURE , B e a ü ME DE , balfamum lectorehfe
( Botan. ) connu aufli à Paris fous le nom de baume
de Condom, mais plus encore fous celui de rrinfger.
H o y e i "WlNSGER.
LE1TURGE , Xtnvfyoç , ( Antiquit. greq. ) les
hiturges chez les Athéniens, dit le favant Potter,
étoient des perfonnes d’un rang & d’une fortune
confidérables, qui fe trouvoient en conféquence
obligés par leur tribu ou par toutes les tribus, de
s’acquitter de quelque devoir important au bien de
l ’état, & même dans les occafions preflantes, de
fournir à leurs propres frais certaines chofes à la république.
Voye{ Potter, Archoeol. grec. 1. 1. c. i j .
LELA , en langue turque lignifie dame, ( Herb. &
Hiß. mod. ) ce nom fe donne aux grandes dames dans
l ’Afrique ; & c’eft afîez le titre d’honneur qu’on y
donne à la bienheureufe Vierge mere de Jefus-
Chrift, pour laquelle les Mahométans ont beaucoup
de vénération, aufli-bien que pour fonfils : c’eft la
remarque de Diego de Torrez. Ils appellent, dit-il,
parlant des Maures , Notre Seigneur Jefus-Chrift,
cidena Ira , oufidna Ica, c’eft-à-dire Notre Seigneur
Jefus : & la Sainte V ierge , lela Mariam, c ’eft-à-dire
la dame Marie. Ricaud , de l ’empire ottoman.
LÉLEGES, l e s , ( Géog. anc. ) ancien peuple d’A-
fie : Homere les furnomme belliqueux, & Strabon ,
en parle beaucoup , l. X I I I rp. €zS. On recueille
du difeours de ce dernier, que les Léleges étoient un
un peuple vagabond, mêlé enfuite avec les Ça-
riens, les Pifidiens & autres nations, & que la plus
grande partie habitoit le long du golfe d’Adramyte ,
auprès des Ciliciens d ’Homere.
Les Léleges font encore dans Paufanias un ancien
nom des Mégariens & de s Lacédémoniens, qui eurent
ponr premier roi de ia Laconie Lélex; d’pii
vient que la Laconie en fut appellée Lélégie. (JD. ƒ.)
LÉMAN, LE L A C , ( Géog. ) Lemanus làcuSf lac
fitué entre la Savoie & le pays de Vaud, dépendant
de la république de Berne. On le nomme communément
le lac de Genève, & nous avons déjà dit, je ne
fais oîi , qu’il a porté le nom de lac de Lauzane,
lacus Lauranius.
La figure de ce lac approche un peu de celle d’un
croiflant, dont les deux cornes feroient émouflees,
& dont l’une des mêmes cornes auroit une grande
échancrure par-dedans. II eft vrai que nous en avons
de bonne cartes ; mais tputes np repréfentent pas la
véritable figure ; ce lac s ’étend bien plus contre le
nord, & moins du côté dé l’orient que plufieurs de
ces cartes ne le marquent.
II eft fitué entre le 24 degré io 7, & le 25 de longitude
,.à compter cette longueur, depuis Tille de Fer,
Tome IX ,
L E M 381
& entre le 46 degré 1 2 ', & le 46 degré 31' de lau
rude. .
La longueur de ce lac depuis Genève jufqu’à Vil-
Ieneuve, en paflant par le pays de V aud, eft dé 1 ç
lieues de marine, dont il y en a 20 au degré ; & ces
15 lieues font 18 lieues trois quarts communes de
France ; mais cette diftance pnle en ligne droite par
deffus le Chablais, n excede pas 12 lieues de marine.
La plus grande largeur de ce la c , à le prendre de
Rolle jufqu’au voifinage de Thonon, eft de trois à
quatre lieues, ou plutôt à caufe du biais qui fe trouvé
entre ces deux endroits , fa plus grande largeur doit
être feulement eftimée environ fept milles toifes de
France de fix piés de roi chacune , ce qui fait un
peu plus de trois lieues communes du même royaume
, mais ce lac fe rétrécit beaucoup enfuite en venant
vers Genève ; car depuis Rolle jufqu’à Genève»
il n’eft guere, que je fâche, en aucun endroit plus
large d’une lieue marine.
La furface du lac Léman eft d ’environ 26 lieues
communes quarrées, dont chacune a 2282 toifes &
deux cinquièmes de côte.
La profondeur de ce lac eft dans quelques endroits
très-confidérable , particulièrement du côté
de Savoie; cependant on n’a point fait encore d’expériences
fufhfantes pour la juûifier, & le fait en
vaudroit la peine. Je prie les phyficiens du pays de
conftater cette profondeur ; car nous ne pouvons
faire aucun fonds fur des témoignages de pêcheurs
mal-habiles ; témoignages d’autant plus fufpe&s que
les uns eftiment la plus grande profondeur de ce lac,
près de Melleria, à 200 braflës, tandis que d’autres
la font monter au double. D ’après leur même rapport,
ce qu’ils appellent le petit Lac de Genève, c’ eft-
à-dire Te lac qui s’étend depuis la ville de Nion jufqu’à
celle de Genève, n’a' nulle part plus de 40
brafles de profondeur ; encore un coup leurs aflu-
rances demandent une révifion.
Il en eft prefque de même au fujet des trombes
qu’on à obfervés quelquefois fur ce la c , par exemple
en 1741 &£ tyA1 » ies trombes .dont nous parlons,
font des efpeces de vapeurs épaifles qui s’élèvent
de tems à autre iur le lac Léman, occupent en
largeur des 15 à 20 toifes, à peu près autant en hauteur,
& fe.diflipent enluite dans un inftant, fans
qu’on foit encore fuffifairiment éclairé fur leurs eau fes.
Un phénomène beaucoup moins rare que nous
offre le lac Léman, eft une efpece de flux & reflux
qu’on y remarque fous le nom vulgaire & ridicule
de feickes ; cette efpece de flux & reflux, qui fe
trouve d’une part près de l’embouchure du Rhône,
ou bien à l’autre extrémité, près de l’embouchure
de l’A rv e, doit être vraiflemblablement produit par
la fonte des neiges, conformément au détail exaâ:
& fayamment raifonné qu’en a fait M. Jallabert dans
fhijt. de L'acad. des Scienc. ann. ty^f 2.
Le lac Léman eft en partie formé par le Rhône
qui le traverfe dans toute fa longueur, en-fort à Genève,
& y conferve feulement fa couleur jufqu’à
une certaine diftance : ce lac au contraire de plufieurs
autres décroît en hiver, & croît en été quelquefois
jufqu’à dix piés & davantage. Les neiges
fondues des montagnes .dans cette faifon, grofliflent
de leurs eaux» les ruiffeaux & rivières qui entrent
dans le lâc » & par conféquent le lac lui-même. Il ne
fe gele prefque jamais dans les plus grands froids ,
parce qu’il abonde en fources vives.
Mais fi Ton joint à cet avantage fa belle fituation »
l’afpeâ admirable qu’il procure de maifons de plai-
fance, de villes, de bourgs & de villages, de champs
cultivés, de coteaux» de vignobles & de campagnes
fertiles, l’excellent poiflon de plufieurs fortes qu’il
fournit en abondance, fa profondeur, fon étendue,1
la bonté du baffin fur lequel il roule des eaux pures,
C c c