qui tient les cartes > avoir égard àüefperance quil
a de faire la main un nombre de fois quelconque in*
déterminément. D ’où il fuit qu’on ne peut exprimer
l ’avantage de celui qui a la main , que par une fuite
infinie de termes qui iront toujours en diminuant.
Qii’il a d’autant moins d’efpéranCe de faire la
main , qu’il y a plus de coupeurs & plus de cartes
fimples parmi les cartes droites.
Qii’obügé de mettre le double du fonds du jeu fur
les cartes doubles, & le quadruple fur les triples ;
l’avantage qu’il auroit en amenant des cartes doubles
ou triples, avant la fienne , diminue d’autant ;
mais qu’il eft augmenré par l’autre condition du jeu ,
qui lin permet de reprendre en entier ce qu’il a mis
fur les cartes doubles & triples, lorfqu’il donne à un
des coupeurs une carte quadruple.
S’il y a trois coupeurs A , B , C , 6c que le fonds
du jeu foit F , 6c que le jeu foit aux piftoles, ou F
= à une piftole, on trouve que l’avantage de celui
qui a la main , efl de i liv. 1 5 f. & environ 1 o den.
■ ±2| de deniers.
° S’il y a quatre coupeurs, cinq coupeurs, cet avantage
varie.
Pour quatre coupeurs, fon avantage eft de 4 hv.
10 fols 1 den. de deniers.
Pour cinq coupeurs, il eft de 7 liv. 14 fols 7 den.
yio'în T de deniers.
Pour lix coupeurs , il eft de 10 liv. 12 f. 10 den.
?~t7o33S"oT?rHr de deniers.
J Pour fept coupeurs , il eft de 14 liv. 16 f. 5 den.
•773 6i»°ôôi11 Vil\ de deniers.
D ’où l ’on voit que l’avantage de celui qu? a la
main ne croît pas dans la même raïfon que le nombre
de joueurs.
S’il y a quatre coupeurs, le delavantage de A ou
du premier, eft 2 1. 16 f. 11 di de deniers.
Le defavântage de B ou de fécond, eft i l . 14 f.
•1 den. ÿ|yf de deniers. : _ ' ' ^
Le defavantage de C ou de troifieme, eft 8 fols.
O den. de deniers. _ .
La probabilité que celui qui a la main la confer-
v e ra , diminue à mefure qu’il y a un plus grand nombre
de coupeurs , & l’ordre de'cette diminution depuis
trois coupeurs jufqu’à fept inclufivement, eft à
peu-près comme 7 , y y ? » ? >’?• '
Il fe trouve fou vent des coupeurs qui fe voyant la
main malheureufe, ou pour ne pas perdre plus d’argent
qu’ils n’eri veulent hafarder, partent leur main,
fans quitter le jeu. On voit que c’eft un avantage
qu’ils font à chaque coupeur.
' Il en eft de même quand un coupeur quitte le jeu.
Voici une table pour divers cas , oit Pierre qui a
la main , ailroit carte triple. Elle marque combien
11 y a à parier qu’il la confervera.
S’il n’y a au jeu qu’une carte fimple , celui qui a
la main peut parier 3 contre 1.
S’il y a deux cartes ftmples, 9 contre y.
S’il y a trois cartes fimples, 81 contre 59.
S’il y a quatre cartes fimples , 243 contre 212.
S’il y a cinq cartes fimples, 279 contre 227.
S’il n’y a qu’une carte double , 2 contre 1.
S’il y a une carte fimple & une carte double, 7
contre 5.
S’il y a deux cartes doubles, 8 contre 7.
S’ il y a deux cartes fimples 6c une double, 67
:confre 59. -
S’il y a fix cartes fimples, 6561 contre 7271.
S’il y a une carte fimple & deux doublés, 59 contre
61.
C ’eft un préjugé que la carte de réjouiffance foit
favorable à ceux qui y mettent. Si cette carte a de
l’avantage dans certaines difpofitions des cartes des
coup611*-5 > elle a du defavantage dans d’autres, &
elle le compenfe toujours exactement.
La dupé eft une efpece de lanfquenet, oti celui qui
tient la dupe fe donne la première carte ; celui qui
a coupé eft obligé de prendre la fécondé ; les autres
joueurs peuvent prendre ou refufer la carte qui leur
eft préfentée , & celui qui prend une carte double
en fait le parti ; celui qui tient la dupe ne quitte
point les cartes , 6c confierve toujours la main. On
appelle dupe celui qui a là main, parce que la main
ne change point, 6c qu’on imagine qu’il y a du defavantage
à l’avoir. Mais quand on analyfe ce je u , on
trouve égalité parfaite, & pour les joueurs entre
eux, 6c pour celui qui tient la main, eu égard aux
joueurs.
Lansquenets , fubft. mafe. {Arc. milité) corps
d’infanterie allemande, dont on a fait autrefois ufa-
ge en France. Lanfquenet eft un mot allemand, qui
fignifie un foldat qui ferc en Allemagne dans le corps
d’infanterie. Pedes germanicus.
LANTEAS , fubft. mafe. ( Commerce.) grâ'ndes
barques chinoifes , dont les Portugais de Macao fe
fervent pour faire le commerce de Canton. Les lan-
teas font de 7 à 800 tonneaux. Les commiflionnaires
n’en Portent point tant que dure la foire de Canton ;
& il n’eft pas permis à de plus grands bâtimens de
s’avancer davantage dans la riviere.
LANTER, {Art. mec. ) Voye^ Lenter & Len-
ture.
LANTERNE, f. f. {Gram. & A rt mèchaniq.) il fe
dit en général de petite machine faite ou revêtue
de quelque chofe de folide 6c de tranfparent, ouverte
par fa partie fupérieure & fermée de toute
autre part ; au centre de laquelle on puifle placer
un corps lumineux , de maniéré qu’il éclaire au*
deffiis , que fa fumée s’échappe & que le vent ne
l’éteigne pas. Il y en a de gaze , de toile, de peau
de veffie de cochon, de corne , de verre , de papier
, &c.
Lanterne , {Hydr.) fe dit d’un petit dôme de
treillage élevé au-deffus d’un grand , auquel il fert
d’amortiflement. Dans une machine hydraulique,
c’eft une piece à jour faite en lanterne avec des fu-
feaux qui s’engrenent dans les dents d’un rouet ,
pour faire agir les corps de pompe. ( K )
Lanterne Magique, {Dioptr.) machine inventée
par le P. Kircker, jéluite, laquelle a la propriété
de faire paroître en grand fur une muraille
blanche des figures peintes en petit fur des morceaux
de verre minces, 6c avec des couleurs bien
tranfparentes.
Pour cet effet, on éclaire fortement par-derriere
-le verre peint, fur lequel eft placé la repréfentation
de l’objet ; & on place par-devant à quelque distance
de ce verre qui eft placé, deux autres verres
lenticulaires , qui ont la propriété d’écarter les
rayons qui partent de l’objet, de les rendre diver-
gens , 6c par conféquent de donner fur la muraille
oppofée une repréfentation de l’image beaucoup
plus grande que l’objet. On place ordinairement
ces deux verres dans un tuyau, où ils font mobiles,
afin qu’on puifle les approcher ou les éloigner l’un
de l’autre , fuffifamment pour rendre l’image dif-
tinfte fur la muraille.
Ce tuyau eft attaché au-devant d’une boëte
quarrée dans laquelle eft le porte-objet ; & pour
que la. lanterne faffe encore plus d’effet , on place
dans cette même boëte un miroir fphérique , dont
la lumière occupe à peu-près le foyer; 6c au-devant
du porte-objet, entre la lumière 6c lu i, on place un
troifieme verre lenticulaire. Ordinairement on fait
gliffer le porte-objet par une couliffe pratiquée en
M , tout auprès du troifieme verre lenticulaire»
Voye^ la figure 10. A Optique , où vous vèrrez la
forme de la lanterne magique. N O eft le porte-objer,
fur lequel font peintes différentes figures qu’on fait
pafler
paffer fucceflîvement entre le tuyau & la boëte,
comme la figure le repréfente. On peut voir fur la
lanterne magique Yeffai phyjique de M. Mufchenbrock
§ . 1320 & fui vans , & les leçons de Phyfique de
M. l’Abbé Nollet, tome V. versla.fin. La théorie de
la lanterne magique eft fondée fur une propofition
bien fimple ; fi on place un objet un peu au-delà du
foyer d’une lentille , l’image de cet objet fe trouvera
de l’autre côté de la lentille, & la grandeur
de l’image fera à celle de l’objet, à peu-près comme
la diftance de l’image à la lentille eft à celle de
l’objet à la lentille, Voye^ Lentille. Ainfi on pour-
roit faire des lanternes magiqiits avec un feul verre
lenticulaire ; la multiplication de ces verres fert à
augmenter l’effet. (O)
Lanterne , {Mèchaniq.') eft une roue , dans laquelle
une autre roue engrene. Elle diffère du pignon
en ce que les dents du pignon font faillantes ,
& placées au-deffus 6c tout-autour de la circonférence
du pignon , au lieu que les dents de la lanterne
{ fi on peut les appeller ainfi ) font creufées
au-dedans du corps même , & ne font proprement
que des trous où les dents d’une autre roue doivent
entrer. Voye^ D ent, Roue , Engrenage &.
Pignon. Voye^ aufli Y article Calcul des nombres.
( « ) • - . I . ■ ■ ■ ■
Lanterne la , { Fortification. ) eft un infiniment
pour charger le canon. On l’appelle quelquefois
cuillère. Elle eft ordinairement de cuivre rouge :
elle fert à porter la poudre dans la piece, & elle
eft laite en forme d’une longue cuillère ronde. On
la monte fur une’tête, maffe, ou boëte emmanchée
d’une hampe ou long bâton. Elle eft ainfi compofée
de deux parties ; fa voir, de fa boëte qui eft de bois
d’orme , 6c qui eft tournée félon le calibre de la
piece pour laquelle elle eft deftinée : elle a de longueur
un calibre & demi de la piece. L’autre partie eft
un morceau de cuivre attaché à la boëte avec des
clous aufli dé cuivre à la hauteur d’un demi-calibre.
La lanterne doit avoir trois calibres & demi de
longueur, deux de largeur, 6c être arrondie par le
bout de devant pour charger les pièces ordinaires.
La hampe eft de bois de frêne ou de hêtre d’un
pouce 6c demi de diamètre, fa longueur eft de douze
piés jufqu’à dix. Voye^ nos Planches d’Art militaire^
& leur explie.
Lanterne de corne, {Hifi. des inventions.) on
prétend qu’on en faifoit autrefois de corne de boeuf
lauvage, mais on n’en donne point de preuve ;
Pline dit feulement, l. VIII. c. xv. que cette corne
coupée en petites lames minces, étoit tranlparente.
On cite Plaute dans fon Prologue de VAmphitrion,
6c Martial, l. X IV . épicl. i(p. Il eft vrai que ces
deux auteurs, dans les endroits que l’on vient de
nommer, parlent des ’lanternes , mais ils n’en indiquent
point la matière ; je penfe donc qu’on doit
attribuer l’invention des lanternes de corne à Alfred
le grand, qui, comme on fait, régnoit avec tant de
gloire fur la fin du neuvième fiecle ; alors on me-
iuroit le tems en Angleterre avec des chandelles
allumées ; l’ufage même des clepfydres y étoit
inconnu ; mais comme le vent faifoit brûler la lumière
inégalement, 6c qu’il rendoit la mefure du
tems très-fautive , Alfred imagina de faire ratifier
de la belle corne en feuilles tranfparentes, & de les
encadrer dans des çhaflis de bois ; cette invention
utile à tant d’égards devint générale ; & bientôt on
la perfe&ionna par le fecours du/verre. { D . J .)
Lanterne, les Balanciers appellent lanterne une
boëte affemblée, où , au lieu de panneaux de bois,
ce font des verres, dans laquelle on fufpend un trébuche
t , lorfque l’on veut pefer bien jufte quelque
chofe, comme quand on effaye de l’or ou quelque
Tome IX .
chofe de précieux. Voye[ les Planches du Balancier
> & celles de Chimie.
Lanterne , terme de B ou ton nier, ce font deux
efpeces de cylindres creux & à jou r, formés par
deux petites planches rondes 6c minces, percées de
trous à leur Circonférence , 6c placées à une certaine
diftance l’une de l’autre au moyen de plufieurs
petites baguettes qui partent dans ces trous, ce qui
forme une efpece de cage ronde & oblongue. Les
deux planches qui fervent de fond à la cage font percées
au centre d’un trou, dans lequel on parte une
broche qui fert d’axe au cylindre. Le mouvement
que la roue du rouet imprime au rochet, arrange
le fil autour du rochet, 6c par conféquent tire l’écheveau
qui étant placé autour des lanternes , leur
communique le mouvement qu’il a reçu. Voye^
Planches du Boutonnier, qui repréfente une femme
qui dévidé au moyen d’un rouet un écheveau fur
un rochet ; l’écheveau eft monté fur les deux lanternes
ou tournettes , qui font elles - mêmes montées
fur un petit banc pu billot.
Lanterne, {Gabier.) qu’on nomme aufliplioirt
eft un terme de Gazier. C’eft un infiniment deflus
qui fert à ces ouvriers pour ôter la foie de rond
l’ourdiffoir , & la mettre fur les deux enfubles
qui font au haut du metier à gaze. Voyez GAZE»
Lanterne de Graveur eft une machine propre
à mettre de la lumière pour travailler la nuit ; elle
confifte en une partie qui forme le chandelier , &
une feuille de papier huilée quieftcoléefurun petit
chaflis. Voye^ nos PI. de Gravure , & l'art. CHASSIS
de Graveur.
Lanterne , {Horlog.) nom que l’on donne à
une forte de pignon ; on s’en fert particulièrement
dans les grandes machines. Voye{ Pignon à Lanterne
, & les Planches des machines hydrauliqiies.
Lanterne d'Ejfayeur {à la Monnoie.) eft une
efpece de boëte terminée en chapiteau pointu en
forme de quarré long , trois des côtés font armés
intérieurement de glaces, au-deffus des glaces &
avant le chapiteau régné une petite conduite d’un
lacet de foie qui va répondre qu-bas & vis-à-vis le
petit tiroir qui fert de bafe à la lanterne. Ce lacet a
pour objet de lever une petite balance ou trébuchet.
Cette lanterne ainfi préparée eft pour que l’air ou
autre corps ne faffe trébucher la balance. Voye{ les
Planches de Chimie.
Lanterne , les Orfèvres appellent ainfi la partie
d’une croffc d’évêque , ou d’un bâton de chantre ,
qui eft groffe & à jour , & repréfente en quelque
façon une lanterne.
LANTERNE de l'Ourdiffoir, {Ruban.) c’eft pofiti- .
vement la cage pour loger le moulin fervant à ourdir
; cette lanterne eft compofée de quatre grands
piliers montant de la hauteur de fix piés, larges de
trois pouces, & épais de deux. Le pilier de devant
porte dans le haut de fon extrémité , & aufli par-
devant , une entaille quarrée pour loger une poulie,
fur laquelle doit paffer la ficelle du blin ; ce même
pilier a encore deux rainures de haut en bas des
côtés de fon épaiffeur pour recevoir les arrêtes du
blin qui doit monter & defeendre le long d’elles ,
deux traverfes emmortaifées T’une dans l’autre à
leur centre, 6c dont les extrémités terminées en
tenons viennent aboutir à quatre mortaifes pratiquées
haut 6c bas dans chacun des quatre piliers
dont on vient de parler. Ces mortaifes font à quatre
pouces des extrémités de ces piliers ; la traverfe
d’en haut eft percée d’outre en outre direfrement à
fon centre d’un trou pour recevoir la broche de
l’arbre du moulin ; cette traverfe eft encore percée
de trois trous , mais non pas d’outre en outre
comme le précédent ; ces trois trous font pour rece
voir les bouts des piés de la couronne ; les bras
N n