Ligne du fort, ( Mar. ) en parlant d’un vaiffeau
fe dit de /'endroit où il eft le plus gros.
Ligne de l'eau, {Mar. ) ; c’eft l’endroit du borda-
ge julqu’où l’eau monte , quand le bâtiment a fa
charge & qu’il flote.
Ligne , ( Mar. ) ,• c’eft un petit cordage. Les lignes,
foit pour fonder ou pour plufieurs autres ufa-
ges, font ordinairement de trois cordons , 6c trois
à quatre fils à chaque cordon.
Lignes d'amarrage , ( Mar. ) , ce font les cordes
qui fervent à lier 6c attacher le cable dans l’arga-
neau , & qui renforcent 6c alfurent les haufieres &
les manoeuvres.
Lignes ou équillettes , ( Mar. 'î ; elles fervent à
laffer les bonnettes aux grandes voiles.
Lignes de fonde , ( Mar. ) Voye£ SONDE.
L IGN E DE COM P TE , terme de commerce 6c de teneur
de livres : il fignifie quelquefois chaque article
qui compofe un regiftre ou un compte. On dit en
ce fens , j’ai mis cette fomme en ligne de compte ,
pour dire, j’en ai chargé mon regiftre, mon compte.
Quelquefois on ne l’entend que de la derniere
ligne de chaque article ; dans ce fens on dit tirer en
ligne des fommes , c’eft-à-dire, les mettre vis-à-viS
de la derniere ligne de chaque article , dans les dif-
férens efpaces marqués pour les livres , fols & deniers.
Tirer hors de ligne ou hors ligne : c’eft mettre les
fommes en marge des articles , devant & proche la
derniere ligne. Voye{ Livres & Registres. Dicl,
de commerce.
Lignes y {Mufique), font ces traits horifontaux
& parallèles qui compofent la portée, 6c fur lefquels,
ou dans les efpaces qui les féparent, on place les
différentes notes félon leurs degrés. La portée du
plein-chant n’eft compofée que de quatre lignes j
mais en mufique, elle en a cinq ftables & continuelles
, outre les lignes accidentelles qu’on ajoute de
tems-en-tems, au-defl'us ou au-deffoùs de la portée,
pour les notes qui paffent Ion étendue. Voye^ Port
é e . (J1)
Ligne à plomb , { Architecl. ) fe dit en terme d’ouvrier
, d’une lighe perpendiculaire, il l’appelle ainfi
, parce qu’il la trace ordinairement par le moyen
d’un plomb. Voye[ Plomb.
Les maçons 6c limofins appellent lignes , une petite
cordelette ou ficelle, dont ils fe fervent pour
élever les murs droits, à plomb, 6c de même épaif-
feur dans leur longueur.
LIGN E , ( être en) , en fait d'efcrime ; on eft en ligne
, lorfqu’on eft diamétralement oppofé à l’ennem
i, & lorfque la pointe de votre épée eft vis-à-vis
fon eftomac.
Ainfi l’on dit vous êtes hors la ligne, votre épée
eft hors la ligne, pour faire fentir qu’on eft déplacé.
Ligne , en terme à!Imprimerie , eft une rangée ou
fuite de cara&eres , renfermée dans l’étendue que
donne la juftification prife avec le compofteur : la
page d’impreflion eft compofee d’un nombre de lignes
qui doivent être bien juftifiées, & les mots ef-
pacés également.
Ligne de la dont, en terme deManege, eft la ligne
circulaire ou ovale que le cheval fuit en travaillant
autour d’un pilier ou d’un centre imaginaire.
Ligne du banquet, ( Maréch.) c’eft celle que les
éperonniers s’imaginent en forgeant un mors, pour
déterminer la force ou la foibleffe qu’ils veulent
donner à la branche,pour la rendre hardie ouflafque.
Ligne , ( Pêche ) , infiniment de pêche, compo-
fé d’une forte baguette, d’un cordon & d’un hameçon
qu’on amorce, pour prendre du poiffon médiocre
: cet hameçon eft attaché au cordon , qui pend
au bout de la baguette ; mais la matière du cordon,
fon tiffu 6c fa couleur, ne font pas indifférentes,
Les cordons de fil valent moins que ceux de foie^J
6c ceux-ci moins que ceux de crin de cheval ; les
uns &c les autres veulent être d’une feule matière ,
c’eft-à-dire, qu’il ne faut point mêler enfemble lé
fil & la foie, ou la foie & le crin.
Les crins de cheval doivent être ronds 6c tortillés
,d e même groffeur 6c grandeur, autant qu’il eft
poflïble ; on les trempe une heure dans l’eau après
les avoir cordonnés, pour les empêcher de fe froncer
; enfuite on les retord également, ce qui les renforce
beaucoup, pourvu qu’on ne les ferre point en
les tordant.
Les meilleures couleurs dont on puiffe teindre
les cordons d’une ligne, font le blanc ou le gris ,
pour pêcher dans les eaux claires, & le verd-d’ofeil-
l e , pour pêcher dans les eaux bourbeufes ; mais le
verd d’eau-pâle feroit encore préférable.
Pour avoir cette derniere couleur, on fera bouillir
dans une pinte d’eau d’alun, une poignée de fleurs
de fouci, dont on ôtera l’écume qui s’élève deffus
dans le bouillonnement; enfuite on mettra dans la liqueur
écumée, demi-livre de verd de-gris en poudre
, qu’on fera bouillir quelque tems. Enfin , on
jettera un ou plufieurs cordons de ligne dans cette
liqueur, & on les y laiffera tremper dix ou douze
heures, ils prendront un verd d’eau bleuâtre qui ne
fe déteindra point. ( D .J .)
Lign e , {Pêche de mer.') ce font des cordes, à
l’extrémité defquelles font ajuftés des ains ou hameçons
garnis d’appât qui attirent le poiffon. Voyeç
Hameçon.
Les lignes confiftent en une corde menue & forte,
fur laquelle de diftance en diftance font frappés des.
piles ou ficelles de huit piés de long qui portent l’ain
à leur extrémité ; à un pié de diftance de l’ain eft fixé
un petit morceau de liege, que le pêcheur nomme coo-,
Jiron ou cochon. C ’eft le corfironqui fait flotter l’ain.
Toutes les cordes, tant groffes que petites, font aufli
garnies de liege , foit qu’il faille pêcher à la côte ou
à la mer. Voyc{ Libourne.
De la pêche à la ligne à pié fur les roches. Ceux
qui font cette pêche , prennent une perche légère
de dix à douze piés de long, au bout de laquelle eft
frappée une ligne un peu forte , longue d’environ
une braffe & demie. A deux piés environ de l’ain
eft frappé un plomb, pour faire caler bas l’hameçon
garni d’appâts différens, félon les faifons.Le pêcheur
fe plante debout fur la pointe de la roche. Il y place
fa perche , de maniéré que cette pointe faffe fonction
de point d ’appui, & fa perche levier, Strqu’il
puiffe la lever promptement , lorfqu’il arrive que
le poiffon mord à l’appât. Il ne faut pas que le vent
pouffe trop à la cale. Le tems favorable ce font les
mois d’Oftobre 6c de Novembre. On prend ainfi des
congres, des merlus, des colins 6c des urats ou carpes
de mer, tous poiffons de roche.
Des lignes au doigt, ou qu'on tient à la main, pour
mieux fentir que le poiffon a pris l’appât : elles ne
different des autres qu’en ce qu’elles n’ont que deux
ains ; & elles o n t , comme le libourne, un plomb,
qui les fait caler.
Les pêcheurs 6c riverains de Plough ou Molin,'
dans le reffort de l’amirauté de Vannes , fe fervent
île lignes différemment montées, & ont leur manoeuvre.
Ils font deux à trois hommes au plus d’équipage
dans leurs petits bateaux , qu’ils nomment fortansm
Chaque pêcheur a une ligne de dix à douze braffes
de long au plus. Le bout qui joint la pile ou l ’avan-
ca r t , eft garni de plommées à environ deux braffes;
de long, pour faire jouer la ligne fur le fond avec plus
de facilité. L’hameçon eft garni de chair de poiffon,
ou d’un morceau de leur peau , pris fur le dos , 6c
coupé en long en forme de fardine. Le pêcheur qui
eft debout dans le fortan, traîne 6c agite continuel-
Iement fa ligne qu’il tient à la main. Le bateau eft
à la voile. L’appât eft entraîné avec rapidité ; & le
poiffon qui le fuit , le gobe d’autant plus avidement.
Plus il fait de v en t , plus les pêcheurs chargent le
bas de leur ligne de plommée , afin que la traîne en
foit moins précipitée. On ne pêche de cette manière
que les poiffons blancs, comme bart, loubi-
nes, mulets, rougets, morues, maquereaux, &c.
De la pêche du maquereau à la ligne, à la perche, a
la mer & au large des côtes. Il y a à faintJacut onze
petits bateaux pêcheurs du port au plus de cinq ou
fix tonneaux, montés ordinairement de hu it, neuf,
à dix hommes d’équipage , qui font en mer la pêche
avec les folles, les demi-folles , ou rouffetieres, les
cordes groffes 6c moyennes, & la pêche de la ligne
au doigt pour le maquereau, 6c de la ligne à la perche.
Leurs bateaux ont deux mâts ; chaque mât une
voile. Ils s’éloignent quelquefois en mer de d ix ,
douze à quinze lieues. Quand ils font au lieu de la
pêche, chacun prend fa ligne qui a fept à huit piés
dé long , 6c pêche les uns à bas bord , les autres à
ftribord. Le bateau a amené fes deux voiles, 6c dérive
à la marée.
Cette pêche du maquereau dure environ cinq à fix
feniaines. Elle commence à la faint Jean, 6c finit au
commencement d’Août. Chaque équipage prend
par jour favorable jufqu’à cinq à fix mille maquereaux.
Les uns fe fervent de la perche, d’autres de la
ligne au doigt ; mais le plomb de celle-ci n’eft environ
que d ’une demi-once.
. Comme la manoeuvre de cette fécondé maniéré
eft moins embarraffante que celle à la perche , les
pêcheurs quittent de jour en jour leur perche pour
fe fervir de la ligne au doigt.
. Ces pêcheurs affarent ou bortent le maquereau
avec des fauterelles ou puces de mer, que leurs
femmes , filles , veuves & enfans pêchent de marée
à autre , pour en fournir les équipages des bateaux.
Ils fubftituenf à cet appât de petits morceaux de
maquereaux qu’ils lèvent vers la queue.
LIGNEUL, f. m. {Cordonnier , Bourrelier, &c. )
c’ eft du fil de chanvre jaune, plié en plufieurs doubles
6c frotté de poix , dont on fe fert pour coudre
le cuir , 6c qu’on emploie aux ufages les plus greffiers.
LIGNEUX, adj;. ( Bot. ) c’eft par cette épithete
qu’on défigne la partie folide 6c intérieure des plantes
& des arbres. On dit une fibre ligneufe. Si le
corps ligneux eft coupé horifontalement, on y ap-
perçoit des cercles concentriques de différentes
épaiffeurs. Ligneux fe dit aufli de ce qui tient à la
nature du bois , comme de la coque d elà noix, des
racines de certaines plantes.
LIGNITE, f. f. {Hifl.nat.) nom donné par un auteur
italien, nommé Ludovico Doleo,k une pierre qu’il dit
avoir comme des veines de bois & la tranfparence
de verre.
LIGNITZ, Lignicium , {Géograph.) ville forte de
Bohème, dans la S iléfie, capitale d’une principauté
de même nom. On a prétendu qu’elle avoit été fondée,
par les Lygiens ; mais ce peuple n’avoit point
de villes, 6c d’ailleurs nous ne favons pas affez pré-
cifément quel pays il occupoit. Ceux qui croient
que Lignit^eft l’Hegetmatia dePtolomée, ne font pas
mieux fondés , puifcjue du tems de ce géographe
la Germanie au-delà du Rhin étoit aufli fans villes;
les urnes & autres monumens que l’on a découverts
aux environs de Lignit{ , ne prouvent point une origine
romaine ; lesrSarmates 6c les Slaves brûloient
leurs morts, de même que les Romains ; & de p lus,
on trouve ces ,fortes d’antiquités dans toute la Siléfie.
Enfin Lignit^ n’étoit qu’un village quand Bo-
leflas, furnommé le Haut) l’entoura de murs, & en
J'orne IX.
fit une ville. Elle eft fur le ruiffeau de Cat à 1 milles
N. de Jawer, à 7 N. O. de Breflaw, 6c autant S. de
Glogaw. Long. 3 3 . 60. lat. S i. SS.
Un gentilhomme , né à Lignit{ , Gafpard de
Schwencfeld, fit beaucoup de bruit dans le xvj.
fiecle , par fes erreurs 6c fon fanatifme. Il finit fes
jours à Ulm en 15 6 1 , âgé de 71 ans. Mais les per-
fécutions continuelles qu’il effuya pendant fa vie ,
lui procurèrent , après fa mort, un grand nombre
de fèélateurs ; alors tous fes ouvrages difperfés furent
recueillis avec foin,& réimprimés enfemble en 1591,
en quatre volumes in-40. Il y foutient que l’admi-
niftration des facremens eft inutile au falut ; que la
manducation du corps & du fang de Jefus-Chrift fe
fait par la foi ; qu’il ne faut baptifer perfonne avant
fa converfion ; qu’il fuffit de fe confeffer à notre
Sauveur ; que celui-là feul eft un vrai chrétien qui
eft illuminé ; que la parole de Dieu eft Jefus-Chrift
en nous ; cette derniere propofition eft un non-Jenfe,
diroient les Anglois, 6c je crois qu’ils auroient rai-
fon. { D .J . )
Lignitz , terre de , {Hijl. nat. Mat. médicale.'J
terre bolaire jaune, très fine, qui fe trouve près de
la ville de Lignit^ en Siléfie , elle eft d’une couleur
très-vive ; fa furface eft unie ; elle ne fait point effer-
vefcence avec les acides ; calcinée, elle devient
brune & non rouge. On en fait ufage dans la Médecine.
LIGNON, {Géog.) riviere de France dans le haut
Forez ; elle a la fource aux confins de l’Auvergne ,
au-deffus de Thiers, 6c fe jette dans la Loire, prOjj
che de Feurs : mais elle tire fon plus grand luftre de
ce que M. d’Urfé a choifi fes bords pour y mettre la
feene des bergers de fon Aftrée, ce qui a fait dire 5
M. de Fontenelle :
O rives du Lignon ! ô plaines du Fore^ !
Lieux confàcrés aux amours les plus tendres !
Montbrifon, Marcilly, noms toujours pleins d'at-
trais !
Que îüêtes-vous peuplés d'Hylas & de Sylvandres ?
( -D .2 .)
LIGNY , ( Géog. ) en latin moderne Lincium ,’
Liniacum ou Ligniacumf ville de France avec titre
de comté dans le duché de Bar, dont elle eft la
plus confidérable après la capitale. Longuerue vous
en donnera toute l’hiftoire. Ligny eft fur l’Orney ,
à trois lieues S. E. de Bar-le-duc, huit O. de T o u l,
ciquante-deux S. E. de Paris. Long. 23. 2. lat. 4$,
3 e . { D . J . )
LIGOR, {Géog.) ville d’Afie, capitale d’un petit
pays de même nom, fur la côte orientale de la
prefqu’île de Malaca, avec un port difficile d’entrée
6c un magafin de la compagnie hollandoife. Elle appartient
, ainfi que le pa ys, au roi de Siam. Long,
118.30. lat. y. 40 . {D . J .)
LIGUE, ( Gramm. ) union ou confédération entre
des princes ou des particuliers pour attaquer ou
pour fe défendre mutuellement.
Ligue, la , {Hijl. de France.) on nomme ainfi
par excellence toutes les confédérations qui fe formèrent
dans les troubles du royaume contre Henri
III. & contre Henri IV. depuis 1576 jufqu’en 1593.
On appella ces factions la fainte union ou la faintc
ligue ; les zélés catholiques en furent les inftrumens,
les nouveaux religieux les trompettes, 6c les lorrains
lesconduâeurs. La molleffe d’Henri III. luilaifla
prendre l’accroiffement, 6c la reine mere y donna
la main ; le pape 6c le roi d’Efpagne la foutintent de
toute leur autorité ; ce dernier à caufe de la liaifon
des calviniftes de France avec les confédérés des
pays-bas ; l’autre par la crainte qu’il eut de ces mêmes
huguenots, qui, s’ils devenoient les plus forts,
auroient bientôt fappé fa puiffance. Abrégeons
* X x x ij