1449 ) allèrent fiéger à Laufatitie, où ils tinrent
quelques féantes. La bibliothèque de l’académie de
dLaufannc conferv-eun volume manuferit des aftesde
-ce concile. C ?eft ici que Félix V céda la thiarre pontificale
à Nicolas, pour Ce retirer au couvent de Ripailles,
qu’il avoit fait bâtir auparavant dans le
Ghablais au bord; du la c , &c il y mourut hermite
l’an 1452.
Le territoire de Làufanne eft un pays admirablement
cultivé, plein de vignes, de champs & de
fruits ; tout y refpire FaifanCe , la joie &c la liberté.
La vûe à un quart de lieue de la ville , fe promette
fur la ville même, fur le lac -Léman, fur la Savoie,
&C fur le pays entier jufqu’ à Geneve : rien n’en borne
l’étendue que les Alpes mêmes & le mont Jura.
Enfin Laufanne eft bâtie à demi-lieue au-delîus du
la c , fur trois collines qu’ellé occupe entièrement,
avec les vallons qui font entre deux ; fa fituation eft
bien plus belle que n’étoit celle de Jérufalem. Elle
«ft à 20 lieues S. O. de Berne, 12 N. E. de Ge-
neve. Long. 24,2.0. lai. 4 6 .5 0 .
Laufanne n’eft pas une des villes de Suiffe où les
Sciences fbient le moins heureufement cultivées dans
le fein du repos & de la liberté ; mais entre les la-
vans dont elle eft la patrie, je ne dois pas oublier
M. Crouzas ( Jean Pierre ) affocié étranger de l’académie
des Sciences de Paris. Il s’eft fait un nom célébré
dans la république des Lettres ; comme philo-
fbphe, logicien, métaphyficien , phyficien & géomètre.
Tout le monde connoît fes ouvrages, fon
examen du pyrrhonifme ancien & moderne in-fol.
fa logique dont il s’eft fairplufieurs éditions , &dont
lui même a donné un excellent abrégé ; fon traité du
beau , celui de l’éducation des enfans, qui eft plein
d’efprit & d’une ironie délicate ; enfin pkfieurs
morceaux fur des fujets de phyfique & de mathématiques.
Il eft mort comblé d’eftime & d’années en
1748, à l’âge de 8 5 ans ( D . J. )
LAU TER , La , ( Géog. ) il y a deux rivières de
ce nom , Tune dans le Palarinat, & l’autre en Alface.
La Lauter du Palatinat a fa fource au bailliage
de Kayferlauter, fe perd dans la riviere de Glann ,
& fe jette dans la N ave. La Lauter en Alface prend
fa fource dans les montagnes de Vofge & paffe à
Lauterbourg., oit elle fe jette dans le Rhin, (D . / . )
LAUTERBOURG, Lautraburgum, ( Géog. ) petite
ville de France en baffe Alface fur la Lauter , à
demi-lieuedu Rhin, 10 N. E. de Strasbourg. Long.
2.6. 4 J . Lat. 48. à 6.
L A U T IA , ( Litter. ) le mot Lautia, gén. orum,
dans Tite-Live, défigne la dépenfe de l’entretien
que les Romains faifoient aux ambaffadeurs des nations
étrangères pendant leur réfidence à Rome.
Dès le premier jour de leur arrivée , on leur four-
niffoit un domicile , des vivres , & quelquefois des
préfens ; c ’eft ainfi qu’on en agit vis-à-vis d’Attalus,
& c’eft du mot lautia que vint celui de lautiùa, magnificence
, fomptuofité en habits, en table & en
meubles. ( D . / . )
*LAVURE, f. f. ( Monn. | | Orfèvrerie.) On donne
ee nom à l’opération qui fe fait pour retirer l’or Sc
l’argent des cendres, terres ou creufetsdans lefquels
©n a fondu, & des inftrumens & vafes qui ont lervi
à cet ufage par le moyen de l’amalgamation avec le
mercure. Ceux qui travaillent ces précieux métaux
confervent les balayeures de leur laboratoire, parce
qu’en travaillant il eflimpoffible qu’ilne s’en écarte
pas quelques parties , foit en forgeant, laminant,
limant, tournant, &c. c’eft pourquoi ils ont foin que
leur laboratoire foit maintenu bien propre , & que
le loi foit garni' de planches cannelées en rénures ou
jaloufies, afin qu’en marchant on n’emporte pas avec
les piés les parties qui fe font écartées. Toutes les
famaines on raffemble les balayures de chaque jour,
on lés brûle, on trie à mefure le plus gros de la ma**
tiere qui eft: dedans, & tout ce qu’on y peut voir >
pour s ’en fervir tout de luire fans lui faire paffer l’opération
de la lotion du triturage. On garde foigneu-
fement ces cendres jufqu’à'ce qu’il y eu ait une quantité
fuffifante pour dédommager des frais qu’il faut
faire pour retrouver l’or & l’argent qui font dedans.
Les uns font cette opération tous les fix mois , &c
d'autres toutes les années ; cela peut dépendre du
befoin que l’on a de matières , ou des facilités que
l’on a de faire ces Opérations ; mais elles ne conviennent
jamais dans un tems froid, parce qu’il faut beaucoup
manier l’e a u , ce qui fe fait plus facilement
dans la belle failcm.
Le meilleur & le plus fur moyen de retirer tout
l’or & l’argent qui font dedans les cendres brûlées ,
feroit de les fondre fi l’on avoit à fa portée une fonderie
oit il eût des fourneaux à manches bien établis,
mais c’eft par le moyen du v i f argent que le fait cette
opération, en broyant les terres avec lui, parce qu’il
a la propriété de fe faifir,avec une grande facilité,de
l’or ôc l’argent , de dégager ces métaux des terres
avec lefquelles ils font mêlés ; de s’y unir fans le fe-
cours du feu , par la fimple trituration, & de les ref-
tituer enfuite en le faifant paffer au-travers d’une
peau de chamois, & l’expofant après cela à un feu
léger pour faire évaporer ce qui en eft refté.
Pour que le mercure puiffe s’amalgamer avec 1 or
ou l’argent, il faut que les matières parmi lefquelles
ils font mêlés foient bien brûlées, lavées & dejfalées.
Premier procédé. On doit commencer par ratifier
tous les inftrumens qui ont touché For ou Fargent
dans leur fufion, enfuite il faut piler les creufets dans
lefquels on a fondu, ou les autres vafes qui ontfervï
à cet ufage, parce qu’ordinairement il relie des grains
attachés aux parois , & que d’ailleurs les cfeufets
de la terre la moins poreufe boivent toûjours un peu
de matière ; il faut auffi piler le lut qui eft autour
des fourneaux à' fondre, fur-tout la forge à recuire;
il faut paffer toute la1 poudre dans un tamis de foie
le plus fin qu’il eft pofiible ; ce qui ne peut pas paffer
au-travers du tamis doit être de la matière qui a été
applatie en pilant , & qu’il faut mettre à part. La
matière qui a traverfé le tamis doit être lavée à la
main , parce qu’elle ne fait jamais un objet confidé-
rable, & que les parties de métal qui font dedans
font toûjours pefantes ; on peut les retirer par la fimple
lotion ; il faut laver cette matière dans un vafe
de terre cuite & verniffée, en-forme de coupe un peu
platte. Cette coupe doit être pofée dans un antre
grand vafe que Fon emplit d ’eau : on met la matière
dans la petite coupe , & on la plonge dans le grand
vafe en l’agitant doucement avec les doigts jufqu’à
ce que toute la poudre foit fortie. Ce qui fe trouve
après cette lotion au fond de la petite coupe comme
dèS\ points noirs ou autres couleurs , mais pefant ,
doit être joint avec ce qui n’a pas pu paffer au travers
du tamis, & fondu enfembie avec lin Bon flux. Si
on mêloit ce produit avec les cendres de la lavure
qui doivent effuyer toutes les opérations néceffaires
pour retrouver l ’or & l’argent, il y auroit du danger
de le perdre, ou pour lé moins un certain déchet.
La terre reliante qui a paffé au-travers du tamis doit
être mife dans uiié grande cuve deftinée à recevoir
tout ce qui doit être lavé, & dans laquelle on aura
foin de mettre les fables qui ont lervi à mouler, car
ces fables contiennent de la matière ; mais comme
elle y a été jettée étant en fufion , elle a par confé-
quent affez de pefanteur pour favoriferi’amalgamation
avec le merciire.
Second procédé. Une des principales chofes que
Fort doive faire dans la préparation d’une lavure f
c’eft de brûler fi parfaitement tout ce qui doit paffer
dans le moulin au v if argent, que toutes les partiel
métalliques foient réduites en gouttes ôü grains, né
pas épargner pour cein te çb^rbon ni les foins, parce
iju’ils fe retrouvent bien, ayec ufure. Premièrement,
le propriétaire de cette lavure jouit d’abord , après
le procédé de la lotion , de ta plus grande partie
de ce qui eft dans fes terres , comme on le verra au
troifieme- procédé, m^is mggiffi il ne perd rien des
matières qui y. font contenues, dont il perdroit une
partie s’il les brûloit mal ; car.on a obfervé après plu-
lieurs effais faits fur la terre que les ouvriers appellent
regrets dfi fov«r«,qu,i ayoient été pâlies trois fois
fur le mercure, qu’il reftoit cependant depuis deux
jufqu’à quatre grains d’or fur chacune livre de terre
leche, provenant de lavlires d’ouvriers travaillant en
or ; ce qui ne vient d’autre, caufe que parce qu’on
les avoit mal brûlées. On conçoit ailèment que fi on
laiffe ces petites, parties d’or qui font prefque imperceptibles,
& qui ont une grande furfaçe en compa-
raifon de leur poids, fans les réduire en grain , leur
légèreté les fera flotter fui? l’eau &C les empêçhera
d’aller au fond de la b affine du moulin à njerçure ,
pour s’amalgamer ayec lui : au contraire fi on a
afiez brûlé les cendres pour fondre ces petites particules
, elles prennent une forme en raifon de leur
poids , qui les fait précipiter quelques petites
qu’elles foient , & le mercure s’en failit avec une
très-grandç facilité.
Les terres, b a lay e 1 ir es. 0,11 débris, d’un laboratoire
dans lequel on. travaille des matières d’or ou d’argent
, doivent être brûlées; dans un fourneau à vent
fait exprès : ce fourneau eft fphérique de fix pouces
de diamètre: for quatre piés d’hauteur ; il confume
très-peu de charbon & donne beaucoup de chaleur ;
le vent entre de tous, côtés, par des.trous d’un pouce
de diamètre faits toutrauto,ur , & par le cendrier qui
eft tout ouvert ; il a trois, foyers les uns fur les autres
, & trois portes pour mettre le charbon , avec
trois grilles pour le retenir à. la diftance de huit.pou-
ces les unes des autres. On met la terre à brûler dans
le fourneau fupérieur par-deffus. le charbon & après
qu’il eft allumé. Comme ce fourneau donne très-
ehaud , la terre fe brûle déjà bjeo dans çe premier-
foyer ; mais à mefure que le charbon fe confome, là
terre defeend dans le fécond fourneau à-.travers de
la grille, où elle fe brûle encore mieux ; & enfin dans
le troifieme , où elle fe perfectionne. Il faut avoir
foin, lorfque le charbon du fourneau fupérieur eft
brûlé, d’ôter la porte , de nettoyer & faire tomber
toutes les cendres qui font autour: on en fait de me-;
me du fécond & de celui d'en bas , après quoi on
continue l’opération. Par ce moyen-là les cendres
font très-bien brûlées, & prefque toutes les pailletr
tes réduites en grain, ce qui eft un des points efien-,
tiels. Lorfqu’on ne brûle les cendres que dans un feu!
fourneau , il eft prefque impoffible qu’elles foient
bien brûlées, parce qu’elles, ne peuvent pas refter
fur le charbon qui fe dérange en fe confumant ; les.
cendres gliffent au-travers, paflènt par les intervaL
le s , & tombent dans le cendrier, quelque ferrée que
foit la grille. Par conféquent I4 matierè refte dans le
même état qu’on l’amifo: on croit avoir bien calcin
é , & on n’a rien fait. Le fourneau à trois foyers
doit être préféré à un fimple fourneau dans lequel
on brûlerpit foois fois les cendres, parce qu’à chaque
fois elles fe réfroidiffent, & c’eft un ouvrage à re?
commencer ; au lieu que par l’autre méthode l’opération
n’eft point difeontinuée, elle eft plus prompte
& plus parfaite.
Les cendres étant bien brûiéçs, il faut faire l’opération
qu’on a faite fur les creufets , tamifer & con-
ferverce qui ne peut pas paffer au-travers du tamis
fans le mêler avec les cendres paffées, mais en faire
l’affemblage.avec celles provenues du premier procédé.
‘
Troifîeméprocédé. S’il eft néceffairé de bien brûler
les terres, cendres , &c. que l’on veut broyer avec
l.ç mercure, il n’eft pas moins important de les bien
defiàler, afin que le mercure puiffe riiprdre deffus ;
c’eft pourquoi il convient de laiffer tremper dans'
1 eau pendant trois jours au-moins les ceiidres qu’on
Veut laver , en changeant d’eau toutes les virigt-
ciuatre heures ; l’on doit porter beaucoup de foin à
cette lotion, parce cju’cn lavant d’une maniéré Côn-,
yenable on retire la plus groffe portion du contenii
dans les cendres.
Pour bien laver il faut une machine faite exprès *
& fur-tout lorfque l’on a beaucouprq. laver , comme
dans les monnoies ou autres atteliers confidérables :
cette machine eft une efpece de tonneau à peu-près
de la figure des moulins à mercure, dont ie fond qui
eft cependant de hois eft un peu en fphere creule i
l’arbre de fer qui eft au milieu, comme celui des
moulins à mercure , porte, des bandes de fer plaie^
&c larges d’environ deux pouces qui lé trayerfefit
de haut en bas , en croix, à la diftance de fix pOpces
les uns des autres, ayant de niême une m.anivellè
en haut de l’arbre que l’on tourne pour agiter la matière,
ce qui contribue.merveilleufement à la diviferj
laver & deflaler. Il fout placer le tonneau à laver au
milieu d’une grande cuve viftdç ,qui. ait.dçs trous à
fes dou ves pour écouler l’eau depuis, le. bas jufqu’en
haut, à la diftance d’un pouce les uns des autres ;
il faut faire cette opération, s’il eft pofiible, prochej
çPune pompe ou d’un puits dont l’eau foit nette Sç
pure.
On doit commencer par mettre de Feâil dans le
tonneau ; car fi l’oç met lamatiere çpaiffe la premièr
e , elle s’engorge, on ne peut point tourner la manivelle
& faire mouvoir l’arbre : elle fe doit mettre
peiirà.-peu. Quand on a agité cette première matière
Fefpace d’un quart d’heure , il faut la laiffer repofer
pendant une heure au-moins, après quai on fait jouer
la pompe dè façon que l’eau coule très - tfo^icement
dans le tonneau à layer. Pendant qu’on tourne la
manivelle , ce qui peut fe faire par le, moyen d’un
long tuyau, mettez affez d’eau pour qu’elle regorge
du tonneau & entraîne avec elle toutes les cendres
legeres dans la cuve, &c il ne reliera prefque que la
matière métallique que fa pefanteur y aura fait prér
cipiter ; il fout la.retirer & laniepre à part pour être
achevée d’être lavrée à la main , fuiyqnt le procède
de la première çpération. Laiffqz après cela repofer"
la matière qui eft dans la f uyç jufqu’à çe que l’eau
foit claire , après quoi ouvrez un des bouchons qui
eft à la cuve à la hauteur de la matière que vous
jugez être dedans , que Fon peut mefurer, & plûtôt
le bouchon fupérieur que l’inférieur, parce que
vous êtes toûjours à tems d’ouvrir celui de, deffous ;
&ç au contraire fi you$ ouvrez trop bas yousfoiffe--
rez échapper la matière. Continuez I’qpération fur
le relie des cendres jufqu’à ce qu’elles ayent toutes
été lavées de çette maniéré ; mettez enfuite cette
terre layée dans la grapde cuve où vous avez déjà
placé le relie de la terre provenant de^ çreiifçts ,
pour le tout être pafle & Broyé avec le v if ar-
^ent. ,
Pour ce qui eft des matières métalliques qtù font
reliées à chaque lotion au, fond cju tonneau, & qup
Fon achevé de laver à la main, Qn çn foit l’affem-
blage , comme il eft dit ci-devant, pour fo matière
provenant des creufets : par cette lotion a op retiré
non feulement les trois quarts de la matieçe conte--
nue dans les terres ou gendres,.mais encore le telle
fe trouve beaucoup mieux préparé pour être mçu-
lu ; car lorfque la matière eft falée, cela foi donne"
un gras qui la fait gliffer for le mercure, & ne fau-
roit s’amalgamer avec lu i, c’eft inutilement qu’on
fait cette trituration fans .çette condition