•compagnies confervées ; les moins anciens aux places
de capitaines en fécond ; apres eux les plus anciens
lieutenans,& de préférence tous les maréchaux
deslods ou fergens qui, par la diftinftion ou ancienneté
de leurs fervices, ont été élevés au grade d’o fficier.
Si quelques circonftances ne permettent pas
de conferver ces officiers de fortune , le roi , dans
ce cas , leur accorde quinze fols par jour pour les aider
à fubfifter pendant la paix.
Les lieutenans les moins anciens font renvoyés
dans leurs provinces, avec une gratification pour
leur donner moyen de s’y rendre, en attendant que
les circonflances permettent de les rappeller au
fervice.
Nous nous bornons à ces connoiflances générales
fur les opérations des deux fortes de licenciemens, &
renvoyons aux ordonnances militaires pour les autres
détails qui y ont rapport. Cet article efi de M.
DoRIVAL cadet.
LICENTEN, ( Comm. ) licence, permiffion. Ce
terme eflufité en Hollande, pour fignifier les paffe-
ports qu’on délivre dans les bureaux des convois ou
douanes, pour pouvoir charger ou décharger les
marchandifes des vaiffeaux qui entrent ou fortent
par mer , ou celles qui fe voiturent par terre : il lignifie
aufliles droits d’entrée & defortie. Diction, de
Commerce.
LICHANOS, f. f. eft en Mußque le nom que don-
noient les Grecs à la troifieme corde de chacun de
leurs deux premières tétracordes ; parce que cette
troifieme corde fe touchoit de l’index. Lichanos, dit
Boëce yidcirco, quoniam Lichanos dicitur , quem nos
indicem vocamus.
La troifieme corde à l’aigu, du plus bas tétracor-
de qui étoit celui des hypâtes, s’appelloit quelquefois
lichanos hypaton , quelquefois hypaton diatonos ,
enharmonios, ou cromatiké, félon le genre. Celle du
fécond téîracorde, ou du tétracorde des moyennes,
s’appelloit lichanos mefon, ou mefon diatonos, &c.
V oy«{TÉTRACORDE. f S )
LICHAS, ( Géog. anC) rocher qui étoit entre l’Eu-
bée & la Grece propre. On connoit l’origine fabu-
leufe qu’Ovide lui donne dans fes métamorphofes ,
/. IX . y. z z C & fuiv. Strabon dit que les Lichades ,
ainfi nommées de Lichas, étoient au nombre de trois,
qu’il place fur la côte des Locres Epicnémédiens.
LICHE, f. f. ( Hiß. nat. Ichnolog. ) glaucus fecun-
dus. Rond. Poiflon de mer ; on le nommepélamide en
Languedoc. Il différé de la biche , en ce qu’il n’ eft
pas fi grand. Voyt{ Bich e . Il a fur le dos fept aiguillons
, dont la pointe eft dirigée en arriéré, & un
trait qui s’étend en ferpentant depuis les ouies juf-
qu’au milieu du corps, & de là en ligne droite juf-
qu’à la queue ;le corps eftplus étroit que celuide la
biche. Il n’y a point de taches noires fur les nageoires
du deffus & du deffous ; au refte ces deux poif-,
fons fe reffemblent. Rond. hiß. des poif. Uv. VIII.
Voye^ Po isso ns.
LICHEN, f. m. (Hiß. nat. Botan.') genre de plante
qui n’a point de fleur ; fon fruit a la forme d’un baf-
fin. Il contient une pouffiere ou femence qui paroît
être arrondie , lorfqu’on la voit au microfcope.
Tournefort, inß. rei herb. Voye^PLANTE.
L ichen de Grece, {Botan. exot.') efpece de lichen
qui fert à teindre en rouge. M. de Tournefort qui en
a donné le premier la defeription, le nomme lichen
grcecus, polypoïdes , tinclorius , Coroll. 40.
Il croît par bouquets grisâtres, longs d’environ
deux ou trois pouces, divifés en petits brins, pref-
que auffi menus que du crin , & partagés en deux
ou trois cornichons , déliés à leur naiffance, arrondis
, & roides, mais épais de près d’une ligne dans
la fuite , courbés en faucille, & terminés quelque-.
fois par deux pointes ; ces cornichons font garnis
dans leurs longueurs d’un rang de baffins plus blancs
que le refte, de demi-ligne de diamètre , relevés de
petites verrues , femblables aux baflins du polype
de mer ; toute la plante eft folide, b lan cheôc d’un
goût falé.
Elle n’eft pas rare dans les îles de l ’Archipel,
mais fon ufage pour la teinture n’eft connu qu’à
Amorgos.
Elle vient fur les rochers de cette î le , & fur ceux
de Nicomia. Il y a beaucoup d’apparence qu’elle
fervoit autrefois à mettre en rouge les tuniques d’A-
morgos, qui étoient fi recherchées. Cette plante fe
vendoit encore dans l’Archipel fur la fin du dernier
fiecle , dix écus le quintal, ce qui feroit vingt écus,
de nos jours ; on la tranfportoit à Alexandrie & en
Angleterre, pour l’employer à teindre en rouge ,
comme on fe fervoit en France de la parelle d’Auvergne
; mais l’ufage de la cochenille a fait tomber
toutes les teintures que les plantes peuvent fournir.
(£> .ƒ .)
LICHI, f. m. ( Botan. exot. ) , fruit très-commun
& très-eftimé à la Chine ; je trouve fon nom écrit
lic i, letchi, litchi, lith i, ou bien en deux fyllabes
féparées ; li-chi, li-ci , let-chi, lit-chi, li-thi ; ce ne
feroit rien, fi j’en trouvois des deferiptions uniformes
& inftruftives dans les relations de nos millionnaires,
mais il s’en faut de beaucoup ; la plupart
feulement s’accordent à dire, que c’eft le fruit d’un
arbre grand & é lev é, dont les feuilles reffemblent à.
celles du laurier; &: que c’eft aux extrémités des
branches , qu’il produit ce fruit comme en grappes,
beaucoup plus claires que celles du raifin, & pendant
à des queues plus longues.
Le lichi eft de la groffeur d’un petit abricot,oblong,'
mollet, couvert d’une écorce mince, chagrinée ,
de couleur ponceau éclatant, contenant un noyau
blanc, fucculent, de très-bon goût & d’une odeur
de rofe ; le P. Boym a fait graver la figure de ce
fruit dans fa fiora JînenJîs , mais elle ne s’accorde
point avec d’autres deferiptions plus modernes.
Le lichi vient dans les provinces de Canton, de
Fokien , & autres provinces méridionales. Les Chinois
l’eftiment fingulierement pour le goût & pour
les qualités bienfaifantes ; car ils affurent qu’il donne
de la force & de la vigueur fans échauffer, hormis
qu’on n’en mange avec excès. Le P. Dentrecol-
les ajoute dans les lettres édifiantes, tome X X I V .
qu’il en eft de ce fruit comme de nos melons de l’Europe
, que pour l’avoir excellent, il faut le manger
fur le lieu même, & le cueillir dans fon point de
maturité, très-.difficile à attraper, parce qu’il n’a
qu’un moment favorable. Cependant comme dans
tout l’empire on fait grand cas de ce fruit fe c , on le
laiffe fécher dans fa pellicule, où il fe noircit & fe
ride comme nos pruneaux. On en mange toute l’année
par cette méthode ; on le vend à la livre, & l ’on
en met dans le thé pour procurer à cette liqueur un
petit goût aigrelet.
Les lichi qu’on apporte à Péking pour l’empereur,'
& qu’on renferme dans des vafes pleins d’eau-de-vie,
où l’on mêle du miel & d’autres ingrédiens, confer-
vent bien un air de fraîcheur, mais ils perdent beaucoup
de la fineffe, & de l’excellence de leur goût.
Le noyau du lichi un peu rôti & réduit en poudre
fine , paffe chez les Chinois pour un fpécifique
contre les douleurs de gravelle & de colique néphrétique.
On voit par-là , que l’on met fa confiance à
la Chine, ainfi qu’en Europe, dans tous les reme-
des de bonnes femmes ; les maux finiffent, & les re-
medes inutiles ou ridicules fe maintiennent en crédit.’
( d . j . )
LICHNOIDE, Liclinoïdes, ( Bot. ) genre de plante
à fleurs fans pétales, reffemblantes en quelque
maniéré à une fifiquç, çreufes & remplies d’air entre
fcré chaque noeud. Ces fleurs font ftériles & nties ;
elles n ’ont point de calice , de piftil, ni d’étamines ;
elles font renfermées & réunies dans une malle gé-
latinéufè. On trouve une, ou deux, ou trois de ces
maffes dans des loges creufes , trouées par le haut
,6c formées par la fubftance de la pla/ite même. On
Ji’en conn.oît pas encore les femençes. Nova planta-
fum généra , Scc. parM. Micheli.
L ICH O , ( Géog. a ne. ) riviere de l’Àfie mineure,
qui eft le Lycus de Phrygie, dont Laodicée fur le Lyr
eus preiioit le nom. Voyeç Laodicée fur le Lycus ;
jLycus. ( D. J. )
LICHOS , ( Géog.ahc.) fleuve de la Phénicie ,
félon Pomponius Mêla, liv. I. ch. %ij, c’eft auffi le
Lycos de Pline. ( D . J. )
LICHTENBERG, ( Géog. ) ce n’eft qu’un château
de France dans la baffe-Alfaee ; mais ce châ-r
teau eft le chef-lieu d’un comté de même nom. Il eft
fur un rocher près des montagnes de Vofges, à cinq
lieues de Hagueneau. Long. z 5ï . q'. 5 5 ". lat. 48
■55'. /z". ( D .J .)
LICHTENSTEIN , ( Géog. ) ville de Suiffe dans
le Tockembourg, remarquable parce que le confeil
du p,ays s’y tient. Elle eft fur le Thour : long.zC.5 o.
lac. 4 j , z 5. ( D . J .)
.LICHTEN, f. m. {Comrh. ) petits bâtimens qui
fervent à Amfterdam pour le tranfport des marchandifes
du magafin au port, pu du port au magafin. Ce
font des efpeces d’aleges de 30 a 36 larts de grains;
c’eft encore la voiture des blés , & des fels , &c.
Dict. de Comm.
L I C H T S T A L L , ( Géog.') Quelquesfrançois
portés à eftropier tous les noms , ont rendu celui-ci
méconnoiffable, en écrivant Liefjlall; c ’eft une jolie
petite ville de Suiffe au canton de Bâ le, fur l’Er-
g e tz , à 1 lieues de Bâle : long. z 5. z z . lat. 4 j . 5 o. raHH . . L IC ITA T IO N , f. f. ( JurifprM. ) eft M e par
lequel un immeuble commun à plufieurs perfonnes,
& qui ne peut fe partager commodément, eft adjugé
à l’un d’entre eux, ou même à un étranger.
L ’ufagé de la licitation a été emprunté des Romains
; il remonte jufqu’à la loi des XII. tables, qui
porte que les biens fujets à licitation, font ceux qui
ne peuvent fe partager commodément, ou que l’on
n’a pas voulu partager,.
Cette loi met dans la même çlaffe les affociés &
les co-héritiers.
L’édit perpétuel s’en ëxpliqué de même, liv. X .
Le principe de la licitation fe trouve dans la loi 5 ,
ail cod. cômmuni dividundo, qui eft que in communio-
ne vel Jocietate fiemo compellitur invitus detineri.
Cette même loi décide qu’il n’importe à quel titre
la chofe foit commune entre les eo-propriétaires,
foit cumfocietate vel fine foçietate-.
Pour être en droit de provoquer la licitation d’un
héritage ou autre immeuble * il n’eft pas néceffaire
qu’il y ait impoffibilité phyfiqpe de le partager ; il
fuffit que l’on foit convenu de ne point partager la
chofe, ou qu’en la partageant, il y eût de l’incom-
modité ou de la perte pour quelqu’un des co-propriétaires.
La licitation eft toûjoürs fous-entendüé dans la
demande à fin de partage, c’eft-à-dire, que fi le partage
ne peut fe Faire commodément, ce fera une
fuite néceffaire d’ordonner la licitation.
Dès que les eo-propriétaires ont choifi cette voie*
On préfume qu’il y auroit eû pour eux de l’incon-
vement d’en ufer autrement, attendu qiie chacun
aime affez ordinairement à prendre fa part en nature.
Chez les Romains, on ne pouvoit liciter fans une
eftimation préalable, comme il réfulte des termes de
Ledit perpétuel de la loi 3 , communi dividundo.
Tome IX .
Pour faire un partage ou une licitation , il falloii:
fe pourvoir devant le juge qui donnoit des arbitre^
ou experts, & qui adjugeoit fur leur avis.
Les notaires ne les pouvoient pas faire, parce
qu’ils n’avoient pas la jurifdiûion volontaire com-
? V ! s l oiat Parmi nous ; les partages ou licitations
fe faifoient par adjudication de portion : or il n’y
avoit que le magiftrat qui pût fe fervir dé ces termes,
do, addicà ; & pour la licitation, il difoit a t
falern fummam condémno.
Les etrangers n’étoient admis aux enchères ■> què
quand les co-.propriétaires déclaraient n’être pas en
état de porter la licitation au prix où elle devoii:
monter 9 ce que l’on n’exige point parmi nous ; *iî
fuffit que les propriétaires y éonfentent1.
On a auffi retranché dans notre üfage à ï’égàrcl
des majeurs ; l’obligation de liciter devant le juge*'
La licitation peut fe faire à l’amiable devant un notaire
, ou en juftice.
Il n’eft plus pareillement befoin d’un rapport préalable,
pour fa voir fi la chofe eft partageable ou non;,
ni d’une eftimation ; tout cela ne s’obferve plus que
pour les licitations des biens des mineurs, lefquelles
ne peuvent être faites qu’en juftice ; & en ce ca s, on
y admet toûjoürs les étrangers à fin de faire le profit
du mineur.
La licitation faite fans fraude entré plufieurs cô«;
propriétaires qui font unis par un titre commun J
tels que co-héritiers , co-légataires, co-donataires,
affociés, co-acqUéreurs , ne produit point de droits
feigneuriaux, quand même les étrangers auraient
été admis aux enchères, à-moins que ce ne foit urt
étranger à qui l’adjudication ait été faite.
Mais les acquéreurs intermédiaires , C’eft-à-dire ÿ
ceux qui achètent d’un des co-héritiers, co-légataires
, ou autres co-propriétaires , & qui demeurent
adjudicataires de la totalité par licitation, doivent
des droits feigneuriaux pour les portions qu’i/s acquièrent
par la voie de la licitation.
L’héritage échu par licitation à un des co-héritiërsi’
eft propre pour le tout, quoiqu’il foit chargé d’une
foute & retour de partage. Voye^ les titres du dige-
f te , fam. ereife. & lë titre du code communi divid. lé
traité de M. GuyOt, fur les licitations par rapport aux
p f i . ( - o / .
LICITE j adj. ( Jurifprud. ) fe dit de tout ce qui
n’eft point défendu par les lois ; celui qui fait unè
chofe licite ne commet point de mal, & conféquem-
ment ne peut être puni ; cependant non omne quoi
licet honeflum eji, & celui qui fait quelque chofe dé
licite, mais qiii eft contraire à quelque bienféance ,
perd du côté de la confiance & de la confidération ;
cela eft même quelquefois capable de le faire ex-;
dure de certains honneurs. Ce qui eft illicite eft op«
pofé à licite. Voye^ IL L IC IT E . ( A )
LIC ITE R , v . a£t. ( Jurifprud. ) lignifie pourfui^
vre la vente & adjudication d’ûn bien qui eft poffédé
par indivis entre plufieurs co-propriétaires, & q u i
ne peut fans inconvénient fe partager. Voye[ ci-devant
Licitation. ( -^ )
LICIUM, f. m; {Littéral.)habit & ceinture particulière
aux officiers publics, établis pour exécuter les
ordres des magiftrats ; le liciurn qiie portoient les licteurs
étoit mélangé de différentes couleurs, comme
on le voit par Ce paffage de Pétrone, nec longé à
prcecone, Afciltôs fa b à t, amie!us, vefte difcoloriâ ;
atque in lance argentea indiciüm & fidem prceferebatl
Chez les Romains on cherchoit le larcin chez autrui
avec un baffin & une ceinture de filaffe, per lancent
liciumqûe ; & le larcin ainli trouvé , s’appelloit con-
ceptum fkrtüm, lance & licio; d’où vient dans lé
Droit aciio concepti, parce qu’on avoit aétion contre
celui chez qui l’on trOuyoit la chofe perdue*
kt>. / . )
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