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Efpen ( Zeger Bernard van ) célébré jurifconfulte,
& favant canonifte, naquit dans cette ville en 1646,
& mourut à Amersfoot en 1718 , à 83 ans. On doit
des éloges à quelques-uns de fes ouvrages, mais fur-
tout à fon ju s ecclefiafiicum univerj'um, dans lequel
il fait paraître une grande connoifl'ance de la difci-
pline eccléliaftique ancienne 6c moderne. ( D . J. )
LOUVE , f. f.-( Lit ter.') nourrice de Rémus 6c de
Romulus. Çes deux freres jumeaux, dit Virgile ,
d ’aprèsla tradition populaire,fuçoient les mamelles de
cet animal, badinoient fans crainte autour de la bête
fé ro ce , qu’ils regardoient comme leur mere, & qui
les traitoit comme fes enfans. Cette louve fe trouve
fouvent dans les anciensmonumens de Rome, avec
.les deux enfans qui tettent. Telle eft cette belle fta-
tue du Tibre copiée fur l’antique, & que l’on voit
dans lë jardin des Tuileries. Plutarque , bien ou
mal inftruit, raconte dans fes parallèles un fait à-
peu-près femblable à celui de Rome, arrivé dans
l ’Arcadie: mais fur les médailles, un loup ou line
douve lignifient toujours l’origine de la ville de
Rome, ou la domination romaine à laquelle les peuples
étoient fournis. ( D . J.)
L o u v e , ( ÀrchiuB. ) dans l’art de bâtir, eft un
morceau dé fer comme une main, avec un oeil,qu’on
ferre dans un trou fait exprès à une pierre prête à po-
fe r , avec deux louveteaux, qui font • deux coins de
fer ; enfuite on attache le cable d’une grue ou autre
machine à l’oeil de la louve, ce qui fert à enlever la
pierre du chantier fur le tas.
Louver, c’eft faire le trou dans la pierre pour y
mettre la louve.
L o u v e , l a , (Géog.) nom de deux petites rivières
de France, l’une en Franche-comté, a fa
fource dans le bailliage de Pontarlicr, & fe jette
dans le Doux au-deffous de Dole. Elle eft rapide,
poiflonneufe, & très-utile pour leflotage du bois.
L ’autre a fa fource en Béarn, au village de Louboux,
& feperd dansl’Adour, un peu au-deffous de Caftel-
nau. ( D. J. )
LOUVESTAN, (Géog.) pays d’Afie ,dans le Cu-
riftan méridional, entre le Tigre , le Curiftan & la
Perfe. M. Fréret juge avec beaucoup de vraiffem-
blance, que c’eft la Baftriane de Xénophon ; qu’il
ne faut pas confondre avec la Baftriane , qui s’éten-
doit fur la rive méridionale du fleuve Oxus, 6c dont
Baftra, aujourd’hui Termend, fur le Gihon, étoit
la capitale , au fentiment de plufieurs géographes.
i D J - )
LOUVET, ( Maréch. ) poil de cheval, il eft d’un
gris couleur de poil de loup.
LOUVETEAU, f. m. ( Pelleterie. ) petit engendré
d’un loup & d’une louve. La peau du louveteau
garnie de fon poil,eft une affez bonne fourrure quand
elle eft bien préparée par le pelletier. On l’emploie
à en faire des manchons 6c autres fourrures fembla-
bles , qui font plus ou moins eftimées, fuivant la
beauté 6c la fineffe du poil. Voye^ L oup.
LOUVETER1E , f. f. ( Ven.) équipage de chaffe
pour le loup. Il y a des officiers de louvettrie, 6c dans
plufieurs provinces la louvettrie a fes lieutenans.
LOUVETIER, f. m. ( Vénerie) officier qui commande
à l ’équipage du roi, pour la chaffe du loup.
L e grand louvetïer de France porte à fes armes deux
têtes de loup au-deffous de l’écu ; il fut créé fous
François I. en 1510. On fe propofa d'exterminer les
animaux malfaifants appellés loups : on établit des
louvetiers particuliers. Ils ont encore leurs fondions
dans la plupart de nos villages avoifinés de forêts.
L o u v e t i e r , ( Hifi. mod. ) officier qui commandita
l’équipage de la chaffe du loup. Autrefois il
y avoit des louvetiers entretenus dans toutes les fo-
rêts;8cilen refte encore en beaucoup d’endroits. Le
grand louvetier adeux têtes de loup au-deffus de l’écu
L O U
de fes armes *.ce fut François I. qui en créa la charge
en 1520. Le grand louvetier prête ferment entre les
mains du roi, lés autres officiers de la Iouvetçriele
prêtent entre fes mains. Le ravage que caufa dans
les provinces la grande multiplication de loups , oc-
cafionnée par la dépopulation qui fuivit les incur-
fionsdes barbares dans les Gaules, attirèrent l’attention
du gouvernement : il y eut des lois faites à ce
fujet. Il fut ordonné par celles des Bourguignons, &
par les capitulaires de nos rois d’avertirles feigneurs
du nombre de loups que chacun aura tués , d’en
préfenter les peaux au roi ; de chercher 6c de prendre.
les louveteaux au mois de Mai ; 6c aux vicaires
ou lieutenans des gouverneurs, d’avoir chacun deux
louvetiers dans leur diftrift : on propofa des prix à
ceux qui prendroient des loups. On finit par établir
des louvetiers dans chaque forêt, & par créer un
grand Louvetieï, auquel les autres feroient fubordon-
nés. Les places de louvetiers, en chaque province ,
n’étoient que des commiflions, lorfque François I.
les mit en titre d’office ,& au-deffus de césofficiers,
celui de grand louvetier de France. On attribua d’abord
aux louvetiers deux deniers par loup , 6c trois
deniers par louve, falaire qui dans la fuite fut porté
à quatre deniers par louve, & qui dut être payé par
chaque feu de village , à deux lieues à la ronde du
lieu où l’animal avoit été pris. Les habitans de la
banlieue de Paris en furent 6c ont continués d’en
être exempts.
LOUVEURS, f. m. p l. ( Maçonnerie. ) o u v r ie r s
q u i fo n t le s t ro u s d an s la p ie r r e , & q u i y p la c e n t la
lo u v e . Voye^ L o u v e .
LOUVIER, ou plutôt LOUVOIER, ( Marine. )
c’eft courir au plus près du vent , tantôt à ftri-
bord, tantôt à bas-bord, en portant quelque tems le
cap d’un côté, puis revirant 6c le portant d’un autre
côté, ce qui fe fait lorfqu’on a le vent contraire >
6c qq’on veut chicanner le vent, v 6c maintenir le
vaiffeau dans le parage où il eft, afin de ne fe pas
éloigner de la route.
LOUVIERS, ( Géog. ) en latin moderne Lupa-
parice ; ville de France dans la haute Normandie,
avec titre de comté. Il y a une manufafture de draperies
qui eft affez confidérable. Louviers eft d’ailleurs
fituée favorablement dans une.plaine fertile ,4
4 lieues N. d’Evreux, 2 S. du Pont-de-l’arche , 8 Si
E. de Rouen, 12 N. O. de Paris. Long. t8. So. lai.
mËO LOUVO , ou LOU VE A U , ( Geog.) Koempfer
écrit L IV O , 6c les Siamois l’appellent Noccheboury ;
ville d’Afie, au royaume de Siam, avec un palais
que les rois de Siam habitent une partie de l’année;
c’eft leur Verfailles. Elle eft fort peuplée, 6c fituée
dans une belle plaine à 9 lieues de la capitale, où l’on
peut aller par un canal. Long, félon les PP. Jéfuites,
118 .33. félon M. de Lille, 12 1 .11.30.lat. 14.43
LOUVOYER, verbe neutre, ( Marine. ) c’efl:
voguer quelque tems d’un côté, puis virer de cap,
6c aller autant de l’autre, afin de fe conferver toujours
une même hauteur, & dériver de fa route le
moins qu’il eft poflible. On louvoie quandle vent eft
contraire.
LOU VR E , LE, ( Hifi. mod. ) en latin lupara, palais
augufte des rois de France dans Paris, & le principal
ornement de cette capitale. Tout le monde
connoît le Louvre, du-moins par les defcriptions détaillées
de Brice 6c autres écrivains.
Il fut commencé groffierement en 1214 fous Philippe
Augufte, 6c hors de la ville. François I. jetta
les fondemens des ouvrages, qu’on appelle le vieux
Louvre'y Henri II. fon fils employa d’habiles archi-
teftes pour le rendre régulier. Louis XIII. éleva le
pavillon du milieu couvert en dôme quarré ; Louis
XIV. fit exécuter la fuperbe façade du Louvre qui eft
LOU
à l’orient dit côté de faint Germain l’Atitfefrois.
Elle eft compofée d’tui premier étage, pareil â Celui
des autres façades de l’ancien Ibüvre; 6c elle a âü-def-
fus un grand ordre dé Colotines corinthiennes ; couplées
avec des pilaftres de même. Cètté fâçadè j
longue d’environ 88 toiles, fe partage en trois avàiit-
corps , un au milieu, & défi* âu* extrémités
L’avant-corps du milieu eft ornée dë huit fcbldri-
nes couplées, & eft terminé par ürigrandfrôriton ,
dont la cimaife éft de deux lèùles pierres ; qui ont
chacune cinquante-deui pies de longueur, huit dë
largeur & quatorze pouces d’épaiffèur.
Claude Perfault donna lé deffëih dé céttë façade,
qui eft devenue par l’exécution, un dès plùs ait-
güftes monumeils qui foient ait monde. Il inventa
même lès machines, avec iefqüèlles Oh trahfpbtta
les deux pierres dont riOus venons de patlër.
L’achevemerit de ce majefttieux édifice, ëfcécüté
dans la plus grande magnificehce, refte toujOùrs k
çléfirer. On fouhaiteroit, par exemple, qdètbUs lès
rez-de-chàuffée de ce bâtiment fufféht nëltdÿés 6c ■
rétablis en portiques. Ils ferVitdiènt ces pdrtiqües ,
à ranger les plus belles ftatùës du rôÿâiiihè, k rai-
fèmbler ces fortes d’ouvrages précieux, épars clàns
Jes jardins Ôîiori ne fë promerië plus, & où l’air,
le tems & les faifons, les perdent &les ruinent. Dans
îa partie fitiieè àiiniidi , oh pourfOit placer toiis lèii
tableaux du ro i, qui font préfentement éritaffés &
confondus ensemble dans dei gardes-meubles où
perfonne n’en jouit. On rtiettroit ati riOfd la galérië
des plans, s’il ne s’y tr0.uv°ft aucun obftacle. Oit
tranfporteroit âiifli dans d’autres endroits dë ce palais
, les càbinëts d’Miftoltë naturelle, & celui des
médaillés. .
Le coté dé fàint Germain l’Auxerfois libre & dégagé
, offrirôit à tous lés regards cette colohade fi
b e lle , ouvragé Unique, quê lès cftoyens àdmire-
ro ien t, & que les étrangers vlefidrôièrtt Voir.
Les académies différentes S’âffemblèfoient ic i,
dans des falles plus convenables que celles qu’elléS
Occupent aujourd’hui ; enfin, Ori forfnéroit divers
àpparteiriens pour loger des académiciens 6t des Ùr-
tiftes. V o ilà , dit-On, ce qu’il fërOit beau de faife
de ce vafte édifice, qui peut-être dariS deux fiëclès
h’offrirâ plus qué dés débris. Al. dé Marigni a depuis
peu exécuté la plias impOftâ'fitè dë CëS chôfés ; là
confervâtion de l’édifice. (jD. J. )
L o u v r e , hohnèiir du, £H'ijt. dé ^lance j) ori nomme
ainfi le privilège d’ëritref, âu làûvre 6t dans lés
autres maifbhs royales, èri CârrOffé. En 1607, le duc
d’Epernon étant entré aè cette maniéré dans la cour
du Louvre, foiis prétexté d’iricOmmodité, lé foi voulut
bien le lui permettre encore à l’avenir, quoique
les princes feüis éufferit ce privilège ; niais il accorda
la même diftiriâion aù duc de Sully èn <609 ;
enfin, fous la régence de Marié de Médicis, cet honneur
s’étendit à tous lesdüès & Officiers de là Couronne
, & lèur eft demeuré. (JD. /.)
LOUYSIANÈ, l à , (Géog.) grande contrée de
PAmérique feptentrionâlë, & qiîl fâifoit antrêfois
partie de la Floride. Le P. Chàflevoix en a donné
une defcription détaillée dans fon Hiftoire de la nouvelle
France ; je n’en difai qu’un mot.
Fernand de Soto, Efpagnol, la découvrit le premier
, mourut dans le pays, & les Efpagnols né longèrent
pas à s’y établir. Le P. Màfqüette, jéfüite,
& le fieur Jolyet y abordèrent éri 1671. Dix ariS
après, M. de la Sale perfeéïionna céfte décôùvéf-
t e , &nomma cette vafte contrée la Louyjidne. Eri
1698 , M. d’Iberville, capitaine dé vaiffeaux, entra
dans le Miffiffipi, 6c le remonta jttfqu’à fon embouchure.
En 1718 , 1719 & 1720, la France y projetta
un établiffement qui n’a point eu de fuccès jufqu’à
ce jour : cependant ce pays paroît lin des meilleurs
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de PAmériqtié ; il eft traverfé du nord aü fud par le
Miffiffipi. Le P. Hennepin, réçollet, a donné en 1685
une del'cfiptiOri dé là LoiiyJzànuCy qui à grand befoiri
de cor r eft ions. Longitude 27g—z8p. latit. 3$—3&>
. LONVTCKZ ou LO^IECKZ ,.oa L O W IT Z ,
( Géog. ) en latin Loviciùfn, ville de Pologne âu pa-
làtiriât dé Ravâ, avec ühë fortéleffé ; c’eft là réfî-
dèriçe dès ârchevêquès de Ghéfrië : èllè éft fut lë
rtiiftëaü de Bzura, à 7 liëües S. dé Plocfko, i ± Nf.
de^ayà. Long. 3 7 . 4.9. Lat. â'z. 18.
L’O V l ANDERS , (Géog.) nom qù’ori donné aux
ÉÇbffois qui demeurent dans lé plat-pàyS, pour léS
diftitigùer dès montagnards qùi font àppéflés HigfU
tà'ndtrs. Lès Lowlanders font coriipofés dé diverféS
nations, d’Écoffois, d’AriglOiS, dè Normands t dë
Dàriois, &c. Leur languè renfermé quârttité dé termes
tirés dè l’ancien Saxon ; mais cës terrtiès s’àbbj-
liflent toüS les jotits; depuis que Panglbis y a piisfi
fort racine, que le vieux langage êtoffôiS rie fë
patle pliiS que dans lés riioritâgriés, & dans lés îles
parmi le petit peuple.
L O X Â , (Géog.) où L O J A , câr c’èft là même
prononciation ; ville d’Efpàgnë aü tb jràiime dé Grenade,
dans un terroir agréable 6c fertile ftir lë Xé-
hli, à 6 iieüés de Gériàaè. Long. 14. 3. lût.
Il y à uriè petite villë dé Lbda àuPérOü, dans
l’àudiencé de Quito, lur lè côriflùèrit de deux petits
iuiffeâux, qui defcerident dÜ riord dè Caxàriümà ,
& qui tournant à l’eft, 6c groffii de pltifieürs autrës^
formént là tiViere dë Zamprà, qui fe jette danslè
Iviafârion, fous le nom dè Sàùt-Jàgo. Loxa èft fitu£
quatre degrés aü-dèlà dè là ligné équirioxialé , environ
cént liëuéS àu fud de Quito, Un degré plds k
i’oüèft. Lamontagriëde Càxariümà, célébré par l'excellent
quinquina qui y croît, eft à plus dè déui:
liettés 6c demie àü fud de Loita. Cetté petite villë à
été fondée en 1546, dans Un Vallon affez agréable ,
par Mefcâdillo, l’un dès càpitâinës dé Gonçâië PU
zafré. Sori foi eft d’envirôri i 100 toifes au-deffus dix
niveau de la mer. Le climat y éft fort doux, qüoU
que les chaleurs y foient quelquefois iricommodëÿ.
j ’enpàfle ainfi d’après M. de la Coridamirie, Métri%
de CàtâiL. des Sc. ahA. 17746. (D . J.)
LOXODROMIE, f. f. lôxodrômià , (Navigdt, 6>
Géométrie.) ligne qu’un vâifféâü décrit fùr riiër, eri
faifant tOûjourS voilé avec le même rHiimb dé vérit.
f'qyc^RküMB.
Ce mot vient du grec, & il eft formé de xê%séî
oblique, 6C dë é'pip.cç, courje.
Ainfi là’ làxodromie, qu’on appelle âufïï ligne lo&o*-
dromiqiié, OU lôxodrimiquè, Côüpë tous les méridien^
fouS un même angle , qu’on appelle angle loxodro-
rtiique.
Là loxodrbmie éft Une efpecé dë fpiràle logarithmique
tracée fur la furfaCè d’urië fphere, & dont leS
métidiefis font lés rayons. Voÿè{ LôÔÀRiTH/tf iÇûÉ
( s p i Rà Lé ) . M. de Mâiipertuîs, dans fon difcàursfur
la paràllâxe de là lune, nous à donné plufieürs propriétés'
de la’ loxodrontlt , âinfî que dàns un mémoiré
imprimé parmi ceux dè ràcàfdémië dés fciêncés dé
Paris, en 1744. Vàÿe^ Varticle C a p Ot a G è .
La ïoxàdromie tourûè âütoür du pôle fans jâmaià
y arriver , comme la' logarithmique fpiralé tourné
autour de fori centre. II eft dé plus évident qü’uné
portion quelconque de la loxodromie eft toujours éri
raifort conftante avëc la portion côrféfporidante du
méridien'.
Si on nomme [ l’arc compris entré lépOle & un
point dé la loxodromie, & 1 le ràyon, du là différence
de’ la longitude, on aura l’âfc infiniment petit dû
parallèle Cqrrefpondânt égal à d it firi. { ; 6c cet aré
doit être en Vailon conftarite avec d £ , k càufë qué
la loxodromie coupe toujours lè méridien fous le