(ion; l’extrémité fui vante cle la table étum arrivée -
entre les cylindres , oii change le verrouil, & auffi-
tôt,quoique les chevaux continuent de marcher du
même Cens, le mouvement des cylindres eft changé,
ce qui fait repaffer la table du même côté où elle
étoit auparavant. On refferrealors les cylindres,on
rechange aulîi le verrouil, & la table repafle une
troifieme fois entre les cylindres , où elle reçoit un
nouveau degré d’applatifiement & d’allongement: on
réitéré cette opération autant de fois qu’il eft necef-
faire pour réduire le plomb de l’épaifieur qu’il a au
fortir de la fonte à l’épaifleur demandée. Il faut remarquer
que la table n’eft pas laminée dans les retours
, mais feulement dans les paflages lorfque le
cylindre eft mû par la lanterne F.
Pendant le laminage la table n’eft foutenue que
par les rouleaux de bois qui traverfent l’établi du
Laminoir,ce qui diminue d’autant le frottement.
Moyennant ces divers fecours, c’eft allez de fix
hommes pour fervir la machine, & de fix chevaux
pour la faire marcher toute l ’année onze heures par
jour ; & on peut en dix heures de travail réduire une
table de plomb de 18 lignes à une ligne d’épaifleur :
pour cela il faut qu’elle paffe environ deux cent fois
entre les cylindres D.
LAMIS, DRAPS-LAMIS , ( Commerce.) une des
fortes de draps d’or qui viennent deVenile à Smyrne;
ils paient d’entrée à raifon de trois piaftres & demi
par picq.
LAMIUM, f. m. ( Hiß. nat. Bot. ) genre de plante
à fleur monopétale labiée ; la levre fupérieure eft
creufée en cuilliere ; la levre inférieure eft fendue
en deux parties & a la forme d’un coeur : les deux
levres aboutiffent à une gorge bordée d’ une aile ou
feuillet. Le calice eft en forme de tuyau divifé en
cinq parties : il en fort un piftil attaché comme un
clou à la partie poftérieure de la fleur, & environné
de quatre embryons qui deviennent dans la fuite autant
de femences triangulaires renfermées dans une
capfule qui a été le calice de la fleur. Tournefort,
infl.reiherb. Voyez PLANTE.
LAMO, ( Géogr. ) ville d’Afrique dans une île de
même nom fur la côte de Mélinde, capitale d’un
canton qui porte le nom de royaume. ( D . J .)
LAMON , f. m. ( Commerce. ) bois de Brefil qui
vient de la baie de tous les Saints. On l’appelle aufli
brefil de la baie , & brefil de tous les Saints. Voye^
Brésil.
LA MOTTHE, Eaux de , ( Med. ) eaux chaudes
minérales du Dauphiné. Elles font à cinq lieues
de Grenoble , dans une terre de Graifivaudan nommée
la Motthe. On vante leurs vertus pour les maladies
des nerfs , les rhumatifmes , hémiphlégics, pa-
ralyfies , &c. On compare ordinairement ces eaux à
celles de Bourbon , & on les dit plus chaudes que
celles d’Aix en Savoie ; mais malgré ces louanges,
elles font peu fréquentées, & nous n’en avofis point
encore de bonne analyfe : d’ailleurs la fource des
eaux de la Motthe n’eft rien moins que pure : elle eft
fans ceffe altérée par le voifinage du D ra c , torrent
impétueux qui la couvre de fes eauxbourbeufes,à-
tra vers defquelles on la voit néanmoins encore bouillonner
fur la fuperficie. Enfin , les environs ne pré-
fentènt que des débris de terres & de rochers que les
torrens y entraînent. Du refte, le chemin qui conduit
à la fontaine minérale de la Motthe eft très-incommode
; il faut defcendre plus d’une demi-lieue
entre le rocher & le précipice pour y arriver. (D . J.)
LAMPADAIRE, f. m. ( Hiß. ecclef. grecq. ) nom
d’un officier de l’églife de Conftantinople , qui pre-
noit foin du luminaire de l’églife, & portoit un bougeoir
élevé devant l’empereur & l’impératrice pendant
qu’ils afliftoient au fervice divin. La bougie
qu’il tenoit devant l’empereur étoit entourée de deux
cercles d’or en forme de couronne, & celle qu’ il te-
noit devant l’impératrice n’en avoit qu’un. Cette
nouveauté , quelqu’interprétaticn favorable qu’on
puiffe lui donner, ne paroît pas le fruit des précep-
res du Chriftianilme. Cependant les patriarches de
Conftantinople en imitèrent la pratique , & s’arrogèrent
le même droit ; c’ eft de là vraisemblablement
qu’eft venu l’ufage de porter des bougeoirs à nos
évêques quand ils officient.
Au refte , l’empereur avoit dans fon palais plu-
fieurs lampadaires ; c’étoit une charge que les uns
poffédoient en chef, & les autres en lous ordre : l’exemple
s’étendit bien-tôt fur tous les grands officiers
de la couronne, & paffa jufqu’aux magiftrats: de nos
jours on n’eft pas plus fage.
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands feigneursy
Tout petit prince a des ambajfadeurs ,
Tout marquis veut avoir des pages.
Lampadaire vient du mot grec Xa/xTrctç , lampe, bougie
, flambeau ( D . J .)
LAMPADATiON, f. fi ( Hijl. mod. ) efpece de
queftion qu’on faifoit fouffrir aux premiers martyrs
chrétiens quand ils étoient étendus fur le chevalet.
On leur appliquoit aux jarrets des lampes ou bougies
ardentes.
LAMPADIAS , f. m. {Fhyf. ) efpece de cornete
barbue dont il y en a de plufieurs formes; car quelquefois!
fa flamme s’élève en cône ou enferme d’épée
, d’autres fois elle fe termine en deux ou trois
pointes. Cette dénomination eft peu en ufage, & ne
fe trouvé que dans quelques anciens auteurs. Harris»
LAMPADEDROMIE, f. f. ( Hijl. anc. ) courfe
de jeunes gens qui fe faifoit dans Athènes. Celui qui
arrivoit le premier fans que fa torche s’éteignît, ob-
tenoit le prix. La Lampadedromie fe célébroit aux
panathénées, aux vulcanales & aux prométhéesraux
panathénées on couroit à cheval ; aux deux autres
fêtes, à pié. On alloit de l’autel de Promethée dans
l’académie , vers la ville. C ’eft de-là que vient le
proverbe, lampadem fuam alii tradere. Celui qui étoit
arrivé avec fa torche allumée , la donnoit à un autre
qui lui fuccédoit dans la courfe , tandis que le
premier fe repofoit.
LAMPADOMaNCIE, f. f. Divination dans laquelle
on obfervoit la forme, la couleur & les divers
mouvemens de la lumière d’une lampe , afin d’en
tirer des préfages pour l’avenir.
Ce mot eft tiré du grec Xapmaç, lampe, & puunutty
d i v in a t i o n .
C ’eft de cette divination que parle Properce, liv»
IV . Iorfqu’il dit :
Sed neque fuppletis confiabatfiamma lucernis.
Et ailleurs :
S eu voluit tangi parca lucerna mero.
Petrone en fait aufli mention dans fa fatyre. Cependant
on penfe que la lampadomancie étoit une el-
pece d’augure.
Delrio rapporte à la lampadomancie la pratique
fuperftitieufe de ceux qui allument un cierge en
l’honneur de faint Antoine de Pade pour retrouver
les chofes perdues. Voyez D elrio , lib. IF . capit. iij
quejl. y.fecl. z .p . SSy.
L A M P A D O P H O R E , f. m. {Littéral.)
fotpopoç. On appelloit ainfi celui qui portoit le flambeau
dans les lampadophories : ce nom fut encore
appliqué à ceux qui donnoient le fignal du combat,
en élevant en haut des torches ou des flambeaux.
Ce terme eft dérivé de Xa/xiraç, une lampe, un flambeau
, & çê’pw , je porte. ( D . J. )
LAMPADOPHORIES, ou LAMPAS, f. f.pl. {Lit-
térat. ) nom d’une fête des Grecs , dans laquelle ils
allumoient une infinité de lampes en l’honneur de
Minerve , de Vulcain de Prométhée , touteseh
aftions de grâces de ce que la première de ces divinités
leur avoit donné l’huile ; que Vulcain étoit
l’inventeur des lampes, & que Prométhée les avoit
rendues inutiles, en dérobant le feu du ciel. Le même
jour de cette fête ils faifoient des facrifices & des
jeux, dont le grand fpe&acle fervoit à voir courir
des hommes un flambeau à la main pour remporter
des prixi,
On célébroit dans Athènes trois fois l’année cette
courfe du flambeau ; la première pendant la fête des
Panathénées à l’honneur de Minerve ; la fécondé
pendant la fête Vulcain, à l’honneur de ce même dieu;
&c la troifieme à l’honneur de Prométhée, &c pendant
fa fête. Celle des Panathénées fe faifoit au port de Pi-
rée , & les deux autres dans le céramique, c’eft-à-
dire dans le parc de l’académie.
De jeunes gens couroient fucceffivement un certain
efpace de toutes leurs forces, en portant à la main
un flambeau allumé. Celui entre les mains de qui le
flambeau venoità s’éteindre, le donnoit à celui qui
devoit courir après lui, & ainfi des autres ; mais celui
là feul étoit victorieux qui achevoit fa carrière
avec le flambeau toujours allumé. A la courfe des
Panathénées, on jettoit les flambeaux tout allumés
du haut d’une tou r, & aux deux autres celui qui devoit
courir, l’alloit allumer fur l’autel de Promé-
th ée, près de la ftatue de l’amour confaerée par Pi-
fiftrate.
Le jour de la fête de Cérès , fe nommoit par excellence
dits lampadum, le jour des flambeaux, en
mémoire de ceux que la déefle alluma aux flammes
du mont Etna, pour aller chercher Proferpine. Tous
les initiés aux myfteres de la déefle, célébroient dans
l’Attiquele jour des flambeaux. Phedre découvrant
à fa nourrice l’amour dont elle brûle pour Hyppolite,
lui dit dans Séneque, que fa paflionlui fait oublier
les dieux ; qu’on ne la voit plus avec les dames athéniennes
agiter les flambeaux facrés autour des autels
de Cérès :.
Nofi colere donis templa vôtivis libet,
Non inter aras Atridùm mixtam ckoris
Jactare tacitisconfiasJacrisfaces. {D , J.)
LAMPANT, adj. ( Commerce. ) c’eft ainfi que l’on
appelle en Provence & en Italie l ’huile claire & bien
purifiée.
LAMPANGÜY, ( Géog. ) montagne de l’Amérique
méridionale auprès de la Cordeliere, à 80 lieues
de Valparaifo, fous le 3 1 degré de latitude. Frézier
dit qu’on y a découverten 1710 plufieurs minesd’or,
d’argent, de fe r , de plomb, de cuivre & d’étain ; il
ajoute que l’or de Lampanguy eft de 11 à zz carats ;
mais aucune des mines de Frezier n’a produit de
grandes richeffes jufqu’à ce jour. { D .J . )
LAMPARE1LLES , f. f. ( Manufacf. en laine )
petits camelots légers qui fe fabriquent en Flandres.
Il y en a d’unis, à fleurs & de rayés. Leur largeur
eft de y ou \ ~ de l’aune de Paris : quant à la longueur
des pièces,elle varie. II s’en fabrique tout de
laine , ou de laine mêlée d’un fil de laine en chaîne.
Le terme lampareille eft efpagnol: nous difons non-
pareilles. Les Flamands , polimites, polemits ou po-
lernmites.
LAMPAS, f.m. { Maréchallerie. ) forte d’enflure
qui arrive au palais du cheval, ainfi appellée, parce
qu’on la guérit en la brûlant avec une lampe ou un
fer chaud.
Le lampaseft une inflammation ou une tumeur au-
dedans de la bouche du cheval, derrière les pinces
de la mâchoire fupérieure. Il vient de l’abondance
exceflïve du fang dans ces parties, qui fait enfler le
palais au niveau des pinces ; ce qui empêche le cheval
de rtiangéf, tut du moins fait tomber foi! manger
à demi-mâché de fa bouche.
Le lampas eft une infirmité naturelle qu’il faüt
qu’un cheval ait tôt ou tard, mais que toutmaré-
chai eft en état de guérir.
Lampas , ( Manufacture en foie, ) efpece de per*
fiénne q u i, tous les quatre ou fix coups, reçoit un
coup de navette de fil d’argent, en place de la navette
blanche. Il y a des lampas fans dorute : cette
étoffe a cinq huitièmes de large.
LAMPASSES, f. f. pl. {Commerce.) toiles peintes
qui fe font aux Indes orientales, en plufieurs lieux
delà côte de Coromandel. Elles ont 18 cobres de
long fur deux de large, à raifon de 17 pouces ~ de
roilecobre. Le commerce en eft avantageux de l’Inde
en l’Inde : on les porte fur-tout aux Manilles.
LAMPASSÉ, adj. en terme de Blafon , fe dit dé là
langue des lions & des autres animaux.
Daubigné de gueules, au lion d’hermine > armé *
lampafjè & couronné d’or ; c’eft la maifon de mada-
me la marquife de Maintenons
LAMPE, f. f. ( Littérat. ) en grec xunvocj enlatirt
lychnus, lucerna ; vaiffeau propre à faire brûler dé
l’huile, en y joignant une meche de coton pour éclai*
rer.
Les lampes fervoient chez les anciens à trois prin-
cipaux ufages, indépendamment de l’ufage domcf-
tique.
Elles fervoient i° . aux fêtes, aux temples & aux
aftes de religion ; c a r , quoique l’ufage de la cire ne
fût pas inconnu des' anciens, quoiqu’ils ufaffent de
gros flambeaux, ils n’avoient peint de bougies comme
nous, mais des lampes de differentes grandeurs ,
formes & matières, d’où vint le proverbe latin,
tempus Goleumperdidi, pour dire j’ai perdu ma peine*
Dans les premiers temsde Rome, ces lampes étoient
la plûpart très-fimples, de terre cuite ou de bronze ;
mais par l’introduétion du luxe, on en fit d’airain dé
Corinthe, d’or y d’argent, & à plufieurs meches ;
enfin l’on en difpofa par étages, qu’on plaçoit fur des
luftres, des candélabres à plufieurs branches, qui
formoient une véritable illumination.
En fécond lieu l’ufage de ces lampes fe prodigua
dans les maifons aux jours de réjouiflances , de noces
& de feftins,qui fe faifoient feulement la nuit. On
ne v o it , dit Virgile, dans fa defeription d’une brillante
fête, on ne voit que lampes pendues aux lambris
dorés, qui étouffent la nuit par leur lumière.
Dépendent lychni laquearïb'us auras.
Incenfi & noctemflammisfunaliavincune.
En troifieme lieu , l’ufage des lampes s’introduifît
pour les fépulchres ; l’on en mit dans les tombeaux ,
mais rarement enfermées dans le cercueil, & ces
lampes prirent le nom de lampes fépulchrales, que quelques
modernes ont prétendu brûler perpétuellementi
rayez Lampe perpétuelle. Lorfqu’on enterroit
vive une veftale qui avoit enfreint fon voeu de chaf-
te té , on mettoit dans fon tombeau une grande lampe
qui brûloit jufqu’à ce que l’huile fût confuméei
Enfin j les Romains ainfi qüe les Grecs avoient des
lampes de v eille, c’eft-à-dire des lampes particulières
qu’ils n’éteignoient jamais pendant la nuit, & qui
étoient à l’ufage de tous ceux de la maifon. Cet éta^
bliffement régnoit par un principe d’humanité, ca r ,
dit Plutarque dans fes queftions romaines fur la coutume,
queflion y6 ; il n’eft pas honnête d’éteindre une
lampe par avarice, mais il faut la laifler brûler, pour
que chacun qui le defire puiffe jouir à toute heure de
fa clarté; en effet, ajoûtoit-il, s’il étoit poflible
quand on va fe coucher, que quelqu’un fe l'ervît
alors de notre propre vûe pour fes bel’oins, il ne fau-
droit pas lui en refufer l’iiiage. { D . J . )
Lampe perpétuelle, ou Lampe inextingui^