fent la ville & la riviere de Larache. V iy e { L arA-
C H E . (JD. / . )
LIXIVIATION, fff. ( Chimie») on appelle ainfi en
Chimie l’efpece de réparation qu’on opéré, en appliquant
de l’eau à un corps pulvérulant , compofé
d’un mélange .de terre 8c de Tel, & retirant enluite
cette eau chargée de ce dernier principe.
On exécute la lixiviation dé diverfes maniérés :
l ’on verfe fur le corps à leffiver-, une quantité d’eau
fuffifante pour le furnager d’environ deux doigts ,
.on le remue enfuite en toutffens pendant uti certain
tems , on le laiffe éclaircir par le repos, 8c enfin
l ’on verfe la leflive par inclination : ou bien on
place le corps à leffiver fur un filtre- ( Voye^-'Filtr
e ) , 8c on verfe deffus à diverfes rcprifes ) une
quantité fuffifante d’eau. C ’eft de cette derniere façon
que fe fait la lixiviation de platras ÔC de terres
nîtreufes dans la fabrique du falpètre. Voyt\ SALPETRE
, celle .du fable imprégné de fel marin dans les
falines des côtes de Normandie. Voyt{ Saline , &c>
On fait la lixiviationA chaud ou à froid ; on emploie
toujours de l’eau chaude fi le corps à leffiver
•ne contient qu’une efpece de fe l, ou deux fels à peu
près également folubles ; car les menftrues fe char*
géant, comme on fait, plus facilement des corps à
diffoudre-, lorfque leur aftion eft favorifée par la
chaleur, la lixiviation eft plus prompte 8c plus parfaite
par ce moyen : mais fi le corps à leffiver contient
des fels d’une folubilité fpécifique fort différente
, 8c qu’on fe propofe de ne retirer que le moins
foluble , c’eft un bón moyen d’y réuffir que d’employer
l’eau froide, 8c de ne la laifler féjourner que
peu de tems fur les matières. On procédé de cette
derniere maniéré à la lixiviation de la'potaffe ou de
la foude, dont on veut retirer des alkalis deftinés à
être purifiés pour les irfages de la Chimie. On applique
au contraire l’eau bouillante aux cendres des
plantes, dont on veut retirer les fels pour l’ulàge dé
la Médecine. Jfl’oyei’Liy.ïyithfel.
■ ' L ’é d u lc o r à t io n ch im iq u e e ft p ro p r em e n t u n e 'e f p
e c e d e lixiviation. l^oye^ ED U L CO R A T IO N Chitn. WSS/ÊÊk ■ wÊÈÊÊÊÊÊËÊÊÊÊAË LIXIVIEL, (Chimie.) nom qu’on donne au fel retiré
dès-cendres des végétaux par la lixiviation. Voy.
S e£ Lix i vieil (b)
LIZIER , S. ( Géogi) flanclus Lycerius, & dans les
tems reculés'^uflria ; ancienne ville de France en
Guienne , capitale du Couférans, avec un évêché
fuffragant d’Aufch. Elle a pris fon nom de S . Lv(ur,
lin de fes évêques, qui mourut en 752. Le diocèfe
a feulement quatre-vingt-deux paroiffes , 8c vaut
-18000 liv. de rentes à fon prélat. Ce n’eft que dans
ïe douzième fiecle, que les évêques de cette ville
ont quitté le nom d’évêques d’Auftrie. «5". Licier eft
fur le Salât,à 7 lieues de Pamiers,à 20 S. E. d’Aufch,
j 7 5 S. O. dé Paris. Long. 18. 48. lat. 43 . /. (D .J .)
L L
LLACTA-CAM AYU, f. m. (Hifi- mod.) c’eft ainfi
qu’on nommoit chez les Péruviens du tems des Incas
un officier dont la fonûion étoit de monter fur
une petite tour , afin d’annoncer au peuple affemblé
la partie du. travail à laquelle il devoit s’occuper le
jour fuivant Ce travail avoit pour objet l’agriculture,
les ouvrages publics.,-la culture des terres du
fo le il, de celles des veuves; 8ç des orphelins, de
celles des laboureurs, 8c enfin de celles de l’empereur.
LL AM À , f. m. ( Hifi.nat. des anim. d.'Amériq, )
les Efpagnols mouillent la première fyllabe de tous
les mots qu’ils écrivent par deux II. Animal à quatre
piés du Pérou : il eft ainfi nommé par les Indiens
du fieu. Les Efpagnols appellent les Hamas, carneros
de tierta, moutons du pays ; ce ne font pourtant pas
des moutons.
" Çes animaux ont environ quatre à cinq piés &
demi de haut*; leur tête eft petite à proportion du
corps , 8c tient en quelque chofe dé celle du cheval
8c de celle du mouton. Leur levrefiipérieure
eft fendue au milieu , comme celle des lièvres. Ils
ont le col long, courbé en bas commè léSèhameaux
à la Hâîffancé du corps, & ils leur rcffembleroient
allez bien à cet égard S s’ils avoient une boffe fur
le dös. Leur pié eft fendu comme celui des moutons;
ils Ont au-deffus du pié un éperon-,::dont ils fe fervent
pour s’accrocher dans les rochers. Leur corps
eft couvert de laine, qui rend une odeur forte & même
defagréable ; elle eft longue, blanche , grife 8c
rouflè par taches, affez belle, quoiqu’onla dife inférieure
à celle dé vigogne. Les Indiensèn font une
efpece de f i l , qu’ils teignent avec le fuc de certaines
plantes, mais ce n’ eft pas fon feul ufage.
A vant que les Efpagnols'enflent conquis le Pérou,
les Hamas y étoient les feuls animaux dont on fe fer-
voit pour'porter les fardeaux ; à préfent ils partagent
cette fatigue avec les chevaux , les ânes 8c les
mules.- On les emploie quelquefois dans les minieres
pour porter le minerai au moulin, 8c plus fréquemment
encore .pour porter le guana, ou fiente
des oifeaux, qui fait en partie les richefies d’A rica,
& de plufieurs autres lieux qui font fur la côte. Les
Hamas en portent jufqü’à cent livres pèfant dans une
efpece de beface, que lés Efpagnols appellent ffor*
cas. Dès qu’on les a chargés, ils marchent de bonne
grâce, la tête levée & d’un pas réglé, que les coups
ne peuvent hâter ; quand on les bat;:poür y parvenir
, ils fe couchent à terre, ou prennent la fuite, &
grimpent jufqu’au haut des précipices dans des endroits
inacceffibles.
• Ils ne coûtent rien pour l’entretien, car il ne faut
à ces animaux , ni fè r , ni bride, ni bâts. Il n’eft pas
befoin d’avoine pour les nourrir ; on n’a-d’autre
foin à prendre que de les décharger le foir , lorf-
qu’on arrive au lieu où on doit coucher ; ils vont
paître dans la campagne, on les ramene le matin au
lieu où on les a déchargés, on leur remet leur Jforças
, 8c ils continuent volontiers leur route, qui eft
chaque jour d’environ quatre lieues d’Amérique.
On peut voir la repréfentation de cet animal-dans
la relation de la mer du fud de Frézier ; le P. Feuillée
reconnoît qu’elle eft très-fidelle. (D . J.)
LLACJTU , f. m. ( Hiß. mod. ) c’étoit le nom que
les Péruviens donnoient à une bandelette d’un doigt
de largeur, attachée des deux côtés furies tempes
par un ruban rouge, qui fervoit de diadème aux Incas
ou monarques du Pérou.
LLERENA, (G é o g .)v ille d’Efpagne dans l’An-
daloufie , fur fes frontières, au midi de la Guadiana.
M. Baudrand qui eftropie trop fouvent les noms,
appelle cette ville Ellerena. Elle fut bâtie en 1241 ,
par les maîtres de l’ordre de S. Jacques, & déclarée
cité en 1640 par Philippe IV . Les: chevaliers
en font feigneurs , 8c y entretiennent un êvêque de
leur ordre , relevant immédiatement du faint fiege.1
Cette ville eft fituée à 18 lieues S. E. de Mérida , 8c
20 N. E. de Séville dans une belle plaine ; .abondante
en tout ce qui peut contribuer aux douceurs
de la vie ; mais le tribunal de l’inquifition établi dans
cette v ille , ne concourt pas à fa félicite. Long. 12,
46, lat. 3 8.8.
■ LLITHI, f. m .(Bot. e*of.)arbre qui vient en plein
vent au Chili, & en plufieurs endroits de l’Amérique.
Je n’en connois que la defcription du P. Feuillée
, qui eft très-incomplette , puifqu’elle ne dit rien
de.la fleur , du fruit & des graines : fon tronc à quatre
ou cinq piés de circonférence ; fon bois eft blanc,
fort dur, & devient rouge en (e féchant ; fon écorcc
L O
eft verdâtre, & donne en la coupant une eau de la
même couleur. Ses branches font chargées de feuilles
alternes,.longues d’un grand pouce & un peu
moins larges, liffes , v e rd -g a i, ovales, & a.Uez
femblablés à •cèlles de la laüréole. L’eau qui découlé
de cet arbre.en le coupant, eft d’une qualitée.aufti-
que & vénéneufe, faifant enfler les parties du corps
humain fur lefquelles elle tombe; mais le bois de
l’arbre feroit admirable pour la conftruftion des
navires, car il dévient encore plus dur dans l’eau;
les naturels du pays en font divers uftenfiles do-
meftiqucs., ( Z>. J. )
LLIVIA, ( Géog. ) ville d’Efpagne dans la Catalogne
, au comté de Cerdagne elle eft très - ancienne
; mais ce n’eft point la Litià, Lylia, Lybia d’An-
fonin , ou YOliba de Ptolomée. Lilivia feroit plutôt
l’ancienne Julia Lybica du peuple Cerreclani, au pié
des Pyrénées, fur les frontières de France.. Jidia
Lybica eft donnée pour ville unique des Ccrretains,
& Llivia a été la capitale de la Cerdagne ; mais fon
ancien luftre a pafle, & fes murailles même ne fub-
fiftent .plus. Elle eft fur la Sègre, à 1 lieue de Pui-
cerda, 2 de Mont-Louis, & 15 de Perpignan. Long.
L O
LO , L O O , LOHE, ( Gèog. ) ces mots demandent
à être expliqués, parce qu’ils fe rencontrent
fouvent dans ce- didionnaire en fait de géographie.
Laziüs prétend que dans le haut allemand r,lor loo,
ou lohe veut dire la flamme, & qu’on appelle dans
cette langue, les comtes d’Hohenlo, ou d’Hohenloo,
ou d’Hohenloh, ceux qu’on nomme en latin, co//2-
jnites de altâ flammâ ; dans la baffe Allemagne , lo ,
ou loo fignifient un lieu ilcvè, fitué près des eaux &
des marais ; c’eft en ce fens qu’on les prend dans les
mots de Loen , Looveen, Veenlo, Stadt-Loen, &c.
Il y a plufieurs noms dans les Pays - bas formes de
cette maniéré, comme Tongerloo, Çalloo KWflerloo,
enfin loo fignifie qelquefois un lieu ombragé 6c boifc.
(D . J . ) -
. L O , S. Fanum S. Laudi ( Géog: ) petite ville de
France, en baffe Normandie, au,diocefe de Coutan-
ce s, chef-lieu d’une éledion dans la généralité de
Caen. Quelques écrivains prétendent qu’elle eft ancienne
, & que fon premier nom étoit Briovera, compofé
des deux mots, bria ou briva, un pont, & Vira,
la riviere de Vire. Mais il paroît plus vraiffembla-
b le ,q u ’elle doit fon origine ôcfon premier nom à
une églife bâtie fous: l’invocation de S .L o , S. Lau-
dus, ou Laudo, évêque de Coutances, né dans le
château du lieu, & qui vivoit fous le régné des en-
fans de Clovis ; il y a de nos. jours à S .L o , une. ma-
nufadure deferges, de raz , & d’empeignes de fou-
liers, qui en prennent le nom. Cette ville eft fur la
.Vire, dans un terrein fertile, à 6 lieues de Coutances,
5 8 N. E. de Paris. Long. 1 &.■ $%. lat. 4$ . y.
L’abbé Joachim le Grand , éleve du P. le.Ç,ointe,
naquit à S. Lo en 16 5 3. Il fut feçrétaire d’ambaffade,
en Efpagne 6c en Portugal ; fes ouvrages hiftoriques
font curieux 6c profonds. Il en a compofé quelques-;
uns par ordre du miniftere. On lui doit une excellente
tradudion françoife de la Relation de l'Abyf-
finie du PereLobo, jéfuite. Il l’a enrichie de lettres,
de mémoires, & de differtations curieufes. Il avoit
déjà donné, lon«-tëms auparavant, une tradudion
de l’hiftoirede l’île de Ceylan,du capitaine Ribeyro,
avec des additions. Il mourut en 1733, âgé de 80
ans. Voye^ le P. Niceron, Mérn. des hommes illuflres,
tom. X X V I . (D .J .
LO AND A , ( Géog. ) petite île d’Afrique, fur la
çôtedto royaume d’Angola, vis-à-vis de la ville de
S. Paul de Léonda. C’eft fur ces bords que l’on
Tonie "
L O A 613
recueille ces petites coquilles appellées flmbis, qui
fervent de monnoie courante avec les Negres ; mais
le droit de recueillir ces fortes de coquillages n’appartient
qu’au roi de Portugal, car il fait une partie
de fes domaines. Outre cet avantage, cette île en
procure un autre, celui de fournir la ville d’eau
douce. Les Portugais ont ici plufieurs habitations,
dçs jardins où l’on éleve des palmiers, 6c des fours
à chaux qui font conftruits de coquilles d’huitrés.
( D . ï : y .
L o a n d a , S. Paul de, ( Géog. ) ville d’Afrique,
capitale du royaume d’Angola, dans la baffe Guinée,
avec un bon port, une fortereffe, & un évêché
fuffragànt de Lisbonne. On y compte un millier
de maifons d’Européens, un plus grand nombre encore
de maifons de Negres ,qui font les naturels du
pa ys, 6c quantité d’efclaves. On y trafique par
échange, ôc l’on y mange du pain de manioc. Les
zimbis fervent de petite monnoie, & les Negres
tiennent lieu de la groffe monnoie dans le trafic.
Long. 3 1. lat. méridionale, 8'. 4Ô. ( D . J. )
LOANGO, ou LO WANG O , (Géog.) royaume
d’Afrique dans là baffe Guinée, fut la côte de l’Océan
éthiopique. Il commence au cap Sainte - Catherine,
par les i degrés de latitude méridionale, 6c finit par
les <, degrés delà même latitude, ce qui lui donne
3 degrés ou 75 lieUes des côtes nord & fud. Son
étenduè eftôcoueft dans les terres eft d’environ 100
lieues. Il eft féparé du royaume de Congo par le
Zaïre, la capitale s’appelle Loango.
Les habitans de cette contrée font noirs, 6c plongés
dans l’idolâtrie ; les hommes portent aux bras
de larges bracelets de cuivre : ils onr autour du corps
un morceau de drap, ou de peau d’animal, qui leur
pend comme un tablier ; ils fontnuds depuis la ceinture
en haut, mettent fur la tête des bonnets d’herbes,
piqués avec une plume, deffus, & une queue
de buffle fur l’épaule, ou dans la main, pour chaf-
fer les mouches.
Les fèmirieS-ont des jupons pu lavougus de paille,
qui couvrent ce qui diftingue leur fexe, 6c ne les entrouvrent
qu’à moitié, le refte de leur corps eft nud
par le naut oC par le bas. Elles s’oignent d’huile dé
palmier & de bois rouge mis en poudre; elles portent
toujours fous le bras une petite natte, pour
s’affeoir deffus par- tout où elles vont.
Ce font elles qui gagnent la vie defléurs maris,
comme font toutes les autres femmes de la côte
d’Afrique ; elles cultivent la terre, fement, moif-
fonnent, fervent leurs hommes à table, 6c n’ont pas
l’honneur de manger avec-eux.
Ils vivent les uns 8c les autres de poiffon, 8c de
viande à demi corrompue. Ils boivent de l’eau ou
du vin de palmier, qu’ils tirent des arbres.
Le roi eft defpotique, 8c ce feroit un crime digne
de mort d’ofer le regarder boire; c’eft pour cela
qu’ayant que fa majefté boive, on fonne une clochette,
6c tous les affiftans baiffent le vifage contre
terre; quand fa majefté a b û , on'fonne encore la
même clochette, 8c chacun fe releve ; d’ailleurs,
le roi mange rarement en préfence de les fujers, 8c
même ce n’eft que les jours de fêtes qu’il 1e montre
en publie.
Les revenus de l’état font en cuivre, en dents
d’éléphans, en habits d’herbes qu’on nomme lavougus
, 8c dont le monarque a des magafins ; mais les
principales richeffes confiftent en bétail, 6c en ef-
claves des deux fexes.
Ce pays nourrit des éléphans, quantité de buffles,
de boeufs, de cerfs, de biches, de pourceaux, de
volaille. Il abonde en tigres, en léopards, en civettes,
8c autres bêtes qui.fourniffent de belles fourrures.
On y voit des finges à queue, que Van-den-Broeck
a pris pour des hommes fauyages.