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GNE , Uvijlkum. La racine & la femence de llve-
cht font regardés comme alexipharmaques, carim-
natives , diurétiques ôc utérines.. C’eft principalement
par cette derniere propriété , que les auteurs
l’ont recommandée ; ils ont dit qu’elle faifoit paroî-
tre les vuidanges, qu’elle chaffoit le placenta & le
foetus mort. La dofe de la racine en poudre eft d’un
gros jufqu’à deux , ÔC celle de la graine , depuis un
fcrupule jufqu’à un gros. .
Le fuc des feuilles fraîches de liveche pris à la
dofe de deux ou trois onces, eft regardé par quelques
auteurs, comme un fpécifique dans les mêmes
ca s, aufli-bien que contre la fuppreflion des réglés.
Les différentes parties de la liveche entrent dans
quelques préparations pharmaceutiques, (b)
LIVENZA LA., (Géog.) en latin, Liquentia, rivière
d’ Italie, dans l'etat de la republique deVenife.
Elle a fa fource aux confins du Bellunèze, ôc fe jette
dans le golfe de Venife, à 20 milles de cette ville,
au levant d’été. (D. /.)
LIVIDE, adj. LIVIDITÉ, f. f. ('Gramm.) Couleur
de la peau, lorfqu’on a été frappé d’un coup
violent : elle a quelquefois la même couleur par un
vice intérieur. Les chairs qui tendent à la gangrené,
deviennent livides. La lividité du vifage marque la
niauvaife fanté.
LlViERE,(Géog.)enlatinIivond,lieu deFrance,
en Languedoc, auprès de Narbonne. On y voit trois
abîmes d’eau affez profonds Ôc fort poiffonneux : les
habitans les appellent oïlialas, en latin oculi Livoria.
Il nous manque une explication phyfique de ces trois
efpeces de gouffres. (Z?. J.)
LIVONIE, l a (Géog.) province de l’empire ruf-
fien, avec titre de duché, fur la mer Baltique, qui
la borne au couchant, ôc fur le golfe de Finlande,
qui la borne au nord.
7 Cette province peut avoir environ cent milles
germaniques de longueur, en la prenant depuis les
frontières de la Pruffe jufqu’à Riga, & quarante milles
dans fa plus grande largeur, fans y comprendre
les îles. H H H H
On peut lire, fur l’hiftoire ôc la divifion de ce
pays, Mathias Strubiez, Livonioe defcriptio, Hartk-
noch, ôc Albert W ynk Kojalowiez, hfioria Lithuanien
.O
n ne vint à pénétrer eiiLivonie que vers l’an 1158:
des marchands de Lubec i& rendirent pour y commercer,
ôc par occafiorf frerannoncerent l’évangile
à ces peuples barbares.
Le grand-maître de l’ordre teutonique y établit
enfuite un maître particulier, ôc la Livonie demeura
plus de trois cens ans fous la puiffance de l’ordre.
En 1513, Guillaume de Plettenberg, maître particulier
du pays, fecoua le joug de fon ordre, ôc devint
lui-même fouverain de la Livonie.
Bientôt après ,Yvan grand duc de Mofcovie, ravagea
le pays, Ôc s’empara de plufieurs places : alors
Kettler grand maître de l’ordre de Livonie, fe voyant
hors d’état de réfifter aux Mofcovites, appella Sigif-
mond à fon fecours en 1557, & la Livonie lui fut
cédée.
Au milieu de ces troubles, la ville de Revel fe
mit fous la protettion d’Eric roi de Suede : ce qui
forma deux partis dans la province, ôc des guerres
qui ont fi long-tems duré entre la Mofcovie, la Suede
&; la Pologne. Enfin, le gainde la bataille dePultova
valut à Pierre le grand la conquête de cette province
, ôc le traité de Nieuftad lui en affura la pof-
feflion.
La Livonie comprend la Courlande, la Semigalîe,
l’île d’O e fe l, l’archevêché de Riga , l’évêché de
Derpt, ôc les terres du grand maître de l’ordre teutonique.
Riga en eft la capitale : fes autres villes ôc
fortergffes principales font, Windau, Goldingen en
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Courlande, Mittau, Semigalle, Sonneburg dans
l’île d’Oëfel, Pernau, R evel, D erpt, N erva, &c.
On cueille tant de froment en Livonie, que cette
province eft comme le grenier de Lubec, d’Amfter-
dam, de Danemark,& de Suede : elle abonde en
pâturages & en bétail. Les lacs ôc les rivières four-
niffent beaucoup de poiffon. Les forêts nourriffent
quantité dé bêtes fauves : on y trouve des bifons,
des élans, des martes, 8c des ours ; les lièvres y font
blancs pendant l’hiver, ôc cendrés en été. Les pay-
fans y font toute l’année ferfs ôc miférables ; les nobles
durs, grofliers, ôc tenans encore de la barba-,
rie. (D . /.)
L i v o n i e , terre de , (Hiß. nat.)efpece de terre bo-
laire dont on fait ufage dans les pharmacies d’Allemagne.
II y en a de jaune Ôc de rouge : la première
eft fort douce au toucher, & fond, pour ainfî dire,
dans la bouche. La fécondé eft d’un rouge pâle ; elle
eft moins pure que la précédente ; fon goût eft ftyp-
tique & aftringent. Ces terres ne font point folu-
bes dans les acides. Les Efpagnols, les Portugais 8c
lés Italiens en font ufage. Elle vient fous la forme
d’une terre figillée, ôc eft en petits gâteaux qui portent
l’empreinte d’un cachet qui repréfente une
églife & deux clés en fautoir. Hill, hiß. nat. des fof-
files. Cetté terre fe trouve en Livonie,ik paroît avoir
beaucoup de rapport avec la terre lemnienne.
LIVOURNE, (Géog.) en latin moderne Ligur~
num, en anglois Leghorn, ville d’Italie des états dti
grand-duc de Tofcane dans le Pifan, avec une enceinte
fortifiée, une citadelle, & un des plus fameux
ports de la Méditerranée.
La franchife de fon commerce y attire un très-'
grand abord d’étrangers; on ne vifite jamais les mar-
chandifes qui y entrent; on y paye des droits très-
modiques qui fe lèvent par balles, de quelque grof-
feur qu’elles foient, ôc quelle qu’en foit la valeur.
La juftice s’y rend promtement, régulièrement, Sc.
impartialement aux négocians. Toute fefte ôc religion
y jouit également d’un profond repos ; les
Grecs, les Arméniens y ont leurs églifes. Les Juifs
qui y poffedent une belle fynagogue ôc des écoles
publiques, regardent Livourne comme une nouvelle
terre promife. La feule monnoie du grand duc annonce
pleine liberté ôc prote&ion. Ses écus appelles
livourniens, préfentent d’un côté le bufte du prince,
de l’autre le port de Livourne, & une vue de l'avilie,
avec ces deux mots qui difent tant de chofes : E t
patet, & favet.
C ’eft ainfi que Livourne s’eft élevée en peu de
tems, ôc eft devenue tout enfemble une ville confi-
dérable, riche, très-peuplée, agréable par fa propreté
, Ôc par de larges rues tirées au cordeau : elle
dépend pour le fpirituel de l’archevêché de Pife.^
Ce n’étoit dans le feizieme fiecle qu’un mauvais
village au milieu d’un marais infett; mais Corne 1.'
grand-duc de Tofcane, a fait de ce village une des
plus floriffantes villes de la Méditerranée, au grand
regret des Génois, qui crurent le tromper en lui
demandant pour cette bicoque,Sarfane ville épifeo-
pale qu’il voulut bien leur ceder en échange, quoiqu’elle
lui donnât une entrée dans leur pays : mais
il connoiffoit la bonté du port de Livourne, ÔC les
avantages qu’un gouvernement éclairé en pouvoit
tirer pour le commerce de l’Italie. Il commença
d’abord l’enceinte de la ville qu’il vouloit fonder ,
& bâtit un double môle.
Il faut cependant que les navigateurs fe guident
par le portulant dé M. Michelot, fur les précautions
à prendre pour le mouillage ôt l’entrée, tant du port
que du môle de Livourne.
Cette ville patrie de DonatoRofefri, qui profefc
foit les Mathématiques à Pife dans le dernier fiecle,
eft fituée fur la Méditerranée, à 4 lieues S, de Pife,
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18 S. O. du Florence, 8 S. O. de Lucques, 58 N. O.
de Rome. Long, félon Caffini, 27. 6 3 .30 . lat. 4 3 .
33. 2. ÔC félon Hafris , long. 30. iG. i5 .lat. 4S,
,8. (D . J.)
LIVRAISON, f. f. (Jurifprud.) eft la tradition
d’une chofe .dont ott met en poffeftion celui à qui
on la livre.
Mais ce term e ne s’applique communément qu’aux
choies qui fe doivent livrer par poids ou par me-
fure : pour les uutres chofes mobiliaires ôc pour les
immeubles, on dit ordinairement tradition.
La vente des'; chofes qui doivent fe livrer par
poids ôc par metiire, n’eft point parfaite jufqu’à la
livraifon; tellement que le bénéfice ôc la perte qui
furviennent aux inarchandifes avant la livraifon,
ne concernent que? le vendeur ôc non l’acheteur.
Voyez ci-après TRADITION. (A )
LIVRE, f. m. (Lmér.) écrit compofé par quelque
perfonne intelligente fur quelque point de fcience,
pour l’inftruôion ôc l’amulement du Ieéleur. On peut
encore définir un livre , une compofition d’un homme
de lettres, faite p*our communiquer au public
& à la poftérité quelque chofe qu’il a inventée,
v ite , expérimentée, ÔC recueillie , & qui doit être
d’une étendue affez confidérable pour faire un volume.
Voyez V o l u m e ;
En ce fens, un livre eft diftingué par la longueur
d’un imprimé ou d’une feuille volante, ôc d’un tome
ou d’un volume comme le tout eft de fa partie; par
exemple, l’hiftoire de Grece de Temple Stanyan, eft
un fort bofi livre, divifé en trois petits volumes.
Ifidore met cette diftinftion entre liber ôc codex,
que le premier marque particulièrement un ouvrage
féparé, faifant feul un tout à part, ôc que le fécond
fignifie une collection de livres ou d’écrits.
Ifid. orig. lib. VI. cap. xiij. M. Scipion Maffei prétend
que codex fignifie un livre, de forme quarrée,
& liber un livre en forme de regiftre. Voyez Maffei,
hifior. diplom. lib. I I . bibluot. italiq. tom. I I . p. 244.
Voyez auflî Saalbach, de lib. veter.parag. 4. Reimm.
idea Jyfiem. ant. litter. pag. 23 o .
Selon les anciens, un livre différoit d’une lettre
non feulement par fà groffeur, mais encore parce
que la lettre étoit pliée, ôc le livre feulement roulé.
Voyez Pitifc. L. ant. tom. II. pag. 84. voc. libri. Il y
a cependant divers livres anciens qui exiftent encore
fous le nom de lettres : tel eft l'art poétique
d’Horace. Voyez É p i t r e , L e t t r e .
On dit un vieux, un nouveau livre, un livrç grec,
un livre latin ; compofer, lire , publier, mettre au
jour, critiquer an livre; le titre, la dédicacera préface,
le corps, l’index ou la table dus matières, l’er-
rata d’un livre Voyez P r é f a c e , T t t r e , &c.
Collationner un livre, c’eft examiner s’il eft correct,
fi l’on n’en a pas oublié ou tranfpofé les feuillets
, s’il eft conforme au manuferit ou à l’original
fur lequel il a été imprimé.
Les relieurs difent, plier ou brocher, coudre, battre
, mettre en preffe, couvrir, dorer, lettrer un livre.
Voyez R e l iu r e .
Une colleftion çonfidérable de livres pourroit
s’ appeller improprement une librairie ;on la nomme
mieux bibliothèque. Voyez L i b r a i r i e & B i b l i o t
h è q u e . Un inventaire de livres fait à deffein d’indiquer
au lefteur un livre en quelque genre que ce
foit,s’appelle un catalogue. Voyez C a t a l o g u e .
■ Cicéron appelle M. Caton hellus librorum, un dévoreur
de livres. Gaza regardoit les livres de Plutarque
, & Hermol. Barbaro ceux de Pline comme
les meilleurs de tous les livres. Gentsken, hiß. phi-
bfi pag. 130. Harduin. preefat. ad P lin.
Barthol. de libr. legend, differt. III. pag. GG. a fait
un traité fur les meilleurs livres des auteurs : félon
lui, le meilleur AVredeTertullien eft fon traité depal-
lio ; de S. Auguftin, la cité de Dieu : d’Hippocrate,
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coica prànotionesi de Cicéron , le traité de of[iciis t
d’Ariftote, de animalibus ■: de Galien, de ujit par*
tium ; de Virgile, le fixieme livre de l’Énéïde : d’Ho*
race, la première & la feptieme de fes Épîtres : de
Catulle, Coma Bérénices :de Juvenal, la fixieme faty*
re: de Plaute, VEpidicus : deThéocrite, la vingt-fep*
tieme Idylle : de Paracelfe, chirurgia : de Séverinus,
de-abcefiîbus c de Budé, les Commentaires fur la langue
gréque : de Jofeph Scaliger, de ernendatione tem-
ponim ; de Bellarmin, de feriptoribus ecclefiafiicis ;
de Saumaife, exercitaciones Plinianæ : de Voflius,
infiitutiones oratorio. : d’Heinfius, arifiharcus faceri.
de Cafaubon, exercitation.es in Baronium.
Il eft bon toutefois d’obferver que ces fortes de
jugemens, qu’un auteur porte de tous les autres,
font fouvent fujets à caution & à reforme. Rien
n’eft plus ordinaire que d’apprécier le mérite de
certains ouvragés, qu’on n’a pas feulement lus, ou
qu’on préconile fur la foi d’autrui.
Il eft néanmoins néceffaire de connoître par foi-
même , autant qu’on le peut, le meilleur livre en chaque
genre de Littérature : par exemple, la meilleure
Logiqqe, le meilleur Diélionnaire, la meilleure Phyfique,
le meilleur Commentaire fur la Bible, la meilleure
Concordance des Évangeliftes, le meilleur
Traité de la religion chrétienne, &c. par ce moyen
on peut fe former une bibliothèque compofée des
meilleurs livres en chaque genre. On peut, par exemple,
confulter pour cet effet, le livre de Pople, intitulé,
cenfura celebrium auclorum , où les ouvrages
des plus confidérables écrivains & des meilleurs
auteurs en tout genre font expofés : connoiffance
qui conduit à en faire un bon choix. Mais pour juger
de la qualité d’un livre, il faut félon quelques-
uns, en confidérer l’auteur, la date, les éditions, les
traductions, les commentaires, les épitomes qu’on
en a faits, le fuccès, les éloges qu’il a mérités, les
critiques qu’on en a faites, les condamnations ou la
fuppreflion dont on l’a flétri, les adverfaires ou les
défenfeurs qu’il a eus, les continuateurs, &c.
L’hiftoire d’un livre renferme ce que ce livre contient
; & c’eft ce qu’on appelle ordinairement extrait
ou analyfe, comme font les journaliftes;ou fes accef*
foires, ce qui regarde les littérateurs ôc les bibliothécaires.
Voyez J o u r n a l .
Le corps d’un livre confifte dans les matières qui
y font traitées ; & c’eft la partie de l’auteur : entre
ces matières il y a un fujet principal à l’égard du*
quel tout le refte eft feulement acceffoire.
Les incidens acceffoires d’un livre font le titre ^
l’épître dédicatoire, la préface , les fommaires, la
table des matières, qui font la partie de l’éditeur;
à l’exception du titre,de la première page ou du fron-
tifpice, qui dépend quelquefois du libraire. Voyez
T i t r e .
Les fentimens doivent entrer dans la compofition
d’un livre, ôc en être le principal fondement : la méthode
ou l’ordre des matières doivent y régner ; ôc
enfin, le ftyle qui confifte dans le choix ôc l’arrangement
des mots, eft comme le coloris qui doit être
répandu fur le tout. V o y e z S e n t im e n t , S t y l e ,
M é t h o d e .
On attribue aux Allemands l’invention des hiftoî-
res littéraires, comme les journaux, les catalogues
ôc autres ouvrages, où l’on rend compte des livres
nouveaux;ôc un auteur de cette nation (Jean-Albert
Fabricius) dit modeftement que fes compatriotes
font en ce genre fupérieurs à toutes les autres nations.
Voyez ce qu’on penfer de cette prétention
au mot Jo u r n a l . Cet auteur a donné l’hiftoire
des livres grecs ôc latins : Wolfius celle des livres hébreux
: Boeder celle des principaux livres de chaque
fcience : Struvius celle des livres d’Hiftoire, de Lois
ôc de Philofophie : l’abbé Fabricius celle des livres
de fa propre bibliothèque ; Lambecius celle des A