fui vie de l’une des trois lettres m, b tp ,• comme dans
emmener combler, comparer. On en excepte quelques
mots qui commencent .par imm, comme immodcjle,
immodefiie , immodeflement , immaculée conception,
immédiat immédiatement, immatriculé, immatricula-,
tion. imnienji , immenfitc , immodéré , immunité, &c.
on y fait fentir la réduplication de l’articulation m.
On prononce auiu l’articulation m dans les mots
où elle eft fuivie de n , comme indemnifer , indemnité,
amnifiie, Agamerjuion , Memnon, Mnemojine, Sec.
excepté damner, folernnel , 6c leurs dérivés ou la lettre
/72 eft un figne de nafalité.
Elle l’eft encore dans comte venu de com'uis, dans
compte venu de computum, dans prompt venu de
promptus, 6c dans leurs dérivés.
M. l’abbé Regnier, Gramm.franç. in-iz. p. Jy.
propofe un doute fur quatre mots, contemptible, qui
n’e ft, dit-il, plus guere en ufage , exemption,9.rédemption
6c rédempteur, dans lefquels il femble que
le fon entier de m fe faffe entendre. A quoi il répond
: « Peut-être aufti que ce n’eft qu’une illu-
» fion que fait à l’oreille le fon voifin du p ren-
» du plus dur par le t fuivant. Quoi qu’il en fo it , la
» différence n’ eft pas affez diftin&ement marquée
» pour donner lieu de décider là-deffus ». 11 me
femble qu’aujourd’lnii l’ufage eft très-décidé fur ces
mots : on. prononce avec le fon nafalexemt, exemption
, exemtes fans p ; 6c plufieurs même l’écrivent
ainfi, 6c entre autres le rédatteur qui a rendu portatif
le diftionnaire de Richelet ; le fon nafal eft
fuivi diftinttement du p dans la prononciation 6c
dans l’orthographe des mots contempteur, contemptible
, rédemption, rédempteur.
M en chiffres romains fignifient mille ; une ligne
horifontale au-deffus lui donne une valeur mille fo i s
plus grande , M v a u t mille/ ois mille ou un million.
M,dans les ordonnances des Médecins, veut dire
mifee , mêlez , ou m a n ip u lu s, un,e poignée ; le$ cir-
çonftances décident entre ces deux fens.
M , fur nos monnoies , indique celles qui. font
frappées à Touloufe.
M , ( E c r itu r e .) dans fa forme italienne , ce font,
trois droites & trois courbes ; la première eft un I ,
fans courbe ; la feçopde eft un I parfait , en-le regardant
du côté de fa courbe ; la troifieme eft la
première , la huitième, la troifieme , la quatrième
& la cinquième partie de l’O. Um coulée eft faite de.
trois i lies enfemblc. Il en eft de même de Ym ronde.
Ces trois m fe forment du mouvement compofé
des doigts ÔC du poignet. Voye{ les Planches d'Ecriture.
M A
MA , f. f. ( M y th o l.) nom que la fable donne à
nue,femme qui fuivit Rhéa , 6c à qui Jupiter confia
l’éducation de Bacchus. Ce nom fe donnoit encore
quelquefois à Rhéa même, fur-tout en Lydie, où on
lui facrifioit un taureau fous ce nom. D ic t io n , de
T r év ou x .
MAAMETER , {G é o g .') ville de Perfc , autrement
nommée Bafrouche. Elle eft fituée , félon Ta-
vernier, à y y . $5. de long. & a $6. Jo. de latitude.
m m B ü
MAAYPOOSTEN, f. m. ( Comm. ) forte d’étoffe
de foie qui nous vient de la compagnie des Indes
orientales hollandoife. Les cavelins ou lots font de
cinquante pièces. En 17x0, chaque piece revenoit
à 8 florins^. Voye[ le Diction, de Commerce.
MABOUJA, f. m. (Botan. exot.') nom donné par
les fauvages d’Amérique à une racine, dont ils font
leurs maffucs. Biron , dans fes curiofités de l’art 6c
de la nature , dit que cette racine eft extrêmement
compare , dure, pefante, noire, & toute garnie de
noeuds gros comme des châtaignes, ü n trouve i’arbre
qui la produit fur le haut de la montagne de là
Souffriere dans la Guadaloûpe, mais perlonne n’a
décrit cet arbre. (D .J .)
MABOUYAS, f. m. {Hiß. nat.) lézard des Antilles
ainfi appelle par les fauvages, parce qu’il eft très-
laid , & qu’ils donnent communément lé nom de riià-
bouyas à tout ce qui leur fait horreur. Ce lézard n’eft
pas dps plus grands -, il n’a jamais la longueur d’un
pié. Ses doigts font plats, larges, arrondis parle
bout , 6c terminés par un petit ongle fehtblable à
l’aiguillon d’une guêpe. Qn le trouve ordinairement
fur les arbres 6c fur le faite des cafés. Lorfque cet
animal eft irrité , il fe jette lur les hommes, & s’y
attache,opiniâtrement j mais il ne mord y ni n’eft
dangereux ; cependant on le craint ; ce n’eft fans
doute qu’à caufe de fa laideur. Pendant la nuit, il
jette de tems en tems un cri effrayant, qui eft un
pronoftic du changement de tems. Hiß. nat. des
Ant. par le P. du Teçtr$ , tome 11. page 3 16. .
. Ma bOYA ou M A BO U Y A , f. in. ( Théolog. caraïbe.)
nom que les CaraaïbesJauVages des. îles Antilles
donnent au diable ou'à l’efprit dont ils craignent le
maliii-,vouloir ; c’eft par cette raifon qu’ils rendent
au feul mabouya une efpece de culte,, fabriquant en
fon honneur de petites .figur.es de bois bifarres 6c hi-
deufes, qu’ils placent aiudevalit de leurs pirogues ,
6c quelquefois dans leurs cales.
. On trouve fouvent en creufant la terre plufieurs
de ces figures, formées de terre cuite , ou d’une
pierre verdâtre, qu d’une réfine qui reflémble à l’ambre
jaune ; c’eft une efpece de copal qui découle naturellement
d’un grand arbre nommé courbaril. Voyeç
CO U R B A R IL .
Ces idoles anciennes ont différentes formes: les
unes reprélëntent des têtes de perroquet ou des grenouilles
mal formées , d’autres refl'cmblent à des lézards
à courte queue ou bien à des finges accroupis,
toujours avec les parties qui défignent le fexe feminin.
Il y en a qui ont du rapport à la figure d’une
chauve-fouris.; d’autres enfin font fi difformes, qu’il
eft prefqu’impoftible de les comparer à quoi que ce
fort. Le nombre de ces idoles, que l ’on rencontre
à certaines profondeurs parmi des vafes de terre 6c
autres uftenfiles , peut faire conjeéturer que les anciens,
fauvages les enterroient avec leurs morts.
Il eft d’ulàge parmi les Caraïbes ,d’employer encore
le mot mabouya pour exprimer tout ce qui eft
mauvais : aufti lorfqu’ils fentent une mauvaife odeur,
ils s’écrient, en faifant la grimace , mabouya, raye,
en en, comme en pareil cas nous difons quelquefois,
c'efl Le diable. M. LERqm aïN.
MA II Y , f. m. boiffon rafraîchiffante fort en ufage
aux îles d’Amérique ; elle fe fait avec de groffes racines
nommées patates : celles dont l’intérieur eft
d’un rouge viole t, font préférables à celles qui font
ou jaunes ou blanches, à caufe de la couleur qui
donne une teinture très-agréable à l’oeil.
Après avoir bien nettoyé ou épluché ces racines,-
on les coupe par morceaux & on les met dans un
vafe propre pour les faire bouillir dans autant d’eau
que l’on veut faire de maby ; cette eau étant bien
chargée de la fubftancc 6c de la teinture des patates,
on y verfe une fuffifante quantité de firop de fucre
clarifié , y ajoutant quelquefois des oranges aigres &
un peu de gingembre : on continue quatre a cinq
bouillons , on retire le vafe de dcftùs le feu ; & après
avoir Iaiffé fermenter le tout., pp paffe la liqueur
fermentée au-travers d’une chauffé de drap, en pref-
fant fortement le marc. Il faut repaffer deux ou trois
fois la liqueur pour l’éclaircir , enluite de quoi on
la verfe dans des bouteilles dans chacune defquelles
on a eu foin de mettre un ou deux doux de gérofle.
Cette boiffon eft fort agréable à l’oeil 6c au goût
lorfqu’elle eft bien faite : elle fait fauter le bouchon
ide la bouteille, mais elle ne fe conferve pas, & elle
‘eft un peu venteufe. M. le Romain.
MACACOUAS, f. m. ( Hiß. nat.) oifeau du Bréfil
qui, fùivant-les voyageurs, eft une efpece de perdrix
de la groffeur d’une oie.
M A CÆ , ( Géog. anc. )Dans Strabon & Ptoloméê
ce font des peuples de'l’Arabie heureufe fur le golfe
‘Per fi que ; dans Hérodote, ce font des peuples d’Afrique
, au voifinage de la Cyrénaïque. ( D . J. )
MACAF , f. m. ( Imprimerie. ) c’eft la petite ligne
horifontale qui joint deux mots enfemble dans l’écriture
hébraïque ; Comme dans cet exemple françois ,
vous aime-t-il ? Macaf vient de necaf, joindre. Les
grammairiens hébraïfans prononcent maccaph , les
autres macaf.
MACAM, f. m. ( éÈifl. nat. Bot. ) petit fruit des
Indes orientales de la groffeur 6c de la forme de notre
pomme fauvage ; il a un noyau fort dur au milieu,
il eft acide ; l’arbre qui le porte eft petit ; il reffem-
blc a fiez par fes feuilles & fon port au coignaflier :
fa feuille eft d’un verd jaunâtre. Lè mot macan eft
de la langue portugaife, il lignifie pomme.
MACAN, ( Géog. ) ville de Coraffane. Long.aS.
j o . la t .s y . ^ 5. {D .J . )
MACANDON, f. m. {Botan. exot. ) arbre conifère
qui croît au Malabar, où on l’appelle cada ca-
lava. Bontius dit que fon fruit eft femblable à la
pomme de pin , avec cette feule différence, que fes
cônes ne font pas fi pointus, 6c qu’ils font un peu
mois, d’un goûtaffezinfipide. Il lui donne des fleurs
femblables à celles du mélianthe. Les laabitans de
Malabar font cuire ce fruit fous la cendre, 6c le
mangent dans la dyffenterie ; il eft falutaire dans les
maladies des poumons , telles que l’afthme, à caufe
*le la vertu emplaftique de fes parties muqueufes.
Ray en parle dans fon hißoire des plantes. {D .J . ')
MACANITÆ, ( Géogr. anc. ) peuples de la Mauritanie
Tingitane. Dion dit que le mont Atlas étoit
dans la Macennitide. ( D . J. )
MACAO , 1. m. ( Ornith.) nom d’un genre de perroquets
qu’on diftingue aufli par la longueur de leurs
queues. 11 y en a trois différentes efpeces qu’on nous
apporte en Europe qui ne different pas feulement en
groffeur 6c à d’autres égards , mais encore en couleur.
La première efpece , qui eft la plus große, eft
joliment marquetée de Bleu 6c de jaune; la fécondé,
plus petite , eft rouge 6c jaune, & la troifieme eft
rouge 6c bleue.il n’eft pas rare de voir des màcao tout
blancs, 6c ce font ceux-là qu’on appelle en particulier
cockatoou y quoique quelques-uns faffent ce nom
fynonyme à celui de la claflé générale des macao.
( d J . )
Ma c a o , (Géog. ) ville de la Chine fituée dans
une île à l’embouchure de la riviere de Canton. Une
colonie de portugais s’y établit il y a environ deux
fiecles, par une conceflion de l’empereur de la Chine,
à qui la nation portugaife paie des tributs 6c des
droits pour y jouir de leur étabiiflèment. On y compte
environ trois mille portugais, prefque tous métis.
C ’étoit autrefois une ville très-riche, très-peuplée,
6c capable de fe défendre contre les gouverneurs
des provinces de la Chine de fon voifinage, mais
elle eft aujourd’hui entièrement déchue de cette puif-
fance.Quoiqu’habitée par des portugais 6c commandée
par un gouverneur que le roi de Portugal nomme,
elle eft à la diferétion des Chinois,qui peuvent l’affamer
6c s’en rendre maîtres quand il leur plaira.
Aufti le gouverneur portugais a grand foin de rien
faire qui puiffe choquer le moins du monde les Chinois.
Longitude , félon Caftini, 130. 35/. 4 5". lac.
22. 12. Long, félon les PP. Thomas 6c Noël, 130.
48'. 30". lac. de même que Caftini. {D . J. )
MACAQUE , ( Hiß. nat. ) Voye\_ S i n g e .
MACAREÆ, ( Géogr, anc. ) ville de l’Arcadie ,
Tome IX . 9
dont ÎPaufanias dit qu’on voyoit les ruines à deux
ftades du fleuve Alphée. { D . J . )
MACARÉE , f. m. { Mythol. ) fils d’EoIe. Macarée
habita avec Canace fa foeut. Eole ayant connu cet
incefte, fit jetter l’enfant aux chiens, 6c envoya à
Canacé une épée dont elle fe tua. Macarée évita le
meme fort en fuyant ; il arriva à Delphes, où on le
fit prêtre d’Apollon. Il y a encore un Macarée fils
d’Hercule & de Déjanire, qui fe facrifia généreufe-
ment pour le falut des Héraclides.
} MACARESE , {Géog.) en italien macarefa, étang
d’Italie dans l’état de l’Eglife , près de la côte de la
mer. Cet étang peut avoir trois milles de longueur,
6c un mille dans l’endroit le plus large ; il eft affei
profond, fort poiffonneux, & communique à la mer
par un canal. On pourroit en faire un port u tile ,
mais la chambre apoftolique n’ofe y toucher de
peur d’infe&er l’air par l’ouverture des terres.(D./.)
MACARET , f. m. ( Navigation. ) flot impétueux
qui remonte de la mer dans la Garonne ; il eft de la
groffeur d’un tonneau ; il renverferoit les plus grands
bâtimens s’ils n’avoient l’attention de l ’éviter en tenant
le milieu de la riviere. Le macaret fuit toujours
le bord, 6c fon bruit l’annonce de trois lieues. Voyez
l’article G aronne.
MACARIA , ( Géog. àtic. ) nom commun, i° . à
une île du golfe Arabique, a°. à une ville de l’île de
Gypre, 30. à une fontaine célébré près de Marathon,
félon Paufanias, liv. I. ch. 32. { D . J . )
MACARIENS , adj. {Hifi. eccléfiajl. ) c^eft ainfi
qu’on defigne les tems où le conful Macarius fut en^
voyé par l’empereur Conftans, avec le conful Paul,
pour ramener les Donatiftes dans le fein de l’églife.
On colora le fujet de leur million du prétexte defoula-
ger la mjfere des pauvres parles libéralités de l’empereur
: c’eft un moyen qu’on emploira rarement, &
qui réuflira prefque tou jours. On irrite l’hétérodoxie
par laperfecution, 6c on-l’éteindroit prefque toujours
par la bienfaisance ; mais il n’en coûte rien pour exterminer
, 6c il en coûteroit pour foulager. Aptat de
Nu 1ère 6c S. Auguftin parlent fouvent des tems ma-
carions >• ils correfpondent à l’an de Jefus-Chrift 348.
Ils furent ainfi appellés du nom du conful Macarius.
MACARISME, f. m. ( Théolog. & Liturg.) Les
macarifmes font dans l’office grec des hymnes ou tro-
pains à 1 honneur des Grecs. On donne le même nom
aux pfeaumes qui commencent en grec par le mot
macarios, 6c aux neuf verfets du chapitre cinq de
l’évangile félon faint Matthieu , depuis le troifieme
verlet jufqu’au onzième. Macarios fignifie heureux.
MACARON , f. m. ( Dicte. ) efpece de pâtifferie
friande dont les deux ingrédiens principaux font le
fucre & les amandes, & dont les qualités diététiques
doivent être eftimées par eonféquent par celles du
fucre & des amandes. Voyc^ Sucre & Amandes.
Ma c a r o n , (Die«.) efpece de pâte qu’on mange
dans les potages, 6c dont on prépare aufti quelques
autres mets. Voye^ Pâtes d’It a l ie .
Macaron , ( Tabletier. ) forte de peigne arrondi
par les deux côtés , ce qui lui donne la forme d’un
macaron. On le façonne ainfi pour que les groffes
dents des bouts ne blcffent point.
MACARONI, f. m. {Pàtijf. ) pâte faite avec de la
farine de ris. Le macaroni ne différé du vermicelle que
par la groffeur. Le vermicelle a à peine une ligne
d’épaiffeur, le macaroni eft prefque de la groffeur du
petit doigt. Toutes les pâtes de ris s’appellent en généra
Ifarintlli.
M A C A R O N IQ U E ou MACARONIEN, adj.
( Littérat. ) efpece de poéfie burlefque , qui confifte
en un mélange de mots de différentes langues, avec
des mots du langage vulgaire , latinifés & traveftis
en burlefque. Voyc^ Burlesque.,
On croit que ce mot nous vient des Italiens, chez
O G g g g ij