KA BBADEjOk C A B AD E , f. m. ( Hiß. mod.')
habit militaire des grecs modernes; il le portoit fous
un autre. Il-étoit court, ferré, fans plis, ne def-
cendoit que jufqu’au joint de la jambe , ne fe bon*
tonnoit qu’au bas de la poitrine avec de gros boutons
; fe ceignoit d’une ceinture, 6c étoit bordé
d'une frange, que la marche faifoit paroître en
ouvrant le kabbßde. On croit que c’eft le fagum des
Romains qui avoit dégénéré chez les Grecs ; l’empereur
& le defpote portent le kabbade,pourpre ou
Violet.
KABELIT2, (Géog. ) ville d’Allemagne, dans le
duché deMagdebourg, près de la marche de Brandebourg.
KABERLAKE , f.m. (Hiß. nat. ) înfe&e de Surinam
, qui s’attache à la laine des étoffes ainfi qu’aux
fruits, 6c fur;tout-à l’ananas. Sa couleur eft d’un
brun grisâtre. Il jette fa femence en monceaux ,
qu’il enveloppe d’une toile fine comme celle des
araignées. Lorfque les oeufs font dans leur maturité
, les petits fortent d’eux-mêmes de leur coque
•qu’ils percent, 6c leur petiteffe fait qu’ils s’infinuent
.par-tout.
* KABESQUI, ou KABESQUE ,5 F. m. (Corn.)
petite piece de monnoie de cuivre , qui 1e fabrique
& n’a cours qu’en Perfe. Elle vaut cinq deniers &
une maille de France ; il en faut dix pour faire le
chaye : il y a des deml-kabejques.
KABSDORFF, ( Géog. ) ville de la haute Hongrie
, dans Je comté de Zips, fameufe par fa bierre,
K A CK ER LA C ,f. m. (Hiß. nat.) nom d’une efpece
de fcarabé des Indes orientales, qui a deux petites
cornes & fix piés armés de crochets ; il a environ
un pouce de longueur & eft d’un brun clair. On dit
que non-feulement il ronge lesb.ois,avecfes dents,
mais encore les ferremens des vaiffeaux ; il fe
trouve à Malacque , 6c ne vole que la nuit.
Il s’attache fur-tout aux ananas dont il eft très-
friands. Voye^ Bruckmann. tpißol. itiner. centur.I.
■ epißol. 2 3. C’eft le même que le kaberlake.
•K.ACK.ERLACK.ES , les, ( Géog. ) nom donné
par les Hollandois aux habitans des îles fituées au
lud-eft de Ternate. ( D . J . )
K AD ALI, f. m. ( Hiß. Bot. Méd. ) arbriffeau qui
croît aux Indes orientales ; il y .en a quatre efpe-
ces. Les feuilles , le fruit, l’écorce & les fleurs font
d’ufage; on en fait une huile excellente dans les aphtes
; fi on s’en frotte la tête, elle guérit lepilepfie &
les fpafmés cyniques.
K A D A R D , ou K A D A R I, f. m. ( Hifl. moder. )
Nom d’une feôe mahométane, qui nie la prédef-
tination .dont les Turcs font grands partifans, 6c
qui foutient la doctrine du libre arbitre dans toute
fon étendue. Voye^ C a d a r i .
* KADESADELITES, f. m. pl. (Hiß. mod. )
fefte de mahométans, dont le chef nommé Birgali
Effendi inventa plufieurs cérémonies qui fe prati-
quënt aux funérailles. Lorfqu’on orie pour les âmes
des défunts , l’iman ou prêtre crie à haute voix aux
oreilles du mort, qu’il fe fou vienne qu’il n’y a qu’un
éieu 6c qu’un prophète. Les Rufiïens & d’autres
chrétiens renégats qui ont quelqu’idée confufe du
purgatoire & de la prière pour les morts font attaches
à ceite fette. Ricaut, de l'emp. ottom.
K A D O L E , f. m. ( Hiß. mod. )miniftre descho-
fes fecretes de la religion, aux myfteres des grands
dieux. Les kadoles étoient chez les Hétruriens 6c
chez les Pélafges , ce qu’étoiént les Camilles chez
les Romains, Voye{ C a m i l l j e s . Ils fervoient les
prêtres dans les facrifices, 6c dans les fêtes des
morts 6c des grands dieux.
KADRI,f.m. (Hiß. mod.) efpece de moines turcs
qui pratiquent de très-grandes auftéritès; ils vont
tous nuds à l’exception des cuiffes , en fe tenant
les mains jointes , & danfent pendant fix heures de
fuite , & même quelquefois pendant un jour entier
fans difcontinuer, répétant fans ceffe bu, hu , hui
qui eft un des noms de D ie u , jufqu’à ce qu’ils
tombent à terre la bouche remplie d’écume, 6c
le corps tout couvert de lueur. Le grand vifir Ku-
proli fit fupprimer cette feéle comme indécente, 6c
comme deshonorante pour la religion mahométane 5
mais après fa mort elle reprit vigueur & fubfifte encore
aujourd’hui. Voye{ Cantemir, hijl. ottomane
KAFFUNGEN, ( Géog.') autrement Câppung,
Confugia, petite ville & monaftere d’Allemagne ,
dans la Heife , près deCaffel. Long. 27. 6. lat. 6 t.
16. ( D . J . )
^KAFRE-CHIRII^, ( Géog. ) petitè ville de P erfe,
bâtie par le roi Nouchirevon Aadel, furnommé lé
ju fie , dont les faits & les dits, font le fondement
de la morale des Perfans. Long, félon Tavernier y t.
60. lat. 34. 40. (D . J. )
K A I , ouT O K O R O , f.m. (Hijl. nat. Bot.) c’eft
une herbe des bois du Japon qui monte aux arbres ,
& qui approche de la coulevrée blanche. Sa racine
reflemble à celle du gingembre 6c fe mange. Ses
fleurs formées en épis font blanches > hexapétales,
ôc de la grandeur d’une femence de coriandre, avec
un piftil au milieu.
KAI 1 ( Géog. ) province du japon , dans la
grande île de Lapon au N. de Lurunga , & à l’O.
de Mufafi, dont la capitale eft Jédo. C ’eft dç la
province de Ædique les Japonois tirent leurs meilleurs
chevaux. ( D . J. )
KAI* À , f.m. (Hijl. nat. Bot.) c’ eft une forte d’if
du Japon, qui porte un fruit femblable à des noix ;
il eft commun dans les provinces feptentrionales,
& devient fort grand. Ses branches naiffent vis-à-
vis l’une de l’autre , 6c s’éténdent prefque fur un
même plan. Son écorce eft noirâtre , groffe , odorante
& fort amere ; fon bois eft fec , léger , avec
peu de moëlle. Ses feuilles qui font fans pédicules ,
reffemblent beaucoup à celles du romarin, mais font
roides, beaucoup plus dures, terminées par'une
pointe fort courte , d’un verd obfcur par-deftiis, 6t
clair par-deffous.Son fruit affez femblable aux. noix
d’Areka, croit entre les aiffelles des feuilles où il eft
fortement attaché fans aucun pédicule. Il naît à l’entrée
du printems , pour meurir à la fin de l’automne ,
Sa chair qui eft m olle, fibreufe , verte , d’un goût
balfamique & un peu aftringent, renferme une noix
o v a le , garniie d’une pointe aux deux extrémités ,
avec une coquille ligneufe , mince & fragile. Sort
noyau eft d’une fubftance douce & huileufe, .mais
fi ftvptique , qu’il eft impoflible d’en manger lorf-
qu’il eft un peu vieux. On en tire une huile que les
bonzes employent auxufages de la cuifine.
Cet arbie qu’on peut regarder comme une efpece
de n oyer, croît fort haut. Ses noix, qui font
d’une forme oblongue, font fort agréables au goût,
après qu’elles ont été féchées ; mais d’aftrin*
gentes qu’elles étoient, elles deviennent alors purgatives.
L’huile qu’on en tire différé peu , pour
le goût , de l’huile d’amande, & fert également
pour l’apprêt des alimens & pour la Médecine. On
brûle leur noyaux, pour en recueillir une vapeur
graffe, qui entre dans la compofition de la meilleure
enore.
K AID A , f. m. (Botan. ) on fe fert du fuc de fes
feuilles, de fes racines, de fon huile pour la goutte ,
pour la manie, pour la dyfurie. Le fuc eft déterfif
bon pour les aphtes.
KA IEN , ( Géogr. ) petite ville de Perfe, remarquable
par la bonté de fon air & l’excellence de fes
fruits. Long, félon Tavernier, 8 3 .20 . lat. 3 Ci 22.
( D . J . )
K AJOU, f. m. (Hiß. nat. Zoolog.) efpece de finge
qui fe trouve dans l’Amérique méridionale, près de la
riviere des Amazones ; il eft velu par-tout le corps,
a une longue barbe grife, des yeux noirs, une queue
très-longue , & il reflemble à un vieillard.
KA IR IO V A COU , (Géogr. ) petite île de l’Amérique
, la plus belle des Grenadines, & l’une des
Antilles. Elle a environ huit lieues de circuit, abonde
en gibier & en faifans. Le P. du Tertre y a long-
tems féjourné, & auroit dû nous en donner une def-
cription fidele. Long. 316". 16. lat. 12. 20. (D . J.)
KAIRQAN, ( Géogr.) Cyrene , ville d’Afrique ,
Capitale d’un gouvernement de même nom , au
royaume de Tunis. Elle eft foumife aux Tu rc s, &
eft peu de chofe aujourd’hui. Long. 28. J o . lat, 36.
40. ( D . J . )
KAKABRE K A VA TE ou K A VA DRE,f. (.(Lit.)
pierre qu’on dit reffembler au cryftal, & être d’une
couleur d’un blanc fale, à laquelle on a attribué des
vertus ridicules.
KAKAMA , ( Géogr. ) montagne de la Laponie
fuédoife, à environ zo minutes au nord deTorneo,
& à quelques lieues à l’orient du fleuve de Torneôi
Le fommet de cette montagne eft d’une pierre blanche
, feuilletée & féparée par des plans verticaux ,
qui coupent perpendiculairement le méridien. Mem.
de l 'Acad, jes Scienc. 1737 , p. 405. ( D . J. )
' KAKA-MOULON ou MULLU, f. m. (Hiß. nat.
Bot.) arbre des Indes orientales qui produit des fili-
ques dont l’écorce bouillie dans du lait eft, dit-on,
un remede fouverain contre les diabètes & la gonorrhée.
KAKANIARA , f. m. (Botan.) le fuc exprimé de
fes feuilles pris avec la liqueur laiteufe des amandes
de cacao, tue les vers ; & pris avec de la faumure,
il les chafle.
K A K A -TO D A L I , f. m. (Hifl.nat.Bot.) arbrifleau
des Indes orientales, dont la.racine & le fruit verd
bouillis dans de l’huile , forment un onguent qui ap-
paife les doulçurs de la goutte. Ses feuilles bouillies
dans de l’eau font un bain excellent contre les tumeurs
& les férofités.
KAKEGAWA ou K A K IN G A , ( Géog. ) grande
ville de l ’empire du Japon, avec un château, à une
lieue- de la grande riviere d’Ogingawa.
KAKUSJU ou KAWARA-FISAGI, f.m. ( Hiß.
nat.Bot.) c ’eft un arbufte du Japon à feuilles de bar-
dane , dont la fleur eft monopetale, les filiques longues
& menues, la femence petite en forme de rein,
& garnie de poils aux deux extrémités. Il a peu de
branches, mais elles font fort longues. Le piftil de
fes fleurs ", qui font de couleur pâle & d’une odeur
affez douce , fe change en une filique pendante,
fonde & groffe comme un tuyau d’avoine, dont on
fait boire la déco&ion aux afthmatiques. Lesfeuilles,
qui ont de chaque côté deux efpeces d’oreillettes,
s’appliquent fur les parties douloureufes , & paffent
pour être amies des nerfs.
K A LA A R , ( Géogr.) ville de Perfe dans le Chi-
lan ; on y fait une grande quantité de foie. Selon
,Ta verni er , la long, y G. 26. lat. 3y. 2 3. (D . J. )
KALASSUI, ( Géogr. ) riviere d’Afiedans laTar-
ta r ie , qu’on nomme préfentement Orthon. Voye^
O r t h o n . (D . J .)
K A LD R AW , ( Géogr.) ville de Bohème , dans
le cercle de Piffen , près de Carlobad.
K ALEBERG, ( Géog.) montagne de Pologne, dans
lepalatinat de Sandomir, au couchant de la Viftule.
C ’eft la montagne la plus haute de tout le royaume,
& on n’y voit point ou peu d’arbres ; d’où lui vient
fon nom de Kaleberg. (D . J .) .
KALENTARok K.ALAN TA R,f,m.(Hiß. mod.)
Tome IX ,
c’eft ainfi qu’on nomme en Perfe le premier magiftrat
municipal d’une v ille , dont la dignité répond à celle
de maire en France. Il eft chargé de recueillir les
impôts , &■ quelquefois il fait les fondions de fous-
gouverneur.
K A L I , f. m. (Botan.) genre de plante dont voici
les cara&eres. [Sa fleur eft en ro fe , compolée de pétales
difpofes circulairement; le piftil s’élève du centre
de la fleur, & devient un fruit membraneux , arrondi
, contenant une feule graine , placée au centre
du calice , roulée en fpirale comme la coquille
d’un pétoncle, & couverte ordinairement par les
feuilles de la fleur. M. deTournefort compte fept efpeces
de kali. Nous ne décrirons que celle d’Efpagne
ou d’Alicante, qui eft la principale. Hpyer K a l i
G!Alicante. ( Botan. )
On voit que pour éviter l’équivoque , nous côn-
fervons ici le nom arabe de kali à la plante , réfer-
vant le nom de foude aux fels fixes qui en font le
produit.
En effet le kali abonde en fel marin, & donne en
le broyant une eau falée ; mais la différence du produit
de cette plante, quand elle eft verte ou feche ,
eft etonnante dans les procédés chimiques.
Si on la diftille verte & fraiche, elle ne fournit
qu’une eau infipide. Si on en cueille une livre de
verte , .& qu’on la faffe fécher, elle ne rend que
trois onces. Qu’on les brûle alors, on aura bien de
la peine à les réduire en cendres ; enfin les cendres
de cette quantité brûlée dans un creufet, donne une
drachme & demie de fubftance falée, blanchâtre, qui
fermente foiblement avec l’eau forte. Quatre onces
de cette herbe fraiche étant mifes en décoâiondans
de l’eau de fontaine , 6c cette eau étant foigneufe-
ment évaporée , il fe. forme environ fix drachmes
d’un fel marin de figure cubique. Diftillez la liqueur,
reliante , en augmentant le feu graduellement , le
phlegme paffera d’abord, enfuite il s’élève un fel
volatil fec qui s’attache au fommet & aux parois du
vaiffeau ; ces fels étant purifiés, on trouvera, par
le réfultat des expériences, que cette herbe fraiche
contient environ une cinquieirre partie de fon poids
de fel commun.
Si l’on feche cette plante & qu’on la mette en dé-
CoQion dans cinq livres d’eau de fontaine, ia décoction
étant à moitié évaporée, le réfidu donne fuc-
ceflivement une odeur de miel & enfuite de chou ,
& d’autres herbes potagères. Enfin, fi après tout
cela on laiffe putréfier l’herbe bouillie , elle répand
une odeur d’excrémens d’animaux, devient de même
le réfuge des mouches, ainfi que la nourriture 6c
le lieu d’habitation propre aux v ers, qui fortent des
oeufs de ces infe&es aîlés.
Toutes les expériences qu’on petit faire avec les
cryftaux cubiques de fel , formés dans la décoftion
évaporée de cette herbe , prouvent que c’eft du fel
commun ; & le fel volatil qui s’élève enfuite par le
feu lorfque le fel cubique ne fe cryftalife p lus, fe
montre un fort alcali, par là fermentation avec les
efprits acides.
Si l’on fait fécher par évaporation le fuc de cette
plante , après qu’on en a féparé tout le fel marin 6c
qu’on en calcine le réfidu, on aura finalement une
fubftance feche, terreufe, qui tient de la faveur lixi-
vielle,.mais qui ne fond point en liqueur étant expo-
fée à l’air. Cette fubftance calcinée, étant mêlée
avec quelque efprit acide, & fur-tout avec l’efprit
de vitriol, devient d’un bleu admirable, qui ne le
cede point au plus bel outremer.
L’herbe fraiche kali mife en fermentation avec
de l’eau commune, donne dans les différens états de
fermentation , d’abord une odeur de chou aigre ,
enfuite celle des vers de terre tués dans l’efprit de
v in , enfin celle des harengs fumés. Si on diftille le
O ij