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fes, foires. 8c par les batailles qui s’y donnèrent en
1630 & 1642,. Elle a Couvent fervi dé théâtre à
de grands événemens dans les guerres d’Allemagne.
Les Pruflîéns Payant prife en 1745 & 17 56 , en
ont exigé de fortes contributions. Elle eft fituée
dans une plaine & dans un terroir fertile, entre
hi’Sààîe 8c là Mülde, au confluent de la Yleyffe ,
deTElfter & de la Barde, à 15 lieues f. o. de
Wurtemberg; 15 n. o. de Drefde; 26 f. e. de
Magdèbourg ; 100 n. o. de Vienne. Long, fuivant
Caffini, Lieutaud & Defplaces , 29 deg. 51' ^o" ;
lut: 51 deg. 19' i4//.
Cm F le fiège d’une cour fupérieure de juftice,
& d’un confiftoire dont la jurifdiûion s’étend fur
vingt-trois furintendances. L’uniyerfité eft compo-
fée de fix collèges. Il y a deux écoles latines, une
fdcretë littéraire allemande , une autre pour les
Beaux arts, un amphithéâtre d’afiatomie , & un
jardin de'botanique.
’ Leipfick eft une ville immédiate, chef-lieu dû
bâillage du cercle. Elle a le direéloire, non-feulement
dans fon enceinte, mais même à l’aflemblée
des états, fur toutes les autres villes en général.
Ses habitans font Luthériens ; mais les Réformés y
jôüiflent du libre exercice de leur religion , 8c les
Catholiques y ont une chapelle. Ses prinçipaux
édifices font la bourfe & le gewandhaus où fe
trouvé là bibliothèque publique.
*; Cette ville eft une des, pins comnierçantes d’Allemagne
; elle- eft: fur-tout fâiïïeufe par fés foires
qui font au nombre de trois. La première qu’on
nomme la foiie dû nouvel an, commence toujours
lé premier de Tannée, à moins que ce jour n’arrive
un dimanche ; dans ce cas elle eft renvoyée
au lundi fuivant. Là fécondé , appelée la foire
d'après. Pâques, ou la foire de jubilate, s’oüvre le
lundi de la troisième femaine après la fête de la
réfurre&ion. Enfin la troifième, dite de la Saint-
Michel , fe tient le dimanche d’après cette fête j
ou feulement huit jours après, fi cette fête fe
trouve un dimanche. Chacune de ces foires dure
quatorze jours ; • les douze jours qui fe trouvent
enfermés entré l’ënfrêe & la fortie, font proprement
ce qu’on nomme,le tems de foire. L’acceptation
des lettres de change tirées en foire, fe fait
ordinairement le fécond jour après leur ouverture ;
il eft néanmoins permis d’en remettre l’acceptation
jufqu’â la femaine des paiemens, laquelle ne
commence, qu’après la publication de la fin des
foirès, & v'dUrë jufqu’au cinquième jour fuivant
inclusivement pendant lequel tems elles doivent
être' pfqteftéès faute de paiement ; on peut le
faire jufqu’à dix heures du foir du cinquième jour,
& plus tard, on n’y feroit pas reçu. Les principales
marchandifes que l’on trouve dans ces foires
font des étoffes d’o r , d’argent & de fo ie , des
draps fins,de France, d’Angleterre & de Hollande,
quantité de petites étoffes de laine, des dentelles
«l’or , d’argent, de foie & de fil , de la bijouterie ,
de là clincaillerîe & mercerie a des ouvragés de:
L E 1 mode, des toiîes-peintes, des toiles de colon-, :des •
m ou fiel i ries , des toiles de Cambray , 6dc.‘J
On tient les écritures à Leipfic en rixdallers,
en bons grós & en penings. Le rixdaller qui eft
imaginaire eft compté pour 24 bon-gros, & le bon-
ros pour 12 penings. L’ancien argent courant de
axe confiftoit, il y a environ 20 ans , en pièces
de deux tiers de rixdaller; on y àvoit fubftitué les
louis-blancs, qui font de vieux écus de France,
fixés à 2 florins ; mais ces efpéces font devenues
fi rares, que quoique l’agio s’entende contre les
louis-blancs, ce ne font pourtant pas des louis-
blancs effeélifs ; car ces derniers gagnent 1 à 2 pour
cent contre les louis-blancs imaginaires ; ainfi en
fuppofant une lettre de change fur Leipfic de
1000 rixdallers, payables en argent courant, qu’on
paiéroit en auguftes-d’or fur le pied de cinq rixdallers
, il faiidroit ajouter à cette fommela perte
de 4 pour cent environ, & de plus celle des louis-
blancs imaginaires en louis - blancs effectifs. Les
lettres de change où les efpèces font dénommées,,
font payées dans les mêmes ; mais lorfqu’ellés n’y
font pas exprimées, ni le mot courant^ elles le
font en pièces de deux ou un bon-gros fans aucun
agio.
L ’ufage de Leipfic eft de 14 jours de v u e , qui
ne fe comptent que du lendemain de l’acceptation j
ainfi une lettre qui feroit acceptée le premier jour
d’un mois, eft payable le 1 5 ; & fi ce jour étoit un
dimanche j elle le feroit le famedi. Il n’y a point
de jour de grâce à Leipfic ; pour être en règle, il-
faut faire protefter le jour même de l’échéance 'y
on ne peut exiger l’acceptation des lettres payables
au-delà de l’ufance, que lorfqu’il n y a que
l’ufance à courir.
Il n’eft peut-être point de villes en Allemagne'
qui ait donné naiffance à tant de gens de lettres
que Leipfic r j’en trouve même plufieurs de célèbres.
Tels font indépendamment de M. Léibnitz*
favant univerfel; tels fon t, dis-je, les Carpzowe,
les Ettmiiller, les Fabricius, les Jun germa ns, les
Mencken, les Thomafius t car l’abondance m’oblige
de m’arrêter à cette lifté, fans que mon filence
pour d’autres puiife porter atteinte aux éloges qu’ils
méritent.
Les Carpzoves fe font diftinguês par leurs ouvrages
de Théologie , de Littérature ou de Jurif-
prudence. L’on convient généralement que Benoît
Carpzovius , mort en 1666, âgé de 72 ans , ■ eft"
le meilleur écrivain fur la pratique, les confittlirions
, les jugemens, les décifions criminelles &
civiles .de l’Allemagne.
Les Ettmuller pere 8c fils, ont brillé dans la
médecine.. Les ouvrages du père fouvent réimprimés
, forment fept volumes iri-foL de l’édition de
Naples en 1728.
Entre les Fabricius, perfonne ne doute que Jean
Albert ne foir un des plus laborieux , dès. plus,
érudits, des plus utiles littérateurs du xviiT fiècle.
Sa bibliothèque grecque en 14 voL irr-4* x fa biblio/-
L E l theqite. latine en 6 volumes ; fes mémoires d Haut'
Bourg en 8 volumes in-8® ; fon code apocryphe du
vieux & du nouveau Teftainent en 6 volumes in-
8°, en font de grandes & bonnes preuves. Cet
homme infatigable eft mort en 1736 > âgé de 08
ans. |j
, Les Jungérman frères fe font attachés, ayec honneur,
l ’Un a’ la Botanique , .l’autre.’à la Littérature.
Louis à donné entr’autres ouvrages, YHortus Eijle-
tsnjis. Le littérateur Godefroy a publié le premier
lès commentaires de Jules-Céfar, en grec. Cette
édition faite à Francfort en 1686 in-4” > extrêmement
recherchée dés curieux: le même favant a
mis au jour une traduchon latine des paftorales de
Longip,,avec des notes. '
,No,iis.rdevons à, MM. Menken pere ., fils ot
petit-fils, le Journal de Leipfic, fi connu fous,
le nom A'aâa eruditorum ; ils n’ont point ete
difcontimiés ces a-Hes des fayans-depuis »
& ils forment actuellement près de cent volumes
m-4°... _ _ ,
. Entre les Thomafius, Chriftiern s’eft illuftre dans
ta Jurifpmdence par fon hiftoire du droit naturel ;
par celle des difputes du lacerdoce & de 1 empire ,
8c par d’autres ouvrages écrits, en latin ou en allemand.
"/
' Enfin Leibnitz feul auroit fuffi pour donner du
relief à Léipfic fa patrie. Ce fameux Léibnitz, dit
M.'dé Voltaire « mourut en fage à Hanovre, le
>* 14 Novembre 1716 , à l’âge de 70 ans , adorant
« un dieu comme, Newton , fans confulter les
n hommes. Ç ’étoit peut-être le favant le plus uni-
v verfel de l’Europe ; hiftorien infatigable dans les
« recherches , jurifconfulte profond, éclairant le -
jj tude du droit parla jphilofophie, toute étrange
a* qu’elle paroit â cette étude ; méfaphy.ficien allez
-)> délié, pour vouloir réconcilier la Théologie avec
37 la Métaphyfique ; poète latin même, & de plus
3» mathématicien aftez bon pour difputer au grand
îj Newton l’inveritiOh du g:rand calcul de 1 infini,
3> & pour faire douter quelque tems entre Newton
>, & lui 77. Voyez auflî fur ce beau génie Féloge
qu’en a fait M. de Fontenelle, Hifi. de'T Académie
royale des Sciences, ann» 1 J 1 6 , S i l art, Leib-
NITZIANISME'. (/?.)•
Leipsic , ou LeiPZIC ( cercle de ) , canton d A llemagne
dans la haute-Saxe , & dans 1 ele&orat de
Saxe j aux confins du duché d’Altenbourg , des
évêchés de Merfebourg & de Naumbourg-Zeitz,
de la Thuringe, & de quelques autres divifions
de l’éleâorat dont il fait; partie. L’abbaye de Wurt-
zen lui eft incorporée, & il renferme quatorze
baillages, trente-deux v illes, un bourg à marché ,
environ mille villages , & nombre de terres fei-
gneuriales, dont les unes relèvent immédiatement
<du prince, & les autres des baillages. C ’eft un pays
p b t , dont le fol eft fertile en grains , en lin , en
chanvre & en légumes, & dont les habitans prof-
pèrent à la faveur de leur aflïdpité au travail,
gc de leur intelligence dans le commerce. Léipfic,
L E I 179 Eulenbourg & Orimma en font les villes principales.,
■,
LE IRA C , petite ville de Guyenne en Agénois,
proche d’A gen, & aujourd’hui démantelée; elle
étoit la patrie de Mathieu Laroque, un des habiles
miiiiftres des proteftans en France dans le dernier
fiècle. Il eft connu par de bons ouvrages théolp- '
giques , fur-tout par une hiftoire de l’Eucliariftie.,
dont on a fait plufieurs éditions. 11 mourut à R ouen.
en 1684, âgé de 65 ans. Le prieur de Léjrac en .
eft feigneur, conjointement avec le roi.
LÉ.1R IA , Liïrïa, ville forte de Portugal dans
TEflramadure., avec un château & un évêché fu£-,
fragant de Lisbonne, érigé en 15 54. Elle eft à 11,
lieues f. de Coimbre , 17 n e. de Lisbonne, entre,
les ‘torrens de Lis & deLinerez , à 3 lieues de la .
nièr. Long., 9, 45 ; lat. 39, 40.
Cette ville eft la patrie d’un des graïids poètes de
Portugal, de Lobo Rodrigues Francefco. Il fleu-
riffoit au commencement du dernier fiècle. Sa pièce
intitulée Euphrofine , eft la comédie, favorite des
Portugais. Toutes fes oeuvres ont été recueillies &
1 imprimées à Lisbonne en 1721 in-fol.
LE1SBORN , célèbre abbaye1 de- Bénédiêlins ,
dans l’évêché de Munfter, au baillage de Strom-
berg , fur la Lippe.
LEISNICK, petite ville d’Allemagne, dans l’é-
leélorat de Saxe en Mifnie , à 4 milles de Meiften,
6c à 5 de Leipfick fur la Mulde, avec un château
nommé JViddenfein, Long. .30; lat. 51 , 18.
LEITENBERG, ou Leutenberg, ville d’A l--
■ leiiiagne , dans le cercle de haute-Saxe , & dans la
principauté de Schwartzbourg - Rudelftadt, fur la
Sorbitz. Elle eft entourée de montagnes métalliques
que l’on exploite avec fuccès ; fon château,
où réfident les princeftes douairières du pays, eft
fort bien bâti, 6c fon baillage qui étoit jadis titre
de feigneurie immédiate du Saint-Empire, eft très-
étendu & fort confidérable.
LE ITH , ou Lyth , Durolimtn , félon quelques
auteurs ; ville confidérable d’Ecoffe , avec- un port
dans la province de Lothiane , fur le golfe de Forth
• près d’Edimbourg, dont elle eft comme le port*
• Long. 1 4 , 34 ; lat. 54, 50.
LEITOMERÎTZ. Voye1 Leitomierzitz.
LEITOMlERZITZ , Leit , Leitmeritz , ou
Leutmeritz , ville royale de Bohême, capitale i du cercle de Leutmeritz, au bord de l ’Elbe. Elle eft
peuplée 6c bien bâtie, & c’ eft le fiège d’un êvê-:
q ue , ûiffragant de Prague. On y trouve un college
, un gymnafe, 6c plufieurs couvens d’hommes.
Les environs de la ville produifent d’affez boa
vin. Voye{ Leutmeritz , ( cercle de ).
LEITOMISCHEL, ou Litomysl , ville de Bohême
au cercle de Chrudim ; elle appartient avec
fes villages aux Comtes de Waldfteinr. C ’étoit autrefois
le fiège d’un évêché, érigé en 1344, pal
l’empereur Charles IV , mais il fut transféré dans
le XIVe fiècle à Konigiagraetz. Le commerce de
cette ville confifte en toiles.