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Ce lac qui fépare lg pays dîAràl des provinces
orientales de Khowarefme , eft un des plus grands
laps de r^iie. Il a plus de 30 milles géographiques,
ou 40 ligues en longueur du nord au fud, environ
la moitié en largeur de l’eft.à l’oueft, & plus de
.80 li. d’Allemagne dg tour. Ses eaux font extrêmement
falées. Il reçoit toutes les eaux de la rivière
de Sirt, celles du Ke fell, 8c d’autres rivières moins
importantes ; cependant il ne s’élève point au-
deffus de Ces rives ordinaires , 8c l’on ne çonnoît
aucun canal apparent par où Ces paux puiffent s’é couler,.
Les Rara-Kalpacks, qui occupent .le bord fep-
tentrional du lac d’Aral, çond.uifent en été les
eaux de ce lac par le moyen de certaines rigoles,
dans les plaines fabloneufes d’alentour ; & l’humidité
de l’eau venant à s'exhaler peu-à-p.eu par la
chaleur d.u foleil, lajfle à la fin toute la furface de
ces plaines couverte d’une croûte d’un beau fêl
criftallifé, où chacun va prendre fa provifion de
l ’année. (A.)
M e r d j j B r é s i l , partie de l’Ocran , fur la
côte du Brefil , le long dp la côte orientale df
l’Amérique , entre l’embouchure de 1 Amazone ôc
celle de la rivière de la Plata,. (/?.)
■ Mer C aspienne. Les anciens ont connu cette
jrner, mais fort mal ; cependant Hérodote^, l i v . / ,
ckap. 203 , avoit très-bien remarqué qu elle n a
aucune, communication vifible avec les autres.
Pierre-le-Grand a fait faire une carte exaQe de
cette mer par des pilotes egalement habiles & hardis.
M. Charles Van-Verden a dreffé cette carte,
& M. de -Liile l’.a réduite au méridien d’Aftracan.
Cette mer n’a ni flux ni reflux , & cç ne font que
les vents qui la font monter ou baifler fur 1 une ou
l ’autre côte. Sa profondeur njoyenne eft de 70
b rafles. L’unique bon port qui foit .fur cette mer,
eft le port de Manguflaye, fur la côte orientale au
pays de Khowarefme, au nord, de l’embouchure
de l’Aum. Ce P°rt eft entre les maips des Tarta-
res , qui n’en font, point dufage. Voyez CASPIENNE
, ;& L a c .; ( R )
Me^. ÊgÉE : c eft cette partie de l,a Méditerranée
que nous appelons Archipel, & qui s eten.d entre
la Turquie européenne & la Natolie, depuis le
^étroit des Dardanelles jnfqu’à l’île de Candie. (R.)
■ Mer d e F r a n ç e . On appelle proprement ainli
la partie de l’Ocfen qui lave les côtes de France,
depuis le cap de Saint-Mahé çn Bretagne, juf-
qu’aux cô.tes d’Efpagn.e , où commence la mer de
Bifcaye ; mais quand on dit les mers de France ,
on entend depuis Baionne jufqu’à Dunkerque ,
fur l’Océan ; toutes les côtes cîe Pjov.ence & de
Languedoc fur la Méditerranée, dans le golfe de.
Lyon, ( / y , r •
M e r G l a c i a l e , partie de l’Océan feptçntrtonal
, entre le Groenland à l’oy.tft y. 8c le Ca,p glace
à Yeft. Par les nouvelles cartes de là Ruffie, fes
C.ôtes de cette mer font connues ; elle eft bornée
pmft par le Groënland, fud par la mgr - .dp Nord ?
M E R
par la Mofcovie , la Laponie, la mer Blanche 6c
la Sibérie ; eft par l’île de Puchochotfch, au-delà
de laquelle elle fe joint avec la mer du Japon qui
tient à la mer du Sud. Il y a long-tems^ que les
Anglois & les Hollandois cherchent vainement un
paflâge par cette mer pour aller à la Chine & au
Japon ; cependant la nation angloife n’a point enr
core abandonné .ce projet : mais la quantité de
glaces qu’on rencontre en touttems dans cette mer,
met au fuccès d’une fi grande entreprife, des obfta.-.
clés difficiles à vaincre. (RI)
M e r d e G r è c e , partie de la Méditerranée, le
long des côtes de la Grèce & de la Marée , depuis
l'embouchure du golfe de Venife, jufqu’à Tîle de
Cérigo. La côte orientale de la Grèce eft de la
mer qu’on nomme Archipel. (.R.)
Mer de G r o e n l a n d , partie de l’Océan , ’ fur
la côte des terres aréliques. La partie orientale du
Groenland,, que cette mer baigne, eft devenue
inacceflible par les glaces qui s’y font accumulées
avec le tems. Il y avoir autrefois , fur cette côte,
une colonie danoife qui a long-tems fubfifté , mais
qui a difparu depuis deux fiècles, fauté d’avoir
pu en approcher. (Æ.)
M e r d ’ I é m e n , partie de l’Océan, le long des.
côtes de l’Arabie Heureufe, entre la mer Rouge 8c
le golfe d’Ormus. (R.) N
M e r d e s I n d e s , partie de l’Océan, le long
des côtes méridionales de l’Afte , depuis la Perfe
jufqu’à la prefqu’île orientale , 8c aux îles de la;
Sonde. A.u-delà commence l’Océan oriental qui
baigne la Cochincjiine , le Tonquin ? 6c la Chine*
H
M e r I o n i e n n e . Ce devroit être la mer qui
lave les côtes d’Ionie dans l’Afie Mineure , mais
le caprice de quelques géographes a voulu que
l’pn donnât très-impropreiiient ce nom à la partie
de la mer Méditerranée qui règne fur les côtes cle
la Grèce, depuis l’extrémité de l’Italie jufqu’à l’île
de Cérigo. Cependant nos navigateurs ont rejeté
c.e mot, 6c difent la mer de Grèce. (RI)
M e r d u L e v a n t . On appelle ainfi la partie la
plus orientale de là Méditerranée , entre la Nato?
l ie , la Syrie, 6c l’Egypte. (J2.)
M e r de M a r m o r a ; nom moderne de" laPro-
pontide des anciens ;'fitùée entre le canal de Confr
tantinople 6c cèlui des Dardanelles. Voyez Pr o?
PONTIDE. (Æ.)' :
Mer Méditerranée , grande mer entre l’Eu?-
rôpe,TAfie 8c l’Afrique. Elle communique à l’O céan
par le détroit de Gibraltar. Elle eft féparée
de la mer Rouge.par l’ifthme de Suez, 6c de la mer
de Marmora par le détroit des Dardanelles. Elle
contient plufieurs grands golfes. Les principaux’
font le golfe de Lyon , le golfe Adriatique , l’A r -;
chipel. Elfe renferme trois grandes prefqu’îles ;
favoir, l'Italie, la Grèce 6c la Natolie. Ses principales
; îles font Sicile, Sardaigne , ,C.orfe , Majorque
, Minorque, Malthe, Corfou , Géphalonie ,
Zante, Candie., 6c Negrepont ; outre çette multk.
Éude d’autres îles qui font comprifes dans la partie
de cette mer qu’on appelle Archipel.
La meilleure carte de la Méditerranée que nous
•ayions , a été donnée par M. Guillaume de Lifle.
■ Cette mer, fuivant lu i, n’a que 860 lieues d’occident
en orient. On lui eii donne communément
1100. Voye^ M é d i t e r r a n é e . Voyez M e r . (R.)
M e r M o r t e , ou M e r d é S e l , Si L a c A s -
p h a l t i t e grand lac de la Paleftine , à l’embouchure
du Jourdain. Sa longueur du n. au fl eft
d’environ 70 milles anglois, 6c fa largeur d environ
18 milles. Le Jourdain 6c l’Arnon fe jetent
dedans 6c s’y perdent. Le fond de ce lac fut autrefois
une contrée cultivée & peuplée. On ne lui
.connoît point de communication avec la mer. On
.peut confulter fur ce lac, le P. N au Jéfuite, dans
fon voyage de la. Terre-fainte. (R.)
M e r N o i r e , ou M e r M a j e u r e , connue des
• anciens fous le nom de Pont-Euxin : elle eft fttuée
entre l’Europe 6c l’Afte. Au nord elle baigne la
petite Tartarîe , à l’orient la Géorgie , au midi la
•Natolie , à l’occident la Romanie, la Bulgarie , 6c
la Beffarabie, qui fait partie du pays des petits
Ta r tares.
Cette mer reçoit plufieurs grands fleuves; favoir
le Danube, le Nieller, le Boryfthène, le
Don , le Phafe, & leKuban.
Elle communique à la Propontide, autrement
mer de Marmara, par le détroit de Conftantino-
ple, nommé/« canal de la mer Noire , 6c par cette
mer avec l’Archipel. Elle communique encore par
le détroit de Cafta , avec le Palus Méotide , qui eft
une mer formée par le concours des eaux de la
mer Noire 6c du Don.
Les peuples*qui habitent les bords de eette mer,
font la plupart ou fujets, ou tributaires de l’empire
ottoman.
Le canal de la mer Noire, ou le Bofphore de
Thrace , comme difoient les anciens , a 16 milles
& demi de longueur ; commence à la poinre du
ferrail de Çonftantinople , 6c finit vers la colonne
de Pompée. Hérodote, Polybe 6c Strab.on, lui donnent
120 ftades d’étendue , qui reviennent à 15
milles. Ils fixent le commencement de ce canal entre
Bizanee 8c Calcédoine » 6c le font terminer au
temple de Jupiter, où eft préfentement le nouveau
château d’Afie ; mais cette différente manière de
mefurer le canal eft arbitraire 6c revient au même
calcul.
Sa largeur, aux nouveaux châteaux où étoient
autrefois les temples, de Jupiter 8ç de Séraphis , eft
depuis un mille jufqu’à deux. Les eaux , en fe portant
de la mer Noire dans celle de Marmara ,
forment dans lé détroit un courant très - rapide.
Mais il faut abfolument rejeter, comme fabuleux,
Je courant prétendu inférieur 8c en fens contraire ,
par lequel les eaux pafferoient de la mer de Marmara
dans la mer Noire ; quoique Procope de Cé-
farée, M. le comte de Marfigli, M. de Tournefort,
M* Giljes'» en aient affirmé l’exiftçnçe, en quoi ils
Qéoer, Tçme II,
n ’o n t p as fait p re u v e d ’ê tre fo rt verfés d an s le s
fç ien c es p h y fiq u e s.
T l n’eft pas aifé d’expliquer pourquoi le canal
verfe fi peu d’eau , fans que la mer Noire, qui en
reçoit une fi prodigieufe quantité, en devienne plus
grande. Cette nier reçoit prefqu’autant de rivières
que la Méditerranée ; les plus grandes de l’Europe
y tombent par le moyen du Danube, dans lequel
fe dégorgent celles de Suabe, de Franconie , de
Bavière, d’Autriche , d’Hongrie , de Moravie , de
Carinthie, deCroarie, deBofnie, de Servie, de
Tranfylvanie , de Valaquie ; celles de la Ruflie-
Noire 6c de la Podolie , fe rendent dans la même
mer par le moyen du Niefter; celles des parties méridionales
6c orientales de la Pologne , de la Mofcovie
méridionale , 8c du pays des Cofaques , ; y
entrent par le Niepér ou Boryfthène , le Niefter,
6c le Tarais. Les rivières delà Mingrelie , dont la
Phafe eft la principale , fe jètent aufli dans la mer
Noire, de même que le Cafalmac, le Sangaris ,
6c les autres fleuves de l’Afie Mineure, qui ont .
leur cours vers le nord : néanmoins le Bofphore
de Thrace n’eft comparable à aucune des rivières
dont on vient de parler. Il eft certain d’ailleurs que
la mer Noire ne groflit pas. Si l ’évaporation 6c le
courant par le détroit de Çonftantinople , ne fuf-
fifent point à l’explication de ce phénomène, on
feroit obligé d’admettre des canaux fouterrains qnl
porteroient fes eaux dans quelques-unes des mers
voifines.
Quelque rapide que foit le cours des eaux dans
le canal de la mer Noire, elles n’ont pas laiffé de
fe geler dans les plus grands hivers. Zonare aflùre
qu’il y en eut un fi rude fous Conftantin Copro-
nime, que l’on paflbità pied fur la glace, de Confi
tantinople à Scutari ; la glace foutenoit même les
charettes. Ce fut bien autre chofe en 4 0 1 , fous
l’empire d’Ârcadius : la mer Noire fut gelée pendant
20 jours ; 6c quand la glace fut rompue , on
en voyoit paffer devant Çonftantinople des monceaux
effroyables.
Elle eft appelée Mer Noire, parce qu’elle eft fort
orageufe ; des vagues courtes 6c élevées y tourmentent
les vaiffeaux. Le péril augmente par le défaut
de bons ports, 8c d’ailleurs la plupart de fes
rades font découvertes. Ses eaux.8c fes fables font
de même couleur qu’ailleurs. Si fes eaux prennent
une teinte fombre vers le fud, c’eft à caufe
des grandes forêts qui les ombragent fur cette
côte. Cette mer eft très-peu falêe.
Pour affurcr la navigation de cette mer, toute
autre nation que les Turcs formeroit de bons pilotes
, répareroit les ports , y bâtiroit des moles, y
établiront des magafins ; mais la forme de leur gouvernement
anéantit pour eux ces avantages. Les
Génois n’avoient pas manqué de prendre toutes
ces précautions, lors de la décadence de l ’empire
des Grecs, 8c lorfqu’ilsfaifoient tout le commerce
de la mer Noire , après en avoir occupé les meilleures
places. Mahomet les en chaffa ; $c .depuis