
C ’eft en 1 168 qù’on nomma cette .ville Nieuport,
à caufe d’un port que Philippe d’Alface y fit.
Nieuport , petite ville des Pays-Bas, en Hollande
, fur la rive gauche du Leck , proche de
Schonhove, à 3 petites lieues de Gorcum.
NIEUVRE, petite rivière de France, en Niver-
nois ; elle entre dans la Loire fous le pont de Ne-
v ers, & a, dit-on , donné fon nom à cette ville.
NIGDE,’ ouNig id a , petite ville de la Natolie,
dans la Caramanie ; fon château eft au milieu &
dans l’endroit le plus élevé. Elle a été confidérable
autrefois, mais aujourd’hui elle eft fort dechue.
Il y a un allez grand nombre de Grecs, & quelques
Arméniens. Ces deux fedes y ont chacune
leur églife. Le terroir eft-très-fertile, & les envt-
rons très-agréables. f _ .
NIGÉBÔLI , ville de Turquie , dans la Buh
garie, capitale d’un fangiack, fameufe par la bataille
de 1396 , entre Bajazet qui la gagna, &. Si-
gifmond qui devint enfuite empereur d’Allemagne.
Les Grecs y ont un archevêque. Nigéboli eft fur le
Danube, à 14 lieues f, o. de Rotzig, 69 m o.
d’Andrinople. Long. 43 j ï8 j .43 » 45* ,
NIGER ( le ) , grand fleuve d’Afrique, qu on .a
long - tems confondu avec le Sénégal, & qu on
a enfin reconnu être un fleuve à part , dont le
cours eft même direéfement oppofé a celui du Sénégal
, quoique fur fon prolongement. Il naît dans
la Nigritie vers le 1 ^ degré de lau fevtemr, & le
a i f de long. ; & après un cours de 400 liepes, en
grande partie d’occident en orient, il fe perd dans
le lac de Bornou , au 41e degré 30' de long. & au
13e degré- 50' de Ut, Les nègres lui donnent le
nom de N i l, fans doute à caufe de fes crues périodiques.
On le défigne quelquefois fous le nom
de Gambarou. (/?.)
NIGRITIE, ' grand pays d’Afrique , qui s etend
de l’eft à l’oueft des deux côtés du Niger. Il eft
borné n, par les déferts de la .Barbarie, e. parla
Nubie & l’Abyffinie, f. par la .Guinée, o, par l’Océan
occidental. Ce pays comprend plufieurs petits
royaumes, tant au nord du Niger qu.au midi,
& des deux côtés de ce grand fleuve. Les principaux
font Guinbula, Bournon, Cano , Tombut,
Waugara , pays où fe trouvent de riches mines
d’or. -
Sur les bords du N iger, les négrefles font prefque
toutes belles, fi la jufteffe des proportions , & non
la couleur, conftituela beauté.Ellesfpntmqdeftes,
tendres , fidèles. Les nègres y ont la taille avanta-
geufe, la peau d’un noir d’ébène, les traits & la
phyfionomie agréables, la contenance noble. Us
lupportent difficilement un outrage, & le bienfait
leur infpire un fentiment profond de reconnoil-
fance. Les phyficiens & les philofophes n’ont point
encore décidé fi les nègres font une r^ce d’hommes
particulière, ou .s’ils tiennent leurs différences de
l ’air , de la chaTSfor, du climat, des alimens. (Æ.)
NIK1KON , lac de l’Amérique feptentrionalè,
^ans le Canada, & dans la terre de Labrador. Il
N T L
eft peu confidérable, & fe forme des eaux d’une
rivière qui prend fa fource à quelques lieues au
nôrd, & qui, après avoir paffié le lac Pereitibi ,
va fe jeter dans le fleuve de Saint-Laurent, à 26
ou 27 lieues au deffous de Tadouflac.
N IK O L A Y , en polonois Mikolew, petite ville
ouverte de la Siléfie *, au cercle de Pleffe. Elle a
une paroifle Catholique.
NIKOLAYKEN , ville du royaume de Prufle^
au département de Lithuanie , près du lac de Spir-
ding, qui eft le plus grand du pays. C ’eft un petit
endroit, qui fut érigé en ville en 1722.
NIKOLSBOURG. Voye^ Nickla spu rg .
NIKONATICHIOU , rivière de l’Amérique
feptentrionale, dans le Canada , fur les côtes de
la terre des Eskimaux. Elle fe rend dans l’embou-
çhure du flçuve de Saint-Laurent , vis-à-vis l’île
d’Anticofta.
NIKOPING , Nico p in g , ou Ny e k iq b in g ,
ville de Daiiemarck, capitale de l’île de Salsfer,
Son commerce eft affez confidérable ; mais elle
étoit pins confidérable autrefois, lorfque les reines
douairières de Danemarck l’habitoient, ainfi que
quelques autres princes ou princefîes de la famille
royale. Cette ville a une bonne fprterefle. Le roi
de Norvège la pilla en 1288. Elle eftfiméefurla
cote occidentale de l’île de Falfter, vis-à-vis celle
de Laland, à 19 li. f. o. de Copenhague, Long. 2 9 ,
5 8; lat, 5 4 , 50. (R.)
NIL , grand fleuve d’Afrique , qui prend
fa fource dans un_e montagne, , au royaume de
Goyam > dans un terrein appelé Agous , entre1 les
deux tropiques, dans l’Abyffinie ; il coule du midi,
au nord., .& fe décharge dans la Méditerranée.
Ce fleuve s’appela d’abord Océans » (S.tus,
Egyptus; & a. caufe de ces trois noms , on lui
donna celui de Triton, Diodore de Sicile penfe
qu’il ne prit le nom de Nilus, cpe depuis le r è p e
d’un roi d’Egypte ainfi nommé. Les Grecs l’appellent
Mêlas., qui fignifie nqir ou trouble. Les
Abyffins V appellent Abari, père, des .ea.ux ; êt les
Ethiopiens le nomment Abaoi. . . . f
. Les plus grands conquérans de l’antiquité ont
fouhaité avec paffion de pouvoir découvrir .fes
fources, s’imaginant que cette découverte ajoute?,
roit à leur gloire, Cambyfe, Ptolomée, Philadelr
phe, Néron , en firent inutilement la tentative,
La fourc,e. :du Nil demeura toujours inconnue juf-
qu’au milieu du dernier fiècle ; cette fource -, fi
long-tems & fi inutilement cherchée par les anciens,
eft, félon M. Delifle , à 11 d. de Uùt. fep«^
tentrionale en Abyffinie.
Le P. Pierre Pays, Jéfuite , eft le premier des
Européens qui: en ait découvert la fource au mois
d’avril 1618. Depuis, les Jèfuites Portugais en-r
voyèrent à Rome des relations vers le miljeu.dii
dernier fiècle, & le P. T ê t e les mit au. jour dans
fon Hifloire de la haute Ethiopie, imprimée à Co-
nimbre en 1661. Ce fleuve fort par deux fources du
haut d’une montagne de la province dp S.abala, qui
N I L
eft dans le royaume de Goyau ou Goyam; il def-
cend de l’Abyffinie, traverfe les royaumes_de Sen-
nar , de Dangola , toute la Nubie & 1 E gypte,
dans laquelle il porte la fécondité, en l’inondam
régulièrement tous les ans depuis le iç jmn jut-
qu’au 17 feptembre qu’il commence à décroître.
La fertilité de l’Egypte dépend du débordement du
Nil ; l’année eft mauvaife quand il eft au-delious
de 14 coudées, & au-deflùs de 18, & alors les
Egyptiens ne paient point de tribut. Elle eit tres-
bonne, lorfqu’elle a 16 coudées , & quand cela
arrive, il fe fait des réjouiffances dans toute
cypte. Pour faciliter le débordement dans les terres,
les anciens Egyptiens avoient creufe un grand
nombre de canaux , dont il refte encore 5000,
mais dont la plupart font obftrués. Il n’y en a pas
dans le Delta, parce qu’il y pleut; auffi la nviere
11’ét.ant pas retenue par les digues, ~fe perd dans
toute la campagne, & ne s’y éieve pas plus haut
qu’une coudée. Les prêtres Egyptiens avoient fait
élever des colonnes fur lefquelles on avoit grave
la hauteur de toutes ces inondations, & c eft par-
là que l’on jug,eoit d’avance fi leur récolté devoit
êjtre abondante ou mauvaife.
Le cours de cette rivière eft d’environ 1 ç cçnts
milles , prefque toujours du midi au feptentrion ;
il fe partage un peu au-deffous du Caire en deux
bras qui vont l’un à l’eft & l’autre à loueft , &
tombent dans la Méditerranée a environ cent
de diftance. Il n’y a point d’autres branches du Nil
navigables à préfent, que celles de Damiette &
de Rofette. Tant que ce fleuve eft renferme dans
fon lit ordinaire , il ne paroît pas plus large que la
Tamife l’eft à Londres L & dans la faifon la plus
fièche de l’année, il eft guéable en beaucoup d endroits.
Il a dans la partie fupérieure de fon cours,
plufieurs cataraéles , où l’eau tombe e» nappes
d’ane grande hauteur avec un bruit prodigieux :
il y a de ces cataraéles qui ont plus de 200 pieds de
hauteur; mais dans la baffe Egypte il coul® f ° rt
lentement, & on y navige fans peine. Ce fleuve
n’eft pas poiffonneûx, à caufe de ces cataraâes
fans doute, & par le nombre des crocodiles, &
des autres animaux voraces dont il eft infeae.
Le Nil reçoit en Ethiopie les eaux dun grand
nombre de rivières & de torrens que forment les
pluies abondantes qui tombent entre 1 equateur &
le tropique avant & après le folftice : ces pluies
font la première caufe des débordemens réglés du
Nil ; débordemens qui arrivent tous les ans à-peu-
q>rès au même tems, mais avec quelques inégalités,
parce qu’ils dépendent du concours de diverfes
circonftances phyfiques qui ne fe trouvent pas
toujours réunies de la même façon. On doit y
. ajouter pour fécondé caufe , l’effet que doivent
^ produire les vents élifiens qui foufflent régulièrement
de la mer Méditerranée dans le tems du débordement
, en fens contraire du cours du-fleuve ,
El retardent par conféquent la vîteffe de l’écoule-
ment des eaux.
Géogr, Tome f l«
N I M 473
La couleur des eau x du Nil qui change au tems
des crues , a fait croire qu’elles étoient alors chargées
d’une très-grande quantité de limon : on a
évalué cette quantité fur des obfervations groflières,
à un dixième du volume de l’eau. Une obfervation
plus e x a â e faite par un voyageur Anglois(M. Shaw),
la réduit à ~ ; mais il relteroit encore à s’aflurer
de la nature de ce qui demeure après l’évaporation
de l’eau : cft-ce une véritable terre compofée de
particules fixes , capables de s’unir avec le terrein,
& d’en augmenter la rnaffe ? Eft-ce une matière qui
fe diffipe par l’aàion du foleil, & qui puiffe être
abfbrbée par l’air ? C eft un point qu ou n a pas encore
examiné. Le leâeur peutconfulter fur la Crue
du Nil & fes inondations, les Mémoires de Taca-
déraie des Belles-Lettres.
Pour éclaircir cette eau limoneufe , on frotte
avec des amandes les parois intérieurs des vafes qui
la contiennent ; enfuite on la remue avec un bâton
, & on la bouche. Environ deux heures après
elle eft fi claire, qu’il n’y paroît pas le moindre limon
; fi on découvre le vafe trop tôt, 1 eau ne s e-
claircit plus. (Massoi. ve MoRViLiiERsé)
N1LA B , rivière des Indes, qui prend fa fource
dans le royaume de Caboul, & fe j e t t e dans 1 Indus
, un peu au deffous de la ville d’Atock.
NILCOS, port de l’Amérique feptentrionale,
fur la côte du gouvernement de Panama, près de
l ’embouchure de la rivière du Darien , qui fepare
ce gouvernement de celui de Carthagène.
NIMBOURG, ou Niemberg , ville du royaume
de Bohême, dans une plaine, à 1 endroit où le
Marlin fe jette dans l’Elbe. Le roi Wenceflas II la
fit agrandir, & la mit au nombre des villes royales.
N1MEAMAYE. Voyer^ Monoémugi.
NIMECK, ou Nieme ck, petite ville immédiate
du cercle électoral de haute Saxe. Elle a
féance & fuffrage aux affemblees des états. Tout
près de cette ville eft un bien médiat, qui porte le
même nom.
NIMÈGUE, grande , belle & forte ville des
Pays-Bas , capitale de la Gueldre Hollancloife,
avec une citadelle , un ancien palais & plufieurs
forts. Cette ville entra dans l’alliance d’Utrecht en
1579; les Efpagnols la prirent en 1585, mais le
comte Maurice la reprit pour les Provinces-Urnes
en 1591. Elle eft fameufe parlapajx générale qui
s’y conclut en 1678 & tÔ79* Lhorei-de-ville eft
magnifique. Prefque tous les habitans fe livrent au
commerce. Elle eft fur le ahal, entre le Rhin &
la Meufe, o u , fi l’on v eut, entre Arnheim & Graves
, à 4 lieues de Clèves, 14 f. e. d’Utrecht, lo
f. e. d’Amfterdam, 16 n. o. de Cologne, 26 n. e.
d’Anvers. Long. 23 , 25 ; lot. 5 1 , 35. , . ,
Le nom de cette ville eft dtvetfement écrit dans
la langue du pays, comme Nicw-Méegen, Nimwe.
gen, Nimmcgen, d’où les François ont dit Ntmèguc.
Il ne faudroit pas d’autres preuves de fon ancienneté
, que les monumens d’antiquités romaines qu on
v découvre fréquemment. De plus, on la trouve
> ’ ; O 0 0