
de tour , gravé d’un bas-relief d’hommes â
cheval.
Le long de la montagne , vers le S. Q. fe
voyent les.ruines d’ un aqueduc-, qui a encore
fix arcades , fur un ruiffeau -, & au midi de ces
arcades , il y en a fix. autres avec de grandes
voûtes. De-là en tirant encore plus vers le S.
on apperçoit les ruines d’un théâtre fur le penchant
dé la colline.
Les Chrétiens Grecs de Pergamo font aujourd’hui
en pauvre état, puifqu’ils ne font qu’au
nombre d’une douzaine de familles qui cultivent
la terre ; la v ille n’eft peuplée que d’environ
deux mille turcs. Voilà les fuccelfeurs des
Eumenès & des Attales.
Télephe , grammairien , naquit à Pergamo
vers l’an 118 de Jefus-Chrift. Il compofa l’hif-
toire de fa patrie, les vies des poètes comiques
& tragiques, & un grand traité des lo is , des,
ufages & des tribunaux d’Athènes. C ’eft à Per-
game que fe prépara le premier parchemin , &
e ’eft le lieu de la naiffance de Galien. (R.)
PERGELL, ou P regel, voye-^ P regell.
PERIGNAC-, abbaye de France , audiocèfe
d’Agen. Elle eft de l’ordre de Citeaux, & vaut
18000 liv. (R . )
PERIGNAT, bourg de l’A uvergne, près de
P Allier , à trois lieues de Clermont, fur le chemin
de cette v ille à Lyon , d’environ cent cinquante
feux. On y a découvert une colonne militaire
pofée du tems de Trajan. Me'm. de Vacad.
des infcript. tom. F i l , édit, 1770 ,pag.
3.57. (R.)
PERIGORD , ( le ) P ecro corienjîs ager, province
de France , comprife dans le Gouvernement
de Guyenne', & qui a au nord-oueft l?An-
goumois , au nord-eft le Limolin, au fud-eft le
‘Q uercy, au fud-oueft le Bordelois , au fud 1?A-
génois & le Bazadois.
Son nom vient de celui des anciens peuples
Pètrocorii ou Petricorii, qu’on a corromuu dans
le cinquième fiécle en P etricordii. Ces peuples
.qui font connus dans les commentaires de Cé-
far , étoient alors au nombre des Celtes , & Au-
gufte les mit fous l’Aquitaine, qui ayant été
divifée en deux fous Valentinien I. les Petri-
çorii furent attribués à la fécondé , & eurent
pour métropole Bordeaux -, leur capitale s’ap-
pelloit Fefuna , comme nous l’apprenons de Pto-
lomée : mais dans le quatrième fiécle , la ville
quitta entieremént ce nom pour prendre celui
<du peuple Petricorii , d’où on fit Petricordium
8c Petricorium , aujourd’hui Périgueux,
Le Périgord vint au pouvoir des Goths dans
le commencement du v. fiécle -, dans le fuivant
il fut pris fur eux par les François. Les rois
de Neuftrie Mérovingiens l’ont poffédé juf-
qu’au tems du duc Eudes , qui fe rendit ap-
folu dans l’Aquitaine , & ce fut Pépin , pere de
Charlemagne , qui-conquit le Périgord fur Çaïf
r é , petit-fils d’Eudes. Les Carlovingiens , qu§
ont régné dans la France occidentale, ont eu
jufqiPau dixième fiécle le même pays , qu’ils
gouvernoient par des comtes , qui n’étoient qu®
de fimples officiers.
* Dans la fuite des tems , Charles , duc d’Orléans
comte de Pétigord, ayant été fait prifon-
nier par les Anglois , vendit , l’ an 1437, fort
comté de Périgord à Jean de Blois, comte de
Penthievre, qui le laiffaàfon fils Guillaume*
Celui-ci n’eut qu’une fille , nommée Françoife,
qui époufa Alain , lire d’Albret, bifayeul de
Jeanne d’A lb re t, reine de Navarre. Jeanne apr
porta tous fes états en mariage à Antoine de
Bourbon, pere d’Henri IV . qui ayant fuccédé
au .ro7 aume France après la mort d’Henri III.
unit a la couronne le Périgord, avec fes autres
biens patrimoniaux.
Le Périgord a environ %6 lieues d’orient en
occident, & a i du feptentrion au midi. On le
divife en haut & bas Périgord, ou bien en blanc
& en noir ; le haut à l ’occident, le bas à l’orient.
Périgueux eft la capitale de tout le Périgord,,
Sarlat eft la principale v ille du bas Périgord9
nommé Périgord noir , parce qu’il eft plus couvert
de bois.
Les principales rivières de cette province 9
font la Dordogne , la Vezere , l’Ifle , la Dronr-
n e , & la haute Vezere -, laqjremiere navigable
de fon propre fond, la fécondé & la troifiema
partie fecours des éclufes. Le pays dont l’air eft
purŸ& le ciel tempéré , abonde en mines d’excellent
fe r , & en châtaignes qui nourriffent le
payfan un tiers de l’année. Ses truffés & fes perdrix
font en ce genre, ce qu’ il y â de plus eftimé
en France : fes plaines le long des rivières font
fertiles, quelques côteaux produifent la vigne
& le blé, d’autres des çhataigners & des noyers 5
mais la plus grande partie de la province eft
inculte , ce font des terrains fecs 8c pierreux ,
des montagnes arides , de vaftes landes couvertes
de bruyères, telles que celles de la Double ,
de Brantôme, de Biron, de la BefTede, 8cç.
Aufli elle eft pauvre, & ne payeroit jamais fes
impôts fans le fecours de fes bois qui font pref-
que épuifés , 8c fur-tout de fon commerce très-
confidérable en boeufs 8c en cochons.
A l’ afpeél de ce pays, on ne fe douteroit
point, qu il mérita autrefois le nom de verger
du roi de France : quantum mutatur ab ilLo J
C’e ft pourtant un fait attefté par ,une lettre de
l’évêque & autres prélats du Périgord à Louis
V I I I en 122,3 , qui fe trouve dans le tréfor
des Chartres ,fa c Périgord cotée. I. L’extrait de
cette pièce authentique, mérite d’être connu....
Antiquitate refferente & fcriptis antiquis fidem
facn ntibus pro certo novimus predeceffores vef~
tros dominos reges F ranci oe petragorien. Epif-
copautm in fuo Dominio habuijfe & ita pie no
jure fu i s apprôpriaffe ufibus..,. ünde proptesanignitatem
losôrum & habundantiatfi fm é îu u m &
aqitarum dulcedinem idem cpifcopatus regis ■
Francioe viridarium vocabatur„
On remarque des traces de culture & de filions
dans prefque toutes fes friches , dans les
bois , jufques dans les forêts. Ses montagnes
pourroïent bien , comme l’infînue l’ancienne
Encyclopédie, avoir été couvertes de noyers,
parconféquent d’excellent terrain 3; les ruines des
ponts qu’on trouve dans l’îfte vis-à-vis de toutes
les villes de fon v&ifinage , fuppofent une communication
& un commerce avec l’Angoumois
& la Saîntonge. Ce qui eft cultivé aujourd’
hui. l ’étoît fans doute autrefois, puifque c’eft
le meilleur fol & l e mieux fît fie : tout induit
donc à croire que cette province a été anciennement
florîffante, quand on n’ en remonteroit
pas l’époque à celle qu’ indique la lettre de l’é-
vêque.
Mais a t’elle tant perdu qu’ un regard du gouvernement
ne puiffe faire renaître quelque chofe
de fon ancienne profpérité , ne fût-ce qu’en ré-
tabliffant les ponts 8c les communications dont
on vient de parler?
Les Périgordins ont naturellement de l’efprit,
de l’aptitude pour les fciences & les arts , &
du goût pour la guerre -, il n’ y a point de province
qui fourniffe plus ni de meilleurs militaires
de tout rang -, le jargon particulier de la
province eft un mélange d’ancien celte , d’an-
,glois & de François, qui paroît dur : mais qui
eft v i f & énergique.
Le Périgord doit à jamais fe glorifier d’avoir
donné le jour à M. de Fenelon , archevêque
de Cambrai. On a de lui cinquante-cinq ouvrages
différens , tous partant d’un coeur plein de
vertu , mais fon Télémaque l’ infpire. On apprend,
en le lifant, à s’y attacher , dans la
bonne comme dans lamauvaife fortune , à aimer
fon pere & fa patrie , à être roi, citoyen , ami,
efclave même fi le fort le veut. Trop heureufè
la nation pour qui cet ouvrage pourroit former
un jour un Télémaque & un Mentor.
» I l a fubftitué dans ce poème une profe cadencée
à la verfification, 8c a tiré de fes fic-
t'ons ingénieufes . une morale utile au genre
humain. s Plein de la leéture des anciens, 8c
né avec une imagination .vive 8c tendre , il
s’étoit fait un ftyle qui n’étoit qu’à lu i , 8c qui
couloit de fource avec abondance.
Les éditions du Télémaque furent innombrables.
Il y en. a plus de trente en anglois ,
8c plus de dix en hollandois. C’eft en vain
qu’en examinant ce poème à toute rigueur, on a
cru y reprendre des defcriptions trop uniformes
de la vie champêtre-, il eft toujours vrai
que cet ouvrage eft un des plus beaux mo-
numens d’ un fiécle floridant.
Les Anglois fur-tout, qui firent la guerre
dans fon dioçèfe s’emprefferent à lui témoigflef
leur refpeél. Lé duc de Marlborough prenait
autant loin qu’on épargnât fes terres ,
qu’ il en eût pris, pour celles de fon chateau
de Blenheim : enfin M. de Fénelon fut toujours
cher au duc de Bourgogne qu’ il avoit
élevé ». Il termina fes jours en 1715*
Montagne ( Michel de ) , né en Périgord en
1533 , a trop de partifans pour que j’ oublie de
parler de lui à- l’article de fon pays. I l a vécu
fous lès régnés de François I. Henri II. François
II. Charles IX. Henri III. 8c Henri IV .
étant mort en âgé de 49 ans.
On ne peut nier que fes Ejfais ne foient rem-
plis'd’ efprit, de grâce & de naturel. Il eft d’autant
plus aifé d’en être féduit, que fon ftyle tout gaf-
con & tout antique qu’ il eft, a une certaine énergie
qui plaît infiniment. I l écrit d’ailleurs d’une
maniéré qu’ il femble qu’ il parle à tout le monde
avec cette aimable liberté, dont on s’entre--
tient avec fes amis. Ses écarts même, par leur
reffemblance avec le défordre ordinaire de»
converfations familières & enjouées, ont je ne
fais quel charme, dont,on a peine à fe défendre.
C’eft dommage qu’il relpeâe affez peu fes
leéleurs pour entrer dans des détails puériles 8c
frivoles quelquefois fort bas, de fes goûts , de
fes aélions , 8c de fes penfées.
On lui pardonne encore moins les obfoénités
dont fon livre eft parfemé; cependant malgré
tous ces défauts, fes écrits ont des grâces fin-
gulieres 3 il faut bien que cela foit ainii, puifque
le tems & les changemens de la langue, n’ont
point altéré la réputation dé leur auteur.
De toute le» éditions des Effais de Montagne ,
il n’y en a aucune d’authentique que celle de
l’Angelier, mife au jour à Paris en 1595 » mais
l’édition publiée à Londres en 172-41 c®Res de
Paris en 1725 & 1 7 3 9 données par M. Cofte ,
font les meilleures que nous ayions de cet
ouvrage.
Rançonnet ( Aimât ) natif de Perigueux ,
paffapour un des favans de fon fieçle. Joindrons-
nous aux Périgordins de nom la Grange Chancel,
poète un peu profaïque, mais qui n’eft pas fans
mérite? ( R. )
PÉRIGUEUX, en latin , Vefuna, Vèfunna ,■
P et ro co r i, Pètrocorii, civitas petroceriorum ou
petrocoriomm, capitale du Périgord •, cette v ille
eft le fiege d’un évêché, d’ un gouvernement particulier
, d’un Préfidial, d’un Bailliage. On y
compte 4 couvens , un hôpital, 8c un college.
La tour Véfune ou Vifone , le refte d’ un
amphitéâtre , 8c quelques autres monumens ,
font des preuves de l’ancienneté de cette v ille ,
qui fut ruinée en divers tems par les Barbares.
La tour Véfune eft de forme ronde -, fa haureur
va au-delà*0e cent pies ; l’épaiffeur de la muraille
qui eft encore affez entière, eft d’une
toife 3, en dedans elle eft enduite d’un ciment
de chaux & de tuile! Elle n’a ni porte» ni