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avec une univerfité fondée par Charlemagne j &
un évêché fuffragant d’Aquilée.
Padoue fe nomme en latin Patavium, & en italien
Padoua & Padova, Les Romains lui accordé-ï
rent le droit de bourgeoifie , 8c le pouvoir de
choifir fes fénateurs. Cette ville fut faccagée par
Alaric, enfuite par Attila au Ve fiècle. Les incendies
8c les tremblemens de terre l’ont fouvent dé-
folée. Narsès l’ayant rétablie, les Lombards la
détruifirent. Charlemagne la rétablit de nouveau ,
8c fous ce prince elle jouiffoit de fa liberté , ainfi
que fous quelqueç-uns de fes fuceeffeurs. Après
différentes révolutions, elle fe fournit aux Vénitiens
en 14 0 5 ,8c depuis ce tems ils«en font refiés
les maîtres.
Cette ville efl fituée dans un territoire d’une
admirable fertilité , fur les rivières de Brenta
& de Bacciglione , à 6 lieues f. e. de Vicence , 8
f. o. de Venife, 90 n. de Rome. Longit* fuivant
Caflini, 2 9 ,3 6 ; lat. 4 5 ,2 8 .
Elle efl peuplée de 35,000 habitans. Virgile en
attribue la fondation à Antenor :
-Antcnor potuit mediis elapfus Achïvis,
Illyricos penetrare finus, atque intima tutus ,
Régna Lyburnorum 6» fontem fuperare Ttmavi.
Hîc tamen ille urbetn Patavï fedèfque locavit
Teucrorum. . . . .
Æn. lit. 1 9 y. 242.
Padoue a toujours été une des villes les plus célèbres
d’Italie, même du tems des Romains : Stra-
bon nous apprend qu’elle fournit à la fois vingt
nulle foldats, 8c qu’on y avoit compté jufqu’à cinq
cents chevaliers Romains.
Les troupes de Padoue fécondant la valeur de
Camille, contribuèrent beaucoup au falut des Romains
dans ce moment critique.
Dans fon état aéluel fes fortifications font en
allez bon état. Elle n’efl pas fort peuplée eu égard
à fon étendue, 8c un clergé beaucoup trop riche
affame les différentes claffes des citoyens. Ses rues
font accompagnées de portiques , 8c pavées de
larges dalles. L’évêché 8c les canonicats de la cathédrale
ont de très-grands revenus, 8c la facriffie
renferme une colleétion de tableaux.
La fécondé églife de Padoue efl celle de Saint
Antoine; c’en eft même la plus célèbre, à caufe
du tombeau de Saint Antoine de Padoue que l’on
vient y révérer de toutes parts. Il naquit à Lisbonne
en 1 19 5 , 8c mourut en Italie en 1231.
L’églife, qui efl un vieux gothique, efl furmon-
tée de fix dômes. On y remarque particulièrement
la chapelle du Saint, dont la façade en marbres
fins efl ornée de ftatues 8c de colonnes. L ’intérieur
offre plufieurs bas-reliefs en marbre blanc, qui re-
préfentent les principaux traits de fa vie. L’o r,
l’argent, le Jjronze, le granit, le verd antique ont
été employés à la décoration de cette fameufe chapelle
, où les ex yoto n’ont pas manqué de s’accu*
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hlulef. Cette églife efl aux Francifcains : leur cloître
a le tombeau de Fallope , qui a rendu fon nom
célèbre en médecine, 8c qui étoit profeffeur d’anatomie
à Padoue. Près de-là efl le jardin de bota-,
nique de l’univerfité. * ?
L’églife de Sainte Jufline mérite d’être remarquée
tant par l’étendue de fon vaiffeau, que par
la richeffe des matériaux employés à fa ftruélure
8c à fa décoration. Elle appartient aux Bénédidins.
Sa longueur efl de 485 pieds. Elle efl furmontéé
de huit coupoles, la plus grande efl terminée par
la flatue de Sainte Jufline. L’intérieur efl riche en
excellent tableaux.
La falle des audiences eft d’une extrême beauté,
8c remarquable tant par fon étendue, que par la
hardieffe de fes voûtes. Le palais du Podefta eft enrichi
de tableaux très-précieux ; le bâtiment de
l’univerfité eft de bonne architecture.
Le thâtre anatomique fut élevé en 1594: le pro-
feffeur aêitiel eft le célèbre Morgani, l’un des plus
illuftres médecins de l’Europe , dont les ouvrages
ont été raffemblés^ en cinq volumes in - foU
en 1764.
La falle de phyfique expérimentale fut établie
il y a quelques années par le marquis Poleni, qui
lui-même a imaginé ou perfedionné plufieurs machines.
Le cabinet d’hiftoire naturelle, où M. Vallifnieri
fait fes leçons publiques , eft très-complet , 8c
vient du célèbre Vallifnieri fon père. M. Mar-,
figli eft profeffeur aduel du fameux jardin de
botanique, formé en 1545 par la république de
Venife.
Cette ville a produit de tout tems des gens de
lettres illuftres. Thomafini vous en inftruira dans-
fon Parnafle padouan. Il a lui-même donné deux
ouvrages latins eftimés , l’un fur l’hofjpitalité , 8c.
l’autre fur les tableaux votifs.
Il auroit bien fait de ne pas oublier dans fon
recueil Sperone Speroni, poète de Padoue , mort
en 1688 à l’âge de 84 ans. Il mit au jour une-
tragédie intitulée Canacée, qui peut paffer pour
une des meilleures pièces dramatiques écrites en
italien.
L’article de Pignorius (Laurent) méritoit, dans
le parnaffe de Thomafini, quelques détails choifis r
parce qu’il fe diftingua, comme antiquaire, dans
le x v i i e fiècle. Il mourut en 16 31, à l’âge de 60 *
ans. On a de lui un traité complet de fervis'j eorum-
que apud veteres minifterzis.
Enfin, pourquoi Thomafini omet-il dans fa lifte
la fameufe Andreini ( Ifabelle ) , née à Padoue fur
la fin du x v ie fiècle? Ce fut une des plus belles ,.
des plus fpirituelles 8c des meilleures comédiennes
qu’ait eues l’Italie. Elle parloir bien le françois 8c
l ’efpagnol, chantojit à ravir, 8c jouort admirablement
des inilrumens. Pour compléter fon éloge
elle s’illuflra par de charmantes poéfies imprimées
plufieurs fois à Milan 8c à Venife, 8c les académiciens
de Padoue fe firent un honneur d’agréger cette:
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illuftre virtüofa a leur corps. Comme belle 8c excellente
aélrice , elle charmoit fur le théâtre,8c les
yeux 8c les oreilles en même tems. La France vqu-
ioit fe la procurer , lorfqu’elle mourut d’une fauffe
couche à Lyon en 1634, dans la 42e année de fon
âge.M
ais Padoue tirera toujours fa plus grande
gloire d’avoir été la patrie d’Afconius Pedianus 8c
de Tite-Live. •
Afconius Pedianus le jeune, excellent grammairien,
vivoit fous l’empire d’Augufte , 8c fut ami
particulier de Virgile 8c de Tite-Live fon compatriote.
C ’eft à lui que l’on attribue fur diverfes harangues
de Cicéron , plufieurs remarques qu’il
avoit écrites pour fes enfans, 8c qui lui acquirent
beaucoup d’eftime. Nous avons perdu une partie
de cet ouvrage. Servius expliquant dans la troisième
églogue ces vers :
Die quibus in terris, & eris mihi magnus Apollo,
Très pateat ccdi fpatium non amplius ulnds.
'Afconius Pedianus, ajoute-t-il, affure avoir ouï
dire à Virgile même , que ces paroles donneroient
la torture à tous les grammairiens.
'Tite-Live naquit à Padoue l’an de Rome 6 8 5 ,8c
mourut l’an 770 de la fondation de cette ville. Gro-
novius a donné une excellente édition de fes oeuvres
, Araft. 1693 , trois vol. i/2-80. , 8c M. Crevier,
Paris , 173 3 , irt-40. Afinius Pollion prétendoit que
le ftyle de Tite-Live fe reffentoit de fon pays , 8c
qu’on voyoit bien qu’il étoit né à Padoue, Si ce ju^
gement n’eft point une injuftice de la part de ce fameux
Romain , il faut avouer que nos plus fins critiques
modernes feroient fort embarraffés de découvrir
cette patavinité du ftyle de Tite-Live, 8c
qu’ils font bien éloignés de fe çonnoître eu langue
latine.
Cette ville a auffi vu naître le célèbre Fallope
dont nous avons parlé. Ce fut le théâtre oùTar-
tini , qui fut le premier violon de l’Europe, déploya
fes talens. il étoit né en Iftrie en 1692,
Orfato naquit aulfi à Padoue en 1.617, Il eft
connu par fon commentaire de notis Romanorum,
ouvrage rare, fort eftimé, 8c qui fe trouye dans
le tréfor des antiquités Romaines de Grævius. (/?.)
PADRON , petite ville d’Efpagne, dans la
Galice', à l’embouchure de l’Ulla , à 4 lieues de
Compoftelle. Long. 9 , 1 8 ; lat. 42,40. (R.)
PÆSTUM, ville de Lucanie, à l’emboitchure
du fleuve Silaris. Elle s’appeloit anciennement Pof-
fidonia y félon Strabon, liv. / , pag. 251 , 8c elle
changea de nom lorfque les Romains y envoyèrent
une colonie , l’an de Rome 380.
La ville de Pæftum n’eft plus aujourd’hui qu’un
village appelé Pierti , dans la Calabre, Ce pays
étoit autrefois célèbre pour fes belles rofés qui
croiffoient deux fois dans l’année. Biferique rofaria
Poefti. (R.)
Pa FFENHOFFÊN , petite ville de France,
dans labaffç-Alface, fur la pente d’une montagne,
P A I 539
près de la Metter. Elle eft à 3 lieues o. d’Hague-
nau. C ’eft.un grand paffage pour les troupes. Long»
26, 20 ; lat. 48 , 46. (R.) . ,
PAG LION , rivière de Savoie, dans le comte
de Nice. Elle a fa fource dans les Alpes, & fe jette
dans la Méditerranée, à l’orient de la ville de
Nice. (R.),
P A G Q , île de la mer d’Iftrie, à une lieue de la
côte de Croatie, dont elle n’eft l'épatée que par
un canal qui a 3 milles de large ; elle efl lujette
aux Vénitiens , & pour le Ipirituel à l’évêque
d’Arble. Elle a 60 milles de tour, & un château
pour fa défenfe. L’air y eft froid, le terroir Hérite ;
elle eft cependant alï'ez peuplée* Les faiines qui
s’y trouvent font Ion feul revenu. Cette île a, ete
connue de Pline fous le nom de Gijfa , les Efcla-
vons l’appellent Pdgh, Venife y a deux de fes
nobles, l'an pour,1a gouverner, & l’autre pour
recevoir le produit. Long. 32:, 40 3 lat. 44. (R.)
PAGON, petite île de la mer du fud, une des
îles des Larrons, ou îles Mariannes , entre celle
d’Agrignan au nord oriental, & celle d’Amala-
gnant au, midi. On lui donne quatorze lieues de
circuit : les Efpagnols la nomment Pile de Saint-
Ignace. (R.)
, PAHAN, ville des Indes, dans la prefqu’île de
Malaca icapitale d’un petit royaume de même
nom , qui fournit du poivre & de l’ivoire ; les mav ,
fôns font faites de rofeaux & de paille, le feul
palais du toi eft bâti de bois j les rues font pleines
de Co'coners.& d’autréVarbres. Long, 122; lat. 3 ,
■ 30. (R )
PAIMPONT, abbaye de France, au diôcèfe de
Saint-Malo; Elle eft de’ l’ordre de Saint Augüftin ,
& vaut SoooMi'v. (R.)
PAINBLANC, village dé Bourgogne , près de
Nuits, à 'cinq lieues de Dijon, diocefe d’Autùh :
il vit naître j en 1704, dont Clêmencet, fils d un
médecin, un des plus laborieux, des plus favàns
& des meilleurs écrivains de la congrégation de
Saint Maur. Nous lui devons les Lettres bien ë'eri.
tes i Morenas pour juftifier 1 hiftoire eccleliaftique
de M. Racine; YHifloire de Port-Royal, en dix
volumes in-l 2; la Vie & l’Jnalyfe des'ouvrages de
Saint Bernard St de Pierre le Vénérable , in-4°. 1774.
Mais PJrt de vérifier les dates fuffit feul pour l’im-
mortalifer. La dernière édition in-fol. i jy o eft due
aux foins de dom Clément, fon confrère, né à
Beze, à cihq lieues de Dijon. {R }
PA1NBCEUF , bourgade de France dans f i
Bretagne , fur la rive gauche de la Loire, a 6 lieues
au-deffotjs de Nantes ; c’eft-là que les plus gros
vailfeaux demeurent à la rade , ne pouvant pas
aller jufqu’à, Nantes: op ii’y voit qp’hôtelleries 8(
cabarets. (Ri)
PAIR-IÈR ( lé ) , bourg dé France, dans le Pot*
tou , éleaiop des Sables d’Olonne. (R.)
P A IT A , petite ville de l’Amérique méridionale,
au Pérou, dans l’audience de Quito, avec un port
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