
Le grand-maître de Tordre Teutonique eft prince
de l’empire, & il a voix & féauce à la diete di
Ratisbonne, ainfi qu’aux affemblées du cercle. Les
chevaliers doivent en être d’ancienne nobleffe al
lemande. Ils font voués au célibat. Le chapitre
de Tordre élit le grand-maître ; fes poffeflïons ne
fe bornent point à la grande maîtrife de Mergen-
theim , elles s’étendent encore à plufieurs baillages
répandus en différens endroits de l ’Allemagne &
de l'Italie. Près de la ville de Marienthal eft la
montagne de Kilzbèrg , fur laquelle eft bâti le château
qui eft la réfidence ordinaire du grand-maître
de Tordre Teutonique; il eft différent de celui
de Malthe. Il fut fondé en 1190, dans la Paleftine;
Les chevaliers fe vouoient à la.défenfe de la religion
chrétienne & de la Terre-Sainte, ainfi qu’au
fervice des pauvres malades. Ils dévoient d’ailleurs
être Allemands, & nobles de race. Chafiés de
la Terre-Sainte , ils furent appelés dans la partie
feptentrionale de la Pologne, contre les Priiiiïens
qu’ils domptèrent : ils s’emparèrent du pays , bc
en firent le fiège de la grande maîtrife de Tordre,
Le grand-maître Albert, margrave de Brandebourg,
embraffa la religion proteftante, relâcha une partie
des poffeflïons de Tordre à la couronne de Pologne
, & fut invefti de l’autre érigée, en 1525 ,
en duché féculier. L’ordre protefta contre cette entrep
r it, & fe retira en Allemagne. Il fe choifit un
autre grand-maître , qui fut admis au nombre des
fouverains de Franconie en 1 538 , & dont le rang
eft marqué à la diète de l’empire immédiatement
après les archevêques. Le grand-maître doit toujours
être catholique-romain, (R.')
MARIENWERDER , ville du royaume de
Pruffe , au cerclé de Hockerland , -dans la partie ,
occidentale de la Poméranie, au confluent du No
gat & de la Liebe. Long. 3 7 , 1 0 , lat. 5 3 , 42. Il
y a un autre lieu de même nom , près de Hano-
vrc-* (K )
. MARI- GALANTE , île de J’Amériqtie, appartenant
à la -France ; elle efi fituée au vent de celles
des Saintes, à 18 lieues au nord de la Martinique,
& à 6 delà Guadeloupe , dont elle eft une
dépendance. Cette île eft prefque ronde, & peut
avoir 15 lieues de tour ; fes bords font fort efcar-
pés dans certaines parties ; mais les montagnes
qui couvrent l’intérieur du pays , font moins hautes
que celles des autres îles : la terre y produit
des cannes à fucre , du caffé , beaucoup de coton
& quantité de maïs & de legumés : elle n’eft
pas bien pourvue de rivières; à cela près, cette
Ile eft très-agréajblei,
Mari -Galante fut enlevée à fes habitans naturels
en 1648. Elle produit huit mille quintaux de
café , mille quintaux de coton , un milion pefant
de fucre. (/?*)
MARIGNAN, MaVgnanum, bourg d’Italie, au
duché de Milan, remarquable par la vîéloire que
François 1er remporta aux environs de cette place J
en 1515 > fur le duc de Milan & les Suiffes réunis, |
Cette bataille, qui dura deux jours, fut uné de$fc
plus terribles dont l’hiftoire fafle mention. C ’eft
pour cela qu’on la nomme aufti la bataille des
Géants. Marignan eft fur le Lambro, à 4 li- fi e*
de Milan , 3 n. e. de Pavie , 5 n. o. de Lodi. Long*
26 -, 45 ; lat. 4 5 ,2 0 . (/?.)
MARIGNI, bourg de France , en Normandie ,
a 4 lieues-de Gourances , & 2 de Saint-Lo , avec
titre de marquifat. (R.")
MARILAND , province de TAmérique feptentrionale
, au fud de la Penfilvanie : c’en une des
plus petites des Etats-Unis. Cinq rivières navigables
la traverfent. Le printems & Tautomne y
font de la plus heureufe température ; mais ont
y eft défolé par des infe&es dégoûtans. Selon le
dénombrement du congrès , fa population eft de
320,000 habitans.
Le golfe de Chefâpeak, qui eft navigable durant
70 lieues, & par où les vaiffeaux entrent en
Virginie & dans le Mariland , traverïe cette dernière
province par le milieu ; le terroir en eft.
tres-fertile ; on y cultive beaucoup de tabac qui
eft d’un grand débit en. Europe. On y trouve les
mêmes an maux , oifeaux* poiffons, fruits, ■ plantes,;
racines & gommes , qu’eiî Virginie.
Les naturels du pays ont le teint bafané , lès
cheveux noirs, plats & pendans. Ils font partagés-
en tribus, indépendantes les unes des autres.
On nomme Sainte-Marie , le lieu le plus confidé-
rable & la réfidence du gouverneur.
Mariland eft fitué entre le 37e degré $.0' & le
40e dè latit. feptentrionale. Les chaleurs y font
modérées, tant par les vents que par les pluies,
& l’hiver y eft peu durable. (R.')
MARIN ( Saint). Voyc£ Marino (San ).
M ARINAI, Marianari , ou Planina , montagne
de la Turquie en Europe , à l ’orient de l’Albanie
, au midi dé la Servie & de la Bulgarie , 8c
au nord de la Macédoine : les anciens Tappeloient
Croton ou S car dus. Le Drin , la Morave & le
Vardar qui eft ÏAccïus des anciens, y prennent
leur four ce. (Æ.)
M AB 1N ELLA (Santa ) , petite ville d’Italie y
dans l’état de l’Eglife , au patrimoine de Saint
Pierre., à fix milles de Civita-Vecchia, avec tin
port ruiné. Long. 2 9 ,3 0 ; lat. 42:, 10. (Æ.)
MARINGUE, petite ville de France, en Auvergne
, éleélion de Riom, près de l’Ailier. Il
s’y fait un grand commerce de bled. (/?.)
MARINO , bourg d’Italie , dans*Tétât de TE-
glife & dans la Campagne de R om e a v e c urr
château. Il eft à la maifon Colonne-, & fur lo
grand chemin de Rome à Naples. Marino, qui a
titre de duché, eft à ce qu’on croit, Tancie»
Fermtidum. On l’appela depuis Villa Maria n a , à.
çaufe que Marius y avoit une maifon de plaifance.
Dans le voifignage étoient, à main droite, lésinai
fons de campagne de Muréna , de Lucullus ,
& de Cicéron; & un peu plus bas celles de
Pondus i & de plufieurs romains qui. avaient
fchoifi -cette agréable fituation pour leurs lieux
de plaifance. Les chofes ont bien changé de face. I lMarino ( San ) , ou Saint - Mar.in , petit
état d’Italie, enclavé dans les états du pape, qui
fe gouverne en forme de république depuis Xiii
fiècles & demi. 11 n’occupe guères que la montagne
fur laquelle eft fituée la petite ville de Saint-
Marin; Ton diamètre eft d’une lieue feulement.
Le pouvoir Totiverain y rsfide dans le cônfeil
général formé d’un député de chaque famille.
L’adminiftration eft entre les mains d’un corTeil
de 40 perfonnes. La montagne de Saint - Marin
eft haute & efearpée , & n’eft aceeffible que d’un
côté. La ville de Saint-Marin eft peuplée de
5000 habitans. Elle eft petite, mais très-forte. Ses
habitans font braves, amis de l’équité , & très-
jaloux de leur liberté. Les papes Tubjuguèrent la
république en 17.391 mais l’intervention de l’empereur
la rétablit dans fon premier état. Ce petit
état eft enfermé entre la Romagne & le duché
d’Urbin : il eft fous la proteélion du pape , & il
eft défendu par trois châteaux. Saint-Marin , fa
capitale , eft' à 4 li. f. o. deRimini, 5 n. o. d’Urbin.
l ong. 30 , 8 ; lat 43 , 57. (Æ.)
MARIOLA , montagne d’Efpagne, au royaume
de Valence , dans lé voifinage de la ville d Alcoy.
Elle abonde en plantes médicinales, & toute la
campagne des environs eft arroféc de fontaines
qui la fertilifent. (R .)
MARIQUITES , peuples errans, fauvages &
barbares de l'Amérique méridionale au Bréfil
M. de Lifiele met à l’orient de Fernambouc, & au
nord de la rivière de Saint-François. (R ')
MARISA , Ma r iz a , ou Marize , rivière de
la Romanie. Elle a fa fourCe au pied du mont
Hémus , & finit .par fe jeter dans l’Archipel, su
golfe de Mégarifle , vïs-à-vis de Tîle Samandrachi.
On la dit navigable depuis Ton embouchure juf-
qu’à Philippopoli. Cette rivière eft YEbrus des anciens
(/?)
MAR^ZAN , montagne d’Afrique , dans, la province
de Gutz , au royaume de Fez. Elle eft fort
haute &. fort froide ; fes habitans font bérébères.
Ils vivent dans des huttes faites de branches, d’arbres,
ou fous des nattes de joncs étendues fur
des pieux. Ce font de vrais fauva’ges, errans dans
leurs montagnes , ne payant de tributs à per-
fonne. (£ .)
MARK , ou Merk , rivière de la baronie
de Breda, dans les états de la généralité, aux
Pays Fas Hollandois. Elle a fa fource dans le
duché, de Hoogftraten , & fon émbouchure dans
le Volkér;k,où elle tombe fous le nom de Di-
mel..(JR’) ■
MARK EN, île des Provinces Unies, dans le
Zpiderzée , fur les côtes de la Nord - Hollande ,
proche de Mon ni Kendam. Elle eft fort petite,
n’ayant pas 2 lieues de circuit, & ne renfermant
qu’un feul village. L ’on donne le furnom de Goud-
{êe \ îiièr dorée, à la portion du Zttfclerzée qui environ
n e cette île. (JR )
MARKSbORF. Voye{ Ma r k u s ch fa lv a .
MARKUSCHFALVA, ou Ma r k sd o rf , petite
ville de la haute-Hongrie, dans le comté der
Zips. Elle eft munie d’un château , & elle appartient
à la famille de MariafL (R ')
MARLBOROUGH : c’eft le Cunctio des anciens
; petite ville à marché d’Angleterre en Wilt-
shire , avec titre de .duché , qu’elle a donné à un
des plus grands héros du dernier fiècle. Elle envoie
deux députés au parlement, & eft fur le Ken-
net , à 60 milles f. o. de Londres. Long. 16 , 10 5
la t . 51, 24 (/L)
MARLE, petite ville de France, en Picardie,
avec titre de comté, fur la Serre, dans la Tbié-
rache, à 3 li. de .Guife, 37 n. e. de Paris. Longi
11 d. 26* 16" 5 lat. 49 d. 44’ 24^ (Æ.)
MARLOW , ou Merlow petite ville d’A llemagne,
au cercle de baffe-Saxe, dans le duché
de Mecklenbourg , fur le Reckenits , bc chef-lieu
d’un baillage de même nom. Long. 30, 40; lut.
'Æ S Ê Ê t ê .
M ARLY , bourg & château de plaifance des
rois de France, fitués prés de la Seine , à urï
quart de lieue de Saint-Germain en-Laye, à 2 li.
de Verfailles , & à 4 de Paris. Le château & les
jardins font dus à Louis XIV, qui y employa les célèbres
J H. Manfard ,& le Nôtre. Ils font dans un
vallon & dans une fituation champêtre, tranquille'
& fort agréable. Le château réfulte d’un grand
pavillon qu’ôn nomme le pavillon royal, & de
douze autres moindres, ifolés , & également efpa-
ces fur les deux côtés du parterre, fix d’un coté ,
& fix de l’autre. Les jardins fe font admirer par
leurs bofquets , les ftatues, les fontaines , les jets
d’eau, les bafiins, les cafcades. La machine de
Marly eft la machine hydraulique la plus fur-
prenante & la plus confidérable qu’il y ait air
monde. Elle eft du chevalier de V ille , qui en
treprit, par fon moyen, délever des eaux fur la
colline voifine, d’ou elles font refoulées fur le
liant d’une tour contiguë à un aqueduc de trenrecinq
arches. De là elles font dirigées à- Verfailles
& à M a r ly , dont elles vont embellir les jardins»
Les 14 roues placées fur la rivière, & qui fqnr
mouvoir les pompes , ont 36 pieds de dïanurecette'
ingénié tue machine porté les eaux à près der
6a toifes de'haut. Long. 19 d. 45' 4 i// ; lat. 48 d,
».(R.)
MARMAGNAC , bourg de France, en Auvergne,
généralité de Riom, élcélion d’Aurillac^ m H | MARMANDE , ville de France, en Guïenne,
Elle eft fur l'a Garonne , ,à 6 lieues d’Agen , 12 de
Bordeaux, 140 f. o. de Paris. Il s’y fait un grand
commerce de bled & de vin. Long, 1 7 , 30-; lat,
44 *\3 f- ■
Cette ville eft remarquable pour avoir été la?
patrie de François Combefis, Dominicain , qui