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venus publics, & juge dans les affaires d’appel
qui font de moindre importance. Cinq pro-
vifeurs confirment à la pluralité des voix , tout
ce que ceux qui gouvernent , ont fait. Dans
les affaires civiles , & fur-tout dans celles
qui regardent les dettes , fix fénateurs ou con-
fuls font la prfemiere inftance *, on en appelle
au college des trente, & de celui-ci encore
dans quelques cas au confeil. Il y a un juge
particulier pour les affaires criminelles. Trois
perfonnes préfident au commerce de la laine.
Cinq confeillers de fanté ont pour objet de
préferver la ville des. maladies contagieufes. Il
y a quatre perfonnes établies pour les péages,
la douane & la monnoie , &c. Comme elle n’eft
pas affez puiffante pour fe défendre par elle
même , elle s’eft mife fous la protection de
plufieurs puiffances , & principalement fous
celle de l’ empereur Turc. Le tribut qu’ elle lui
paie , y compris l'es frais de l’ambaffade , députée
tous les trois ans , monte- annuellement
a 20000 fequins. Réciproquement la république
eft fort néceffaire aux Turcs , qui par fon
moyen ," reçoivent toutes fortes de marchandi-
fes néceffaires, fur-tout des armes 8c des munitions
de guerre. Ragufe paye d’ailleurs tribut,
aux Vénitiens , à l ’empereur , 8c au pape
pour fe les concilier. Elle pouffe exceflive-
ment loin les précautions qu’elle prend pour
fa liberté : les portes de Ragufe fe ferment"
an coucher du foie i l , & s’ouvrent à fon le ver.
Les différentes places de ‘magiftrature &
autres emplois importans fe renouvellent fou-
vent ' d’après ce principe de Monrefquieu :
que dans toute magiftrature , il faut compen-»
fer la grandeur de la. puiffance par la brièveté
de fa durée. Ragufe profeffe la religion
catholique romaine , permettant néanmoins
des exercices publics de piété aux Arméniens
8c aux Mahométan§. La langue vulgaire
des Raguiains eft l’efclavopne y mais ils
parlent aufîî prefque tous i’italien. Les habi-
tans de l’état fe livrent généralement au négoce ,
8c leurs manufactures font belles. Il n’y a que le
recienr, les nobles & les“ docteurs qu-i puiffént
porter des étoffes de foie, La v ille ou bourg de
Stagno , ainfi que les îles Meleda , Augufta,
Curzola, dépendent de l’état de Ragife , voyez-
en i-ès articles à leur ordre'alphabétique. Ragufe
eft à 25 lieues nord-oueft de Scutari 66
lud-eft de Zara, 84 oueft de Belgrade , & 44
nord-eft de Brindes.
Bandiiri (• D. Anlelme ) bénédictin » a fait
honneur à Ragufe fa patrie. On lui doit une
efpèce de corps complerdes antiquités de Conf-
tanrinople, il en compofa deux volumes in-
fo lio , qui parurent à Paris en 1 7 1 1 , lous le
titre q’Imperium orientale. Il y ajouta, outre
divers plans topographiques , deux cartes relatives
à l’état de l ’empire de Conftantinople ,
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fous Conftantin Porphyrogénète , dreffées toutes
les deux par Guillaume Delifle , 8c le bas
relief de ta colonne hiftoriée de Théodofe ,
gravé d’après les defllns originaux de Gen-
tile Bellini , qui font confervés dans le cabi-
net de l’academie de peinture & de fculpture.
On doit encore à D. Anfelme une collection
de toutes les médailles des empereurs romains,
depuis Trajan Dece jufqu’au dernier Paléolo-
gue , c’eft-a-dire jufqu’à la prife de Gonftanti-
nople. L’ouvrage parut à Paris en 1718 -, il eft
dédié a M. le Duc d’Orléans, & forme deux
volumes in-folio. L’auteur a mis à là tête de
ce recueil , fotis le titre de Bibliotheca. num-
maria? un catalogue ample , raifonné 8c très-
bien fa it , de tous les ouvrages qui ont quelque
rapport à la connoiffance des médailles.
D. Anfelme avoit été nommé en 1715 de
l’académie des inferiptions. I l mourut à Paris
en *743 ? âgé de 72 ou 73 ans.
Hodierno ( Jean-Baprifte ) . naquit auffi à
Ragife^ eu 159.7 | & mourut à Palerme en
1660. à 63 ans. I l étoit verfé dans î’aftrono-
m ie, comme il paroît par quelques ouvrages
qu’il a-publiés en ce genre.
Mais n’oublions point un homme qui honore
fingulierement cette ville , le P. Bofcovidh ,
jéfuite , qui y vit le jour le 18 Mai 1711 , &
mourut le 12 Février 1787. Ce fut le plus
grand mathématicien de l ’ Italie, 8c il tïeiyç
un des premiers rangs entre ceux de l’europé.
On a de lui une.diflertation fur la rotation du
foleil , problème qu’il réfolut le premier. Il
en a publié d’autres fur la Jumiere, le flux
& le reflux de la mer , l’atmofphere delà lune,
les infinimens petits , les cometes, & c . I l eut
la principale part à la mefure des dégrès terref-
tres en Italie ; & on lui doit un excellent ouvrage
fur les différentes loix de la nature &
celles de l’ attraCtion c'onfidérée comme fuite
d’une loi univerfelle. Il profeffa avec éclat à
Rome, à Pa vie, à Milan ; appelle eh France
il y perfectionna les lunettes acrcmatiques. On
lui défera des lettres de naturalité avec une
penfion de 8000 livres ; mais les défagrémens
qu’ il éprouva , le déterminèrent à repaffer les
monts, & il retourna à Milan ou i l finit fa carrière
comblé de gloire & d’années. (R.) -
R AH A B A T , v ille aux frontières de la Syrie
fur l’Euphràte. M. Petit de la Croix , dit que
cette ville eft à 65 deg. de long. 8c à 34 de lac.
M. Otter qui la nomme Ra/uibe , n’ en fait qu’ un
village. Long, félon lui , 66 55. lac. 34. (R.)
RAJAPOUR, ville des Indes au royaume
dé Vifapmir , près de la côte de Malabar , fur
une riviere de même nom à 20 lieues au nord
de Goa. Les François y ont ïin comptoir. Le
commerce qui s’y fait confifte en toiles , poivre
8c falpêtre. Les forêts font remplies de
Anges, Long. 91, 15. lac. 17. (R.)
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ÏIajap.our , v ille des Indes aux états du I
Mogol, dans la province de Bécar -, c’eft la
même que nos cartes placent dans la province
de Jéfuat, fur la rive gauche du Gaaer. (R.)
RAIN , petite v ille fortifiée d’Allemagne,
dans la haute Bavière , fituée fur une petite
riviere nommée Acha, au confluent du L e ch ,
à 2 . lieues au levant de Donavert & 3 oueft
.de Neubourg. Le général T illy y fut bleffé a
mort, en 1632. Long. 28. 35. lat. 48. 39. (R.).
R a i n , petite ville d’Allemagne , au cercle
d’Autriche , dans le comté de C ille y , fur la
S ave, avec un château fur les confins de la
Carniole. Long. 33. 55. lat. 46. 14. (R.)
RAISMARK , ville confidérablo de Tranfyl-
v an ie , dans la province des Saxons : elle eft
joliment bâtie, 8c fert de fiége à l’ une des fept
•jurifdiClions de. la province : on l’appelle en
langue tranfylvaine S\trdahely(R-)
R A ITEN-H A SLA CH , monaftere de l’ordre
de'cîteaux, fur la Saltz, dans la régence de
Burghaufen , fous Ta dépendance de l’archevêque
de Sàltzbourg. Plufieurs perfonnages con-
fidérables y font inhumés. (R.)
RAKON ICK , petite’ v ille d’Allemagn^,
dans la Bohème , fur la petite riviere de même
nom, qui fe jette dans laM iz a , au cercle de
Rakonick, à 12 lieues au couchant de Prague
, & 26 nord-eft d’Eg’ra. Long. 31. 30 lat.
52. 8. (R.)
- RAM A , ce mot fignifie hauteur. De-la vient
qu’il y a tant de lieux dajis la Paleftine où
f e trouve le nom dê Rama , Ramath, -Ra-
matha , Ramot, R.amathaïtn , Ramola, Ra-
macham. Quelquefois la ville s’appellera tout-
2i-\2L.Ço\sRama)Ramatha, Ramot 8c Ramathaim\
tous ces mots ne lignifiant ’ qu’ une hauteur.
Quelquefois Rama ou Ramoth eft joint à un
autre nom , pour déterminer l’endroit où eft
la hauteur, ou la ville dont on parle. Quelquefois
enfin Ramath eft mis Amplement pour
une hauteur, 8c ne fignifie pas une v ille , ni
un village. Il y a plufieurs lieux du nom de
Rama , dont il eft parlé dans l’Ecriture-fainte.
Le principal eft une yille , ou plutôt un bourg
de la Paleftine , entre Jafa 8c Jérutalem , à
3 lieues de la première 8c à huit de la derniere.
Les Turcs y ont cinq mofquées, car- tout ce
bourg eft prefque mahométan -, il n’y a que
quelques chrétiens maronites, quelques grecs
8c arméniens. Il s’y fait du commerce. Lat. 32.
v°ye%* Arimathie. (R.)
R a m a , petite contrée de là Dalmatie, .aux
confins de la Bofnie , à l’occident de la riviere
de Narenta , & des deux côtés de celle de Rama
, qui donne le nom à la contrée. (R.)
RAMAC ou RAMAK , île de l ’Océan éthio-
pique , dont les hahitans font nommés par les
Perfans fermahy., c’eft-à-dire , t é t c de poijfon ,
peut-être parce qu’ ils n’ont point d’autre nour-
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riture que celle qu’ ils tirent des poiffons. Ces
peuples font apparemment ceux que les anciens
ont appelles ichthyophages. (R.)
RAMADA, ville de l’Amérique méridionale,
dans le gouvernement de Sainte-Marthe, àu
nouveau royaume de Grenade. Elle eft au pied
des montagnes de neige , à 40 lieues au le vant
de Sainte-Marthe. Elle étoit appellée autrefois
Salamanque. Long. 308. 55. lat. 11
12. (R.)
R AMAN A , v ille des Indes, au royaume
d’Orixa , fur la rive droite de la riviere de
Balaffor -, c’eft la réfidence du roi d’Orixa; (R.1)
RAMANANÇOR , île des Indes, fur la côte
de la Pêcherie , près du pays de Maràvas ,
dont elle eft féparée par un détroit. Elle eft
for t fablonneufe -, il n’y a que quelques v i llages
8c une pagode fameufe. On donne à
cette île .8 à 9 lieues de circuit. Long. 97.
20. lat. 9. 26. (R.)
R AM A THA L I, établiffement françois, fur
la côte de Malabar , à 6 lieues f. de Mahé. (R).
RAMBERT , ( saint ) petite v ille de
France, dans le Forés, au diocéle de Lyon,
fur le bord de la Loire qu’on y paffe fur un
pont, à 4 lieues de Montbrifon , & à y de
S. Etienne. Il y a un chapitre ; c’ eft ici que
la Loire commence à porter bâteaux , lorfque
les eaux font un peu fortes.-(R.)
Ramb.ért- le- jc)ux , ( sa in t ) petite v ille ,
de France , dans le Bugey , près d’une branche
de montagnes qui dérive du Jura , 8c qui fe
nomme la Joug ou le doux. I l y a une paroiffe,
un petit college , 8c une abbaye de bénédictins.
Laiit. 3 5. 54. (R.) .
RAMBERVILLIERS , ou R ambervillers,
petite v ille de Lorraine , chef-lieu d’ une des
plus belles châtellenies de l’évêché de Metz ;
c’étoit une ancienne feigneurie, qui appartenoit
à des feigneurs particuliers , il y a 050 ans.
Etienne de Bar , qui fut.fait évêque de Metz
vers l’an 1120, acquit Rambervillers , & le
ferma de murailles. Le même évêque y fonda
une abbaye de chanoines réguliers. C’eft un
grand marché de bled pour la Vofge. Elle
eft fituée fur l’A g n e , à 82 lieuet de Paris -,
c’eft le fiege d’une, prévôté bailiagere feigneu-
riale , dont les appels fe portent direélement
au parlement de Nancy , excepté les cas royaux
8c privilégiés qui reffortiffent au bailliage de
Lunéville. 11 s’y trouve un couvent de capucins
8c un de bënédiétines. Long. 24. 10.
lat. 48. 22. ^
Serarius §| Nicolas ) , favant jéfuite , interprète
de l’Ecriture, naquit à Rambervilliers
en 1558 , & mourut à Mayence en 1609. On
a de lui , i°. des commentaires fur plufieurs
livres de la Bible : 20. des prolégomènes eftimés
fur l’Ecriture-fainte : 30. un livre des trois
plus fameufes feftes des jmfs ; fayoir : des Pha