
emmenés en efclavage, 6c ceux qui échappèrent
au fer ou à la fervitude, fe retirèrent bien loin
de ce funefte lieu. En vain le pape Grégoire IV
voulut rétablir en 830 cette ancienne v ille , les
Corfes qu’il y envoya périrent par le mauvais air
de cet endroit inculte. Enfin, le nom même de
eette ville ferait perdu, fi elle n’avoit été le titre
du premier fuffragant de Rome, (i?.)
OSTIENNE (v o ie ) , via oflienfis, grande route
qui menoit de Rome à Oftie. Dans le tems que
ce port étoit floriflant, toute cette route, longue
de douze mille pas , étoit bordée de maifons de
plaifance & d’hôtelleries. (/?.)
OSTINGEN (le pays d’ ) , en allemand Ofiinger-
Land, ou Neuhaufer-Marfch , petit pays de 4 lieues
de long fur 2 de large, dans le duché de Brême,
fur l’Ofte. Il eft fertile en bleds, & renferme 8
pareilles. Neuhaus & Belum en font les lieux les
plus remarquables. (Æ.)
OSTRA , petite ville de Moravie, dans le cercle
de Preraw, au voilinage de la Siléfie. Il y a
un autre lieu de ce nom en Siléfie , dans le duché
de Troppaw, qui appartient à l’évêque de
Breflaw. (/?.)
OSTRÈVÂNT ( 1’ ) , en latin Aufirebanfispagus,
Àuflerbatenfis pagus 6c Auflerbar.tum , contrée des
Pays-Bas , entre l’Artois 6c le Hainaut, auxquels
elle a appartenu fucceflivement. Elle eft nommée
OJlerban dans l’aéle de LouÈs-le-Débonnaire çour le
partage de fon royaume entre fes enfans. L’Oftre-
vant a eu le titre de comté, & faifoit partie de
FArtois. Bouchain en eft la capitale ; la Scarpe le
borne au nord, & le r y i f e u de Senfçt le borne
au couchant. (Æ.)
O S T R O G , ville du royaume de Pologne, dans
la petite Pologne , au palatinat-.de Wolhinie ,
ch e f-lieu du duché de fon nom, fur la rivière
d’Horin. (i£.)
OSTROGOTHIE, ou O st-GothlaNd , la première
terminaifon eft françoife , & l’autre allemande,
On diftingue FOftrogothie hors , & dans
la Suède. L’Oftrogothie hors de la Suède, c’eft le
pays que les Oftrogoths ont habité dans la décadence
de l’empire. L’Oftrogothie dans la Suède eft
la partie orientale de la Gothie, grande contrée de
la Suède qui eft bornée par le Schager - Rak au
couchant, 6c par la mer Baltique à l’orient. Ce
pays eft coupé en deux par le lac de Vener; on
n’y compte que deux villes , Lindkoping & Nord-
koping.
Ce pays a 16 milles fuédois de longueur, &
je de largeur. On y recueille du froment, du
feigle, de l’o rge, de l’avoine, & il s’y trouve de
bonnes mines de fer, de l’agathe, & des carnioles.
L ’Oftrogothie eut autrefois fes rois particuliers.
Voyc^ Gothie. (Æ.)
O S T R QW , petite ville de l'empire de Ruflie,
dans le gouvernement de Nowogoïod, & dans la
province d? Pleskpw, Eîlç fft çhèf-liep d’un dif*
O T A
triél de fon nom, 6c fituée dans une île de la
Melika. (/?.)
' OSTUN1, ville d’Italie , au royaume de Naples,
dans la terre d’Otrante, avec un évêché fuffragant
de Brindes. Elle eft fur une montagne, près du
golfe de Venife, à 16 milles de Brindes, 6c à 22
de Tarente. Long, 35, 24; lat.. 40,48. (R.)
OSWIECKIN , en latin moderne Ofwtcimia ou
Ofwecinia, ville de Pologne, avec titre de duché,
au palatinat de Cracovie. Elle eft fur la Viftule,
à 7 milles au-deflws de Cracovie. Les maifons n’y
font que de bois & de terre, & c’eû un çhâteau
de bois qui fert de logement au gouverneur. Les
Allemands nomment cette ville ainfi que le canton
Auskwitç. Il s’y fait un grand trafic de fel. Long,
yjy 22 ; lat. 50 , 1. (ƒ?.)
O T A H IT I , ou O-Yahiti , île de la mer Pacifique
, à l’occident du continent de l’Amérique ,
6c fous le tropique du capricorne, à 150 d. 40",
17^, à l’oueft de Paris. Le capitaine Cook en attribue
la découverte à Quitos, qui, appareillant de
Lima en 1603 , l’apperçut le premier le 10 février
1606, & la nomma Sagitiaria. Le capitaine Wallis
la défigna fous le nom à'îU de George 111.
Cette île n’a pas moins de 40 lieues de circonférence,
& fon plus grand diamètre eft d’environ
15 lieues. Le nombre de fes habitans , fuivant M.
de Bougainville, ne s’élève qu’à 7000© ; mais le
capitaine Cook établit avec affez de vraifemblance
qu’on doit y compter fur une population de 240000
habitans. L’île eft environnée par un récif de ro-,
chers, qui forme des baies & des ports excellens.
Excepté le long des côtes,la furface du pays eft
très-inégale, & il s’y trouve des montagnes affez
élevées. Le fol en eft néanmoins riche , fertile ,
couvert d’arbres fruitiers de diverfes efpèces, &
arrofé par un grand nombre de ruiffeaux d’une eau
excellente. Le ciel y eft prefque toujours ferein ,
& les chaleurs fans ceffe tempérées par une brife
de mer.
Le pays eft divifé en 40 diftriéls. Les laves qui
compofent la plupart des rochers y prouvent l’exif*
tence d’anciens volcans aujourd’hui éteints. Il y
croît des palmiers , des bananiers , des cannes à
fucre ,-cles mûriers , & on y recueille des oranges
dont le jus & la faveur rappellent ceux de l’ananas.
Le cochon & la volaille n’y manquent point.
Les habitans de l’île font très-hofpitaliers. Leurs
cabanes , aflez éloignées les unes des autres , font
placées à l’ombre des arbres fruitiers, entourées
d’arbrifleaux odorans , couvertes de feuilles de palmiers,
foutenues par des colonnes d’arbres à pain ,
& ouvertes ordinairement parles côtés. Les Taï-
tiens font grands, bien faits, agiles, 6c d’une figure
agréable. Leur taille ordinaire eft de çinq pieds
fix pouces à cinq pieds neuf pouces ; leur teint eft
bafané. Ils ont les yeux grands, le front élevé,
les cheveux noirs , & la barbe touffue. Les femmes
y font naturellement belles ; elles ne fe préfentent
jamais devant le roi que les épaules & la gorge
découvertes.
découverte. A neuf ou dix ans elles font nubiles ;
au-deflus de douze ans, les hommes & les femmes
fe peignent les feffes & le derrière des coiffes de
diverfes figures, tracées en lignes noires ineffaçables.
On trouve dans ce pays de très-petits perroquets
d’un bleu de faphir, d’autres d une couleur
verdâtre, & tachetés de rouge ; des martin-pe-
cheurs, le gros coucou, plufieurs fortes de pigeons
& de tourterelles, des hérons bleuâtres. Les habi-
tans n’y ont point de monnoie, & le commerce
ne s’y fait que par échanges.
L’île eft divifée en deux pèninfules, formant
deux royaumes, qui font fréquemment en guerre.
La plus grande partie des infulaires parmi les
jeunes gens font absolument nuds. L écorce- d un
arbufte leur fournit la matière d’une étoffe blanche
reffemblant au gros papier^ de la Chine, dont ils
font leurs vêtemens. Cette étoffe n’eft point tiflue,
mais fabriquée comme le papier. Les plumes , les
fleurs, les coquillages, les perles entrent dans leur
parure. Il eft à remarquer qu’ils Saluent ceux qui
éternuent. Leurs pirogues font, ou fermées d un
feul tronc d’arbre,ou conftruitesde planches jointes
enfemble ; elles ont jufqu’à ço pieds de long. Leurs
armes étoient 1? maffue, la fronde, l’a r c , 6c les
flèches. Un de leurs exercices eft la lutte : ils aiment
beaucoup la danfe. La candeur, la férénite, l’image
d’une bienveillance univerfelle eft répandue iur
tous les fronts. Comme ils ne font point nécef-
fités à fe replier continuellement fur le paffé, &
à fe porter en'avant fur l’avenir, il règne plus
de calme dans leur e fp rk ,& ils font plus vivement
affeélés des variations du moment. Le foin
de plaire aux hommes eft le partage 6c la plus
férieufe occupation des femmes. Les jeunes filles
danfent avec des mouvemens & des geftes extrêmement
lafeifs. Les Otahitiens forment fouvent des
fociétés, où toutes* les femmes font communes à
tous les hommes, & il n’eft pas rare de les voir
fe livrer publiquement aux plaifirs de l’amour.
Le langage des Otahitiens eft doux : tous leurs
mots finiffent par une voy e lle , & leür gouvernement
eft fondé fur l’heureux principe qu’ils ne
ferment qu’une famille.
La religion de ces infulaires admet des facrifices
humains ; du refte, ils ne penfent pas que leurs
aâions ici bas puiffent avoir aucune influence fur
leur état futur. Le mariage chez ces peuples n’eft
qu’une convention entre l’homme & la femme ,
tk leurs prêtres n’y interviennent point. Les premiers
aéles du-mariage fe font publiquement, &
les nouveaux époux facrifient à Vénus en préfence
d’une nombreuse aflemblée, fat)s paroître y attacher
aucune idée d’indécence. (/?.)
OTRANTE ( terre d’ ) , terra Hydrundna , province
d’Italie, au royaume de Naples, bornée nord
par la terre de Bari 6c par le golfe de Venife ,
efLpar le même golfe , (ud - oïte]l par .le golfe de
Tarente 6c la Bafiïicate. La Terre d’Otrante eft une
Géügr. Tome 11,
des trois provinces dans lefquelles fe fubdivife la
Pouille. On la nomme quelquefois la .terre de
Ltcce, de la ville de même nom qui en eft regardée
comme la capitale.
Cette contrée montagneufe abonde en olives ,
en figues & en vin. Elle eft fort expofée aux conries
des corfaires barbarefques. C ’eft du cap d’Otrante
que Pyrrhus conçut autrefois le defTein extravagant
de joindre par un pont l’Italie à la Grèce r
il auroit eu 13 lieues de quatre milles pas chacune,
La terre d’Otrante comprend l’ancienne Calabre
& la Meflapie , où étoient les peuples Taremir.i,
Calabri, Salcmini &■ Sapyges. Elle a près de taç»
milles de côtes, & elle eft fouvent broutéé1 par les
cavaléites , forte de fauterelles ; mais les pirates y
font bien plus à craindre : car quand ils y font
des defeentes, ils pillent la campagne, 8c emmènent
en efclavage tous les habitans qu’ils peuvent
furprendre; cependant malgré de fi grands incon-
vëniens, la terre d’Otrante eft peuplée , & compte
au nombre de fes villes quatre archevêchés & dix
évêchés,
La capitale, fuivant quelques-uns, en eft Otrante,
ville ancienne, aveo un archevêché St un port. Les
Turcs la prirent fous Mahomet II. Ferdinand , roi
de Naples ; la reprit. Son archevêque a pour fuf-
i fraganr les fièges de Lecce, d’A lefîano, de Caftro,
[ de Gallipoli 6c dTJgento. Elle eft à l’embouchure
du golfe de Ven ife , à 14 milles f. de Tarente,
16 f. e. de Brindes. Long. 3 6 , iô ; lat. 4 1 , 21.
Les Latins ont connu cette ville fous le nom
d’Hydoentum, ville de la Pouille , la plus proche
de la côté d’Epire. Son port, qui eft à 40 milles
du cap de Leuca, étoit beaucoup meilleur avant
que les Vénitiens ne l’tuffent gâté, & l’on'doit
être furpris qu’il n’ait point été réparé , puifqu’ é-
tant bien entretenu, il rendroit le roi de Naples
maître de l’entrée du golfe , en cas de méfmtelli-
gence avec les Vénitiens. (Jl.)
O T R A R E , ville d’Afte, dans le Turqueflan.
Elle eft arrofée par la rivière de Scbafëb , & n’eft
pas loin de celle de Balaflagoon. Alfaras & Albi-
rani, fuivis par Abulfeda, lui donnent 88 deg.
30’ de longitude, & 44 de latitude. {R.)
OTRICOL I, en latin Oerea Ocriculum, autrefois
ville célèbre de l’Ombrie, à préfent bourg
d’Italie, dans l’état de l’Eglife, au duché de Spo-
lere, au bord du T ib re , & aux confins de la Sa- .
bine. Les ruines de l’ancienne Ocriculum font dans
la plaine, affez près de la hauteur fur laquelle eft'
le village d’Otricoli. (R.)
O T SCH OW A , petite ville de la baffe-Hongrie
, dans le diftriél inférieur du comté de Soly ,
& au milieu.de campagnes fertiles. Elle eft, comme
la plupart de celles de fbn diftriél, mal bâtie ,
& médiocrement peuplée. {II.)
OTTENBEVERN, abbaye immédiate en Sua-
b e , entre Mindelheim, & Memmingen. Elle eft
de l’ordre de Saint Benoît. Quoique l’abbé dépende
immédiatement de l’empire, il n!a point