
224 L I X abbaye de Tordre de Saint Auguftin, fondée en !
1 186 , & du revenu de 4500 livres. C ’eft dans la
forêt de Livry que Bodilion, feigneur parmi les
Francs , ayant été traité indignement par Childe-
r ic , pour lui avoir repréfenté un peu librement le
danger d’une impofition exceflive, Taffailina, &
fit le même traitement à la reine (à femme , Bili-
hilde , & à fon fils Dagobert. (R.)
L IX , rivière de la Mauritanie Tingitane. Elle
arrofoit une ville nommée Lixa , fur le rivage de
l’Océan ; c’eft préfentement la rivière de Larache.
( * .) '
LIXA ,. ville de la Mauritanie Tingitane, qui
devint colonie fous Claudius. La ville de Lixa , &
le Lix qui y couloit, font à préfent la ville. 8c la
rivière de Larache. Voye^ Larache. (i?.)
LIXHEIM , petite ville de France, en Lorraine
, fur les confins de L’Alface & au diftriél de
Pliais bourg. Elle a titre de principauté. (R.)
L IZAU T , bourg de France, en Poitou, él'eéfion
de Poitiers. (R.)
LIZLER (Saint) , Sànlius Lycerius, Civitas Gonfler
anorum , 8c dans les tems reculés , Aujhia ; ancienne
ville de France en Guienne, capitale du
Conferans, qui eft un évêché fuffragant d’Auch.
Elle a pris fon nom de Saint Lizier, un de fes
évêques , qui mourut en 752. Le diocèfe a feulement
quatre- vingt-deux^ paroiffes, & vaut 20,000
livres de rentes à fon prélat. Ce n’eft que dans
le douzième fiècle que les évêques de cette ville
ont quitté le nom d’évêque d’Auftri'e. Saint - Li-
zier eft fur le Salat,- à 7 lieues de Pamiers, 20 f. e.
d’Auch, 175 f. o. de Paris. Long, 1 8 ,4 8 , lat, 43 ,
1 SH LIZONZO. Voye1 L is ô n z o .
LLERENA ^ Ellerna , ou Ellerena , ville
d'Efpagne , dans TEftremadure Caftillane , au midi
de la Guadiana. Elle fut bâtie, en 1241, par les.
chevaliers de l’ordre de Saint Jacques, 8c déclarée
cité en 1640.par Philippe IV. Les chevaliers en
font feigneurs, & y entretiennent un évêque de
leur ordre , relevant immédiatement du S. Siège.
Cette ville eft fituée à 18 lieues f. e. de Mérida ,
8c no n. e. de Séville , dans une belle plaine abondante
en tout ce qui peut contribuer aux douceurs
de la v ie ; mais le tribunal de Tlnquifition établi
dans cette v ille , ne concourt pas à fa félicité. Long.
12,45';/*/. 38 . 8- (R-)
-IXENTSCHITZA. Faye[ Eenciçi.
LLIVIA , ville d’Efgagne , dans la Catalogne ,
au comté de Cercla g ne ; elle eft très - ancienne ,
mais ce n’eft point la LiUa, Lylia , Lybïa d’Anto-
. jiin , ou TOliba. de Ptolomée. Llivia feroit plutôt
l’ancienpe Juliçi Libica du peuple C e r eE la n i, au
pied des Pyrénées, fur les frontières de France.
Julia L y l i c a eft donnée pour ville unique des Çer-
. jetains, 8c Llivia a été la capitale de la Cerdagne ;
mais fon ancien luftre a paffé, 8c fes murailles
même ne fubfiftent plus. Elle eft fur la Sègre, à
jjflg, lieiiç d^ Ppicçrda, 2 de IVÎPPt-Lçuis, Jjp-Jpf
L O A
de Perpignan. Long. 19, 39; lat. 42 , 31. (R.)
L O , L o o , ou Lohe: ces mots demandent à
être expliqués , parce qu’ils fe rencontrent fouvent
dans ce Dictionnaire. Lazius prétend que dans le
haut allemand, lo , loo, ou loke , veut dire la
flammé, 8c qu’on appelle dans cette langue les
comtes d’Hohenlo , ou d’HohenJoo , ou d’Hohen-
lohe , ceux qu’on nomme en latin , comités de al-A
■ flammé ; dans la baffe Allemagne , lo , ou loo , ft-
gnifient un Lieu éleve, fitué près des eaux 8c des
marais ; 'c’eft en ce fens qu’on les prend dans les
mots de Loen , Looven , V.enlo , Stadt-Loen , &c. Il
y a plufieurs noms dans les Pays-Bas , formés de
cette manière , comme Tanger loo , Calloo , JVefler-
loo ; enfin, loo lignifie quelquefois un lieu ombragé
8c couvert de bois. (R.')
L o . (Saint) , Fanum Santti Laudi , petite ville
de France , en baffe-Normandie, au diocèfe de
Coutance , chef-lieu d une élection de la généralité
de Caen , avec une abbaye de Tordre de Saint
Auguftin, qui vaut 6600 livres. C ’eft le fiège d’un
gouverneur particulier, 8c d’un commandant’, 8c
elle eft munie d’une citadelle. Quelques écrivains
prétendent qu’elle eft ancienne, 8c que fon premier
nom étoit Briovera , compofé des deux mots , bria
ou brio a , un pont, 8c Vera, la- rivière de Vire.
Mais il paroît plus vraifemblable qu’elle doit fon
origine 8c fon premier nom à une églife bâtie fous
l’invocation de S. L o , San&us Laudus , ou Laudo ,
évêque de Coutances , né dans le château du lieu ,
8c qui vivoit fous le règne des enfans de Clovis.
Il y a de nos jours à Saint-Lo , une manufafture
de ferge , de raz , 8c de cuirs qui en prennent le
nom. Cette ville eft fur la Vire , dans un terrein
fertile , à 6 lieurs de Coutances, 58 n. e. de Paris.'
Long. 16 ,3 2 ; lat. 49, 7. ’
L’abbé Joachim le Grand , élève du P. le Cointe,’
naquit à Saint-Lo en 1653. Ü fut fecrétaire d’am-
baffade en Efpagne 8c en Portugal ; fes ouvrages
hiftoriques font curieux 8c profonds. Il en a compofé
quelques-uns par ordre du miniftère. On lui
doit une excellente traduélion françoife de la relation
de l’Abiffinie duPereLobo, jéfuite. Il Ta
enrichie de lettres , de mémoires, 8t de differta-
tions curieufes. Il avoit déjà donné , long-tems
auparavant, une traduâion de l’hiftoire de Cey-
lan, du capitaine Ribeyro, avec des additions. Il
mourut en 1733 , âgé de quatrervingts ans. Voye£
le P. Niceron , Mém. des hommes illuflres , tomm
X X V I. (.R.)
LO AND A , petite île d’Afrique, fur la côte du
royaume d’Angola, vis-à-vis de la ville de Saint-
Paul de Loanda. Elle a cinq quarts de lieue de
long , fur un quart de lieue feulement de largç.
C ’eft fur fes bords que Ton recueille ces petites
coquilles appelées flimb s , qui feryent de monnoie
courante avec les Nègres ; mais le droit de recueillir
ces fortes de coquillages n’appartient
qu’au roi .de Portugal’, car il fait partie de fes de-
jijainçs, Outre cet avantage , cette île en procure m
L O A
un autre , celui de fournir la ville d’eau douce.
Les Portugais ont ici plufieurs habitations , des
jardins où Ton élève des palmiers, 8c des fours à
Chaux qui font couftruits de coquilles d’huîtres. HLoanda (Saint Paul de ) , ville d’Afrique, capitale
du royaume d’Angola, dans la baffe-Guinée,
avec un bon port, une fortereffe, 8c un évêché
fuffragant de Lisbonne. Elle appartient aux Portugais.
On y compte un millier de maifons d Européens
, un-plus grand nombre encore de maifons
de Nègres , qui font les naturels du pays, 8c quantité
d’efclaves. On y trafique par échangé , 8c 1 on
y mange du pain de manioc. Les zimbis fervent
de petite monnoie, 8c les Negres tiennent lieu
de la groffe monnoie dans le trafic. Long. 3 1 ; lat.
mérid. 8 ,4 5 . (Æ.)
LOANGO , ou LowanGO , royaume d’Afrique
, dans la baffe-Guinée , fur la cote de 1 O-
céan éthiopique. Il commence au cap Sainte - Catherine
, par les 2 degrés de latitude méridionale ,
& finit par les 5 degrés de la même- latitude, ce
qui lui donne 5 degrés ou foixante-quinze lieues
du nord au fud. Son étendue, e. 8c o. dans les
terres , eft d’environ cent lieues. IL eft fepare^ du
royaume de Congo par le Zaïre : la capitale s appelle
Lôtingo.
Les habitans.de cette contrée font noirs, 8c
plongés dans l’idolâtrie ; les hommes portent aux
bras de larges bracelets de cuivre: il ont autour
du corps un morceau de drap , ou de peau d animal
, qui leur pend comme un tablier ; ils font
mids depuis la ceinture en haut, mettent fur la
tête des bonnets d herbes, avec une plume deffus ,
8c une queue de buffle fur l’épaule , ou dans la
main , pour chaffer les mouches.
Lés femmes ont des jupons ou lavougus de
paille, qui couvrent ce qui diftingue leur fexe , 8c
ne les entourent qu’à moitié ; le refte de leur
corps eft nud. Elles s’oignent d’huile de palmier
& de bois rouge mis en poudre ; elles portent
toujours fous le bras une petite natte, pour s’af-
feoir deffus par-tout où elles vont.
Ce font elles qui gagnent la vie de leurs maris ,
comme font toutes les autres femmes de la côte
d’Afrique ; elles cultivent la terre , fèment, moif-
fonnent, fervent leurs hommes à table , 8c n’ont
pas l’honneur de manger avec eux.
Ils vivent les uns 8c les autres de poiffon, 8c de
viande à demi - corrompue. Us boivent de l’eau ou
du vin de palmier , qu’ils tirent des arbres.
Le roi eft defpotique, 8c ce feroit, dit-on , un
crime digne de mort, d’ofer le regarder boire ;
c’eft pour cela qu’avant que fa majeftê boive, on
fonne une clochette , 8c tous les afliftans baiffent
le vifage contre terre ; quand fa majefté a bu » on
fonne encore la même clochette, 8c chacun fe relève
; d’ailleurs, le roi mange rarement en pré-
fence de fes fujets , 8c même ce n’eft que lès jours
de fêtes qu’il fe montre en public.
Géographie. Tome II.
L O B 225
Les revenus de l’état font en cuivre, en dents
d’éléphans, en habits d’herbes qu’on nomme là-
vougus, 8c dont le monarque a des magafins ; mais
les principales richeffes cônfiftent en béiail, 8c en
efclaves des deux fexes.
Ce pays nourrit des éléphans , quantité de buffles,
de boeufs, de.cerfs , de biches , de pourceaux,
de volaille, 8c on y trouve plufieurs efpèces de
bons fruits. Il abonde en tigres , en léopards , en
civettes,8c autres bêtes qui fourniffent de belles
fourrures.
On y voit des finges à queue, que Van-den-
Broeck a pris pour des hommes lauvages. Les
funérailles du peuple de Loango fe font affez fin-«
guliérement; ils placent le mort fur une efpèce
de bûcher, dans la pofture dun homme affis,
le couvrent d’un habit d’herbes , allument du
feu tout autour , 8c après avoir entièrement défi*
Téche le cadavre, ils le portent en terre avec
pompe.
Dans ce royaume , les fils du roi ne font pas les
héritiers de la couronne , qui fe perpétue dans la
ligne mafculine , du côté des femmes. Ainfi le premier
fils de la foeur aînée du ro i, eft celui qui eft
deftiné à lui fuccéder. Il a tant de femmes 8c d’en-
fans, qu’il y auroit toujours des guerres entr’eux
fi la fuccefnon pouvoit les regarder.
Loango eft la capitale du royaume de ce nom ; le
roi y réfide avec fa cour 8c fon ferrail ; l’enclos
de fa demeure ou de fon palais , eft une païiffade
de branches de palmiers, qüi forme un quarrè
d’une très-grande étendue ; on y trouve les maifons
de fes femmes 8c de fes concubines ; on reconnoît
les unes 8c les autres à des bracelets d’ivoire, 8c
elles font étroitement gardées. Les bâtimens des
autres habitans font fur le modèle de celui du roi ;
ils ne fe touchent pas, 8c font bordés 8c entourés
de bananiers, de palmiers, 8c de bankoves. Loango
eft environ à deux lieues de la côte de l’Océan
Ethiopique. Les comptoirs européens font à une
lieue de la v ille , fur une hauteur. Long. 29, 15 ;
lat. mérid. 4 ,3 0 . (R )
Loango (baie d e ) ; elle fe reconnoît aifé-
ment par les hautes montagnes rouges qui font du
côté de la mer ; car il n’y en a point d’autres fem-
blables fur la côte. Cette baie paffe pour être
bonne ; cependant à fon en tré e ve rs l’extrémité
feptentrionale, il fe trouve un banc qui court depuis
la pointe, près d’une demi-lieue, le long de
la côte ; d’ailleurs l’agitation de la mer, fur le
rivage, eft extraordinaire. Voye^ fur cette baie
Van-den-Broeck, voyage de la cornp. de Indes orient,
tom. I V , pag. 318. (Æ.)
LoanGO-Mongo, contrée d’Afrique , dans la
baffe-Ethiopie, contiguë à la province de Loangiri ,
ou Lovangiri. Cette contrée , dont on ignore les
bornes orientales, eft pleine de palmiers qui y pro-
duifent de l'huile en abondance. (R.)
L O B AW , Lobavia, petite place de la Pruffe
occidentale , qui donne fon nom au canton cir-
F f