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réputation augmenta. Charles IX. en paffant
par Salon , le déclara ion protecteur , & lui'
accorda un brevet de médecin ordinaire de fa
perforine. Noftradamus mourut dans cette v i l le ,
comblé d’honneurs , de vifites & de folies ,
ieize mois -après en 1565 , à 62 ans paffés, ce
qu’il n’avoit pas prédit. Son frere Jean eft connu
par les vies dès anciens poètes provençaux ,
dits , troubadours , imprimées à Lyon en 1.57.5 ,
in-8°. .(R.)
REMI ( S a i n t } , bourg; de France , dans la
généralité de Solfions.-, élection- de Clermont,
c’eft le liège d’une juftice Royale. (R.)
Ræjw.i ,( Sa i n t . ) , baillage d’Alface , dans la
fubdélégation d.e W^iflèmboi rg. (R.)
REMILLI, bourg de France , dans Vévéché
de Metz , fur la Nied Françoife , chef-lieu
d’une châtellenie. t(R.)
RËMIRÉMONT , en- latin du moyen âge
. R omanci mon s \ petite v ille de Lorraine au
diocèfe de T o u l, fur la gauche de la Mofel-
le , fiege d’un bailliage & d’une fénéchauffée.
Elle eft à 4 lieues au-deffus d’Epinal, dans
une vallée, au pied du mont de Volgë , à 18
lieues au fu.d eu de Nanci , 11 nord-eft de
-Montbelliard, à 2,0 au nord-eft de Befimçon,
& à 80 de Paris. Long. 24. 20 ;îàt. 48. 7.
Remiremont eftcéiebre par lMluftre chapitre
des. dames chanoineffes nobles qui occupent
l ’eglife & collège de S. Pierre , & qui font
fécularifées depuis plufieurs fiecles. Autrefois
Reiftiremont étoit à l’orient de la Mofelle, fur
une montagne, où,. 1er comte Romaric avo.it
un château ; mais-_c_e lieu fut- ruiné jusqu’aux
fondemens dans le commencement du dixième
fiecle , par les Hongrois ou les nouveaux Huns ,
q u i, ayant paffi le.Rhin fous-le régné de Louis
f l s d ’ Aïnou , ravagèrent le'pays. Elle fut transférée
dans la plaine en-deçà de la Mofelle , où
elle eft à prêtent & où il fe forma une ville à
qui on donna le nom de l ’abbaye , & q u i fut
fermée de murailles au quinzième, fiecle. Cette
nouvelle pofition était plus commode que celle
de la montagne.
C ’étoit cependant fur cette^ .montagne que,
dans le feptieme fiecle, l’an- 620 , le comte Remarie
, feigneur également riche & puiffant,
défabufe des grandeurs du monde , fonda la
célébré abbaye de Remiremont, 8c la dota de
tous fes biens. De-là vient que*les Allemands
appellent cet endroit Rumelsberg ou Romberg,
c’eft-à-dire, le mont de Romaric ; d’où eft venu
le nom de Romarimont, corrompu en celui de
Remiremont.
Les moines bénédictins prétendent que Jes
filles que l’on établit, dans la nouvelle* maifpn
de Remiremont après le rivage des Hongrois,
aient été des reîigiettfes de leur ordre mais
les chanoineffes fontiennent, fur des fonde--
mens plus folides , qu’elles n’ent jamais été de
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l’ordre des bénédiétins, depuis la fondation de
la nouvelle maifon de Saint-Pierre , & que
c’eft à elles & en leur propre confédération
que les papes leur ont accordé de grands privilèges
> avec une exemption entière de la
jurifdièlion de Pordinairè. On fait que 1 abbeffe
; eft princeffe de l ’empire , 8c fait'feule 1 es
voeux folemnels , à moins qu’ elle n’en obtienne
difpenfe -, mais les chanoineffes n’ont ni
voeux ni- clôture , & font feulement obligées
de faire preuve de la plus grande nobleffe.
Mass cette fameufe abbaye mérite un plus
grand détail.
Elle eft; gouvernée par une abbeffe , une-
doyenne , 8c une fecrete ou làcriftine, dçn-t
les fondions 8c les menfes font feparées. Tout
le revenu de cette abbaye eft partagé en 144
prébendes, dont l ’abbéffe en poffede trentè-
lix : 'vingt-neuf autres font partagées entre
douze chapelains , le grand-fénéchal, le grand-
fonrfet ou maître des bo s , & quelques autres
officiers qui font tous gens de qualité , 8c qui
en- retirent ; très-peu de profit. Les foixan te—
dix-neuf prébendes qui reftent , fe partagent
entre les chanoineffes , qui font rangées fous;
vingt-neuf compagnies -, de ces compagnies iü
y en a cinq de cinq chanoineffes chacune
huit de quatre , fix de trois, 8c deux de deux.
. Chaque chanoineffe. eft prébendée fur l’une
de ces compagnies , & regarde les autres comme
fes compagnes de* prébende ; fi elles viecment,
à mourir fans avpir appréhendé une demoifelle,
la fîirvivante facceae- à leurs meubles 8c à
leur prébende : enforte cependant qu’ une dame
■ qui fe trouve feule dans une compagnie de
cinq , eft obligée de faire trois, nieces r c’eft-
. à-dire d’appréhender trois demoifelles , l ’un©’
fur les deux premières prébendes , l’autre fur ies
deux, fûiyantes , & la troifieme fur celle*
qui refte. La furvivante d’une compagnie de
quatre ou de trois , doit faire deux nieces, 8c
celle d’une'compag|iie de. deux n’ en doit faire
qu’une*,.fl elles y manquent, l’abbeffeypourvoit
après un certain délai. Par ce moyen le
choeur eft toujours rempli d’environ quarante,
dames , 8c le fervice s’y fait avec beaucoup
: d;e régularité. Les Chanoineffes touchent leur
diftribution au choeur comme les chanoines.
L’abbeffe de Remiremont ufe de cette formule.’
? « Je-N. par la grâce de Dieu , Ihumble abbeffe
» 'de l’églife de Saint-Pierre de Remiremont
>3 de l’ordre de faint Benoît , diocèfe de Toul
» immédiatement foumife. au faint fiége apostolique
n. C’eft pourquoi la ville de Remiremont
porte pour armes -les clés de S. Pierre.
I f abbeffe, en qualité de princeffe du faint empire
r fe fait.fervir avec toutes les cérémonies
princièresV privilège accordé en l’an 1000 à
l’abbeffe Félicie de Loi?e , &.confirmé par l’em-
peieuE Albert I.. dé la maifon d’Autriche, à
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lâ perforine de Clémence d’Oyfelet , au mois
d’Avril de l’année 1307.
Quand cette abbeffe va à l’offrande ou à la
proceffion , fa dame d’honneur lui porte la
queue de fon manteau, & fon fénéchal porte
la croffe devant elle -, le diacre & le foudia-
cre la vont prendre à fa chaife abbatiale
pour la mener à l’offrande, puis la fecondui-
fent à fa place , & lui apportent l’évangile ,
le corporal, & la paix <a baifel*.
Elle fait les montres 8c les revues des bourgeois
en armes par fon fénéchal , qui n’obeit-
qu’à elle -, auffi fie fait-il point- fes preuves en
chapitre , mais feulement à l’abbeffe. En
teins de guerre , ce fénéchal garde les clés
de la ville , donne le mot,. qu’ il reçoit de
l’abbeffe , fi. elle eft en v i l le , ou de la dame
chanoineffe fa lieutenante. Dans -les procédions
il porte 7 une épée , pour marqué, de l’autorité
qu’ il tient d’elle. •
Enfin l’abbeffe de Remiremont a beaucoup
de privilèges & d’honneurs ; mais elle jouit
d’un revenu affez modique, car il n’ eft guere
que d’environ yingt mille livres par an. Quand
elle vient à mourir, fa fucceffion échoit par
ijioitié au chapitre & à la future abbeffe.
Dés qu’elle eft morte , le /chapitre met fa
croffe au tréfor -, fon cabinet , fes chambres ,
8c fes caffettea font fcellées du fccau de la
doyenne. Elle eft expofée en public revêtue
de fes habits de cérémonie , avec une croffe
de cire à fon côté.
Le jour de fon enterrement ou lui dit trois
meffes hautes , apres quoi elle eft portée au
cimederé des dames , ou dans la chapelle de faint André, où plufieurs abbeffes font enterrées
, félon qu’elle en a ordonné par fon tef-
tament. L’anneau avec lequel elle a été bénite,
appartient après fes funérailles au chanoine de
femaine du grand autel.
■ L’abbeffe , la dc^enne & la fecrete , font
les trois dignités de l’abbaye*, la fonriere . la
tréforiere , l’ aumoniere 8c les bourfieres, n’ont
-que titre d’offices. Sonrier eft un mot lorrain
qui fignifie receveur ou adniiniftrateur des
droits feigneuriaux.
L’abbelfe de Remiremont a auffi quatre grands
officiers qui font preuve de nobleffe .comme
les dames -, favoir, le grand-prevôt, le grand-
chancelier , le petit chancelier , 8c le grand-
fonrier *, mats ces trois derniers officiers ne font
établis qu’<z<£ honores.
Le château d’Ha vent, bâti fur la montagne
qu’on a depuis appellée Remiremont, Roma-*
rici nions y étoit le chef-lieu du pays d’Ha-
vent , connu par les titres fous le nom â9Ha-
bedenjzs Pagus , ou comitdtus : il faifoit partie
du Chaumontois. Eginha't dit , ffous l’an
805, que Charlemagne fit quelque fejour dans
ce château, & fous l’an 825 , il rapporte qpe -
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Louïs-le-Débonnaire s’y retira pour prendre dans
le voifinage le plaifir de la pêche.
Ce fut fur une hauteur voifine de l’ancien
château d’Havent, ou au moins proche de fes
ruines , que S. Romaric , feigneur de la cour
d’Auftrafié , 8c depuis moine de L u xeu il, fie
bâtir cette célébré abbaye qui porté fon nom ,
en lui donnant de très-grands biens dont lés
fouverains du pays eurent la moitié pour leur
droit de garde. - ,
- S. Romaric établit, à Remiremont une double
communauté de l’un 8c de l ’autre fexe. Lès
hommes ont toujours gardé leur ancien monaf-
tere. Lès bénédiélins y entrèrent à la placé des
chanoines réguliers en 1625 : on appelle ce-
monaftere le Saint-Mont. Les filles portent le
titre de dames 8c de comteffes , 8c ne font liées
par aucun voeu ■ Le roi leur accorda le cordon
eh 17 74 , leur chapitre eft un des plus illuftres
de l’ Europe. (R.)
REMLINGEN , baillage d’Allemagne , au
cercle de Franconie, 8c dans le comté de Cafi--
t e l l, appartenant à la branche aînée des comtes
de cej nom. 11 a pour chef-lieu le bourg de-'
Renfiingen, qui elt fief de Fui d e , & dont les
co-poffeffeurs font 1-e comte de C a fte ll, l’évêque
de Wirtzfbourg, 8c les princes de Loewenftein-
Wertheim. (R.)
REMO, ( s a n ) petite ville d’I ta lie , dans
l ’état de Gènes, fur la riviei'e du Ponént, à
9 milles au levant de Vintimiglia. Rien ne
furpaffe la fertilité de fon terroir en olives ,
citrons, figues, oranges, & autres fruits. La
ville 8c territoire de San-R em o, jufqu’à la
I
mort de l’empereur Charles V I forma comme
une république , fous la mouvance de l’Empire. *
Les Génois n’y avoient d’autre pouvoir que celui
; de la juftice civile 8c criminelle, encore falloit-
jil que les membres du tribunal qui devoit l ’ad-
miniftrer fuffent agréés par les San-Remafques oit
habitans de San-Remo, mais à l’époque que nous-
avons indiquée les Génois fubjugûerent San-
Remo & le dépouillèrent de fes privilèges. La
ville a un port, mais qui ne peut recevoir de-
gros bâtimens. Long. 25. 10 *, lot. 43. 42. (R)
RÉMOIS, ( l e ) petit pays de Champagne ,
formé par le territoire de Reims, qui en eft la
capitale. S es bornes font le Laonois 8c le Soif-
fonnois au nord, le Châlonnois au midi , & la
Brie au couchant. Outre la capitale, il com-.
prend , Cormici, Fifmes, Epernay , Avernay^
& A y , connu par fes bons vins. (R.)
R E M S • ( l e ) riviere! d’Allemagne , dans la
'Souabe , au duché-de Wirtemberg , elle prènd
fa fource près de Schorndorff 8c Waiblingen*
i$on cours eft du levant au couchant, 8c elle va
fe joindre au Ne cke r, au nord de Stutgard. (R.)
REMSA^ R em s s a o u R e m i s s a i I , dans le
marquifat de Mifnie , au cercle d’Ertzeburge ,
eft un fief de Saxe , qui appartient à la maifon
B b b b b ij