
14 li, f. o. de Mür-cie, 12 n. o. de Carthagéne»
Long. 1 6 , 32 ; lut. 3 7 , 25. (jRi)
LO R C H , Laurcacunti abbaye proteftante d’A llemagne
, au cercle de S u a b ed a n s le duché de
Wurtemberg, entre Schorndorff, & Guemund ;
les corps de plufieurs ducs de Suabe, & de quelques
empereurs y repofent. Il y a-uni lieu de même
nom dans la haute Autriche , qui étoit anciennement
un archevêché, (/?.)
LO R E T T E , petite 8c atfez forte ville d’Italie ,
dans la marche d’Ancone, avec un évêché relevant
du pape, & érigé par Sixte V en 1586.
Malgré cet avantage , Laurette eft pauvre 8c
peuplée feulement d’eccléfiaftiques & de marchands
de chapelets bénis , d' Agnus D e l, d’images
de la Vierge: mais l’églife & le palais épifcopal
font du deflin du célèbre Bramante ; c’eft dans
cette égiife que fe voit la chambre où, félon la
tradition vulgaire du pays, Jçfus-Chrift lui-même
;s’eft incarné.
O11 raconte qu’en 1291, les anges apportèrent
cette chàmbre, la cufa janta , de Galilée en Dal-
matie, d’où elle fut tralportée par la même voie
dans la marche d’Angone en 1294.
La cafa fanta a trente-deux pieds d’Angleterre
de longueur, treize de largeur , 8c dix-fept de hauteur.
t)n y voit une image de la fainte Vierge en
fculpture, haute de quatre pieds , & qu’on donne
pour être l’ouvrage de S. Luc, Sa triple couronne
couverte de joyaux , eft un préfent de Louis X III,
roi de France,
La chambre du tréfor eft un endroit fpacieux,
dont quatorze armoires à doubles battans lambrif-
fent les murs. Çes armoires font remplies des plus
riches offrandes en or pu r , en vafes de cette matière
, en pierres précieufes.
Loretta eft fituée lur une montagne ,3 2 milles
de la côte du golfe de Venife , 5 li, n, e. de Fer-
m o , 8 f. e. d’Ancone ; 43 n. o. de Rome, Long,
3 1 , 2x ; lut. 43 , 24, ou plutôt félon la fixation
du P, V iv a , 43 , 42.
Voici comme s’exprime madame du Bocage , fur
JLorette & fon tréfor, dans fa trcntc-feptième lettre
fur l'Italie, pag. 3Ô6 , & fuiv», édition de Lyon ,
*764*
u La Vierge de bois,dont on ne voit que le vi<-
fage noirci par la fumée, 8c l’enfant Jefus , brillent
comme des étoiles par l’éçlat des habits qu’on
leur change chaque faifon avec grand appareil.
Les armoires à droite, à gauche, eonfervent ieiirs
anciens vêtemens & vafes de terre que la piété
couvrit de lames d’or, Plufieurs lampps de même
métal brûlent dans ce réduit étroit, J’en étois fufTo-
*juéef
Nous fumçs refpîrer hors de cette retraite fa-
crée, & contempler les murs de marbre dont un
travail d’un demi-fiècle a revêtu la chaumière de
la Sainte, La proceffion perpétuelle des dévots de
tout fex e , qu’il faut faire à genoux fept ou neuf
fpî5 fur les degrés autour de Lçrtççime, e/l a vifi-
L O R blêment ufé le marbre. Le nombre annuel des pèlerins
montoit , dit on , jadis à deux cents mille. Je'
le crois fort diminué ; mais où mettroit-on de nouvelles
offrandes ? Quatorze armoires dans la facrif-
tie en regorgent, lans que les bijoux d’argent méritent
d’y trouver place.
; Un comte de l'empire inquiet pour fon falut de
n avoir pu remplir le voeu d’y rendre en perfonne
fes hommages, fe fit pefer, y envoya exaélement
fon poids & fa relfemblance en ftatue d’argent. Ce
récit 8c cette figure à genoux fur une tablé, me-fit
nommer ce iaint lieu le tetnjle de la peur• On y voit
des têtes., des jambes, des bras d’or donnés par
les fouverains pour obtenir la guérifon de leurs
membres en danger ; le collier de diamans d’une
prineeffe facrifié fur fes vieux ans à la fainte par la
crainte de l’enfer 3 la couronne de rubis d’un roi
qui y renonça dans ce monde, de peur de ne
point régner dans 1 autre; les braflèlets de perles
& mille autres bijoux péril-fables que la frayeur
des flammes éternelles raffemblent dans ce pieux
fèjour.
Tout ce que j’enavois lu & penfé-, tout ce que
votre imagination féconde ajoutera aux tréfors que
vous crûtes exagérés dans les récits des hérett-
ftl*es ? f1 approchera point de la magnifique multiplicité
des préfens que cette facriftie renferme.
Un des miracles de la Vierge eft que le Turc ne
vienne point l’enlever. Devroit-on laiffer aux
infidèles une pareille tentation ? Eft-il louable d’en-
févelir tant de richeffes dont ia circulation fervk
roit au fourien d’une multitude de forviteurs du
Seigneur ?
La belle arcliiteéïure , les peintures & fcuîptu,-
res qui par-tout brillent dans les églifes d’Italie ,
ne fuflïroient-elles pas pour les orner } Les fleurs,
l’encens, les prières des juftes font les vraies délices
du Seigneur : laiflôns l’o r , les pierreries pour
parure aux temples de Plutiîs. La crainte des pirates
pour la Santa-Cafa, fituée fur le golfe Adriatique
, m’infpire ces réflexions.
En voyant tant de marbres & de richeffes, ma
furprife fut extrême de trouver fur le rivage voi-
fin des cabanes de rofeaux, telles qu’on nous peint
les huttes des fauvages ; mais alignées en rues, 6c
dans l’intérieur meublées par la nécefliré.
Lorette n’offre de curieux qu’une fuperbe égiife,
la place où une belle fontaine porte la ftatue de
Sixte V , 8c l’hôtel du gouvernement. Les rues font
étroites , bordées de cabarets 8c de boutiques
d’images & de chapelets. On y vend la carte du
voyage de la Santa-Cafa, portée, dit-on, par les
-anges fous Bonifacc V I I I , de Nazareth en Dalma-
tie , au mont Jerfato, trois ans après au rivage de
l’Italie, enfuite fur une collihe couverte de lauriers
, d’où vint le nom de J^aurette, ou des ruines
d’un temple de Junon ».
On eft ébloui par l’énorme quantité d’ornemens ,
de vafes, de reliquaires , de perles , qui laffent la
vue dans le tréfor de Lorette ') mais elle fe repofo
agréablement fur une fainte Famille de Raphaël,
& fur une Nativité d’An. Carrache. On y voit la
plume du célèbre Jufte-Lipfe que plufieurs mauvais
poètes ont imité.
On avoit autrefois tant de goût pour les pèlerinages
, qu’on fe croyoit obligé d aller à Saint-
Jacques , à Notre-Dame de Lorette, &c. On voit
dans YHifioire de Lyon que le P. Edmond Au-
ger, fameux Jéfuite, Antoine Amyot, euftode de
Sainte-Croix, êt de Rubis., fureiit députés pour
aller rendre le voeu folemnel de la ville'de L y on ,
à Notre-Dame de Lorette , en 1582..
Extrait des Réflexions fur les réglés 6* fur V'ufage
de la critique y tome I I , ou Von traite des différentes
méthodes pour démêler les véritables traditions des
fuuffes, par le R. P. Honoré de Sainte - Marie,
carme déchauffé. A Paris, chez Jean de Nulli, 1717»
i/z-40...
Il fe propofe d’examiner, dans le fécond livre
de ce tome , fi la maifon dans laquelle Jefus-Chrift
a été conçu & où la Vierge-Marie reçut la vifite de
l ange a été véritablement tranfportée vers la fin du
xi iic fiècle, de Nazareth dans la marche d’Ancone
, dans un champ appartenant à une veuve
nommée Lorette., d’où le nom eft refté à l’églife.-
Turfelin dit qu’un nommé Martin Leinçonetti
publioit hautement.,, en 1490-, avoir trouvé dans
les papiers de fon père un vieux parchemin écrit
& figné de. fon bifaïeul, où il difoit avoir vu la
fainte chapelle de. Nazareth , lorfque les anges la
Êranfportoient fur la mer, 8c que l’évêque de Ma-
cerata avoit compolé l’hiftoire de cette trànfla-
tion miraculeufe, dix ans après lévènement. Les
hiftoriens de Lorette ne citent point cette hiftoire ;
&. fi elle a exifté, il eft à croire, qu’elle n’a point
paffé à la poftérité.*
En 1460;, Paul Rinaldulci, dit le P. Honoré ,
affura avec, ferment avoir ouï dire plufieurs fois à
fon aïeul:, qu’il avoit vu en l’air les anges portant
Ih fainte chapelle de Nazareth , paffer. au-defius de
la mer Adriatique..
On cite encore une relation de 1389 , qui porte
que deux perfonnes âgées , qu’on ne nomme
p o in td ifo ien t avoir vu venir dans l’air cette
égiife..
On prétend que le comte de Terfatte , gouverneur
de Dalmatie, plufieurs années après ce tranf-
port étrange, envoya des députés à Nazareth, à
qui l’on montra l’endroit où étoit autrefois l’églife ,
en leur, difant que c’étoit une tradition affez générale.,..
que lléglife avoit difparu lé même jour qu’on
Fa voit vue. arriver en Dahnatie. Mais cette députa-
tiôn.& fes particularités font: dépourvues de preuves.
Aucun hiftorien n’en a vu l’original..
Mais il y en a une autre dont le P. Honoré
Soutient- que l'( riginal exifte dan> lès/archives de
Recanari, dont, on a tiré plufieurs- copies collationnées.,
entre, autres une que Fërnardin. Léo=--
poldi montroit- & confervoit. précièufement , en.
ï.566„ qui contient; le rapport de plùfieurs habri
tans de fa marche d’Ancone, qui ayant pris la-
inefure dés ‘dimenfions de l’églife'allèrent à Nazareth,
&^rouvèrent cette mefure tout-à-fait conforme
au terrein d'où elle avoit été enlevée.
Quoi qu’il en foit, nous riavons aucune hiftoire
de Lorette antérieure au x v e fiècle, &. ce
filence d’environ deux fiècles fur un fait de cette
nature paroît aufli étrange que le fait même. Saint
Antonin, archevêque de Florence, n'en dit pas1
un mot dans fon hiftoire. Il y a plus : faint Vin-,
cent Ferrier parle de la chapelle de Lorette, corn--
me fi elle eût été encore de fon tems à Nazareth :
méprife d'autant plus fingulière , qu’il ne pouvoit;
manquer d être inflruit de cette particularité, villes
relations qu’il eut avec les Italiens pendant
le fchifme d’Avignon. Si l'on avoue avec Turfelin
, que ce miracle n’étoit guère connu au-delà delà
marche d'Ancone , dont Vincent Ferrier a tou-,
jours vécu éloigné , on aura toujours lieu de s'étonner
que ce double prodige , opéré en un jour en
Paleftine 6c en Italie, n’ait point éclaté au-delà
pendant deux fiècles, quoiqu’il fe foit répandu dans
le x v e fiècle, lorfque les papes, à l’exemple de'
Pie I I , ont accordé-des privilèges à la. chapelle d&
Lorette.
Bede dit Amplement qu’i l y avoit une égiife dans*
l’endroit où étoit la maifon où l’ange avoit falué:
Marie. S. Jérôme , dans fon E pitre x x v iij, à Euf-~
tachium, avoit dit la même chofe.-
: Voye% au furplus Silvio Serragli;, gentilhomme1
Tofcan , quua fait 1 hiftoire de ce miracle; Nicolas1
de Bralion, pretre de l’Oratoire, qui a compofé'
fon Hiftoire de la fainte chapelle de Lorette, quù
parut en 1665., ce B S a trouvé de meilleur
dans Turfelin & Silvio Sérragli ;' Paul Verger, qui:
1 prétendit démontrer vers la fin du X v e fiècle que:
ce miracle n’étoit qu’une fable; le P. Turretin , jé-
fuite, qui l’a réfutée ; 8c Benzonius, êvêque de Re--
c a n a t iq u i a rempli la même tâche dans un traité
particulier qui fe trouve à la fin de fon- livre fur le'
jubilé. (R.}
Lorette-C oncho , place qu’avoient les Jé-'
fuites dans l’Amérique feptentrionale , au bordl
de fa mer Vermeille, au pays de Concho , & fur'
: laquelle ont peut lire les lettres édifiantes .tôm. V,
m
LORETZ (le ),, petite rivière de Suiffe , au caneton
de Zug. Elle a fa fource dans le làc d’Egeri,,
nommé fur la carte Egeri-fee . 8c fe perd clans lai
Rufs ..{JR,)
LORGUES, en latin dans lès anciennes- cfiaf--
• très, Leonica, petite ville de France en-Provence,^
: chef - lieu d’une viguerie de même nom.- Elle eft-
| fituée fur là rivière d’Argens , à 2 lieues de Dra-~
guignan, 5 de Fréjus, d’Aix , 172 fo o . de'
Paris Long;. 24 d.., 2' - \‘J ;• Int.-4^ d,-, 2 9 , 3JiaÇ
;■
LORME , petite: yilîé de Frar..:e a'ir N 1 vernoîs)»
’ aux confins des généralités- dé-Pâris- 8c de- Moulins;.