
494 N O V fept provinces a fiez confidérables : favoîr, celles
de Novogorod , de Plefcow, de Weliki - Louki,
Twer , Bielozéro , Oloneck & Kargapol (/?.)
No v o g o r o d , ou No v o g r o d , & communément
weliki No v o g o r o d , c’eft-à-dire, le grand
Novogorod > ville de l’empire Ruflien > capitale du
duché du même nom, avec un archevêché, & un
château où l'archevêque 8ç le vaivode font leur rè-
fidence. Elle eft. avantageufement fituée pour le
commerce , fur le bord de la rivière de Wolchowa,
qui fort de la partie feptentrionale du lac d’Ilmen ,
& qui eft très-poiffonneufe. Comme cette rivière eft
navigable depuis fa fource, & que le pays abonde
en bled, lin , chanvre, cire & cuir de Ruflie , il fe
faifoit autrefois dans cette ville un grand trafic de
toutes ces marchandifes. Jean Bazilowitz, grand duc
de Mofcovie, y commit des cruautés inouïes en
1 569 , fur la feule défiance qu’il eut de la fidélité de
fes habitans. Cette ville eft fituée à 50 lieues f. e. de
Narva , 48 n. e. de Pleskow, 90 n. o. de Moskow.
Long. 51 , 1 5 ; lat. fuivant Oléarius, 58 , 25.
NOVOGROD* SERPSKOI , ou N ovoserp-
sk o i , ville de l’empire Ruflien, capitale de la
province de même nom, dans le duché de Se-
verie, fur la Dubica, à 50 lieues n. e. de Kiovie.
Long. 51 , 45 ; Int. 52,80.
N O VOG RO D ECK , palatinat de la Ruflie lithuanienne
, au midi de celui de Troki. Il a 60 li.
du levant aü couchant, & 30 du midi au nord. On
le partage en quatre territoires, favoir, Novogro-
deck, Slonim, Wolkowits &Nefwis.
Novo g r o d e c k , ville de la Ruflie lithuanienne,
capitale du palatinat de même nom, au milieu d’une
vafte plaine, à 6 li. à la gauche de Niémen. Le con-
feil fouverain de Lithuanie s’affembîe alternativement
dans cette v ille , & dans celle de Minski.
NOWATYW1NK A , fortereffe bâtie par Pierre-
le-Grand, dans une île , à 15 werftes d’Arçhan-
gel. (R.)
NOW OI-O SKO L , petite ville de Ruflie, au
gouvernement de Belgorod, fur la rivière d’Oskol.
Now o i-Senschar , petite ville de la Ruflie mineure
, dans le diftriâ de Pultawa.
NOWQSILI, ville de Ruflie, au gouvernement
de jBelgorod. Elle eft bâtie fur le ruifleau de Né-
rutfch, lequel fe jëtte dans la Sufcha.
N O U D A R D O , bourg de Portugal , dans la
province d’Alentejo, fur la rivière d Ardita, Il eft
défendu par un château.
NOUE ( la ) , abbaye de France, en Normandie,
ordre de Saint Bernartl, fondée en 1144» entre
Evreux & Conches.
NOURAGUES , peuples de l’Amérique méridionale
, dans la Guyane. Ils demeurent vers la
fource de la rivière d’Yapoco, à environ 60 lieues
dans les terres. Ils cultivent beaucoup de coton.
L ’air y eft plus fain que fur le rivage. On trouve
dans cette contrée une efpèce de pierre qu’on appelle
rubys-balays.
N O U T R A Y , dans le palatinat, & à 15 li. f. de
N O Y Cracovie, aux frontières de Hongrie. Il s’y trouve'
des mines d’or & d’argent.
NOUVELLE BELGE, contrée de l’Amérique
feptentrionale, connue aujourd’hui fous le nom de
Nouvelle Yorck. (/?.)
Nouvelle Seg o vie . Foye0 Siu eva Seg o via J
Nouvelle-Y o r c k . Foye^ New-Yo r c k .
NOUVION, village de France , en Picardie,1
diocèfe d’Amiens, fur la route d’Abbeville à Montreuil.
Je 11e parle de ce village, que parce que
fon château étoit célèbre au quatorzième fiècle..
Louis XI vint de Rouen y faire fa réfidence l’an
.1464. François f ef y a aufli donné des déclarations
en février & mars 1539. (Æ.)
N O Y A , rivière d’Éfpagne, en Catalogne.
No y a , bourg muré de la vieille Caftille, avec
un château, 6 églifes paroifliales, 2 couvens & .
un hôpital. C ’eft le chef lieu d’un marquifat.
No y a , bourg muré du royaume d’Efpagne»
dans la Galice , au bord des rivières de Tamar &
de San Jufto, à 8 li. o. de Compoflelle. (/L).
NOYERS, petite ville de Bourgogne , fur le
Serain , entre Auxerre , Avallon , Monbard &
Tonnerre, à 22 li. de Dijon, non 14 , comme le
dit Expilli, fur la petite rivière de Serain , dans uq.
vallon entouré de montagnes.
Cette ville a donné le nom à une illuftre maifon
dont les - feigneurs étoient grands bouteillers de
Bourgogne.
Jean de Noyers, comte de Joigny, eft inhumé
devant le grand-autel de l’hôpital de cette ville.
Le donjon , fur la croupe de la montagne, étoit
très-fort : il a été démoli en 1569 ; qugtre-vingt fiefs
dépendoient de cette tour feigneuriale. Prefque
tous les anciens feigneurs font inhumés en l’églife
de l’abbaye de Marcilli-Iès-Avallon, & en celle
de Fontenai.
Les états de Bourgogne fe font tenus à Noyers
en 1659. Long. 21,30 ; Int. 4 7 , 36. (/?.)
Noy er s, bourg de France, dans le diocèfe de
Tours, avec une abbaye de Bénédiélins qui vaut
6 000 liv. (/?.)
N O YO N , ville de France, dans le Verman-
dois, en Picardie, aujourd’hui du gouvernement
de l’île de France, avec un évêché fuffragant de
Reims, dont l’évêque eft comte & pair de France
ayant l ’honneur de porter le ceinturon & le baudrier
au facre du roi.
Cette ville eft fort ancienne : elle a été nommée
en latin Noviodunum s Noviomagum, Novionunum ,
& N oviomagus-Veromanduorum. Elle ivétoit pas fort
confidérable fous l’empire romain, parce que la
capitale des peuples Vermandois étoit la ville d’Au-;
gufte, aujourd’hui Saint - Quentin , fituée fur la
Somme. Comme elle fut détruite par les Barbares,'
l ’évçque des Vermandois fe retira à Noviomagus
changé par corruption en Noviomum , Noyon. On
voit par la notice de l’empire, feElïon 3 5, que fur
la fin du i v c fiècle , ou au commencement du v e ,
Noyon étoit la demeure d’un préfet pour les Ro*
N O Y
ïïiain s.E lle eft d an s u n e fn u a tio n aflez co m m o d e
p o u r lé c o m m e rc e , & c o n tie n t e n v iro n 4 m ille
h ab ita n s.
Chilpéric II y fut enterré en 721. Charlemagne
y fu t, félon quelques-uns,-couronné en 768. Hugues
Capet y fut élevé à la royauté en 987. François
I '1 y conclut un traité avec Charles-Quint en
’ cette ville a efliiyé en différens tems diverfes
calamités. Céfar s’en rendit le maître. Les Nor-
mands la faccâgèrent dans le IX e fiècle. Dans les
X I e , X I Ie & X V e fiècles, elle futbrulee julqua 6
fois. Du tems de la ligue, elle fut prife & reprife
plufieurs fois ; & enfin elle fut rendue à Henri IV
en 1594*
L’évêché des Vermandois fut transféré a Noyon
fous l’épifcopat de Saint Médard en 531. Cet évêch
é eft très-riche. On compte dans le diocèfe 17
abbayes, & 450 paroifles qui font partagées en 12
doyennés ruraux.
Noyon eft bâti fur une pente douce , & en bon
air. La ville eft grande, mais pauvre & fort dépeuplée.
C ’eft le chef-lieu d’une éleâien ; & le fiège
d’un grenier à fg l, d’un gouverneur, d un baillage
qui reflortit au préfidial de Laon , d une maitrife
particulière des eaux & forêts, d’une maréchauffée,
& d’une anciennne prévôté royale. Outre la cathédrale
& une chapelle royale , on compte à Noyon
10 paroifles , dont 2 dans les fauxbourgs, 2 abbayes
d’hommes, 5 couvens & communautés de l’un &
de l’autre fexe, un collège, un féminaire , un hôtel
dieu , un hôpital général, & un hôtel de-ville '
fort régulier. Son principal commerce confifte en
bled & avoine, qu’on tranfporte à Paris par l’Oife
& la Seine. Celui des toiles de chanvre, de lin, &
des cuirs tannés eft très-confidérable ; elle eft fituée
à un quart de lieue de l’O ife, fur la rivière de
.Vorfe, lieues n. o. de Soiflons, 13 G e. d’Amiens
, 24 n. e. de Vans. Long. 10 9 40, 43; Int.
49^34 » 37* ! ........................ , A
Ce qui fe pratique a la première entree de 1 eve-
que , comte & pair, en cette v ille , eft fingulier,
& a été décrit par M. Richouf, chanoine de cette
églife. Le fieffé de Vieulaines doit tenir la bride de
la haquenée & l’étrier; enfuite la haquenée eft pour
lui. Levaffeur, doyen de Noyon , qui a fait l’hif-
toire de cette églife, fait remonter, fans preuves ,
la dignité de la pairie à Clovis T r ; & il ajoute que
la deuxième femme du roi Robert étoit fille d’un
comte de Noyon : d’où on doit conclure que le
comté étoit alors en main laïque, non affe&é à l’é-
glife.
L’églife cathédrale a été bâtie par Pépin-le-Bref,
& par Charlemagne fon fils. L’abbaye de Saint
E lo y , fondée par le faint,a été illuftrée par fon
tombeau. Il s’eft tenu plufieurs conciles à Noyon
clans les années 814, 831, 12 31, 1271 & 1344.
Dès l’an 1108, les habitans de Noyon jouiffoient
du droit de commune , établi par l’évêque Albéric,
j& confirmé par Louis V I , dit le Gros, & par Louis
n o Y 49 ü VIT. On dit par fobriquet les friands dt Noyon , à
caufe des excellentes pâtiflèries qui s’y faifoient.
Noyon a produit des gens célèbres , tels font :
Conte (Antoine l e ) , en latin Contins, jurif-
confulte du XVIe fiècle, dont Cujas faifoit beaucoup
de cas , mourut en 15 86. Ses oeuvres ont été
imprimées en un volume in-folio.
Fourcroï ( Bonaventure) étoit mauvais poète,'
mais avocat célèbre. Il mourut à Paris en 1691.
Maucroix (François), intime ami de la Fontaine
, devint chanoine de Reims, & mourut en
1708 , à 89 ans. Il écrivoit très poliment, & ver-
fifioit avec aifance. Nous lui devons de bonnes
traductions en notre langue ; les Philippiques de
Démofthène, l’Eutyphron, le grand Hippias, quelques
Dialogues de Platon, & le Rationarium tcm-
porurn du P. Petau.
Sarrazin (Jacques), né à Noyon en 1598, habile
fculpteur, & peintre. Parmi fes ouvrages qui
décorent Verfailles , on diftingue le magnifique
grouppe de Remus & de Romulus, alaités par une
louve. C ’eft encore ce célèbre artifte qui fit le
grouppe fi eftimé qu’on voit à Marly, repréfentant
deux enfans qui jouent avec une chèvre. Il mourut
à Paris en 1660, à 62 ans.
Le Cat (Nicolas), né à Bleraucourt , près de
Noyon , un des grands phyficiens de France, établit
à Rouen une école publique d’anatomie & de
chirurgie en 1736; raffembla enfuite les favans &
les amateurs ; fit éclorre une fociété littéraire, qui,
depuis, eft devenue académie, dont il a été fecré-
taire perpétuel. Le roi, inftruit de fon mérite , lui
accorda, en 1759, une penfion de 2000 liv.
en 1766 , des lettres de nobleffe enregiftrées gratis.
Il mourut en 1768, âgé de 68 ans.
Mais Noyon eft bien moins connu parles personnages
que je viens de nommer, que pour avoir
donné en 1509 la naiffance à Calvin , cet homme fi
fameux par fes ouvrages, par fes difciples, & par
les peuples éclairés , chez lefquels fa doétrine a
été reçue dans tous les points où elle a paru conforme
à celle de la primitive églife.
Calvin poffédoit les plus heureux'dons de la nature.
Il joignoit à beaucoup d’efprit, une merveil-
leufe fagacité, une mémoire excellente, nnerare
érudition , une plume éloquente & facile, l’art de
manier la parole, le talent fupérieur d’écrire purement
en latin comme en françois , un travail infatigable
, qu’il n’interrompoit pas même dans le
tems que des maladies l’attachoient au li t , une vigueur
d’efprit toujours a&ive, un courage qui ne
s’étonnoit de rien, & plus que tout cela, l ’ambition
d’étendre la réformation dans tome l’Europe ,
en France, en Suiffe , en Allemagne, & jufqu’aux
extrémités du nord.
Plein de ce vafte projet, il s’y dévoua dès fa jeu-
neffe, étudiant profondément la Théologie & la Jii-
. rifprudence. Il fit connoître ce qu’il feroit un jour
par la harangue qu’il fuggéra au reûenr de l’univer-
fité de Paris, & qui excita de grandes rumeurs en