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ORTENAU , contrée d’Allemagne, dans le cercle
de Souabe, entre le Brifgau, la forêt Noire ,
le duché de Wirtemberg, le marquifat de Bade,
& le Rhin. Il eft très-fertile , & fe divife en canton
& en baillage. Le baillage eft à l’Autriche,
qiu en a remis en fief la plus grande partie à la
maifon de Bade, mais qui ne laifle pas que d’en
entretenir toujours le baillif dans la ville impériale
d Offenbourg. Dans l ’enceinte de ce baillage
le trouvent aufli des terres & feigneuries appartenantes,
les unes au landgrave de Heflè-Darmf-
5acij,5 ^es autres à l’évêque de Strasbourg , d’autres
a l’évêque de Spire, d’autres enfin au comte de
Hanau-Lichtenberg. Dès' le règne de l’empereur
Henri IV, ce baillage d’Ortenau étoit déjà féparé
du duché de Souabe. Les ducs de Zoehringen en
éroient en pofleflion., & ce fut à l’extindion de
leur race que la maifon d’Hapsbourg en acquit la
propriété. Le canton d’Ortenau eft pofledé par la
partie de la noblefte immédiate de Souabe, qui
a fa chancellerie dans la ville de Tubingen. Il y
a aufli dans ce canton, mais fans aucune relation
avec fa conftitution politique ou civile, les villes
impériales d Offenbourg , de Gengenbach & de
Zel 1. (ƒ?.)
O R lEN BO U R G , état & comté immédiat du
Saint-Empire, fitue dans la Bavière inférieure, &
enclavé dans la préfeéhire de Landshut. Il eft fort
petit, ne renfermant qu’un bourg & un château
de fon nom , avec quelques villages, & ne rapportant
que douze a treize mille florins par an. On
y fuit la religion proteftante, & fes comtes qui
paient des taxes modiques à l’Empire, prennent
place aux diètes entre Haag & Ehrenfels.
Le bourg d’Ortenbourg eft à 4 lieues de Paf-
fau. Ses princes, qui y ont un château, pofsèdent
encore Seldenau, Mydeck & Eggelheim. Ils prennent
aufli le nom de comtes de Grichingen &
de Pultingen. (R.)
O rtenbourg , feigneurie libre de l’Empire ,
dans la Wetéravie , à a lieues de Badingen, & à
8 lieues de Francfort. Elle eft poffédée en commun
par les princes de Hefle-Caflel, & les comtes de
Stolberg. (/?.)
Or ten b o u r g , ville d’Allemagne, dans la
haute - Carinthie, fur la rive méridionale de la
Drave, vis-à-vis du confluent du Lizer, chef-lieu
d’un comté. (R.)
O RTENE CK, château & feigneurie de la
moyenne Carniole, a la maifon de Lichtenberg.
O R TH , comté de la haute-Autriche au milieu
du lac dé Traun. (R .)
ORTHEZ , ou O rtez , petite ville de France,
en Béarn , diocèfe d’Acqs, fiège d’une fénéchauf-
fée- Cette ville , d’environ 4000 habitans, eft fituée
fur le Gave de Pau , à 7 li. au-deffous de cette v ille,
fur le penchant d’une colline. Jeanne d’A lbret,
reine de Navarre, fonda dans cette ville, en faveur
des proteftans, une univerfité qui a fubfifté jufo
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qu’au règne de Louis XIV. long. 1 6 , 54; Ut;
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C eft de cette ville qu’étoit le vicomte la Braue,
commandant de Bayonne en 1572. Sur l’ordre
d’exécuter le maffacre de la Saint-Barthelemi, il
écrivit a la cour cette lettre qu’il convient de faire
paffer à la poftérité:
« Sire, j'ai communiqué le commandement de
” V . M. à fes fidèles habitans de Bayonne, &
» gens de guerre de la garnifon ; je n’y ai trouvé
» que de bons citoyens & de braves foldats, mais
» pas un bourreau ; c’eft pourquoi eux & moi fup-
» plions tres-humblement V. M, de vouloir em-
» ployer nos bras & nos vies en chofes poflibles ;
” quelque hafardeufes qu’elles foient , nous y
» mettrons jufqu’à la derniere goutte de notre
» fang ».
Ce vicomte ne fut pas le feul ami de l’huma-
nite, qui refufa de verfer le fang de fes concitoyens.
Sa modération fut ÿnitée par le comte de
Tende , en Provence; par Gordes, en Dauphiné;
par Saint-Herem, en Auvergne ;, par Philibert de la
Guiche, à Maçon ; pnr Chabot, comte de Charni,
en Bourgogne ; par Hennuyer, évêque de Lizieux,
oc par Villars, coh fui à Nîmes. Un bon François
qui voyage dans ces provinces, & à qui la mé-
C'CS ^ es gouverneurs eft chère, demande
a Dijon , à Mâcon, à Bayonne, où font les ftatues
elevées a ces pères de la patrie? Quel eft fon étonnement
de n’y trouver aucun monument qui les
rappelle a la mémoire de leurs concitoyens ! (/L)
ORTHON , grande rivière d’A fie, dans la Tar-
tarie. Elle a fa fource dans le pays des Mongules ;
vers le 45e </. 40 min. de latitude, & court du fud-
fud-eft au nord-nord-oueft. Elle vient enfuite fe
jeter dans le Selinga, à 50 d. de latitude. C ’eft fur
fes bords que le kam des Kalcka - Mongules fait
ordinairement fon fejour. C ’eft encore aux envi»
rons de cette rivière que le kutuchta, oq grand-
pretre des Mongules de l’oueft, fe tient à préfent.
Il étoit autrefois accoutumé de camper vers Nor-
zinskoi, aux bords de la rivière d’Amur; mais depuis
que les Rufles fe font établis en ces quartiers
, il ne palTe plus en - deçà de Selinginskoi.
C ’eft aux environs de la rivière d’Orthon, & même
vers, la Selinga du côté de Selinginskoi , qu’on
trouve abondamment de la rhubarbe; & tout ce
que la Ruflie en fournit aux pays étrangers vient
des environs de cette ville. Comme cette racine
eft fort eftimée en Europe, le tréfor de la Sibérie
n a pas manque de s’emparer de ce commerce qui
pourroit être fort avantageux à la Ruflie, s'il étoit
fidèlement adminiftré: car la rhubarbe croît en fi
grande abondance dans le territoire de Selinginskoi
, qu’on dit que le tréfor de Sibérie en vend
jufqu’à dix mille livres à la fois. (R.)
ORTHOSIAS, ville de Phénicie, fur la côte de
Syrie, autrefois épifcopale. Elle eft très-ancienne,
& il en eft fait mention au livre des Machabèes,
chap. 1 J , f . 3 5 & 37. Elle eft fituée au bord de la
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r , vis-à-vis l’île d’A rade, non loin de Tripoli.
O R TI , ville d’Italie, dans le patrimoine de
Saint-Pierre, avec un évêché füflragant du pape,
& uni à celui de Citta-Caftellana. Elle eft près du
Tib re , à 34 milles de Rome, 9 de Citta-Caftellana
, & 14 de Viterbe. On croit que c’eft 1’Hor-
lanum de Pline. Long. 3 0 ,2 ; lut. 4 2 ,2 2 . (JL)
ORTNAU. Foyer Ortenau.
ORTONE-SUR-MER, ville d’Italie, au royaume
de Naples , dans l’Abruzze citérieure. Elle fut érigée
en évêché, en 1570, par le pape Pie V. Cet
évêché eft uni aujourd’hui à celui de Campli. {R.)
O R T YG IE , petite île fur la côte orientale de
Sicile, jointe à cette grande île par un pont, &
à l’embouchure de l’Alphée.
Cette île fe nomme aujourd’hui Y île de San Mar-
ciano. Elle eft devant le port de Syracufe.
. C ’eft fur le bord occidental de l’île qu’étoit la
célébré fontaine d' Arèthufe.
La ville de Syracufe eft aujourd’hui bornée à
rîle. On voit encore dans le château une grofle
fource qu’on croit être l’Arérhufe. Mais la mer a
beaucoup gagné fur ce rivage, comme il paroît
par plufieurs fources qu’on voit jaillir au fond de
la mer, & qui grefliflbient autrefois cette fameufe
fontaine, (iL)
ORVAJL, Aurea Vallis, riche & fameufe ab- :
baye de l’ordre de Cîteaux, dans les Pays-Bas ,
à l’extrémité méridionale du Luxembourg Autrichien
, au milieu des bois, à 2 lieues Sc demie de
Montmedi. On y pratique l’étroite obfervance de
Cîteaux. Partie des terres de cette abbaye eft dans
le Luxembourg François. L’abbaye d’Ôrval jouit
de revenus énormes, qui dans un avenir plus ou
moins éloigné auront une application plus, heu-
reufe. (R.)
ORVANNE, rivière du Gâtinois, qui prend fa
fource près du bourg de Saint-Valérien , à 3 li. de
£>ens, vers le couchant. A cent pas de fa fource,
çlle fait tourner un moulin, & s’appelle la fontaine
de Saint-Blaife, à caufe d’une chapelle de ce nom
qui en, eft voifine ; mais au-deffous du moulin ,
elle commence à s’appeler la rivière d'Orvanne. Non
loin de fes bords, près du village de Dormelle ,
dans une plaine qui s’étend du côté de l’eft & du
pord, fut donnée la bataille furnommée de Dormelle
, où Théodebert & Thierri défirent Clotaire
II en 600, fuivant le rapport de Frédégaire. Super
Arounnem nec procul à Doromcllo vico prczlïo confli-
tentes junxerunt.
Le vallon qu’arrofe cette rivière s’appelle le
vallon dOrvanne., & les paroiffes qui y font fituées
font nommées les paroijfes de la vallée d'Orvanne ;
mais au-delà de la Dormelle , la rivière s’appelle
Ravanne, peut-être parce qu’elle paffe dans un
château affez diftingué, appelé le château de Ravanne.
Le nom du château eft peut-être celui même
de la rivière différemment prononcé ; de même
qu’Aimoin écrit aufli fon nom en latin d’un autre
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maniéré que Frédégaire , fuper fluviutn Arvennam.
Il eft inconteftable qu’il s’agit dans ces deux auteurs
de la même rivière d’Orvanne qui, plus anciennement,
a dû être prononcée Arvanhé ; ainfi
il faut abandonner la rivière d’Ovaine, éloignée
de Dormelle de plus de huit lieues, qui prend
fa fource à quatre lieues d’Auxerre, & va fe jeter
dans le Lovain , au-defîùs de Montargis , & dont
le nom latin eft Odona. Le P. Daniel a eu raifon
de dire que la bataille de l’an 600 fut donnée fuir
une rivière qui fe jète dans le Lovain , proth.e
Moret. Il ne s’eft trompé qu’en lui donnant le nom
d’Ovaine, aufli bien que D . Ruinart. Ce n’eft pas
non plus la rivière de Vanne que Frédégaire a eu
en vue, comme l’a cru le P. le Cointe après Fau-
chet; encore moins l’Aroëna fluviolus, du pays du
Maine. (JL)
ORVIETAN ( 1’ ) , province de l ’état Ecclé-
fiaftique, en Italie, dont Qrviète eft la capitale;
(R.) ir.-:.--: ■ - _ 1 « "
ORVIÈTE, Urb s vêtus, Urbiventum, Herbavurrr
ancienne ville d’Italie, dans l’état de l’Eglife, cânl-
tale de l’Orvietan , avec un évêché fournis immédiatement
au pape. Cette ville eft fur un rocher
efearpé , près du confluent de la Paglia & de la
Chiana , à 60 milles de Rome, 6 de Bolfena, .&
20 de Viterbe. Long. 2 9 , 45 ; lat. 42, 42.
Elle a un puits très-profond , où des mulets descendent
par un efcalier pour apporter de l’eau ,
& remontent par un autre. (JL)_
ORVILLE , Orbavilla, village moitié en Bourgogne
, moitié eh Comté, fur la Venelle , annèxe
de Selongey, fur la grande route de Dijon à Lan-
gres. Nous ne parlons de cette paroiffe que pour
reélifier l’erreur de tous nos hiftoriens de France,
qui font arrêter la reine Brunehaut par Clotaire
à Orbe, en Suiffe, pour la conduire devant le
prince qui teneit fon camp à Rinova, que nos hiftoriens
, même1 l’abbé V e lli, appellent Rinove , &
qui n’eft autre que Renève, à 3 ou 4 lieues d’Or-
ville, & à 43 d’Orbe ; toutes ces fautes ne viennent
que de l’ignorance du local. J’ai vu les deux
endroits : il étoit naturel que la malheureufe Brunehaut
, qui venoit d’Auftrafie pour fe rendre à
Châlori-fur-Saône, paffât à Orville , qui étoit fur
la voie romaine ; elle y fut arrêtée, £& conduite
au camp du roi à R enève, dans le voiftnage. (J?.)
OS. Voye£ Oss.
O S A C Â , grande & belle ville du Japon , 'très-
commerçante, fort peuplée, & l’une des cinq villes
impériales dans Tîle de Niphon. Elle eft fituée au
fud-eft de Méaco, fur la rivière de Jedogawa,où elle
a un bon port de mer : elle paffe pour la troifième
ville de l’île. Les Japonais l’appellent le théâtre des
plaifirs & des divertiffemens. Toutes les heures de
la nuit s’y annoncent par lé fon de différens inftru-
mens de mufique. A chaque heure eft afleélé un
infiniment particulier. Il s’y trouve un grand &
beau château fortifié. La rivière de Jedogav/a,
qu'on y pafle fur plufieurs beaux ponts, s’y divife