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oeuvres eft celle que le P. Pctau publia en 1622,
in-fol. , en grec & en latin avec de favantes notes ;
mais dans lefquelles il n’a pu reâifier, 8c les erreurs,
& le peu d’exaâitude de Saint Epiphane
dans les faits qu’il rapporte. (/?.)
PALESTRINE, autrefois Præneste, petite
ville d’Italie, dans la campagne de Rome, avec
un évêché, dont l’évêque eft toujours un des fix
anciens cardinaux, & fournis immédiatement au
faint-fiège. Elle eft fur la pente d’une montagne,
à 8 li. de Rome. Long, 30,28 ; lat. 4 1,50 .
Le duché de Paleftrine eft entré par mariage
dans la maifon Colonne, qui le pofsède aujourd’hui.
Il s’y trouve 4 couvens d’hommes, & un
de filles. (/?.)
PALIACATE , ou Palicat , Palicate , Pa-
léacate , ville des Indes, fur la côte de Coromandel
, au royaume de Carnate, fur la route de
Mafulipatan à Gandicote, au nord de Madras, dans
une plaine fablonneufe &ftérile. Les Hollandois ,
à qui. elle appartient, y ont un prèfident pour le
commerce, un comptoir, & un petit fort appelé le
fort de Gueldres. Cette ville eft peuplée de Maures
& de Gentils. Long, 98, 8 ; lat. 13 , 34. (/?.)
PALICE ( la ) , petite ville de France, dans le
Bourbonnois, fur la Besbre, & fur la route de Paris
à Lyon. Il s’y tient plufieurs foires & marchés ;
mais on n’y compte pas 400 habitans. Long. 20,
5 7 ; lat. 4 6 ,3 3 . (R.)
PALICOÜRS (les), peuplesfauvages de l’Amérique
méridionale, dans la Guyane, entre les rivières
Epicouli & Agairi. Ils font bien faits, courageux
, & affables envers les étrangers, <jue la
traite du lamentin attire chez eux. (/«?.)
PALIMBUAN, ou Palimban , ville fortifiée
& commerçante des Indes , capitale d’un royaume
de même nom , dans l’île de Sumatra, fur fa côte
orientale. Long. 122 , 45 ; lat. mèrid. 3 ,8 . (J?.)
PA L L AN T , v ille, château & feigneurie d’A llemagne
, dans le duché de Juliers. Ils appartiennent
au prince de Waldeck , & font fitués dans
le baillage d’Aldenhofen, à quelque diftance de
la ville de Juliers. (A.)
PA L L IAN O , petite ville d’Italie, dans ]a campagne
de Rome, au nord occidental d’Anagni, &
a 10 li. au levant de Rome, fur une éminence.
(* •)
P A L K A T I , grand lac d’A fie , au pays des
Eluths, ou de la Calmaquie, dans laTartarie indépendante,
à l’orient. Il reçoit entr’autres rivières
celle d’I li, qui prend fa fource vers la ville de
Ciaü. (R.)
PALM A. Voyc{ Palomera,
Palma , ou Palm a - No v a , ville ttès - forte
d’Italie, dans l’état de Venife, au Frioul, avec un
port. Cette place eft importante pour la défenfe
des Vénitiens contre les Turcs & les Autrichiens.
Elle eft fur la mer, à 3 li. f. e. d’U dine, 4 n. o.
d’Aquilée, 20 n. e. de Ve$ife, Long. 31 ; lat. 46 ,
»• 1 1
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Palmà ( golfe de ) , golfe qui eft entre l’île
Saint - Antioche & la terre ferme de Sardaigne.
Latit. obfervée & déterminée par le P. Feuilles,
38 d. 59', 24". (Æ.)
PALMES ( ville des ). Voyez C iudad de LA S
fA L M A S .
Palme ( l ’î le d e ) , île d’Afrique , l’une des Canaries
, & extrêmement fertile. Les Efpagnols en
firent la conquête en 1460. Elle fouffrit beaucoup
d’un tremblemenr de terre en 1677. Long, fuivant
le P. Noël, 3 58 d. 6 ', 30f/ ; latit. jept. 2 7 , 35. Elle
abonde en pâturages & en bétail ; il y croît des
cannes à fucre, oc'on y recueille des vins & des
fruits. (/?.)
PALMEIRA , petite ville du Portugal, dans
l’Eftramadure, avec un château bâti fur le roc.
Elle eft fur la rivière de Gadaon , à 2 lieues n. de
Sétuval, 7 f. e. de Lisbonne. Long. 9 , 27 ; lat. 38,
30. (R.)
PALMES ( le cap d e s ), cap d’A frique, à l ’ex-.
trémité méridionale de la côte de Malaguette, dans
la Guinée. (/?.)
PALMYRE, ville de Syrie, dans un défert, fur
les confins de l’Arabie déferte en tirant vers l’Euphrate.
Son nom hébreu eft Tadmor, Thamor t ou
Tedmor, félon Jofephe, antïq. lïv. V I I I , ch. ij ,
qui la place à deux journées de la haute Syrie , à
un jour de l’Euphrate, & à fix de Babylone.
Il ajoute que Palmyre, qui avoit autrefois été
bâtie dans un défert, fe trouvant dans une fitua-
tion fort commode pour obferver les Sarrafins, &
pour découvrir les courfes qu’ils faifoient fur les
terres de l*empire, Juftinien la répara, y mit une
puiflante garnifon, la pourvut d’eau, & réprima
parce moyen les irruptions de ces peuples. Cette
ville eut le titre de colonie Romaine. & Etienne le
géographe dit qu’on la nomma quelquefois Uadriar
nopolis.
Il refte encore de fuperbes ruines de cette ville ;
élevée dans un défert, poffédée par les rois de Ba-
1 bylone, enfuite devenue capitale d’un état célèbre
i par fes richefles, par la puiuance d’Odenat, & par
le courage de Zénobie fa femme. Il n’eft pas probable
que la curiofité du leâeur en demeure-là ; les
ruines de cette ville font trop intéreflantes pour ne
le pas porter à rechercher ce qu’elle a été, quand
& par qui elle a été fondée, d’où vient qu’elle fe
trouve fituée fi fingulièrement, féparée du refte du
genre humain par un défert inhabitable, & quelle
a dû être la fource des richefles néceflaires pour
foutenir fa magnificence. Voilà bien des motifs de
çuriofité.
L’Ecriture, I. Rois, ix. v. 18, & I I . liv. Chroni
v iij, v. 4 , nous apprend que Salomon fit bâtir
Tadmor ou Tedmor dans le défert, après qu’il eut
fait la conquête du pays d’Hamath-Zoba ; & Jofephe
nous allure que c’eft la même ville que les
Grecs & les Romains appelèrent par la fuite Pal-
myre, quoique les Syriens confervaflfent toujours
le premier nom. Saint Jérôme penfe que Tadmor
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Sl Palmyre ne font que les noms Syriens & Grecs
de la même ville. Ce qui femble fortifier cette
opihion, c’eû qu’à préfent les Arabes du pays 1 appellent
Tadmor.
Si nous examinons à préfent l’hiftoire Romaine,
nous verrons qu’il n’en eft pas encore fait mention
quand Pompée fit la conquête de ce pays-la; ce
n’eft que du tems de Marc-Antoine qu-il en
parlé pour la première fois dans cette hiftoire. Ce
capitaine Romain fe voyant épuifé d’argent par les
dépenfes exceflives qu’il faifoit en Syrie, oc n ayant
pas de quoi payer les troupes, imagina de donner
le pillage de Palmyre à fa cavalerie au lieu de
p aie, & elle s’y rendit dans l’efpérance de s y
enrichir; mais les Palmyréniens ayant été avertis
de bonne heure des defleins d’Antoine, mirent a
couvert leurs familles 8c leurs meilleurs effets de
l’autre côté de l’Euphrate, dont ils défendirent fi
bien le paflage avec leurs archers , que 1 armee
d’Antoine s’en retourna fans fucces. Cependant les
Palmyréniens outrés du projet du triumvir, prirent
le parti de s’unir avec les Parthes, pour fe
mettre à couvert de l’avarice des Romains.
Les Palmyréniens étoient alors un peuple riche,
commerçant & libre. Ptolémée marque les noms
des différentes villes de l ’état Palmyrénien.-
Palmyre eft dans une belle fituation, étant au
pied d’une chaîne de montagnes a l’occident, &
s’élevant un peu au-deffus du niveaud’une vafte
plaine qu’elle commande à l’orient. Ces montagnes
étoient chargées de monumens funèbres , dont
plufieurs fubfiftent encore prefqu’en entier, & ont
un air vénérable. Elles étoient aufli couvertes de
palmiers , de même qu’une partie du défert; car
les palmiers eroiflent dans les déferts fablonneux
les plus arides. Abulfeda fait mention des palmiers
auflï-bien que des figuiers de Palmyre ; quoi-
qu’environnée de tout côté d’un vafte défert fablonneux,
fon terroir néanmoins eft riche , &
agréablement coupé de ruifleaux qui le fertilifent.
Palmyre fe diftingua fous Gallièn par la politique
& les vertus d’Odenat palmyrénien, que
l’empereur déclara Augufte , & affocia à l’empire.
Odenat laifla après lui fa femme Zénobie, fi célèbre
par fa beauté mâle, fa fcience 8c fes conquêtes.
On fait qu’Aurélien ayant pris Palmyre, &
fait cette princefle prifonnière , il la mena à Rome
pour orner fon triomphe.
Sans doute que Palmyre, après avoir perdu fa
liberté, eut un gouverneur Romain. Juftinien la
fit réparer, & depuis lors , on n’apprend plus rien
de Palmyre dans l’hiftoire Romaine. On ne fait
pas davantage ce qui eft arrivé à Palmyre depuis
Mahomet. Abulfeda, qui écrivoit vers l’an 1321 ,
eft prefque le feul qui en parle ; encore fait-il une
mention très-fuccinfte de fa fituation, de fon terroir,
de fes palmiers , de fes figuiers, des colonnes
anciennes & en aflfez grand nombre qu’on y
voyoit de fon tems , de fes murs 8c de fon château.
Il eft vraifem.blable qu’il ignoroit & le nom
Gêogr. Tome II.
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gfSg ; & l’hiftoire de cette ville ; il ne l’appelle que
Tedmor.
Enfin, on connoifloit fi peu fes ruines avant la
fin du dernier fiècle, que fi on en eût employé les
matériaux à fortifier la place , ce qui auroit pu naturellement
arriver, en conféquence d’une guerre
entre la Turquie & la Perfe, on fauroi't à peine
aujourd’hui que Palmyre a exiftè : exemple frappant
du fort précaire auquel font fujets les plus
grands monumens de l’induftrie & de la puiflance
lumaine !
Mais en 1 6 9 1 , des négocians Anglois eurent la
curiofité d’aller voir fes ruines. On a publié dans
les tranfa&ions philofophiques, la relation qu’ils
en ont faite avec toute la candeur & la vérité pof-
fible. C’eft ce que reconnurent les gens de lettres
également habiles & curieux, qui entreprirent * en
1 7 5 1 , le voyage de Palmyre : je parle de MM.
Dawkins, Wood & Bouvery.
Ces hommes illuftres, riches, unis par l’amour
qu’ils avoiênt pour les antiquités & pour les beaux
arts, & par l’habitude de voyager, favans dans
le deflin & dans l’art de lever les plans, frétèrent
un vaifleau à leurs dépens, parcoururent les
îles de l’Archipel, pénétrèrent dans l’Afie mineure,
dans la Syrie, dans la Phénicie , dans la Paleftine
& l’E gypte, pour en voir les endroits les plus remarquables
, moins encore pour connoître l’état
préfent de ce pays , que l’état ancien. Ils fe pourvurent
de livres, d’inftrumens de mathématiques,,
de préfens convenables pour les Turcs de diftinc-
tion, & autres auxquels ils fe trouveroient obligés
de s’adrefler dans le cours de leur voyage.
Ces favans ont copié toutes les inferiptions qu’ils
ont rencontrées fur leur route : ils ont plus fait ; ils
ont même emporté les marbres en Angleterre, toutes
les fois qu’ils Font pu. Ils ont eu foin de fe
pourvoir d’inftrumens pour creufer la terre ; & ils
ont quelquefois employé les payfans à ce travail
pendant plufieurs jours avec fuccès. Enfin , de retour
dans leur pay s , ils nous ont donné les ruines
de Palmyre, que le public defiroit avec empreffe-
ment. Cet ouvrage magnifique publié à Londres
en 1 7 5 3 , en anglois & en françois, contient 5 7
planches de forme d’atlas, & qui font admirablement
gravées.
Il femble qu’on peut conclure par tout ce qu’ils
nous en rapportent, qu’on a dû connoître les Sources
abondantes & continuelles des richefles de Palmyre
, tout aufîi-.tôt qu’on a trouvé le paflage du
défert, & que. dès le tems auquel le commerce a
commencé d’attirer l’attention des hommes, on a
dû faire cas de la fituation d’une telle v ille , qui
étoit néceflaire pour entretenir la communication
entre l’Euphrate & la Méditerranée, Palmyre n’étant
qu’à environ 20 lieues 4le cette rivière , & à
environ 50 de T y r & de Sidon fur la côte.
Il eft probable que les Phéniciens commercèrent
à Palmyre, & que- fes richefles font dues au commerce
des Indes, commerce qui doit avoir confi-
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