goût 8c du plus beau teins de la Grèce , peut
aller de pair avec les monumens d’Athènes,
dont M. le R o i, de l’académie royale .d’archi-
teélure, nous a donné les gravures. On a publié
a Londres de belles gravures des monumens de
Poejlum.
Cette v ille fut pillée par les Sarrazins en
930 , faccagée & prefque détruite par les Guif-
card en 1000 ', Robert Guifoard démolit les anciens,
édifices , & enleva les magnifiques colonnes
dé marbre verd antique pour en décorer
une églife ; depuis ce tems elle ne s’eft point
relevée de fes ruines : un feul fermier les ferr
i t e 8c s’y eft établi. Le libraire Jombert a
imprimé à Paris, les ruines dePefii , avec 18
plans en 1769. ( R. )
PETAGUEI , pays de l’Amérique méridionale
au Bréfil, borné au nord par le pays de
Dele & par la mer ; au fud par la capitainerie
de Rio grande ; à l ’oueft par les Tapuyes. Il
y a des mines d’argent dans cette contrée.
P É T A S , petit peuple de l’Amérique fepten-
tionale dans la Louifiane, fur la route de la
baye de St. Louis aux Cénis
PÉ TAU , P e t a w , ou P è t t a u ^ Pejlovia ,
Pefiorium , Petovio , 8c en venede Tuy , pe- i
tite & ancienne ville du cercle d’Autriche
dans la baffe Stirie fur la Drave.. Elle a une
églife paroifiiale , deux couvens & un troifiéme
hors de fes murs. Le château appartient aux
comtes de Leflie. Ses manufactures font affez
floriffantes. Vers l ’an 1042 & 1043 les Hongrois
furent battus près de cette v ille par Ot-
tocare III. Marggrave de Stirie. (R.)
PÉTERBOROUG, ville épifcopalë d’Angleterre
, en Northamptonshire , avec titre de
comté. Elle envoyé deux députés au parlement
& eft fur le Nen. C’eft un des fix évêchés établis
par Henri V I I I . Long. il. 20 lotit. 52. 26.
PETERHOF , château de plaifance , fi tué
au bord du golfe de Finlande , à 30 Werftes
de Peterfbourg. La cour y réfide ordinairement
l ’été. Depuis Pierre I . , les fouverains n’ont épargné
aucune dépenfe pour embellir ce lieu déjà
très-agréable par fa pofition. ( R. )
PE TER KOW ..........
PE TER KOW, P e t r i c o w , P e t r i c o v i e ,
9 U PlELTRICOW , Voye\ PlETRIKOW .
PETERLINGEN, o u P e t e r s h a u s e n , faux*
bourg de Confiance féparé de cette v ille par le
Rhin. I l appartient à l’évêque. 11 y a une abbaye
de prémontrés , dont l’abbé eft un des prélats libres
de l’empire , dans le cercle de Souabe. On
l ’appelle l’abbaye dePetershaufen , abbatia Pe-
térshufana.
PËTERSBOURG , la capitale 8c la plus
belle v ille de l’empire de Ruffie , bâtie par
le czar Pierre , en 1703 , à l’orient du golfe
jde Finlande , & à l’embouchure de la Néwa
8c qui fort du lac de Ladoga.
Les environs de Peterfbourg font peu fertiles
, ce qui oblige les habitans de fe procurer des
vivres des provinces éloignées & à grand prix.
Les’ denrées , bois 8c fourage hauffent tous les
jours , ce qui achève de ruiner la nobleffe dont
le revenu confifte dans le produit de fes terres
; &c.
Petersbourg , capitale de l’Ingrie , s’élève
fur le golfe de Cronfiadt, au milieu de
neuf bras de rivières qui di.vifent fes quartiers ;
un château occupe le centre de la v ille dans
une île formée parle grand cours de la New a;
fept canaux tires des rivières, baignent les
murs du palais , ceux de l’amirauté , du chan-
tier j- des galeres 8c de quelques manufactures.
Elle n a ni portes ni murs ; c’efi une ville ouverte
& difperfëe fur des îles. Les rues larges
8c tirees au cordeau , & les grandes places contribuent
à la pureté de l’air , malgré cela cependant
, on 11e peut dire q u il fo it falubre. En
1702, il y avoit dans tout Péter {Bourg 4554 mai-
fons principales , fous un nombre prodigieux &
plus confidérable encore de petites bâties fur le
teirein des premiers. Cette ville depuis cette époque
eft encore bien augmentée -, on y en bâtit tous
les ans de nouvelles, de forte quelle s’aggran-
dit tous les jours. On compte aujourd’hui dans
cette ville trois cent mille âmes , trente-cinq
églifes , & parmi ces églifes , il y en a cinq
pour les étrangers , foit catholiques-romains ,
foit réformés , foit luthériens : ce font-cinq
temples élevés" à da tolérance , & autant
d’exemples donnés aux autres nations.
Cette v ille a été élevée dans Fefpace de fix
mois , & dans le fort de la guerre. La difficulté
du terrein qu’ il fallut raffermir , l’élow.
gnement des fecours , les obftacles imprévus
qui renaiffoient à chaque pas en tout genre de
travail, en un mot les maladies épidémiques qui
enlevoientun nombre prodigieux des manoeuvres,
rien ne découragea le fondateur. Ce n’étoit à
la vérité qu’un affemblage de cabanes avec
deux maifons de briques , entourées de rem.
parts ; la confiance & le tems ont fait le refie-
I l n’eft pas moins furprenant que ce foit
dans un terrein défert & marécageux , qui
communique à la terre ferme par un feul chemin
que le czar Pierre ait élevé Petersbourg ;
affurément il ne pouvoit choifirune plus mau-
vaife pofition.
Petersbourg, peut fe divifer en différentes
parties, z T île deP étersbourg. 2 l’île de Basile , 3 1 île ou le côté de Vamirauté, 4 le côté de
Mofcow bâtie fur la terre ferme, 5. Le côté
de la Canonerie également fur terre ferme, &
6. enfin le côté de Wibourg.
L’ île de Pétersbourg eft environnée par la
grande 8c petite Ne-w a , & par la petite New a -
| en y comprenant la petite île fituée au milieu
| de la Newa 8c de la ville. Dans cette île fe
P E T
trouve un fort éxagône, muni de beaucoup d’artillerie.
On remarque dans les voûtes de ce quar-
lier , la fabrique de la monnoye , un laboratoire
pour la réparation de l’or 8c de l’argent,
8c le dépôt des archives. Au milieu du fort
eft l’églife de St. Pierre 8c de St. Paul dans
laquelle tous les empereurs & impératrices depuis
Pierre I. font inhumés dans de fuperbes
maufolées. On voit à côté un chantier où fe
conftruifent des gaîiôtes à bombes & des pontons.
Cètte iüe contient beaucoup de maifons,
mais pour la plupart mal bâties. Il n’y a de
remarquable que 6 églifes Ruffes , les boucheries
, 8c les auberges & c . Comme le fort eft
au centre de la ville , il ne peut fervir pour
- la défenfo;
IL Uijle de Basile , Wafili-OJlrow , eft la .
plus grande de toutes. Elle eft entourée'de la
grande. & petite Newa 8c eft fituée vers Cronf-
tadt. Ses r ies font au nombre de 12 très-longues
, très-larges & tirées - au cordeau. Différ
a s canaux coupent l’ifle. Les édifices qu’on y
diftingue font le dépôt de chanvre, la maifon
deftinéepour le chargement & déchargement des
vaiffeaux , la bourfe , le bureau de péage , ’
îe pont où les navires abordent & déchargent
leurs marchandifès, l’académie impériale , où
fe trouvent des bâtimens 8c des chaires pour
toutes les fciences , pour la bibliothèque & c .
l ’hôtel des’ cadets , le bâtiment des féan-
ces de l ’univerfité , une rafinerie de fucre , le
ort des galères , & un grand nombre de palais -
atis à l’ Italienne 8c habités parla noblefïe Ruffe.
I I I . N {(le ou le côté de Vamirauté , eft en- I
touré de la Newa & de la Fontanka. Ce quartier
renferme la plus belle partie de la ville.
On y trouve le magazin des. vivres pour les
employés de l’amirauté, le chantier des galeres ,
les magafins des bois de conftruélîon , un grand
nombre de palais 8c de belles maifons bâties en
pierres. L’amirauté eft fortifiée par un rempart
& cinq baftions, elle eft faluee par tous les
vaiffeaux qui arrivent , auxquels elle rend le
falut', tout près delà eft lé palais d’hiver , rebâti
à neuf en pièrre de taille par l’ impératrice fili-
fabeth. L'archite&uré eft d’ un bon fty le , & le s
appartemens font magnifiques. Le palais d’été de
l ’empereur, lequel eft de charpente à un étage ,
la grande apothicairerie impériale, îe nouveau
palais d’ hiver , plufieurs belles rùes bien per-
cees, 8c le château d’hiver bâti de bois.
^ Entre la Moikà. 8c la Fontanka, on voit les
ecuries impériales , 8c lës logëmêns des valets;,
une eglife en charpente'pour les proteftàns Suédois
8c Finlandois , une autre églife pour les
Réformés. La belle églife de St. Pierre, defti-
née aux Luthériens Allemands-, l’école , une.
églife- catholique , trois églifes ruffes ; parmi
lefquellesicelle des matelots eft regardée comirie
la plus belle de touite J a v ille1, & le 'couyent -l
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de St. Alexandre Newski, avec un grand nombre
de belles maifons.
IV . Le côté de Mofcoit eft bâti comme nous
l ’avons d it, fur terre ferme.-On y voit quatre
I églifes ruffes -, les cazernes des gardes de Seme-
; now , 8c d’Ifmaïlow, & ies Je ms ko i de Mof*
; COU.
V. Le côté de la canonnerie, également placé
fur terre ferme , renferme le jardin italien,
la chancellerie d’architeélure , un chantier particulier
, l’ancien magafin, les vivres de la cour,
la fonderie fur les rives de la Newa , où l’on
' coufe des canons 8c des mortiers , l ’arfenal , une
manufaéture de tapifferies appartenante à la cour,
le nouveau magafin des vivres, le laboratoire
pour les feux d’artifice , les aqueducs, l ’églife
allemande Luthérienne de Ste. Anne , cinq égli-.
fes Ruffes , le couvent des religieufei' de W of-
krefenski, vafte bâtiment où fe trouvent quatre
églifes bâties aux quatres angles, & une cinquième
au ceiltre qui eft des plus magnifiques ;
enfin, les cafernes des gardes à cheval 8c du
régiment des gardes de Prefbrafchenski.
VI. Enfin, Le côté de Wibourg, renferme
trois églifes ruffes, les cimetières ruffes 8c allemandes,
une rafinerie de fucre, l’hôpital pour les
troupes, de terre 8c pour les marins , outre une
ég life , plufieurs brafferies, Sec. (R.)
Mais quoique cette v ille paroiffe d’abord une
des plus belles de l’Europe, on eft bien défa-
bufé, quand on la voit de près. Outre le terrein bas
& marécageux, une forêt immenfe l’ environne
de toutes parts & dans cette forêt tout y eft
mort 8c inanimé. Les matériaux des édifices
font très-peu fol ides -, 8c l ’architeélure en eft
bâtarde. Les palais des boyards ou grands fei~
gneurs , font de mauvais g oû t, mal conftruits
8c mal entretenus. Quelqu’ un a dit que partout
ailleurs , les ruines fe font d’elles-mêmes ,
mais qu’on les a fait à Pétersbourg. Les habitans
voyent relever- leurs maifons plus d’une
fois en leur vie , parce que les fondemens ne
font point durables faute de pilotis.
Ajoutez que cette v ille & le port de Cronf-
tad t, font en général des places peu convenables
pour la flotte qui eût été beaucoup mieux
à Revel. L’eau doucé de la Newa fait pourrir
les vaiffeaux en peu d’années. La glace qui ne
leur permet de fortir que fort tara dans la fai-
fon } les oblige de rentrer bientôt, & les expofe
à beaucoup/de dangers. Lors même que la glacer
eft fondue , les vaiffeaux ne peuvent fortir que1
par un vent d’eft -, 8c dans ces mers, il ne régne
que prefque des vents d’oueft pendant tout
l’été.
Enfin , les bâtimens ne peuvent être con-
.düits des chantiers de P étersbourg à Cronftadr
qu’après bien des périls , 8c avec des "frai s très-
coûteux -, mais le Czar fe plaifoit à vaincre les
idiffieultés, & à forcer la nature. I l vouloit avoû?
I i i i ij