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Mont-Luel , Mo ns Lupelli , petite ville de
France , dans la Breiîe, capitale d’un territoire appelé
la Valbonne. Elle eft dans un pays fertile &
agréable , à 3 lieues de L y o n , fur la petite rivière
de Seraine, à environ 100 lieues f. e. de .Paris.
Long. 22 deg. 43 min. 16 fec. ; lat. 45 deg. 49 min.
13 lec. (R.)
Mont-Majou , Mons Major, abbaye de France,
en Provence , au diocèfe d’Arles. Elle eft de l’ordre
de S. Benoît, & vaut 2500 liv. (R.)
Mont-de-Marsan , ville de Galcogne dans la
ChaloiTe, capitale du pays & de la vicomté de
Marfan. Elle fut bâtie par Pierre, vicomte de Mar-
fan , en 1140. Il y a un collège régi par les Barna-
bites, un marché pour la vente des grains, & une
lénéchauflee du reflort du préfidial de Condom.
Cette v ille , qui eft fur la rivière de Médoufe,
eft à 10 lieues de Dax. Lorig. 1 6 ,5 6 ; lat. 44.
La vicomté de Marfan, fertile en v ins , paffa
dans la maifon de Bourbon , par le mariage de
Jeanne d’Albret avec Antoine de Bourbon , père
de Henri IV . Henri d’Albret vint recevoir au
Mont-de-Marfan , le premier août 1553, fa fille,
alors enceinte de Henri IV. Ce bon roi fépara du
Béarn le Marfan , de manière que le pays tint fes
états depuis cette féparation dans la ville de Mont-
de-Marfan. Tous les rois de France ontconfervé
jufqu’à ce jour ce privilège du pays. C’eft dans le
couvent des filles de Sainte-Claire, autrefois hôpital,
qu’en 15 27 François Iépoufa la feeur de Charles V.
Marie d’A lbret, princefle de Navarre, étoitalors
abbeffe de ce monaftère.
La famille de Mefmes, qui réfide à Mont-de-
Marfan , eft connue dans l’hiftoire de France :
elle a donné les d’Avaux , & M. de Mefmes ,
premier-préfident du parlement de Paris, qui fe
rendit fi célèbre , fous la régence. (R.)
Mont - Martre , village de l’île de France,
fur une éminence , au nord de Paris , & contigu
à un de fes fauxbourgs, auquel il donne fon nom.
On l’appeloit anciennement Mons Martis & Mons
Mercurii, parce qu’il y avoit un temple dans cet endroit
, où étoient les idoles des dieux Mars & Mercure.
S. Denis & fes compagnons y ayant fouffert
le martyre, on y bâtit dans Ja fuite une chapelle
appelée Péglife des Martyrs, ce qui fit donner à la
montagne le nom de Mons-Marty mm ; enfin on y
a fondé l'abbaye royale de religieufes Bénédi&ines
qu’on y voit aujourd’hui. Cette abbaye eft ordinairement
compofée d’une abbeffe , de 30 religieufes,
& de 12 feeurs converfes. Elle jouit de 28
mille livres de rente , & d’une penfion du roi de
6000 livres. A l’églife paroifliale de Mont-Martre,
on remarque le bas-relief qui forme le rétable du
grand-autel. Ce bel ouvrage eft de M. Boichot, qui
a puifé dans l’étude de l’antique, le goût fûr &
épuré qui caraâérife fes productions. Il y a à
Mont - Martre quantité de moulins à v en t, &
beaucoup de carrières, dont on tire continuelle--
ment du plâtre pour Paris. (/?.)
Mont-Maudit, ou Mont-Blanc, haute &
fameufe montagne des Alpes, dans la SaVoie, &
en particulier dans le Faucigni, aux confins du
Piémont. En tenant le milieu entre les réfultats
des différentes mefures qui en ont été prifes, 011
peut eftimer fa hauteur à 2400 toifes perpendiculaires,
au-deffus du niveau de la mer. Elle eft
perpétuellement couverte de neiges & déglacés,
que ne font point difparoître les étés les plus ar-
dens. {R.) *
Mont - Médi , Mons Médius , petite, mais
forte ville de France , dans le Luxembourg François
, fur le Chiers, avec un gouverneur particulier.
Elle appartient à la France depuis 1657. Elle
eft à 9 li. f. e. de Sédan , 10 f. o. de Luxembourg,
54 n. e. de Paris. Long. 2 3 ,5 lat. 4 9 ,3 6 . (R.)
Mont-Merle, petite ville de France, dans la
principauté de Dombes , & l’une de fes douze châtellenies.
Elle eft fituée aux rives de la Saône , fur
une petite montagne , d’où l’on jouit d’une vue
extrêmement étendue & variée. Il s’y trouve un
couvent de Minimes, & il s’y tient une foire fameufe,
Long. 2 2 ,2 4 ; lat. 45 , 55. (/?.)
Mont-Mirail , Mons Mirabilis , petite ville de
France, au gouvernement d’Orléanois, dans le
Perche-Gouet, à 6 lieues de Vendôme, avec une
verrerie confidérable. (Æ.)
Mont- Morillon , ville de France, en Poitou
aux confins de la Marche & du Berri lieues de
Poitiers , fur la rivière de Gartempe , avec deux
paroiffes, une églife collégiale & 4 couvens. Elle
a une fénéchauffée , un juge - prévôt une ma-
■ réchauffée. On y paflç la Gartempe fur un beau
pont de pierre.
D. Bernard de Monfaucon & D. Jacques Martin
ont donné la defeription & la gravure d’un
temple qu’ils ont prétendu être gaulois ; M. Expilli
le croit romain ; mais le favant abbé le Beuf, qui
fe tranfporta fur les lieux en 1752., au fortîf de
Civaux , reconnut dans ce prétendu temple de
Mont-Morillon un ancien hôpital, deftiné pour les
pèlerins qui alloient ou revenoient de Paleftine.
L’ouverture qui fe trouve à la voûte de -l’églife
fupérieure , eft à l’imitation de celle qu’on a pratiquée
au S. Sépulcre de Jérufalem. On voit une
pareille chapelle au Puy en Velay , qui fut bâtie
pour les pèlerins, parles ordres d’un évêque1 de
cette ville. Les ftatuès païennes placées au-deffus
de la porte, font beaucoup plus ancien nés que l’é-
glife , qui eft de la fin du xT fiècle ou du commencement
du x ï i e ; elles auront été trouvées-par
hazard , & on les aura placées par ignorance dans
cet endroit.
Le cimetière de la chapelle paroît très-ancien,
puifqu’on y voit des tombes qui peuvent avoit 5
ou 600ans:il n’en refte plus que les couvercles,
qui font fort épais , & faits en. forme de toit: ce
font fans doute les tombeaux des pèlerins qui
jnouroient dans l’hôpital, & qu’on enterroit dans
h cimetière. Les Auguftins auxquels il fut dorîné en
firent une églife ; leur couvent a é;é conftruit avec
une partie des pierres des tombeaux qui étoient
dans' cet endroit. Mém. de Vacad. des inf tome X I I ,
prtg. 220 , in-12.Long. 18 ,3 0 ; lat. 46 ,28 . (R.)
Mont d’Or , montagne de France & l’une des
plus hautes de l’Auvergne. Elle s’élève, félon
M, Maraldi , de 10.30 toifes au-deffus de la
furfaçè de k Méditerranée ; & félon MM. Thury
& le Monnier, de 1.048 toifes. Voye^ d’autres
détails curieux fur cette montagne dans les observations
d’hiftoire naturelle, par M. le Monier,
médecin. Je me contenterai de remarquer quelle
a donné fon nom aux eaux & aux bains que l’on
pomme lès ‘bains du Montré Or, quoiqu’ils foient
éloignés de cette. montagne d’une grande’ lieue ;
leur véritable filiation eft au pied de la montagne
de l’Angle. (/?.)
Mont-Pilate , nommé autrement, Frakmont;
montagne de Suiffeà-peu-près au centre de
cette région , dans le canton de Lucerne, à l’occident
du lac de ce nom.
La Suiffe montagneufe n’étoit guère peuplée,
lorfqu’une bande de déferteiirs romains vint s’établir
fur çette montagne. Ils lui donnèrent le nom
de Mons fratiuT, ce' qui prouve quelle étoit alors,
pomme aujourd’hui, très-efearpée. Elle fut enfuite
appelée Mons pileatus , parce qu’elle eft prefque
toujours eq quelque manière couyerte d’iin chapeau
de nuées. De là on la.nomma Mont-Pile a te,
§c par corruption Mont-Pilate. Elle eft ifolée, &
Jiaute de 6000 pieds.
Le dodeur Lang , de Lucerne, a formé un cabinet
de curiofités naturelles en coquillages pétrifiés,
dents, arêtes &.çarcaftès de ppiftons g qu’il a trouvés
fur cette montagne. Le gibier qu’on y v o it,
confifte en bartavelles, coqs de bruyères, chamois,
chevreuils & bouquetins.
Les montagnards du Mont-Pilate, quoique fous
la domination d’un fouverain, s’exemptent,'quand
'Jls le_ veulent, d’en fuivre les loix, bien affurés
qu’on n’ira pas les forcer dans leurs r.etranche-
inens. Gomme ils ne peuvent occuper le haut de
la montagne que quatre mois dç l’année, à caufe
des neiges, ils ont de, chétives habitations à mi-
côte, où ils paffënt l’hiver avec leurs familles , &
ne vivent que de laitage & de pain poir. On à d’abord
quelque peine a concevoir qu’ils préfèrent
cette demeure ftérilç à celle d.u plat-pays fertile,
& qu’ils mènent gaiement prie vie pauyre , dure &
miferable en apparence. Mais quel empire n’a pas
fur le coeur de 1 homme l’amour de la liberté l Elle
peut rendre des déferts , des cavernes,• des rochers
plus agréables que les plaines les plus riantes, puif-
qu’elle fait fouvent préférer la mort à 1a vie. (Æ.)
Mont-Réal. Voye^ Montréal, • ,
Mont-Redon , petite ville de France, en Languedoc
, au diocèfe de Narbonne. (7?.)
Mont - Richard , ancienne petite .ville de
l"rance , en Touraine, avec pn fhqteau bâti en
Geogr. Tome l/?
fô iô ; Philippe Augufte la prit après lin long fiége.
Elle eft fur une montagne près du Cher , à 9 li. e.
de Tours , 45 C o, de Paris, long. 18 , k o ; Ut. 47,
2 0 . ( .# .)
Mont-Sacré , montagne fituée au-delà du Té-
vp o n , à 3 milles de Rome , aux confins des Sa-
bins & des Latins, fur la route qui mène à Cruf-
tumérie. Cette colline fut nommée le Mont-Sacré,
parce que les loix qu’on y porta de l’accommodement
entre le peuple & les patriciens , devinrent
fi refpe5 abl.es, que quiconque auroit ofé attenter
à la perfonne d’un tribun du peuple , étoit regardé
comme l’objet de l’exécration publique , & fa tête
étoit proferite , comme une viaime qu’il étoit permis
à quiconque d’immoler à Jupiter. (/?.)
Mont - Saint-Ange, Voye\ Monte - Sant’*
Angelo.
Mont-Saint-Bernard, Voye^ Bernard ( le
grand Saint).
Mont-Saint-Martin (le), abbaye de France
en Picardie , de l’ordre de Prémontré, à la fourcc
de l’Efeaut, {R ')
Mont - Saint-Michel , montagne , abbaye,
château , & ville de France, adjacente en forme
d’île , aux. côtes de Bretagne & de Normandie,
Cetre abbaye devint célèbre parles biens que luj
firent, depuis 709, les rois de France, ceux d’Angleterre
, les ducs de Bretagne, & de Normandie*
Elle eft occupée par les moines de Saint Benoît
&. vaut a fon abbé 40000 livres de rente. Elle a
donné lieu à Finftitution de l’ordre militaire de
Saint Michel, fondé par Louis XI. C ’eft un lieu de
pèlerinage.
Le Mont-Saint-Michel, d’environ un demi-quart
de lieue ,de circuit, eft fitu.é au milieu d’une baie
q.ue forment en cet endroit les côtes de Normandie
& de Bretagne, dont les plus proches font éloi*
gnées d’une lieue & demie de ce mont. Le flux de
la mer y vient deux fois en 24 heures, enforte
qu’il faut choifir l’intervalle des marées pour y pouvoir
parvenir.
Le Mont-Saint- Michel eft une place importante
très-forte ; le$ bourgeois la gardent en tems de
paix, mais on y met des troupes en tems de guerre;
Ç ’eft l’abbé qui eft gouverneur né de cette forte-
reffe ; en fon abfenc.e, c’eft au prieur à qui l’on
porte les clefs tous les foirs, La ville eft petite &
tort pauvre. Elle eft à 4 lieues o. f. o. d’Avranches ,
74 f. o. de Paris. Long, félon Caflini, k d. c i ,
,30^ ; lat. 48 d. 38', i i /<rf
Avant le chriftiapifme, le Mont-S.-Michel s’appe*
loit le Mont-Belen , parce qu’il étoit confacré à Be-
lenus, un des quatre grands dieux qu’adoroiem les
Gaulois. Il y avoit fur ce mont un collège de neuf
druidefies : la plus ancienne rendoit des oracles ;
elles vendoient aufii aux marins des flèches qui
avoient la prétendue vertu de calmer les orages ,
en les faifant lancer dans la m e r , par un jeune
homme de vingt-un ans, qui n’eût point encore
perdu fa vùginùé»,
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