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la mer eft un pays de plaines & de forêts. On n’y
manque pas d’eau, parce que les montagnes fournirent
une quantité de petits ruiffeaux qui fe joignent
enfemble, & forment la rivière de Natal.
Les favanes y font couvertes d’herbes fort épaifles.
Entre les animaux terreftres, on y voit des tigres,
des éléphans, des buffles, des boeufs , des
vaches montagnardes & des bêtes fauves. .Les
éléphans y (ont en grand nombre. La volaille y
abonde. 11 y a des canards fauvages & domefti-
ques, des larcelles, des coqs, des poules, outre
une infinité d’oifeaux qui nous font inconnus. La
mer & les rivières l'ont extrêmement poiflbnneu-
fes ; mais les habitans ne prennent guere que des
tortues.
Les naturels de ce pays font déjà différens des
Hottentots ; ils font beaucoup moins mal-propres
& moins laids. Ils font aulü naturellement plus
noirs ; ils ont les cheveux crépus , le vifage en
ovale , le nez plat de naiffance, à ce que dit Kolbe,
& les dents blanches ; mais ils ont auffi un peu de
goût pour la graifle, car ils portent des bonnets
elevés de 8 à i o pouces, & faits de fuif de boeuf.
Ils cultivent la terre, y fèment une efpèce de blé-
de-turquie dont ils font leur pain.
Les hommes vont prefque toutnuds, ainfi que
le s femmes. Lorfqu’il pleut, ils jettent fur leurs
épaules un fimple cuir de vache, dont ils fe couvrent
comme d’un manteau. Ils boivent du lait aigri
pour fe défaltérer.
Il eft permis à chaque homme d’avoir autant de
femmes qu’il en peut entretenir; mais il faut qu’il
les achète , puifque c’eft la feule marchandife
qu’en achète & qu’on vende dans la terre de
Natal. On donne des vaches en troc pour des
femmes ; de forte que le plus riche eft celui qui a
le plus de filles ou de foeurs à marier. .
Ils demeurent enfemble dans de petits villages
compofés de familles toutes alliées les unes aux autres.
C ’eft ainfi qu’ils vivent dans l’innocence de la
nature en fe foumettant volontiers au plus âgé
d’entr’eux, lequel les gouverne tous. Voye^ de plus
grands détails dans les voyages de Dampier. Natal-los-Reges , capitale de la province de
Rio-Grande, au Bréfil, à l’embouchure de la rivière.
(/?.)
NATANGEN , cercle du royaume de Prude
fur le Prégel. Il contient Natangen propre, le
Bartenland, & le Galinderland, Brandebourg en
eft la capitale.
N A T CH EZ , peuple de l’Amérique feptentrio-
nale, dans la Louifiane, fur le bord oriental du
Mifliffipi, & à environ 8o lieuçs de l’embouchure
de ce ûçuÿjz.
Si l’on croit les relations, le gouvernement de
ces peuples fauvages eft defpotique. Leur chef dif-
pofe des biens de tous fes fiijets, & les fait travailler
à fa fantaifie; ils ne peuvent lui refpfer leur
tête ; il eft comme le grand-feigneur ; lorfque l’héritier
préfomptif yiçnt à najtre, on lui donne tops
N A T les enfans à la mamelle pour le fervîr pendant fa
vie ; vous diriez que c’eft le grand Séfoftris. Ce
chef eft traité dans fa cabane avec les cérémonies
qu’on feroit à un empereur du Japon ou de la
Chine. Les préjugés de la fuperdition, dit l’auteur
de l’efprit des lo ix , font fupérieurs à tous les autres
préjugés, & fes raifons à toutes les autres raifons.
Ainfi, quoique les peuples fauvages ne coqnoiffent
pas naturellement le defpotifme, ce peuple-ci le
connoît : ils adorent le foleil, & fi leur chef n’avoit
pas imaginé qu’il étoit le frère du foleil, ils n’au-
roient trouvé en lui qu’un miférable comme eux.
Lorfqu’un de ces fauvages meurt, fes parens
viennent pleurer fa mort pendant un jour entier :
enfuite on le couvre de fes plus beaux habits, |c’eft-
à-dire , qu’on lui peint les cheveux & le vifage, &
qu’on l’orne de les plumages ; après quoi on le
porte dans la foffe qui lui eft préparée, en mettant
à fes côtés une chaudière & quelques vivres. Ses
parens vont, dès la pointe du jour, pleurer fur fa
foffe, plus ou moins long-tems, fuivant le degré
de parenté. Leur deuil confifte à ne pas fe peindre
le corps, & à ne pas fe trouver aux aflemblécs de
réjouiffance.
Le P. de Charlevoix qui vit leur temple du foleil
en 1721, dit que c’étoit une efpèce de cabane longue
, avec un toit couvert de feuilles de latanier#
Au milieu de ce temple il y avoit fur le fo l, qui
étoit de fimple terre , trois bûches difpofées en
triangle, & qui brûloient par les bouts qui fe tou-
choient, ce qui remplifioit de fumée le temple
où il n’y avoit point de fenêtres.
En 1730, les François firent la guerre aux Nat-
chez ; ils en tuèrent un grand nombre , & les dif-
perfèrent tellement, qu’ils ne font plus un corps
de nation. Us rafèrent enfuite leurs villages & leur
temple du foleil.
Il y a un fort appelé Natche%, à fembouchure
du Mifliffipi. Les Anglois établis dans cette contrée,
trop éloignés de leurs autres pofleflions , pour pouvoir
être fecourus , ont été obligés de ligner une
neutralité avec les Etats-Unis de l’Amerique le
21 février 1778. (Æ.)
NATCHITOCHES, près de la rivière Rouge ;
peuple de l’Amérique feptentrionale, dans la Louifiane.
Les François y avoient une colonie, avec
un petit fort.
N A T E L , ville de Perfe , fituée, félon Taver-
n ie r ,à 7 7 d . 40' de longitude 9 (ous le 36e d. 7'
de lat.
NATENS , appelée aufli Nethas , ville de
Perfe, près de la route qui va de Casbin à Ifpa-
han. Elle eft fituée dans un vallon, au pied d’un
grand rocher, dans un terroir bien arrofé, & où
il vient d’excellens fruits.
N A T S C O T E C , île de l’Amérique feptentrio-
j nale, dans l’embouchure du grand fleuve de Ca-i
nada qpi la divife en deux. Quartier, en la dé-!
couvrant, lui donna le nom d’île de l'AJfomption \
& Jean Alphonfç, celui d’île de VAfcenJlon.
NATOLIE^
N A T N A T O L IE , ou A natolie : on l’appeloît an^
cîennement 1 ' AJie-mineure ; grande prefqu ifle qui
s’avance entre la mer Mediterranee Si. la mer
Noire, jufqu’à l’Archipel & la mer de Marmara.
On la divifoit autrefois en pltifieurs royaumes ou
provinces ; on mettoir la Cappadoce , la Galatie,
la Lycaonie 8c la Pifidie vers le milieu : la Bithynie,
la Paphlagonie & le royaume de Pont vers la mer
Noire; l’Arménie-mineure à l’occident de 1 Euphrate
; la Cilicie, la Pamphylie, la Carbalie , 11-
faurie & la Lycie , vers la mer Méditerranée ; a
Carie , la Doride , la Lydie , l’Ionie , l’Æ olide, la
grande & petite Phrygie , la grande 8c petite My-
fie & la Troade fur l’Archipel. La Natolie eft divi-
à e en quatre principales parties , dont la plus occidentale
& la plus grande eft la Natolie pro pre.
Les trois autres font la Caramanie, l’Amafie
& l’Aladulie.
La Natolie propre occupe prefque la moitié de
la prefquîle, s’étendant depuis la rivière de Ca-
falmach le long de la mer Noire, de la mer de
Marmara, de l’Archipel & de la Méditerranée,
jufqu’à la côte qui eft entre l’ifle de Rhodes & le
Xante. La ville de Chyutaye , fituée fur le fleuve
A y a la , eft la capitale de cette province, & le fiége
•d’un béglierbey. On compte dans fon gouvernement
336 ziamets , & 113^ timars. ^ ,
Le gouvernement de Natolie, d’Anadoli, de
Chiutaye, ou de Kutaïch, eft un des fept qui
partagent la prefqu’île dont nous parlons. Les fix
autres font les côtes dépendantes du Capitan-
Pacha , dont Smyrne eft la principale v ille , le
.gouvernement de Sivas , celui de Trebifonde,
celui de Caramanie ou de Konich ou Cogni,
celui de Marafch ou d’Aladulie, 8c celui dA-
dana. (R .)
NATRICIA , Voye^ Amaja.
N A T SOH O S , peuple de l’Amérique feptentrionale
, dans la Louifiane. Ils font amis des Af-
fonys.'
N A T T A L , comptoir Anglois dans l’ifle de Sumatra
: les François s’en étoient emparés , 8c
l’ont rendu par le traité de Verfailles en 1763.
NAU , autrement N a v e o u N a h e , en latin
Nava, rivière d’Allemagne. Tacite,/. iV .c .lx x .
fait mention de cette rivière, & dit qu’elle fe joint
au Rhin près de Bingium, aujourd’hui Bingen ;
en effet Bingen eft encore fituée au lieu où la
Nau fe jette dans le Rhin.
Elle a fa fource dans la Lorraine à l’orient de
Neukirch , prend fon cours du f. o. au n. e.; 8c
tournant.ennn du midi au nord, elle va fe jeter
dans le Rhin au-deffous de Bingen. M
NAVAILLES en Bearn, à 3 1. n. e. de Lefcar,
3 n. de Pau.
NA VAN , petite ville d’Irlande dans la province
de Leinfter, au comté d’Eft-Meath fur la B oyne,
à 10 milles de Dulech, 8c à 7 de Kello. Elle
a droit d’envoyer deux députés au parlement d’Irlande.
Long. 1 1 , 19 ; lat. 53 , 42’,
Géogr, Tome JL
N A V 44 * N A V A PO U R A , gros bourg des Indes fur la
route d’Agra à Brampour. On y trouve une grande
quantité de tifferands , & on y fabrique ces toiles
fi fines que l’on recherche dans toute l’Europe.'
Son terroir produit un riz délicieux que l ’on préfère
à celui du refte de l’Inde. Cet objet, avec
les toiles, font les feules branches de fon commerce.
N A V A R E T T E , petite ville d’Efpagne , dans
la petite province de Rioxa, qui eft dans la
vieille Caftille. Elle eft fituée fur une montagne ,
à environ deux lieues de Logrono, du côté du
couchant. C’eft là que fe donna la bataille célèbre
entre Dom Pedre 8c Henri de Traftamare , où
le connétable du Guefclin fut fait prifonnier eu
1366.»
N A V A R IN , ou Zonchio, Abarinus, ville de
Grèce dans la Morée, au Belvédère, au-.deffus
de Modon, en tirant vers le nord. Il y a apparence
que c’eft la même ville que Ptolémée , /. /ƒ/.
e. xvj. nomme P y lus. Navarin eft à 10 milles de
Coron, fur une hauteur ■, au pied de laquelle eft
un port, qui paffe pour le meilleur & le plus fpa-,
cieux de toute la Morée. Il eft défendu par deux
châteaux. Les Turcs ont enlevé pour la dernière
fois cette place aux Vénitiens en 1715 , avec toute
la Morée. Long. 39, 2 6 ; /ar. 37, 2.
NAVARRE, royaume d’Europe, fitué partie en
France, partie en Efpagne,& divifé en haute &
baffe Navarre. La première appartient à l’Elpagne ,
& la fécondé à la France, 8c toutes les deux en-
femble fe divifent encore en plufieurs diftriéls oii
baillages , qu’on appelle en Efpagne mérindades*
La haute Navarre en comprend cinq, qui ont
pour leurs capitales Pampelune, Eftella ,.Tudele,
Olite , & Sanguefa. Elle a au nord une partie
des provinces de Guipufcoa & d’Alava, les P y rénées,
le Béarn, 8c le pays de Labour, autrement
le pays des Bafques ; à l’orient une partie
du royaume d’Aragon , les Pyrénées, & les vallées
qui fe jettent au-dedans de l’Efpagne par Roa-
cevaux , par le val de Salazar, & par celui de
Ro n cal, jufqu’à Yfara. Ses rivières principales fone
l’Ebre , l’Aragon , l’Arga, l’Elba; & fes principales
vallées font celles de Roncevaux , Salazar „
Roncal, Thefcoa, & Baztam. Ce royaume avoie
autrefois une étendue bien plus grande que celle
qu’il a aujourd’hui ; car il ne comprend guere que
30 lieues de long, 24 de large, 8c tout au plus.
13 à 20 mille familles.
L’air de ce pays eft plus doux & plus tempéré,
que celui des autres provinces de l’Efpagne ; mais
le terreiri eft hériffé de montagnes ; il abonde en.
gibier de toute forte, & en mines de fer.
On paffe de Navarre en France à travers les
Pyrénées par deux grandes routes, dont la première
part de Pampelune 8c conduit à Bayonne ,
en paflant par la Vallée de Baztam 8c par Maya ;
la deuxième, qui eft la principale, part également
de Pampelipiç, 8c aboutit à Saint-Jean-Pied-de*
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