
45? N E U prit en 1477. Maximilien I la reprit en 1490. Long.
34, 22; Ut. 48,20.
N e u b o u r g , ou N y b o r g , ville forte de Dane-
marck, fur la côte orientale de Tîle de Funen,
'fondée en 1175. C ’eft dans le port de cette ville
qu’on s’embarque pour traverfer le B e lt, & pa-ffer
de l’île de Funen dans celle de Sélande. Les Suédois
y furent défaits par les troupes de l’empereur
& de fes alliés en 1549. Cette viéloire procura
toute l’ile de Funen aux Danois. Neubourg eft à
2 1 lieues f. o. de Copenhague. Long. 28, 36; Ut.
55 » 30- ’
N e u b o u r g , bourg de France, en Normandie,
entre la Rille & la Seine, au milieu d’une belle
plaine, à 6 lieues de Rouen, & à 4 d’Elbeuf. Il a
donné le nom à un très-petit pays fertile en grains.
Long. 18 ,3 6 ; Ut. 4 9 , 14.
N e u b o u r g , province de l ’évêché de Paffau,
dans le cercle de Bavière, en Allemagne : elle
porte le titre de comté, & relève de l’Autriche: un
comte de Lamberg la céda, au fiège de Paffau,
l ’an 1731. Elle eft baignée de l’I.nn, & renferme
plufieurs châteaux, de 1 un defquels lui vient fon"
nom.
N e u b o u r g , abbaye régulière de Cîteaux, en
Alface, à 2 li. o. d’Haguenau , dans une île de la
Mottern.
N e u b o u r g , ou N e v e n b o u r g , ville de Pruffe,
dans la Pomerellie, baignée d’un côté par la Vif-
tu le , & de l’autre par des marais. C ’eft une de
celles dont les Polonois * les chevaliers Teutons,
& les Suédois, fe font difputé la-poffeffion en divers
tems.
N e u b o u r g , ou N e v e n b o u r g , v ille , château
& feigneurîe du duché de Curlande, dans
la Semigalle , capitainerie de Mitt-au. (i?.)
N e u - B u c k o w . Voye{ B u c k o w .
N e u - B u n t z e l . Voye{ J u n g - B u n t z l .
NEUCAN , ville de Perfe , dans le Koraffan.
Long.S2 , 41 ; lat./ept. 38,8.
, N e u - C a s t e l , baillage du duché de Deux-
Ponts , près des frontières de la baffe - Alface. {R.y NEUCHATEAU, ou N e u f c h a t e a u , ville de
Lorraine, diocèfe de T o u l, généralité de Nancy,
jolie, peuplée & marchande, à quatre lieues de
Bourmont, fix de Mirecourt, fëpt de T o u l, dix
de Nancy-, & foixante de Paris. Il eft fait mention
de Neufchateau, dans l’Itinéraire d’Antonin, fous
le nom de Neomagus, changé depuis en Celui de
Neocaftrum, dont on, a fait le nom moderne Neufchateau.
C’eft la capitale de la châtellenie de Cha-
renoy, Elle eft fur la petite rivière du Mouzon, qui
fe jette dans la Meufe à la fortie de la ville. On
compte à Neufchateau 2 paroiffes, un couvent de
Cordeliers , un de Capucins , des Auguftines,
des Oariftes > des. A nn o h ciades v 8c des Carmélites.
Il y a aufli tmpetit hôpital, nn hofpice dé la Char
rite, un, prieuré de l’ordre dé Saint Benoît; 8L une
commanderie de Malte. Les tanneries font efti-
mèes ; le terroir eft fertile a caufe de la qualité des
eaux , en grains, en bons vins, & en tout ce qui
eft néceffaire à la vie. Les habitans font honnêtes,
fpirituels, polis. Plufieurs d’entr’eux fe font diftin-
gués dans les fciences & les lettres. Je ne dois point
Oublier ici M. François de Ncu ch â ieau , à qui fes
talens précoces pour la poéfte ont mérité, dès
l’âge le plus tendre , l’honneur d’être admis dans
plulieurs académies. L’enjouement de fon efprit,
là prodigieufe facilité , un goût pur & févere,
une mémoire immenfe , une forte de foupleffe
d imagination, fi j’ofe m’exprimer ainfi, qui le
rend propre à tout ce qu’il■ veut entreprendre,
font les qualités précieufes qui diftinguent ceti efti-
mable lavant, & en font rechercher la fociété.
Il entreprend aujourd’hui la traduction en vers
de l’Ariofte ; ce que j’en ai entendu jufqu’à pré-
fent, riie fait regretter que l’ouvrage ne foit pas
achevé. Perfonne n’eft plus en état de rendre,
dans notre langue , la gaîté, la force & les grâces
de ce poëte fublime. Cette ville eft aufli la patrie
de M. Rivard, connu par fes ouvrages de mathématiques.
Chriftine de Danemarck , ducheffe douairière
de Lorraine , fit affembler au château, qui eft détruit
, les états du duché en 1545.
Le village de Fruze, à une lieue & demie de
cette ville , préfente aux curieux un camp Romain.
( M a s s o n d e M o r v i l l i e r s . )
NEUFCHATEL, petite yille de France, fur
l’A ifne, à 6 li. f. e. de Laon, & 4 n. de Reims.
N e u f c h a t e l e n B r a y , petite ville de France,
en Normandie , au pays de B ray , à 8 lieues f. e.
de Dieppe, 9'n. o. de Rouen , 30 n . o. de Paris ,
fur là rivière de Béthune. Longit. 19 , 5 ; latit.
4 9 > 4_5• ' jV
NEUCHATEL, petit état en Suiffe , avec titre
de principauté, fitué dans le mont Jura, au 47e. d.
de Ut. feptentrionale, & au 23e. d. de long. Il
peut avoir 12 lieues de lo n g , fur 5 dans là plus
grande largeur. Il comprend le comté de Neuchâtel,
& la feigneürie de Valengin, réunis depuis
près de deux fiècles foüs une même domination.
Ses bornes font au nord , l’évêché de Bâle ; à
l’orient , le canton de Berne-; au midi de Neuchâtel
, qui le fépare des cantons de Berne & de
Fribourg , & à l’occident, la Franche-Comté. Son
étendue étoit plus confidérable autrefois. Des
terres - données en: appanage aux cadets de la
maifon fouveraine, & Paequifition qu’en ont fait
les états vôifins ont refferré fes anciennes limites.
Mais quelque peu fpacieux que foit le ter-
rein qu’il occupe , fes pro dû étions naturelles ,
l’hiftoire de fes fouverains , la forme fingulière
de fon gouvernement, & les droits dont jouiffent
les peuples qui l’habitent , -tous ces objets four-
niffent matière à la curiofité, & méritent quelques
détails.
On diftingue aifément trois régions dans le pays
ae Neuchâtel ; l’infmeute, qui s’étend en amphithéâtre,
le long du bord feptentrional du lac , la
moyenne, féparée de l’autre par une chaîne de
montagnes; 8da fupérieure, au nord des deux précédentes.
La première offre un vignoble preique
continu. Les vins rouges qu’il pioclmt font tres-elii-
ntés & fort recherchés. La fécondé eft fertile en
grains, en pâturages. Elle comprend deux vallons,
appelés Uval de R«{ , & g val de Travers La partie
fupérieure enfin, qu’on appelle communément
les montagnes, préfente un Ipeûacle digne de la
curiofité d’un philofophe, & de la fenfibihte d un
ami des hommes. Rien de plus ande.rn de plus
ingrat que cette partie de 1 état de Neuchâtel. C elt
un vallon étroit placé dans un climat rres-rude.
L'hiver y eft la plus .longue faifon de lannee ; le
printems & l’automne y font, prefque inconnus.
Aux frimats, aux neiges dont la hauteur furpafte
fouvent celle des maitons, & enfouit les habitans,
fuccède un été très-chaud, mais très.courr. La terre
n’y produit que de l’avoine. Les pâturages (ont
la' feule-, reffource que la nature y fourmffe. <*>ui
s’attendroit à trouver dans un tel pays le genie,
l ’induftrie , les grâces, la politeffe reunies avec
^abondance ; à y voir les fciences. en honneur ,
& divers arts utiles ou agréables cultives avec le
plus grand fuccès, par le peuple nombreux qiri l’habite
? L’horlogerie en particulier dans toutes fes
branches, la coutellerie, la gravure, la peinture
en émail, ont fendu ce pays célébré dans toute
l 'E u r o p e . Ç)n.y perfeflionne les découvertes, on
en fait de nouvelles. Un de ces montagnards pof-
sède feul le fecret des moulins guimpiers, nécef-
faires aux fabriques de galons. Un autre s’eft fait
la plus grande réputation dans la mécanique; il
a ofè marcher dans une carrière que M. de Vau-
canfon a illuftrèe. Rien ne manquera fans doute au
bonheur de ce peuple , défavantageufement placé
il eft vrai, mais éclairé, libre, & jouiflant d’une
paix profonde , aufli long-tenis que le luxe, l’humeur
proceffive , & 1 envie, de difputer , meme
fur des queftiorts théologiques , ne banniront pas
de fon fein la fimplicité de moeurs , la candeur
naïve, & l’union qui caraftérifent ordinairement
les habitans des montagnes.
..Outre le Doubs qui coule le long d’une partie
du Jura, & fépâre la principauté de Neuchâtel de
Tliiéle a fa fource dans le pays de Vaud f elle en-
-tre auprès d'Yverdun dans le lac de Neuchâtel,
le tr-averfe dans toute fa longueur, arrofe la partie
orientale du pays, la fépare du canton de Berne,
tràverfe de même le lac de Bienne, en fort fans
changer de nom , & . fe jette enfin dans l’Aar ,
aupres.de la ville de Buren. La fource de la'Reuze
eft dans, la partie occidentale’ du val du Travers.
Elle- le baigne en entier, fe.précipite enfuite dans
des abîmes profonds ;■ reprend’ np cours plus tranquille,
& fé jette dans le lac. . On né feroit pas
mention ici de la Serrière , fi elle’ ne préfentoit
pas une fingularité affez rare. Sa fource n’eft pas
éloignée de plus de deux portées de fufil du lac
où eft fon embouchure. Elle fort, avec impétuo-
fité du pied d’une montagne, & roule affez d’eau
pour mettre en mouvement à vingt pas de là des
rouages confidérables. Son cours en eft; couvert ;
on y voit des tireries de fe r , des papeteries-, des
martinets pour les fonderies de cuivre, des moulins
à bled & à planche.
Le comté de Neuchâtel eft divifé en plufieurs
jurifdiCtions, dont les unes portent le titre de châtellenies,
8c les autres celui de mairies. Les premières
font au nombre de quatre, celles de Landeron,
de Boudry, du val de Travers , & de Tbiéle. Il
y a dix mairies ; celle de la capitale ., de la Cote ,
de Rochefort, de Boudevilliers, de Colombier,
de Çortaillods , de Bevaix , de Linières , de Verrières
, & de la Brévine. Le comté de Valengin en
a cinq ; celles de Valengin , du -Locie, de la Sa-N
gne , de Brenets & de la Chaux de-Fond. Les chefs
de toutes ces jurifdiâions font à la nomination du
prince les vaffaux qui poffèdent les baronies de
Travers , de Gorgier, 8c de Vaux-Marcus , ont
.aufti leurs officiers particuliers. Les lieux les plus
remarquables du pays, font Neuchâtel, capitale,
dont on parlera féparément ; Landeron & Boudry.,
petites villes, le bourg de Valangin, capitale
de la feigneürie de ce nom, & Motiers, le plus
confidérable des villages du val de Travers. On
voit près de chacun de ces lieux d’anciens châteaux
qui fervent aujourd’hui de prifon. Les principaux
villages des montagnes font le Locie, & la Chaux-
de-Fônd. Chacun d’eux contient plus de 2000 âmes.
Les maifons qui les compofent font pour- la plupart
éloignées les unes des autres, & difperfées
fur un terrein d’environ deux lieues de long. Près
du Locie eft un rocher au travers duquel une fource
d’eau affez abondante s’étant frayé un paffage ,
deux payfans ont fu pratiquer dans les cavités
intérieures trois moulins perpendiculaires, dont
le plus profond eft à 300 pieds au-deftbus du niveau
du terrein. On conjecture avec affez de vrai-
femblànce, que cette fource, après avoir coulé
fous terre l’efpace de plufieurs lieues, en fort pour
former la Serrière dont on a parlé.
L’hiôoire naturelle de la principauté de Neu*
châtel fournit divers objets intéreftàns pour tous
ce*ux à qui cette étude eft chère. Les montagnes
font couvertes de fimples dont on fait le thé fuiffe
& l’eau vulnéraire ; il y en a des efpèces très-rares.
M. le doéteur d’Yverhois, médecin du roi dans
cette fouvèraineté, & botanifte célèbre , en a donné
une favante defeription 'dans le journal helvétique
, qui s’imprime à Neuchâtel. Le pays abonde
en eaux minérales , que leurs vertus font rechercher;
Celles de la Brévine font martiales & ochreu-
fes celles de Motiers., marneufes-, favoneufes ,
& folphureufes ; celles de C ou v e t, fpiritueufes
I & ferruginenfeS. Il n’eft peut-être aucun lieu dans