394 M O N
le moyen du château qu’on n’avoit encore pu for*
cer.Les états de la province y ont été convoqués en
1560 par le baron des Adrets ; & il s’y eft tenu
deux conciles, l’un en 1208 , compofé de tous
les prélats des provinces voifines, aflemblés par
Millon,légat du faint-fiège ; & l’autre en 1238 ,
convoqué par Pierre & Hugues, àulfi légats. Ces
deux conciles font fous le nom de Montilli ;
mais Chorier a prouvé contre Caftel, qui foute-
noït que c’étoit une place du Languedoc, que
Montilli n’étoit autre chofe que Montelimart.
Voye^ fon hiftoire du Dauphiné. Il y a dans cette
ville une éle&ion & une fénéchauffée. Elleeft placée
au 22e d. 15 min. de longit»; fa lat. eft de
44 d. 33 m. 38 f.
Cette ville eft à 2 lieues de Vivie rs , 10 f. de
Valence , & 130 f e. de Paris. (R.)
MONTEREAU-FAUT-YONNE , petite ville
de France, en Champagne, entre Sens & Melun
, au confluent de l’Yonne avec la Seine j^fon
nom latin eft Monafleriolum ad Icaunam - cette
ville a eu long-tems fes feigneurs propriétaires.-
Philippe-le-Bel l’acquit du feigneur d’Auquoi.
Montereau-Faut-Yonne eft à 14 li. f. e. de Paris.
Long. 2 0 ,3 2 ; lat. 48,20.
Le comte Thibaut s’étant révolté contre faint
Louis, fut obligé de lui céder Mo ntereau & B ray,
unis depuis à la couronne.
Le pont de cette ville eft fameux par l’entrevue
du dauphin , depuis Charles V U , & de Jean-
fans-peur , duc de Bourgogne, qui y fut aflafliné
d’un coup de hache , le 10 feptembre 3419 , par
les gens ,- & du commandement du dauphin 3
depuis roi de France, fous le nom de Charles VII.
Un jour qu’on montrait à la Chartreufe de D ijon
le crâne de ce duc de Bourgogne à François I ,
& qu’il témoignoit fa furprife fur la grandeur de
l’entaille, un chartreux lui dit : Sire , cejfe{ de vous
étonner , c’eft le trou par où les Anglois ont pafle en
France. Si le meurtre du duc d’O rlé ansen 1407,
fit couler des ruifleaux de fang , celui de fon rival
faillit à renverfer la monarchie. Seize années de
guerre & de fureur, toute la France livrée au pillage
& plongée dans la misère la plus affreufe , voilà ce
quifuivit le meurtre du duc de Bourgogne. Philippe-
le-Bon, fon fils, uni avec les Anglois, imprima par- j
tout le fceau de fa colère & de fa vengeance. Ces
calamités ne ceflerent que par le traite d’Arras en
143 5 , où Charles VII reconnut que lors de cet événement
y il étoit jeune & de petite connoiffance.
L’année d’après ce tragique événement , les
Bourguignons afliégèrent Montereau, qu’ils prirent
d’auaut. On confeilloit à leur duc de la brûler
: non, dit-il, ce n’eft pas la ville qui eft coupable.
Elle fut reprife par Charles V I I , qui fe figrtala à ce fiège en plaçant l’échelle aux murs à travers
une grêle de traits, & en montant le premier fur
le rempart.
D. François Lami, né à Montereau en 1636 ,
MO N d’une famille diftinguée, fit profefiion à Saînt-ftenif
de Reims en 1649, publia jdufieurs ouvrages,*
dont les plus connus font les Leçons de U fagejfe,
publiées en 1703 ; les Entretiens, en 1706. Il eft
mort en l’abbaye de Saint-Denis, en 1711. (R.)
MONTEREY, petite ville d’Efpagne, dans la-
Galice , aux frontières du Portugal,- avec titre de
comté, fur la rivière deTamaga. Long* 10 , 11 ;
lat. 4 1 ,5 8 . (R.) ,
MONTÉ SA, forte ville d’Efpagne. au royaume
de Valence, à 2 lieues de Xativa. C ’eft le fiège'
d’un ordre de chevalerie qui en porte le nom , 8c
qui fut établi, en 13 17 , par Jacques II roi d'Aragon.
Long. 1 7 , ij lat. 39 , 1. (R.'S
MONTESQUIEU, ville dé France, en Languedoc,
au diocèfe deTouloufe , fituée à peu de
diftartee du canal Royal, dans un terroir abondant.-
En 1584 , ayant été prife fur les Religionuaires
elle fut rafée. Elle a été rebâtie defîiis , & rétablie
dans fes privilèges. (/?.-)
Montesquieu , bourg de France, aiï gouvernement
de Guienne, dans le bas-Armagnac, à peu*'
de diftance de la Garonne. (/?>)
MONTESQUIOÜ , petite ville de France , etf
Languedoc, au diocèfe de Rieux.-Elle fut prife par
le maréchal de Joyeufe en 1586. (R j
MONTFAUCON , Mons - Falconis , ville d&
Champagne, en Argone, qui doit fon origine à
une abbaye qu’y fonda Baudry ou Balderic, dis'
tems de Dagobert, fous le vocable de S. Germain
d’Auxerre.
Ce monaftère étoit célèbre dès le VIIe fiècle,'
puifque Vandregefilie , fils du comte de Verdun
& parent de deux maires du palais, s’y fit reli-:
gieux*
Dudon,- évêque de Verdun, demanda au roi
cette abbaye qu’il répara: la chartre d’Aruoul, roi
de là France orientale & empereur, place cette
abbaye in comitatu Vulmenfi ; ç’eft le Dormois qui
femble défigner qu’elle étoit du diocèfe de Reims ,
8c qu’elle n’étoit pas comprife dans -le comté de"
Verdun , mais que l’évêque de Verdun en étoit le
maître en 895.
Dudon , pour y faire fleurir les études, y en**
voya André, favant Anglois, qui étoit venu fe réfugier
vers lu i, avec plufieurs de fes compatriotes,
également verfés dans les lettres , en 90f .
Dès-lors le nom d’abbé fut changé en celui de
prévôt, qui fut déclaré archidiacre d’Argone; &
fur la fin du XIe fiècle , Montfaucon étoit encore
in epifeopio , c’eft-à-dire, dans la jurifdiclion temporelle
de l’évêque de Verdun comme nous l’apprend
Laurent de Liège, dans la chronique de Ver*
dun.
Les rois de France étant devenus propriétaires
de la Champagne T ont été feigneurs fouverains de
Montfaucon , qu’ils ont mis fous" le reflort de
Sainte-Menehould, membre du bâillage de Vitri ;
Henri IV en fit démolir le château-fort. Cette ville
eft à 2 lieues de laMeufe , 4 de Verdun, & $ de
%
M O N
Sainte-Menehould ; elle a 340 feux {R.)
Montfaucon , petite, ville de France, en Anjou
, éleétion d’Ailgers; (Æ.) ..
Montfaucon , petite ville de France, en Gal-
cogne-, au comté de Bigorre. (R•)
Montfaucon , gibet autrefois fameux, au
nord 8c près de Paris, aujourd’hui détruit. Ln-
guerrand de Marigny, furintendant des finances
fous Philippe-le-Bel, le fit bâtir pour expo er les
corps des criminels après leur fupplice, 8c il y ^ t
pendu lui-même par une des plus criantes mjul 1
ces. On frémit'de voir l’innocence fubir la peine
du crime; .cependant une femblable cataftrophe
arriva dans ia fuite à deux autres furintendans, a
Jean de Montaigu, feigneur de Marcouftis , lous
Charles V I , 8c à Jacques de Beaune , feigneur de
Semblaiiçay fous François Ier.
Il y a en France plufieurs autres lieux du nom
de Montfaucon. (R.)
MONTFERRAND , petite ville de France, en
Auvergne, fituée fur une montagne, à un quart de
lieue de Clermont. On avoit projeté de joindre ces
deux villes. Quoique le projet n’ait pas eu d execution*,
elles ne forment néanmoins qu’un même corps
de communauté, fous le nom de Clermont-terrand.
il s’y trouve un baillage 8c une collégiale. (A.)
MONTFERRAT. V o y c^ Mont-Ferrat.
M O N T FO T , -bourg de France , en Normandie
, fur la R ille , à 8 lieues de Rouen, 8c à 3 de
Pont-Audemer. (i?.) „
MONTFORT , grande baronie des Pays-Bas
Hollandois, dans les états de la généralité, 8c dans
la haute-Gueldre : elle renferme un bourg de fon
nom-, avec les petites villes d’Echt , de Nieùftad,
& plufieurs villages 8c feigneuries. Elle n’eft peuplée
que de catholiques romains ; 8c des la mort
du roi d’Angleterre, Guillaume I I I , elle a ete
comprife dans la portion de l’héritage de ce prince,
parvenue à la maifon de Pruffe. (R*)
Montfort , comté d’Allemagne, dans le pays
des Grifons, appartenant à 1 Autriche , par acquifi-
îion. Son nom , malgré cette aliénation , fe porte
encore par les comtes de Montfort 8c de Bregentz,
comtes d’empire, membres du cercle de Suabe, 8c
feigneurs de Tetnang 8c de Langen-Argen, lef-
<iuels font taxés à 68 florins pour les mois romains,
8c à 61 rixdallers 28 8c demi creutzefs , pour la
chambre impériale.
Leur mgifon eft une des plus anciennes oc des
plus confidérables de Suabe. La maifon d Autriche
ayant acheté, en 1365, le comté de Montfort,
connu aufli fous le nom de comté de Fcldkirch , ils
ont tranfporté le nom de Montfort aux deux feigneuries
de Tetnang 8c de Langen-Argen , fituées
,en Suabe , près du lac de Confiance, 8c qui forment
ce qu’on nomme comté de Montfort en Suabe.
Ces feigneurs pofledent encore Immanftadt près
de Lindau, 8c Pfannenberg, dans la bafle-Stirie.
Ils ont aufli vendu à la maifon d’Autriche Hohen-
£ms, dans le T iro l Montfort ou Starkenberg^ qui
M O N 395 a donné le nom au comté de Montfort chez les
Grifons , n’eft qu’un château ruiné. Long. 2 7 ,2 6 ,
lat. 4 7 , 16. {R.) i .
Montfort , forte ville des Provinces-Urnes,
dans la province d’Utrecht, fur Tlflel, à 3 lieues
d’Utrecht, 8c à 2 d’Oudewater. Lwg. 2 2 ,3 0 ; lat.
5 2 ,7 .
C ’eft la patrie de Lambert Hortenfius , qui fe
fit connoître avec honneur au commencement du
XVIe fiècle, par une traduélion du Pluius d’Arif-
tophane. (R.)
Montfort , petite ville de France, dans la
haute-Bretagne , fur le Men, a 5 li. de Rennes.
Long. 15 , 16 ; lat. 48 , 5. (/L) » , <
Montfo rt-l’A maulri , Mons Fortis Almarict,
petite ville de France, avec titre de duché, à 6
lieues de Paris, fur une petite colline, avec un
vieux château en ruines. Cette ville a été furnom-
mée l’Amaulri , d’un de fes feigneurs , tige.d’une
qélèbre maifon. La juftice fe rend, dans cet endroit
, fuivânt une coutume particulière qui fut
rédigée en 1556. Long. 19 ,2 5 j lat. 48,45. (R .) Montfort-la-Canne , abbaye de France , au
I diocèfe de Saint-Malo. Elle eft de l’ordre de Saint
| Auguftin , 8c vaut 3000 liv. (i?.)
MONFORTE - DE - LÉM O S , ancienne petite
' ville d’Efpagne , dans la Galice , avec un palais
où les comtes Comarca de Lémos font leur réft-
dence. Elle eft fur tin coteau qui s’élève au milieu
d’une grande plaine, à 9 lieues n. e. d’Orenfe > 1 21 f. e. de Compoftelle. Long. 10 , 30; lat. 32 ,
42. (R.)
MONTGATS , bourg de la haute-Hongrie, au
‘ .comte de Beregh , avec une forterefle compofée
de trois châteaux, & fituée fur un rocher efearpé.
Un grand marais contribue encore à fa défenfe. La.
princeffe Ragotski, femme du comte T e k e li, la
défendit pendant long-tems avec un grand courage
, contre une armée impériale, mais elle fut.
contrainte de fe rendre en 1688. (R.)
MONTGOMERY , ville d’Angleterre , capitale
du comté de même nom , près de laquelle on
vo it, fur le fomrnet d’une montagne , les relies
d’un château dont elle a pris fon nom. Elle envoie
un député au parlement, & eft a 100 milles
n. or de Londres, non loin de la Saverne. Long.
-14 ,2 2 ; lat. 52 , 36. (R.)
Mon tg om e r y -Shire , province qui a pour
capitale la ville de . Montgomery, & qui eft un
des fix comtés dont eft compOfée la partie fepten-
trionale de la principauté de Galles. Les bornes do
cette province touchent à celles de Meryonyth ,
de Denbigt, de Salop, de Radnor& de Cardigan ;
fa longueur eft d’environ 32 milles , fa largeur de
23 , & fon circuit de 98. C ’étoit dans les anciens
tems un des pays habités par les Ordovices. L’air
en eft généralement fain, mais un peu froid vers
le nard & le couchant, à raifon des montagnes qui
régnent dans ces deux parties : vers l’eft & le fud,
où le fol eft abaiffé, Scoù l’on fe retient du cours
D d d ij