
* H O N <îe Liège , t i n. o. de Luxembourg. Long. 23 ,
3 4 ; ïat. $0, à. (Æ.)
HONFLEUR, eette yille s’appèle dans les anciens
titres, Honn'efku & Hunneftotum ,* ce nom,
iuivant M. de Valois, notit. GalL p. 24 1, vient
vie Kam, hameau, village, & j&ôi ou fleat, qu on
écrit wliet dans les Pays-Bas, & qui fignifie un petit
golfe de mer, un lieu fitue fur un golfe. De
Horàftcot, on a FaiiHonfieüy & à caufe de la conformité
ave© le mot? fleur qui eft; connu » on à
ajouté une r ^.Honflea. Elle étoit déjà connu edes
l ’an 1200 y elle eft Air la rive gauche de la Seine y
à 3 lieues du Havre, à 5 f. o. de Quitbceuf» 3 n. de
Pont - l’Evêque, 6 n. oi. de Lifieux, 16 f. o.' de
Rouen, 42 n. o; de Paris* Lôngit» 17 d. 4 / , 1 / >
lat. 49 d. 25 ', 21*'. . „
Honfleur eft dans la haute-Normandie, an- dio-
'cèfe de Lifieux , & dans l’éle&ions de Ponî-l Evoque
, à l'embouchure delà Seine : on) ÿ fait beaucoup
de toiles , quelque bonneterie & de la?: char
pellerie : on y fume d’ailleurs des harengs pour les
faire &urer.
Le commerce de la pèche & des dentelles ÿ en
cenfidérable : ©n y compte environ huit ou dix
mille habitans. _ .
C ’eft de ce lieu que partit Chinot - Paulmier,
gentilhomme des environs,. qui le premier a fait,
en 1503 , la découverte des Terres Anft rates, q.nil
nomma Indes méridionales : c’ eft au: port de Hoii-
Beur qu’arrivent les fels pour les villes fituêes le
long de la Seine. Honfleur a haute juftiee & amirauté.
Son port eft fort bon. (/?.)-
HONGRIE, vafte pays en Afie & en Europe.
O n lui donne environ dix mille huit cent faisan
te-quinze milles- géographiques en qüarré la
maifon d’Autriche en poffède aujourd’hui près de .
quatre mille fept cent foixame, & le Turc cinq
mille neuf cent quarante-cinq.
La Hongrie afiatique» ou la grande Hongrie,
étoit l’ancienne patrie des Huns ou Hongrois
qui paflérent en Europe vers la décadence de l’empire.
M. de Lille la met àForient de la Bulgarie en
Afie; & comme la Bulgarie eft entre la Woiga &Ja
montagne de C af, qui eft une branche de Flmaiis
des anciens » la grande Hongrie eft entre cètte
montagne & l’Irtifch, c’eft-à-dire entre le 85e '
St le 100e deg. de long. 8c entre le 50e & le 5 5e
deg. de lat. La Vaiaquie ou Vafachie , étoit au fud
de la Hongrie ; ainfr ces trois nations , les Bulgares.»
les Hongrois 8c les Valaques étoient voifins en-
Afie » comme ilsle font en Europe.
La Hongrie Européenne eft un grand-pays d’Europe
k\r le Danube : foit que les Hongrois foient
defcendüS d'os Huns*, foit qu’ils n’aient rien? de
commun avec eux que de leur avoir fùecedë, non
contens des terres qu’ils poflëdbîent à l’orient du
Danube, ils le paflerent &. s’établirent dans les,,
deux Pannonies*
La monarchie Hongroife comprenait, au'commencement
du XIVe fiècle> la Hongrie pî-opr-e »,1a
WON Transylvanie, la Moldavie, la Vaiaquie, îa Croatie
, la Bofiirê, la Dalmatie & la Servie ; mais les
progrès qu’elle fit ,en accroiflement dans ces tems-
llà, reffembloient à ceu^dé la .mêr qui quelquefois
s’enfle , & fort de fon lit pour y rentrer bierçrôtr
après. Les fiiccès dés armes Ottomane^ ont prodi-
gieufement diminué cette monarchie, & des provinces
entières s’en font détachées, quoique, par
le traité de paix de Paffarowitz, l’empereur ait
recouvré quelque partie de la Vaiaquie , de la
Bulgarie, de là Servie, de la Bofnie 8c de la
Croatie. .
Le royaume de Hongrie en Europe eft de nos--
jours d’environ deux cens lieues de long fur cent;
de large ; il eft borné au nord par la Pologne,
oueft par l’Allemagne » eft & fud par la Turquie1.
Européenne; il renferme la Hongrie propre v la
Tranfyvanie & l’Efelavonie.
L a Hongrie fe divife en haute & bafle ; îa haute
contient vingt-quatre comtés » la baffe quatorze »
& l’Efdiavonie. fept. Les principales rivières font,
le Danube, la Save , la Drave , la T eiffe, le Ma-
ros , lé Ràab , le V aag, le Graan & là Zarwife ;
elles font fort poiffonneufes , mais leurs, eaux, à
l ’exception de celles du Danube, ne pafient .pas
pour être faines ; les plus hautes montagnes font
les monts Krapaek, vers la Pologne & la Tranfyl-
vaâiei '. . :■
Là; Hongrie eft fituéè dans la zone tempérée:
feprentrionale ; vers le nord ce n’eft qu’un pays
montueux & prefque ftérile » l’air y eft froid, mais-
faluhre. La partie qui occupe le milieu eft plus-
unie, plus tempérée plus humide, 8t même le-
terreur, en nombre, d’endroits y eft fàhloneux. La-
partie méridionale eft: chaude , fertile r c’eft même
un pays de plaines, mais le grand nombre: de marais
rend. F air* mal-fain.
Tout ce qui eft néceffaire aux befoins & aim
commodités de la v ie , eft dans une telle abondance
en. Hongrie , que nulle autre contrée de-
l'Europe ne pourrok le lui difputer. Le plat pays-
produit du tabac » du fiifran-, du houblon , desgrains:
,. des légumes , du millet » diï bled-farrafin,
d’excellent vin , plufieurs fortes dé fruits ». 8c en-
| tr’autres- arbres , des pêchers , des mûriers , des-
; châtaigniers y outre le bois, néceffairev II s’y trouve
en minéraux, de For » de Fargent, du fer, du?
pbomb , dii zinnopel » du vif-argent » dii zinno-
bre.» de l’antimoine, de l’orpiment » du fonfre »
du- vitri#,- des mareaffites, du fel foftile §c de
fontaine,.-du falpêîre , des, pierres d’aiman, de
l’amiante , des marbres de différentes couleurs ».
de l’albâtre ». & des pierres précieufes » bien inférieures
cependant à celles de l’orient.
Ses produélioHs du règne animal ^ eonfiftenf en'
Bétail de tome efpèce & en fi grande quantité ^
qu’on en exporte par an environ cent vingt mille
boeufs » en bêtes lauvages ou fauves , en oifeaux
& en poiffons, qui eft en fi grande abondance
qu’on en. nourrit fou vent les animaux^
H O N Ce royaume à auffi différentes foiirces minérales
; à Erlan , O fen , Baimozs , E.ilembaçh,
-Petsh, Ribar, Rajetz , Zips, Scklenp , Stubn ,
<îran , Trentshin , Varadin , &c. on trouve des
foiirc.es chaudes ; il y en a de froides acidulés
.à Npgrad , Sorafs, Szalad, Trentshin, A ltfoh l,
S t autres lieux;; les minérales vitrioliques font à
Neufohl, 8l à Schmoelnitz ; dans le comté d’Al-
,tfohl on en voif de meurtrières par leurs exhalaisons;
dans .le comte de Liptau, de pétrifiantes,
Sc enfin de martiales dans le comté de Torna.
On compte aufii deux lacs en Hongrie, celui
de Balaton, dit Plattenfée, dans le comté de Si-
anegh, qui a jufqu’à huit liepes de long, $ç quatre
de large-én quelques endroits; L’autre oit le
lac de Neufiedel, entre les comtés d’Cgdenbourg
St de WiefeJbourg ; & quatre autres petits lacs
fur. les mots iKrapaçhi.
Ce royaume aujourd’-feuji -fe reffent .encore des :
guerres qui, l’ont défoié, & fa population n’eft
pas ce qu’elle pourrait être. Le pays peut pourrir
le triple d.e fes habitans aétuels. La npbleffe
«eft nombreufe .& .autant civilifée qu’aucune autre
de l’Europe ; elle jouit de grands privilèges , en-
ir ’autres de celui d exemption de toutes redevances
pour fes terres.
La religion catholique -eft la religion dominante
; mais les proteftans en grand nombre font
-tolérés, aujourd’liui fur-tout plus que jamais depuis
l’édit de tolérance .de Jofeph IX, donné en
«7.82.
Il y a dans la Hongrie deux archevêchés ; Gran
ou Strigonie, dont Farehevêque eft primat du
royaume, & Colocza. On y compte feize évêchés,
dont fix font fuffragans de,Strigonie.
La langue Hongroife eft un dialede de l’Efcla-
•vonne, Bt par conîéquent elle a quelque rapport
avec les langues de Bohême,, de Pologne & de
Ruffie. La langue latine eft aufii familière aux
Hongrois., Aon-fsulement parmi les favans & les
perfonnes de condition, mais encore parmi le peuple
; on la parle à la vérité peu .corredement. Je ne
dois pas oublier de dire que dans les cours 8c jurif-
«lidions de Hongrie tout fe traite en latin. Enfin la
domination impériale a rendu la langue allemande
nécefî’aire àce peuple ; c’eft même une chofe remair-
quable, que prefque toutes ;les villes de Hongrie
■ ont deux noms, l’un Hongrois, l’autre Allemand ;
•ce que ne devroient pas ignorer les étrangers qui
fe mêlent de faire des cartes géographiques de ce
pays-là.
Il y a des ùniverfttés à Z i r n a u à Ofen , à
Raab, & à Cachau, 8c plufieurs collèges particuliers
8c inclépendans , ou l’on enfeigne la théologie
., la philofophie ., les mathématiques , l’éloquence
, les belles-lettres. Les luthériens ont aufii
<îes écoles .& des .collèges , 8c les chrétiens du rit
grec commencent à cultiver les fciences. Les arts
Sc métiers, de même que lé commerce, qui eft
prefque tout entre les mains des Grecs 8c des Raih
o n ? ■ cï.ens , font exercés avec beaucoup d’application
depuis quelque tems par les habitans des villes 8c
des bourgs. On vend à l’étranger les vins qui
font tiélioieux, fur-tout çeux qu’on tire des cô-
teaux de Tokai; (le s branches des vignes de ce
canton , fouyent les pampres mêmes, contiennent
des paillettes d’or. Voyeç_, au fujet de ce v in , l’article
Tokai ) ; le fafran, l’huile, les métaux 8c
minéraux, le bétail, le cuir, la laine, le fuif, la
cire, & particulièrement les grains, fur - tout le
froment & l’avoine, car la Hongrie eft le grenier
de l’Autriche; en échange on tire de l’étranger
les épiceries , l’étain , -la fo ie , 8c quelques autres
denrées.
Plufieurs écrivains ont publié Fhiftoire intérêt
fante du gouvernement des rois & des révolutions-
de la Hongrie ; nous y renvoyons les iefteiirs; nous
nous bornerons ici à quelques faits généraux, que
nous crayonnerons d’après un grand maître.
La Hongrie fe- gouvernoit autrefois comme la
Pologne fe gouverne encore ; elle élifoit fes rois
dans fes diètes ; le palatin de Hongrie avoit la
même autorité que le primat polonois, & de
plus il étoit juge entre lp roi & la nation. Telle
avoir été la puiffance ou le droit du palatin de
l ’empire:, du maire du palais de France, du juff
-ticiér d’Aragon ; dans toutes les monarchies l ’au-
itorité des rois commença toujours par être balancée.
Les nobles avoient les mêmes privilèges qu’en
Pologne., j’entends d’être «impunis , & de difpofer
de leurs ferfs. La populace étoit efclave ; la force
de l’état étoit dans la cavalerie compofée de nobles
& de leurs fuiyans ; l’infanterie étoit un amas
de payfans fans 0:rdre, qui çombattoient dans le
tems qui fuit les femailies jufqu’à celui de la
moiffpn.
On fait que ce fut vers l’an 1000 , que la Hon-,
grie reçut le chriftianifme ; le chef des Hongrois ,
Etienne , qui vouloit être roi,, fe fervit d,e la force
& de la religion. Le pape Silveftre II , ou fou
li ie c e f fe u r i l n’importe guère, le gratifia du titre
de roi , ;& même de roi apoftolique. C ’eft:
pour avoir donné ce titre dans une bulle, que
les papes prétendent exiger des tribus de la Hongrie
; c’eft en vertu de ce mot apoftolique , que
les rois de Hongrie prétendirent donner tous les
; bénéfices du royaume. On vok qu’il y a des
préjugés par lefquels les rois 8ç les nations fe
gouvernent. Le chef d’une nation guerrière n’a-
yoit ofé prendre le titre de roi fans la permiflion
du pape.
Dans le même tems, les empereurs regardoient
la Hongrie comme Un f ie f de l’empire, parce que
Conrad le Sali que avo.it reçu un hommage & un
tribut du roi Pierre, qui monta fur ie trône en
i©3&. Les papes de leur côté fo.utenoient qu’ils
.dévoient donner cette .couronne , parce qu’ils
avoient les premiers appelé du nom de ro i, le
chef de la nation hsongroij'e» T n .1290, l empereu^