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M AGDELAINE ( les îles de la ) , îles de la met*
Méditerranée , au nord-eft de la Sardaigne, dont
elles dépendent. (/?.)
Magdelaine ( l a ) , grande rivière de l’Amérique
méridionale , dans la Terre-Ferme. Elle prend
fa fource dans le Popayan, & arrofe la province
de Sainte-Marthe. (R.)
Magdelaine (baie de la ) , baie de l’Amérique
feptentrionale , au midi de la Californie ,
à l’orient de la baie de Saint - Martin, vers les
2,63 deg. de long tude y & les 25 deg. de latitude
nord. (•/?.)
M A G ÉD A N , lieu de la Palestine, dans le canton
de Dalmànutha. Saint Marc , c. m i , "jlr. x ,
dit que Jéfus-Chrift s’étant embarqué fur la mer
de Tibériade avec fes difciples , vint à Dalmanu-
th a , ( Saint-Mathieu, dit Magédan, & dans le
grec Magdala.) I l eft allez vrai-femblable que
Médan, Magédan , Delmana & Delmanutha, font
nn même lieu près de la fource du Jourdain , nommé
Dan , au pied du mont Liban. (Æ.)
MAGELLAN ( détroit de ) , fameux détroit
de l’Amérique méridionale.
Ce fut en 1519 , dans le commencement des
conquêtes efpagnoles en Amérique , & au milieu
des grands fiiccès des Portugais en Afie & en
Afrique, que Ferdinand Magalhaens, que nous
nommons Magellan, découvrit pour l’Efpagne le
fameux détroit qui porte fon nom ; qu’il entra le
premier dans la mer du Sud, & qu’en voguant de
l’orient à l’occident, il trouva les îles qu’on nomme
depuis Manannet, & une. des Philippines , où il
perdit la vie. Magellan étoit un portugais , auquel
on avoit refufé une augmentation de paie de 6
écus. Ce refus le détermina à fervir l’Efpagne ,
& à chercher par l’Amérique un paffage, pour
aller partager les poffeffions des Portugais en
Afte.
Le détroit de Magellan eft félon Acofta , fur 4 2
degrés ou environ de la ligne vers le fud. Il a de
longueur 80 ou 100 lieues d’une mer à l’autre,
; & une lieue de large dans l’endroit où il eft le plus
étroit.
Nous avons plufieurs cartes eftimées du détroit
de Magellan ; mais la meilleure au jugemeut de
milord Anfon, eft celle qui a été dreffée par le
chevalier Narhorough. Elle eft plus exàéle dans ce
qu’elle contient, & eft à quelques égards fupérieure
à celle du do&eur Hàlley, particulièrement dans
ce qui regarde la longitude de ce détroit & celle
de fes différentes parties,
Les Efpagnols, les Anglois & les Hollandois ont
fouvent entrepris de paffer ce détroit malgré tous
fes dangers; les deux côtes font peuplées de faur
vages. Le chevalier François Drake étant entré
dans la mer du Sud, y éprouva une fi furieufe tempête
pendant cinquante jours, qu’il fe vit empotté
jufques fur la hauteur de 57 degrés d’élévation du
pôle antarélique, & fut contraint par la violence
des vents de regagner la haute mer.
M À G Les difficultés que tous les navigateurs conviennent
avoir éprouvées à paffer ce détroit, ont en-
fuite engagé quelques marins à effayer fi vers le
midi ils ne trouveroient point un paffage moins
long & moins dangereux. Brant, hollandois , prit
la route plus au fud, & donna fon nom au paffage
qui eft à l’orient de la petite île des États.
Enfin, depuis ce tems-la on a découvert la nouvelle
mer du Sud , au midi de la terre de Feu, où
'le paffage de la mer du Nord, dans l’ancienne mer
du Sud eft tres-libre , puifqu’on y eft toujours en
pleine mer. C eft ce qui a fait négliger le détroit
de Magellan, comme fujet à trop de périls & de
contre-tems. Neanmoins ce détroit eft important
® Géographie , parce que fa pofition fért à d’autres
déterminations avantageufes aux navigateurs.
V°yfK. donc dans les nim. de Vacad. des Sciences ,
année 1716 , les observations de M. Delifle, fur la
longitude^ du détroit de Magellan, que M. Ha-lley,
fuppofe être, dans fa partie orientale, de 75 degres
plus occidentale que Londres ; & M. Delifle penfe
que M. Halley fe trompe de 10 degrés. Voyez
D étroit. (R .) ° x
MAGELLANIQUE ( la terre ) , c’eft ainfi que 1 on nomme la pointe la plus méridionale de l’A mérique
, au midi du Chili & du Paraguay, à
l’orient & au nord du détroit de Magellan. Les
Efpagnols regardent ce pays comme une dépendance
du Chili ; mais on ne connoît de fes côtes,
du côte de la mer du nord, que,quelques baies
où les navigateurs ont relâché par hazard. Les
habitans de cette vafte contrée nous font par con-
féquent très-inconnus. Nous avons appelé Pampas y
un grand peuple qui en occupe la partie feptentrionale;
Cejfdres, les faiivages qui font à l’orient
de la fource de la rivière Saint - Domingue ; &
Patagons, ceux qui font au midi, entre la mer du
Nord & le détroit de la mer Pacifique. (R.)
MAGGIA. Voye^ Madia.
MAGHIAN , ville de l ’Arabie Heureufe en
Afie , fituée dans une plaine , à fix ftations de Sa-
naa, &à^trois de Zabid. Long. 6 1 , <0 : lat. 16 .
3. (* • ) '
M A G L IAN O , Manliana t petite ville d’Italie
dans la Sabine, dont elle eft le chef-lieu. Elle eft
fituée fur la cime-d’une montagne , près du Tibre,
à 12 lieues f. o. de Spoletre, 8 n, e. de Rome,
Long. 3 0 ,1 0 \lat. ;42 , 20. Cette petite ville affez
peuplée, eft le fiègè de l’évêché de Sabine , qui
dépend immédiatement de ce fiège , & qui eft toujours
conféré à un cardinal-évêque, Il y a âuffi uq
château de ce nom, dans l’Abbruze, près duquel
Charles d’Anjou remporta une vi&oire en 1268. 1mMAGNAC j petite ville de France, dans la
Baffe-Marche, élection de Limoges, avec titre de
baronie. (R.)
MAGNÉSIE, province de la Macédoine, annexée
à la Theffalie ; elle s’étendoit entre le golfe
de Tbermée le golfe Pélafgique, depuis le moni
M A G Offa jufqu’à l’embouchure de l’Amphrife. Sa ville
capitale portoit le nom de la province, ainfi que
fon principal promontoire , qu’on appèle à préfent
Cabo S. Gregorio. Aujourd’hui cette province de
Magnéfie, eft une prefquïîle de la Janna, entre
les golfes de Salonique & de Volo. (R.)
Magnésie , aujourd’hui Manachie, ancienne &
confidérable ville de la Turquie d’A f ie , dans la
'Natolie* avec un château, de beaux bazars, des
mofquéçs & des hôpitaux. Elle eft au pied d’une
montagne , dans un terroir abondant, près de la
rivière d ’Herman. Long. 4 5 , 4 5 ; lat. 38, 45.
Cette ville dans l’antiquité fut encore appelée
I-leraclèe. La viéloire que les Romains y remportèrent
fur Antiochus, rendit célèbre cette v ille ,
& la montagne au bas de laquelle ell.e eft fituée.
Sous l’empereur Tibère, & du tems de Strabon,
la ville fut ruinée par des tremblemens de terre.,
& rétablie à chaque fois. Elle avoit déjà été pillée
antérieurement par G yg è s , roi de L y d ie , & par
les Scythes , qui traitèrent les habitans avec la dernière
inhumanité.
Après la prife de Conftantinople, par le comte
de Flandres, Jean Ducas Vataze, fucceffeur de
'Théodore Lafcaris, régna dans Magnéfie pendant
33 ans. Les Turcs s’en rendirent maîtres fous Ba-
jazet ; mais Tamerlan qui le fit prifonnier à la
fameufe bataille d’Angora, vint à Magnéfie, &
tranfporta toutes les richeffes des villes de
ydie.
Roger de Flor , vice-roi de Sicile, afîiégea cette
place fans fuccès : Amurat y paffa à la fin de fes
jours. Mahomet-II fon fils, forma des environs
de Magnéfie, une petite province, & le grand
Soliman II y réfida jufqu’à la mort de fon père.
C ’eft un monffelin & un fardar qui commandent à
préfent dans Magnéfie. Elle n’eft pas plus grande
que la moitié de Prufe ; il n’y a ni belles églifes ,
ni beaux caravanferais ; on n’y trafique qu’en coton.
La plupart de fes habitans font Mahométans,
les autres font des Grecs , des Arméniens , & des
Juifs, qui y ont trois fynagogues. Le ferrail y
jtombe en ruine, & n’a pour tout ornement que
quelques vieux cyprès.
Quoique la plaine de Magnéfie ou Manachie,
foit d’une beauté furprenante, dit M. de Tourne-
fo r t, elle eft cependant prefque toute couverte
de tamarins, & n’eft bien cultivée que du côté du
levant : la fertilité en eft marquée par une médaille
du cabinet du roi : d’un c.Qté c’eft la tête de D omina,
femme de Domitien ; de l’autre eft un fleuve
couche, lequel de la main droite tient un rameau',
de la gauche une corne d’abondance. Du haut du
mont Sipyle, qui commande, la v ille, la plaine
paroit admirable , & l’on découvre avec plaifir
tout le cours de l’Hermus.
? C ’eft dans cette plaine que les grandes armées
d’Agéfilaiis & de Tiffapherne , & celles de Scipion
& d’Antiochus, fe font difputées l’empire de
M A G 271
M A G N I , petite ville de France* au Vexin
François, fur la route de Paris à Rouen , à 14
lieues de ces deux villes , & dans ' un terrein fertile
en bled. Le P. Briet croit que c’eft le Petro-
mantalum des anciens. Long. 19, 22 ; lat. 4 9 ,8 .
C eft la patrie de.Jean-Baptifte Santerre, un de
nos peintres qui a excellé dans les fujets de fan-
taifie. Il a fait encore des tableaux de chevalet
d’une grande beauté, entr’autres celui d’Adam St
d’Eve. Voye[ l'article de ce maître, au mot, École
Françoise. (R .)
Magni , bourg de France , en Normandie,
généralité d’Alençon, éledion de Falaife. (R.)
M A G N iC E , ouMag n ic a, fleuve d’A frique,
dont l’embouchure eft à 27 d. 40' de Lat. mérid. On
dit qu’il prend fa fource au lac Gayane. Il fe
divife en deux bras, dont l’un traverfe les terres
du Monomotàpâ , & fe décharge dans là mer par
fept embouchures. {R.)
MAGNI-SIAH , ville d’Afie , dans la province;
de Serhan, au pied d’une montagne ; c’eft la même
v ille , félon les apparences, que la Magnéfie du
mont Sipyle, Les orientaux lui donnent 60 d. de
long. & 40 d. de lat. (R-)
M A G N O A C , petit pays fur les confins du pays
d’Aftaraç, & qui fait aujourd’hui partie de celui
d’Armagnac. Voye^ Longûeriie s dejeript. de La
Fr>1 n e t , part. I , pag. 201. (R )
MAGNOTES ( les ) , peuple qui habite les
montagnes de la Morée , aux environs de Mifitra.
On croit qu’ils defçendent des anciens Lacédémoniens.
Ils font indépendant, & exercent fréquemment
le brigandage & la piraterie. Voye£
M aina. (R.)
MAGRA (la vallée d e ) ,e n latin vaLLisMuera;
vallée d’Italie dans laTofcane , d’environ 11 lieues
de long fur 6 de large. Elle appartient au grand-
duc , à l’exception du marquifat de Fofdinovo, qui
a fon fouverain particulier, & de la ville de Mi-
nucCiano qui appartient aux Lucquois. Poutre-Moli
en eft la capitale. (J?.)
Magra ( la ) , en italien Macra , rivière d’Italie
, fur les confins de laTofcane & de l’état de
Gênes. Elle a fa fource dans les montagnes de
l’Apennin , coule dans la vallée de fon nom, 8t
va fe perdre dans là mer, auprès du cap del
Corvo. (Æ.)
MAG RÂN, montagne d’Afrique, au royaume
de Maroc, dans la province de Tedia. Ses habitans
logent dans des hutes d’écorces d’arbres , & vivent
du produit de leurs beftiaux. Ils ont à redouter
les lions dont cette montagne eft pleine , &
le froid qui eft très-grand , fur-tout au fommet.
( * • ) '
MAGUELONE, Mag alo, Magalona , ou
Magalone en latin cïvitas Magalonenjîs, ville
ruinée dans le bas-Languedoc, Elle eft fituée au
midi de Montpellier, dans une île ou péninfule
de l’étang de Maguelone , fur la côte méridional'e
de cet étang-, qui eft à l’orient de celui de Thau ,