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Entre fes principales villes , on compte trois
archevêchés & divers évêchés. Ses rivières les plus
confidérables font le Gariglan (Lirïs ) , 1e Livi-
gliano, le Volturne, le Clanio, le Samo, &c. Ses
lacs font le I lac Averne , le lago di Collucia
( Achtrufius des Latins). Ses montagnes font le Vé-
fuve , le Paufilipe , monte Ciftello, monte Chrifto ,
monte Dragone , &c. 11 y a des bains fans nombre
dans cette province.
On y voit trois fameufes grottes ; l’une eft la
çrote de là Sybile , en latin Baiana ou Cumana
Crypta, dont les poètes ont publié tant de merveilles
imaginaires ; mais Agrippa, le gendre d’Au-
gufte , ayant fait abattre le bois d’Averne , &
pouffé la foffe jufqu’à Cumes , diffipa les fables
que le peuple a voit adoptées ; l’autre grotte eff
celle de Naples ou de Pouzzolles, dont nous parlerons
au mot Pausilife ; la troifième eff la grotte
du C hien, dont je parlerai à l’article Naples.
Cette province fut nommée la Campagne Heu-
reufe, Campanid felix, à caufe de la bonté de fon
air, de l’aménité de fes bords , & de l’admirable
fertilité de fon terroir, qui produit en abondance
tout ce qu’on peut fouhaiter de meilleur au
monde. .
Si cette contrée eff fi délicieufe de nos jours,
quoique ravagée par les foudres terribles du Ve-
fuv e, fa beauté doit avoir été incomparable dans
les fiècles paffés , lorfque, par exemple, fur la fin
de la république , les Romains , vainqueurs du
monde fans craindre des feux imprévus, aimoient
tant à la fréquenter., Cicéron, qui y ayoit une
maifon de plaifance, parle de. la Campanie comme
du grenier de l' Italie ; Florus, liv, l , chap, 17 »
dit : Omnium non modo Italitz.9 fed toto orbe terra-
rum pitlcherrima Campania, plaga efi,Nihil melius
coelo». Bis floribus vernat. Nihil uheriiis folo. Ideo
Libéria Cererifque certamen9 dicetur. Enfin, perforine
n’ignore que ce furent les délices de ce pays enchanteur
qui ramollirent le courage d Annibal, &
qui causèrent fa défaite. (72.)
Labou r ( le ) , Capuderfis■ TraElus, petite contrée'de
France-, dans la Gafcogne, qui fait partie
du pays des Bafques fur la mer. Le Labour eff
borné au nord par l’Adour 8c par les Landes, à
l ’eft par la Navarre Françoife & par le Béarn, au
midi par les Pyrénées, qui le féparent de la Bif-
caye, & de la Navarre Efpagnole, au couchant il
a l’océan 8c le golfe de Gafcogne. Il prend fon
nom d’iine place nommée Laburdum, qui ne fub-
fifte plus. On recueille dans ce pays ftérile beaucoup
de fruits, un peu- de bled 6c de vin. Les
principaux lieux font Bayonne, Andaye 8c Saint-
Jean-de- Luz. Ce mot de Labour eff bafque ; il
défigne un. pays défert 6c expofé aux voleurs ,
fuivant M. de Marca dans fon Hijbire de Béarn,
liv. H chaP-> 8. Il y a une coutume de Labour ,
qui- fut. rédigée- en 1514* Les habitans ne paient
qu’une petite redevance an roi , à caufe de la
pauvreté du. pays*. Ils ont été les premiers, à. la.
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pêche fie la baleine, 6c ils fourmffent encore au^
jourd’hui d’excellens matelots. (M. D. M )
LA BR AD O R , Ejlotilandia, grand pays de l’A mérique
feptentrionale , près du détroit dTIiidfon,
Il s’étend depuis le 50e degré de latitude jufqu’au
63e, 6c depuis le 361e degré le longitude jufqu’au
323e ou environ ; c’eft une efpèce de triangle. Il
eff extrêmement froid, ftérile, bordé de plufieùrs
îles 9 6c habité par des fauvages appelés Eshimaux,
Nous n’en eonnoiffons que peu les côtes, 6c l’in-,
teneur du pays rîOus eff entièrement inconnu..
La pêche du fauinon 6c du loup marin y eff affez
bonne. Sa côte eff féparée de celle de Terre-Neuve
par le détroit de Belle-Ile. {R.')
La brado r (mer de) : on appelle ainfi un intervalle
de mer qui coupe par la moitié l’î-le Royale
à la réferve-vde mille pas de terre où environ ,
qu’il y a1 depuis le fort Saint-Pierre jufqu’à cette
extrémité de mer de Labrador, qui fait une efpèce.
de golfe. *
LABSIE, abbaye de France , au dioeèfe de la
Rochelle. Elle eff de l’ordre de Saint-Benoît, 6c
vaut 17,000 liv* (72.),
LA-BUSSIÈRE, abbaye de France, au dioeèfe
d’Autun , du revenu de 45,000 liv. Voye^ Bus-
sière (la). {R.)
L A C , Lacus, amas d’eaux douces ou falées qui
ne tariffent jamais , 6c qui ne fe communiquent
à la mer qu.e par quelques rivières ou canaux fou?
terreins. ( Vo s g ie n .}
Cette définition manque de juffeffe r, car il eff
prouve., qu’il y a beaucoup de lacs qui rèfj*
tent à fec une partie de l’année, 8c ces. lacs ne
font certainement pas des étangs ; 20.. il eff démontre
que beaucoup de lacs n’ont nulle communication
avec la mer ; car quelquesUms ne reçoivent
ni ne rendent aucune rivière.. Us fe maintiennent,
à quelque chofe près, dansune forte d’équilibre
, l’évaporation feule étant fuffifante pour
les. décharger du fuperflu de leurs eaux ; d’autres
ne reçoivent point de rivières, 6c.cependant pro-
duifent des rivières 6c des rniffeaux, &c* 6cc. Il
fuit de là que plufieurs lacs reçoivent leurs eaux
de la mer, fans les y reporter. Dans le nombre
de ceux-ci, il faut diffïnguer les lacs dont les eaux
viennent de la mer par de larges canaux, parce
que leurs eaux font falées, 8c ceux dont les eaux
n’arrivent de la mer que par filtration , parce qu’a-
lors ces eaux en paffant par de légers tuyaux dans
les terres, fe font dépouillées de leurs fels par
le frottement; il -fuit de là encore que plufieurs
lacs ne reçoivent leurs eaux que de ces vaftes.
réforvoirs fouterreins dont le globe eff rempli %
ou. d’une foule de fources; 6c parmi ces derniers *
les uns: communiquent à la mer par des. rivières „
les-autres par des canaux fouterreins, comme ils.
poudroient fort bien aufli n’y communiquer d’aucune
manière,.
Nous niquerons i'ci: une réflexion qui nous pa-
roît importante c’eft qp'il paroit, d’après plufieurs.
L A C
oWervaticms, que,les lacs ne font ordinairement
que dans des terreins bas qui reçoivent la chute
des eaux, quoique plufieurs pourtant fe.trouvent
fur des montagnes ; d’autres n.Qntete formes que
par l’enfondremtnt des cavernes iouterremes ;
d’autres enfin , que par des tremblemens de terre
ou des volcans. Ces deux dernières caufes. ont.produit
un grand nombre de lacs, fans ceux q-u elles
produiront dans la fuite des fiecles.;Il feroit.inu- r
tile de faire ici l’immenfe nomenclature dp tous ;
les lacs dont le globe eff parfemé ; nous nous
contenterons de parler des principaux. $ •
Ceux d’Europe qui méritent- quelque attention,
font le lac de Genève, le lac des Moines*, celui
de Bolfena, 6c le lac Majeur, en Italie ; le lac de ;
Zeil, en Allemagne, qui feule en contient au-delà
de deux cents trente félon Bjifching ; le lac dp; :
Zurich, &c. Le lac Maler en Suède. Le Dane- 11
marck, la Ruffie, font remplis d’un grand nombre
de lacs , dont nous parlerons fous le nom qui |
leur eff propre. On diftingue , fur-tout en Ruffie
le lac Lagodo, le plus grand de toute l’Europe.
En Amérique, le lac de Bonbon, au Pérou ; le ,
lac de la Mer, au Bréfil ; le lac des Caracares,
au Paraguay le lac de Méchoacan , dans la Nou-.
velle Ëfpagne ;.le lac des Miffafins, le lacBuade,. 6c.le lac des Caflors , au Canada ; le lac des Iro- ;
quis, le lac Supérieur , & le lac des Xarayes , -entre
le Pérou .& le Bréfil , 8c |
En Afie 9 le grand lac de Chiamay, , dans les
étafs dit roi d’Â v a , 6cc.
' En Afrique, le lac de Zaïre, au.59e-degré de
lo n g i t .6c entre, le 5e 8ç le 15/ d t . lotit,, mène/.-,
lie grand lac de Zambèze., dans la Caffrerie y. le.
lac de B.orn©, ou de Bounnou , vers le 3,df ;dégre
de longfiudety 6c le 16e d & iatiiu.de nord,9 &c. ^
Ceux qui .méritent une defeription particulière,
font les quatre fuivans. {Ma s s o n d e AiIo r v il -
L IE R S .y
Lac des Iroquois , e’eff le nom d’un’ grand
lac de l’Amérique feptentrionale, au, Canada, dans
le pays des Iroquois , au couchant de la Nouvelle
Angleterre. Il eff coupé dans fa pointe occidentale
par le 305e degré de long., & dans fa
partie feptentrionale par le 43e degré àe lotit,
Lac Majeur ( le ) ; ce lae du Milanëz, que
les Italiens appellent Lagç-Maggiore , parce qu’il
eff le plus grand des trois lacs de la Lombardie.
C ’eft le Veibanus-Lacus des anciens-. Il s étend du
nord au fud j dans l’étendue de dix à douze mille
s, il appartient-à la Suiffe, mais dans tout le
reffe il dépend du duché de Milan. II s’élargit con-
fidérablement dans- le milieu de fa longueur, 6c
forme un golfe à l’oueff y où font les fameufes îles
Borromées. Plufieurs belles rivières , le Téfin ,. la
Magia ou Madia, 6c la Verzafcha-, fe jètent dans
le , lac Majeur, iSa longueur , du feptentrion au
midi., efis de trente - neuf milles, fur. cinq ou fix
dé large* ; ,
La c Ma l e r ,. grand lac de Suède,, entre le
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Weftmanland 8c l’Upland àu nord, 8c la Suder-
manie au midi. Il s’étend d’oécident en orient ,.
reçoit un bon nombre de rivières, 8c eff coupé
de plufieurs îles.
Lac Supérieur ( le ) , lac immenfe de l’A mérique
feptentrionale, au Canada. On l’a vrai-
femblablement ainfi nommé, .parce qu’il eff le
plus. feptentrional des lacs du . Canada. C ’eft fe
plus grand que l’on connoiffe dans le monde.
Ou .peur le confidérer comme la. fourçe du fleuve
de Saint-Laurent. On lui donne deux cents.lieues,
de Yeft à l’ouèff, environ quatre-vingt de large
du nord au. fq d , 8c cinq cents de circuit. Son
émÉouchùrè dans le lacHuron, eft au 45 e degré
28 minutes de lat. il fe décharge par un détroit
de vingt-deux lieues de longueur.
LÀ CAIGN O TE , f bbaye de France , au dio-,
_cèie d’Acqs. Elle" eff ^de’ l’ordre dej Saint-Benoît,
& ' vaut 4000 liv. (Æ.)
LACÉDÉMONE ; yoilà cette ville fi .célèbre
de l ’ancienne Grècé^ au Péloponèfe, fituée fur
la rive droite pu Occidentafe de l’Eurotas. C ’eft
dans cette ville », dit Terpandre, que règne la
valeur, mère de la v ié lo ir e la mufique mâle qui
l’infpire, 8c la juffice qui foutient la gloire de fes
: armes. Quoiqu’elle fut quatre fois moins grande
qu’A'thènes!, elle régaïoit en puiffan.ce, 8c la fur-
pâffoit en vertu ; elle demeura fix cents ans fans
murailles , 8c fe. cr,ut affez fortifiée par le courage
de fes habitans. On la nomma d’abord Sparte, 8c
i enfoite Lacédémone, Homère diftingue. ces deux
.moins : par Lacédèmpne, il entend la Laconie ; 8c
■ Vpar Spart* , il entend la capitale de ce pays - là-
! Eoye.i donc 'Sparte ,, où nous entrerons dans les
I detaifcri ■ ; ; ,
i Nous marquerons l’état préfent de cette ville
au mot Misitra , qui eft le nom moderne.
Confultez auffi, fur l’ancien état du pays, fe
mot Laconie, 8c fur fon état aéhiel l’article
: Main a.
LACÉDOGNA. Voye^ Cedogna.
1 LA CELLE- SAINT - HILAIRE , abbaye de
France, au dioeèfe de Poitiers. Elfe eff de Tordre
de Saint Auguftin , 8c vaut 2400 livres. Voyeç
\ C elles Saint-Hilaire. (72.) . . v
L A CHAUME, abbaye de France , au dioeèfe
de Nantes. Elle eft de Tordre de Saint - Benoît y
; 8c vaut 40OO liv. (/?.)’
; LACHSENDORF. Voye^ Laxenbqurg*
LACONIE (la), ou le Pays de Lacédémone ,
en latin Laconia, célèbre contrée, de la Grè ce ,,
au Péloponèfe, dont Lacédémone étoït la capitale-
La Laconie étoit entre 1e royaume d’Argos qu
nord , T Archipel à l’orient, le golfe Laconique au
; miûri , la Meffénie au couchant , 8c T Arcadie au
nord:oueft. L’Eurotas la partageoit en deux par-
i ties fort inégales.
I La Laconiev s’appelle aujourd’hui Zaconïe ou
• \ Brai\®: di Maïna, &L fes habitans font nommés
; Magnoi tes ; maïs, feLaconfe, des modernes n# ré