occidentale & à la Laponie Rude , vers le midi
au Jamteland , vers le nord 8t l’oueft à la Laponie
Norwéeienne. Plufieurs lui donnent cent
vingt milles iuédois de largeur, fur cent trente
environ de longueur; mais cette immenfe étendue
ne contient que bien peu d’habitans. Ce climat
maudit du ciel ne femble point fait pour l’homme.
Ce font par-tout des montagnes à perte de v u e ,
dont le iront chargé de neiges 8c de glaces va
fe cacher dans les nues ; ce font des terreins humides
& marécageux, femés çà & là de failles
& de bouleaux, defféchés en partie : plus loin,
on ne rencontre que des campagnes oc des plaines
fabloneufes & arides, .couvertes ce moufle ,
de bruyères, 8c d’autres plantes aufli miférables.
Le ciel eft ordinairement ferein , l’air net & fa-
lubre, à caufe des grands vents prefque toujours
continuels. L’été qui eft de très-peu de durée fait
éclorre une fi grande quantité de mouches , qu’elles
forment fou vent comme un nuage qui offuf-
que le foleil. Cependant, plufieurs cantons peuvent
produire du bled ; ce grain eft femé & recueilli
dans beaucoup d'endroits en fep t, huit 8c
neuf femaines. 11 croît prefque par-tout de l’herbe
très-bonne, ce qui a porté les habitans à" élever
.beaucoup de bétail. Le pays produit en abondance
des quadrupèdes, des oifeaux & du poiflon. Les
principaux animaux font les ours, les loups, les
renards , les goulus , les caftors, les hermines ,
& fur-tout les rennes. Le commerce confifte en
heftiaux , en cuirs , en beurres, & en pelleteries
de toute efpèce. On trouve dans les vallées, 8c
fur le bord des lacs & des fleuves de§ bouleaux ,
des fapins , des pins , des genièvres, des faules ,
des trembles, des auniers, qui font les feuls bois
du pays.
Les Lapons ont l’art de fe faire un pain d’écorce
de pin, qu’ils mangent fans fe plaindre, &
fans que cette étrange nourriture ôte rien à leurs
forces. Les énormes montagnes de cette contrée
fônt remplies de mines de toutes efpèces, 8c ces
mi nos font très - abondantes. On y a trouvé du
enflai de roche fuperbe , des améthyftes, des
topafes , de l’aimant, du v if-a rg en t, du cinabre
, d’autres minéraux utiles, 8c même de l’ar-
gentv
Les principales richefles d un Lapon confident
dans fes rennes ; plufieurs en entretiennent au-
delà de mille, 8c les connoiffent toutes. Ces animaux
tiennent lieu au Lapon de champs , de prés
& de beftiaux domefliquès. 11 les emploie en hiver
pour voyager; ils tirent les pulkas ou traîneaux,
& vont plus vite à la courfe que nos cerfs &
nos chevreuils. Leur ..chair qu’il mange, ou crue
ou féchée, fait fa principale nourriture ; la peau
lubfert de vêtement en hiver; en été, il l’échange
pour d’autres habits, & pour des tentes qui lui
tiennent lieu de maifons. Ils lui fourniflent, tant
en hiver qu’en, été , du lait gras, & du fromage
de bon goût i leur poil lui fert de. fil ; enfin, il
. . l A Q tu e parti même de leurs os & de leurs cornes
pour faire des offrandes à fes idoles. Il vit aufli
de la chair d’ours, de loups cerviers, ainfi que
de poiflon, Sç de plufieurs efpèces d’oifeaux de
mer. L’eau eft fa boiffon principale, avec l’eau-
de - vie cependant, qu’il aime j avec paffion. Ce
peuple eft ignorant, fuperftitieux, croit à la magie
, aux fortilèges, à toutes les erreurs & les préjugés
des nations barbares. Le fervice militaire l’effraie;
mais il n’eft pas à beaucoup près lâ che,
timide, aufli fimple & aufli ftipude qu’on le penfe.
Il vit très-long-tems, & rien de plus commun que
d’y voir des centenaires frais & robufies encore ;
mais ils perdent la vue de bonne heure, à caufe des
neiges & de la fumée de leurs huttes. Prefque
tous les Lapons Suédois profeffent la religion chrétienne;
le refie eft encore attaché à fes idoles. Us
ont été fournis à la Suède fous le règne de Ma-
g/ius LaduJUs, vers l’an 1276 ; ils fuivent les loix,
les réglemens, la religion , 8c les tribunaux de ce
royaume.
La taille qu’ils lui paient eft encore conforme
à ce qu’elle étoit fous Charles IX, roi de Suède.
On a bâti dans plufieurs endroits des maifons.,
où font les officiers chargés de percevoir les impôts.
Les marchandifes que le Lapon reçoit en
échange des fiennes, font le fel, le tabac, la farine
, le drap, le chanvre, des chaudières , des
pots , &c. du vin, de la bler.re, de l’eau-de-vie ,
de la poudre & du plomb, des fufils. II y a très-
peu de bourgs , encore font - ils médiocres , &
n’ont-ils rien d’important que leurs foires. Toute
la Laponie eft divilee en fept lappe-marks ou provinces
; (avoir, celles de Jamtland, d’A ngerman1-
nie, d’Umea, de Pitea , de Lulca, de Tornea &
de Kiemi. Elles appartiennent toutes à la capitainerie
provinciale de la Bothnie occidentale , à
l’exception de celle de Jamtland, qui dépend de
la capitainerie du Nordland occidental. Ces provinces
ont çà & là des villages très-peu. peuplés,
La Laponie Suédoife eft entre le 31 & le 60e d.
de long. , & le 65— 72e ,3 0 min, de l‘at>
Quant à la Laponie Mofcovite, voyeç L É P O
r i e . (M a s s o n d e M o r v j l l l e r s .)
LAQ U EDIV E S; cet amas prodigieux de petites
îles connues fous le nom de Maldives & de
Laquedives, s’étend fur plus de deux cents lieues
de longueur nord 8c ftid, plus de cinquante ou
foixanre lieues en - deçà du Malabar 8c du cap
Comorin. On en a diftribué la pofition fur pref-
que toutes nos cartes géographiques confufëment
& au hafard.
LA Q U IA , grande rivière de l’Inde, au-delà
du Gange. Elle fort du lac de Chiamai , coule au
royaume d’Achem ou Azenj, le traverfe d’orient
en occident, paffe enfuite au royaume de Bengale,
fe divife en trois branches qui forment deux
îles, dans l’une defquelles eft fituée la ville de
Daea, fur le Gange, & c’eft-là que fe perd cette
rivière.
L A R L A R , ville de Perfe, capitale d’un royaume
particulier qu’on nommoit Larijlan. Elle faifoit le
lieu de la réfidence du roi, lorfque les Guebres,
adorateurs du feu, étoient maîtres de ce pays-la.
Le grand Schah - Abas leur ôta cette ville , oc
maintenant il y a un kan qui y refide, &
mande à toute la province que l’on nomme (x/ier-
més, 8c qui s’écend jufqu’aux portes de Gomme-
ron. Lar on eft fitué à quatre journées, a mi-
chemin de Schiras à Mina, fur un rocher, dans
un terroir couvert de palmiers , d’orangers, de
citroniers 8c de tamarifques, 8c il s’y fait un grand
commerce en foie.Elle.eft fans murailles, & na
rien qui mérite d’être vu que la maifon du kan,
la place, les bazars & le chateau. Cependant,
Thevenot., Gemelli Careri,Lebrun, Tavernier 8c
Chardin ont tous décrit cette petite ville ; les uns
ortographient Laar , d’autres Laèr, d autres Lar,
d’autres enfin Lava. Corneille en fait trois articles,
aux mots Laar, Lar &. Lara. La Martinière en parle
deux fois fous le mot Laar 8c Làr ; mais le fécond
article contient des détails qui ne font pas dans
le premier. Long, de cette ville 72 , 2.0 ; Ut. 2 7 ,
17. (R.)
L A R A , petite ville d’Efpagne, dans la Caftille
vieille, fur la rivière dArianza* .
LARACHE , ancienne 8c forte ville dAfrique,
au royaume dè Fez , à l’embouchure de la riviere
de même nom, nommée Lu£o par quelques voyageurs
, avec un bon port. Muley Xec , gouverneur
de la place, la livra aux Efpagnols en 1610;
mais les Maures l’ont rep'rife. Les François lont
bombardée en 1765. Larache eft un mot corrompu
de lArays - Béni - Aroz , qui eft le nom que lés
habitans lui donnent. Grammaye s’eft Toirement
perfuadé que la ville de Larache eft le jardin des
Hefpérides des anciens, 8c Sannt prétend que c eft
le palais d’Antée , 8c le lieu ou Hercule lutta
contre ce géant ; mais c’eft vraisemblablement la
Lixa de Ptolomée , 8c le Lixos de Pline. Voyeç
Lixa. jffif l
LARCHAMPS , bourg du Maine, élection , a
7 li. o. de Mayenne.
LARCHAN T, ou Saint-Mathurin de Lar-
chant, petite ville de France, dans le Gatinois,
à 2. li. environ de Nemours.
L A R E CK , petite île d Afie , dans le golfe Per-
fique, à une lieue d’Ormus. Son terroir eft mauvais
8c falé. U y a une fortereffe. •
LAREDO , petite ville maritime d’Efpagne ,
dans la Bifcaye , avec un port, à 25 lieues n. o.
de Burgos, 10 o. de Bilbao. Long. 13 , 55 ;
33 » a2* rr.
LA R EN D A , ou Larànda , ville de la Turquie
, en Afie , dans le.Roum.
L’ARGENTIÈRE, petite ville de France, dans
le Vivarais, à 7 li. o. de Viviers.
LARICIA. Voyei Aricie.
LARINO , petite ville d’Italie , au royaume de
Naples, dans la Capitanate, avec un évêché fuffragant
de Bénévent, dont elle eft à 15 lieues.
Elle étoit de l’ancien Samn'.um. C ’eft le Larinum
de Cicéron & de Mêla. Les habitans font nommés
Larinas au fingiilier, & par Pline au pluriel
Larinalcs. Le territoire de la ville , Larinas ager
par Tite-Live, & Larinus agir par Cicéron. Long.
32 , 3 5 ; lat. 4 1 , 48.
LARISSE, Lariffa , LariJJus, aujourd hui LàRZE ,
& en turc Jtn-Gifchcbir. La Grèce avixit plufieurs
villes de ce nom : mais la fameufe Larifle, capitale
de la Theflalie , doit feule nous arrêter ici. Elle
étoit fituée fur la rive droite du fleuve Pénée,
dans la Pélafgiotide , dix -milles au-defliis d’A f-
trax.
Philippe , père d’Alexandre , ayant refolu de
tourner fes armes contre les Grecs , après avoir
fait une paix captieufe avec les Illyriens 8c les
Pannoniens, choifit fa demeure dans Lariffe, 8c
par ce moyen gagna l’affeéfion des ThefTaliens^
qui contribuèrent tant par leur excellente cavalerie
, au fuccès de fes projets ambitieux. Céfar
. rapporte qu’avant la bataille de Pharfale, Scipioa
occupoit Lariffe avec une légion ; ce fin aufli la
première place où Pompée fe rendit après fè dé«
faite. Cependant, il ne voulut point s’y arrêter ;
il vint fur le bord de la rivière, 8c prit un petit
bateau pour aller du côté de la mer, où il trouva
un navire prêt à lever l’ancre, qui le reçut voloi>
tiers.
Mais ce qui immortalife encore davantage la
Lariffe de Theflalie, c’eft d’avoir été la patrie
d’Achille. Voilà pourquoi Racine fait dire à ce
héros, dans Iphigénie, ati. jv. fc. 6 :
Jamais vaiffeaux partis des rives du Scamandrt 9
Aux champs Thejfaliens osèrent-ils defcendre ?
Et jamais dans tarife un lâche ravijjeur
Me vint-il enlever ou ma femme ou ma foeur ?
Lariffe fubit le fort du pays dont elle étoit la
métropole; elle perdit fa plendeur 8c fan luftre ,
atque olim Larife potens ! s’écrioit Lucain, en con-
fidérant les viciflitudes des chofes humaines.
Cependant Larifle fubfifte encore prèfentement,
& conferve,. fous l’empire Turc, le nom de ville
dans la province de Janna ou Theflalie. On la
nomme aujourd’hui Lar^e. Paul Lucas , qui y
étoit en 1706, dit queLarze eft fituée affez avan-
tageufement dans une plaine fertile , 8c arrofée
d’ une belle 'rivière qui paffe au pied de fes maifons.
Cette rivière, le Pénée des anciens, eft nommée
par les Grecs mordernes SaUmbria, 8c par
les Turcs Licou(Ion. Elle a un pont de pierre fort
bien conftruit. Larze eft habitée par des T u rc s ,
des G re c s , 8c principalement des Juifs , qui y
font un commerce affez, confidérabie. Depuis plu-
fieurs années, on y a établi un confiai anglois.
Il protège le commerce de cette nation, qui accapare
principalement les bleds, 8c les vend avec
un grand profit dans les différentes parties du
monde. H n’y a qu’une feule églîfe pour les ebré-
Y ii