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Société des amis ( les Quakers ) de Londres
firent à ceux de Philadelphie \ il y a plus de 60
ans. Les Eglifes y font en grand nombre, toutes
élégantes quoique (impies & bien entretenues.
On y compte 3 Bibliothèques , une Univer-
fité , un fuperhe hôpital Philantropique , qui
dans ce moment fait conftruire un édifice tres-
élégant fur un bel emplacement carré, donné
par le Gouvernement. Il y a une banque nationale
, une promenade publique plantée d’ar-
bres , depuis la paix , par les foins du digne
citoyen M. Vau'ghan -, un chantier où tous les
ans on conftruit plus de 30 vaifleaux 5 une fociété
d’agriculture -, plufieurs maifons d’éducation
appartenantes aux différentes Seéles -, plufieurs
hôpitaux particuliers.
Philadelphie fe trouve fur le paflage qui unit
les Etats du Nord avec ceux du Sud : toutes
le s voitures y paffent, ainfi que la [polie aux
lettres. On vient même d’y en établir une pour
le s pays Ultramontains , quoiqu’elle n’ aille que
Jufqu’à Bedford , daus les montagnes d’Alle-
gheny. Mais celle d’Alexandrie à Pittlbourg à
fon retour y dépofe les lettres pour Philadelphie.
11 y a aufii un obfervatoire , 8c plufieurs manufactures
confidérables.
On peut citer entre les Savans nés ou habitans
à Philadelphie MM. W. Seuil pour la
-Géographie -, B. W e f t , dans la Peinture ; J.
Bertrand , dans la Botanique -, François Ho-
pkinfon , dans la Mufique, Ritten - houfe ,
dans l’aftronomie : il eft l ’Auteur de cette
fuperbe machine , appellée_ ’ Orrery. Le célébré
Franklin , quoique né à Bofton , eft à
la tête des grands hommes de Philadelphie ,
& l’un des plus célébrés oui ayent éclairé l’Univers
-, le capitaine Davies , qui eft le véritable
inventeur du Quadrant , appelé par les
Anglois Quadrant de Gradley ; MM. Horris 8c
Fitzimmann , qui ont porté les connoiffances du
commerce au plus haut degré de perfection.
( Cet article a été revu par un Américain très-
injlruit. Long. 301. 40. lat. 39. 5°- P ' ( M a s s
o n DE M o RVILLÏERS. )
PHILIPPE^ d ’A r i t u s e d e G r u r o , ( S a i n t )
v ille de l’Amérique méridionale, au Pérou,
avec de bonnes mines d’argent, voifines de celle
s du Potofi. ( R. )
P h i l i p p e , ( S a i n t ) v ille de l’Amérique fep-
xentrionale , dans le Mexique , au pays de Mé-
choacan, dans une terre ou l’on nourrit beaucoup
de bétail. (R.)
P h i l i p p e , ( l’i s l e d e S a i n t ) voyeçF u eg-o .
P h i l i p p e , ( S a i n t ) très-petite v ille de l’ifle
de Minorque a l’entrée du Port-Mahon, fous le
fort dont elle tire fon nom, & à l’ombre duquel
e lle s’étoit formée. Il eft à préfumer que la def-'
-miCtion du fort entraînera en grande partie celle
^de Ja y ille . (R .) L
p h 1
P hilippe , ( f o r t s a i n t ) forterefle de l’ ifle
de Minorque , à l’entrée du Port-Mahon , fur un
rocher près de la v ille de même nom. Les rois
d’Efpagne l ’avoient fait bâtir dans le fiécle dernier
pour la défenfe de cette ifle , dont les Anglois
s’emparèrent en 1708- Les François leur
ont enleve le fort & l’ifle èn 1756 -, mais la
paix les leur avoit rendus.
Ce fort important pris dans la dernier©
guerre par les troupes Elpagnoles & Françoi-
fes , commandées par le duc de Crillon, étoit
un des boulevards les plus redoutables del’Eu-^
rope. Des retraites & des cafemates cteuféer
dans le roc v i f , mettoient la garnifon à l’abri du
canon & de la bombe. Le glacis 8c le chemin
couvert étoient aufli taillés dans le roc, paliflà-
dés , minés , contre-minés & garnis d’une nom-
breufe artillerie. Les Anglois avant la .derniere
guerre y avoient encore ajouté de nouveaux
ouvrages qui le rendoient un boulevard redoutable.
A la paix de 17.83', il, a été rendu aux
Efpagnols qui l’ont fait démolir. (R . )
PHILIPPE V IL LE , petite ville de France
dans le Hainaut, fur • une hauteur auprès de*,
ruiffeaux de Jaimagne & deBridon, à 6 lieues
N. O. de Charlemont , à 3 N. de Marienbourg,
à 10 S. E. de Mons or a 56 de Paris. Ce n’étoir
autrefois qu’un bourg, nommé Corhigni, que
Marie , reine d’Hongrie, Coeur de Charles-Quint,
fit fortifier en 1555 , & quelle nomma Philip-
peville, en l’honneur de'“Philippe II. roi .d’Efpagne
, fon neveu. I l y a de nouvelles fortifications
de la façon de M. de Vauban. Long.
6. latit. 50. 10.
PHILIPPE, ville de la Turquie européenne v
en Macédoine , près le golfe de Contefle, à 2$
lieues N. E. de Salofiichi.
P h i l i p p i n e , petite v ille des Pays-Bas , dans-'
la Flandre Hollandoife , au bailliage de Bou-
choute, fur la riviere de Brackman : elle n’e ft
que d’environ foixante - dix maifons maïs elle
eft munie de fortifications confidérables. Le comte
Guillaume de Naflau la prit aux Efpagnols Pan
1633. Ceux-ci tentèrent la même année de la:
reprendre , mais en vain -, & c e fut encore en.
vain qu’ils en formèrent le fiége en, 1635. Les
François furent plus heureux en 1747 -, ils y
entrèrent alors, comme dans tant d’autres , pour
en fortir à la paix de 1748. (R. )
PHILIPPINES , ( les nouvelles} ou les ijles
de Palaos : ifles de la mer des Indes, fituées entre
les Moluques, les anciennes Philippines 8c
les Mariannes. Le hafard les fit découvrir air
commencement de ce fiécle par la violence des
vents, qui portèrent à la pointe de l’île-du*
Samal , une des plus orientales des Philippines
quelques-uns des infulaires qui s’étoient embarqués
pour fe rendre dans une de leurs propres ifles.
On compte quatre-vingtTept nouvelles ifles
Philippines y qui forment un dés beaux archi- ■
pela.
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pels de i’oKent & qui font fort peuplées^ Les
habitans vont à moitié nuds à caufe de la grande
chaleur. Ils ne paroiffent avoir aucune idée de
la divinité , 8c n’adorent aucune idole. Ils ne
connoiffent aucun métal, fe nôurriffent de poil- j
fons 8c de fruits. Ilslaiffent croître leurs cheveux
qui leur flottent fur les épaules. La couleur
de leur vifage eft à-peu-pres la même que
celle des Indiens des anciennes Philippines ;
mais leur langage -eft entièrement different de
tous ceux qu’on parle dans les ifles efpagnoles,
8c même dans les ifles Mariannes. C ’eft dom-
inage que nous n’ ayons aucune connoiflance_de
ces nouvelles ifles & des peuples qui les habitent
-, car les Efpagnols ont fait jufqu’ ici des
tentatives inutiles pour y aborder , les ouragans
& les brifes qui régnent dans ces mers, ont
fait périr tous les vaifleaux qu’ ils avoient équipés
pour s’y rendre. Long. 145. 160. latit. 2. 11.
• P h i l i p p i n e s , ( l e s ) ifles de la mer des Indes
, à l’orient de l’Afie fous la zone Torride ,
entre l ’équateur 8c le tropique du Cancer.
Ces îles anciennement connues fous le nom de
Manilles furent découvertes en 1521 par Magellan
qui y fut tué. Elles furent appellées
Philippines du nom de Philippe, II. roi d’Efpa-
pagne, fous le régne duquel les Efpagnols s’y
îoflt fixés en 1564.
Quand ils y entrèrent, ils y trouvèrent trois
fortes de peuples. Les Mores Malais étoient maîtres
des côtes, & venoient, comme ils le di-
foient eux-mêmes , de Bornéo 8c de la terre-ferme
de Malaca.
Ceux qu’on appelle Bijayas 8c Pintados dans
la province de Camerinos, comme aufli à Leyte,
Samal, Pana y 8c autres lieux , viennent vrai-
femblablement de Macaflar , où l ’on dit qu’ il y
a plufieurs peuples qui fe peignent le corps
comme les Pintados.
Les noirs qui font les anciens habitans de ces
île s , vivent dans les rochers & dans les bois , ;
dont l’îîe de Manille eft couverte , 8c différent
entièrement dès autres. Ils font barbares,
fe nôurriffent de fruits , déracinés , de ce qu’ils
prennent à la chafîe, & n’ont d’autre gouvernement
que celui de la parenté , tous obéiflans
au chef de la famille. Ils ont choi.fi cette forte
de vie par amour pour la liberté. Cet amour
eft fi grand chez eux , que les noirs d’une montagne
ne permettent point à ceux d’une autre de
venir fur la le u r , autrement ils fe battent
cruellement.x
Ces noirs s’étant alliés avec des Indiens fau-
vages , il en-eft véïui de la tribu des Manghiéns,
qui font des noirs qui habitent dans les îles de
.Mindora; & de Mundo. Quelquès~ams ont les
cheveux crépus comme les nègres d’Angola ,
d’autres les ont longs. Les Sambales, autres
Çe'ogr, Tom, I l«
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fauvages portent tous les cheveux longs, comme
les Indiens conquis.
Du refte', il eft encore vraiferoblable qu’ il
a pafle dans les Philippines des habitans de la
Chine , du Japon , de Siam , de Cambogè, 8c
de la Cochinchine. Quoiqu’ il en {bit, les Espagnols
ne poffedent guere que les côtes de la
plûpart de ces îles.
On rencontre fréquemment dans ces îles du Ba-
falte, des laves , dès feories, du fer fondu, de la
pierre friable remplie de débris des régnés animal
& végétal -, du foufre tenu en fufion par l’action
du feu fouterrain , ouvrage tant des volcans
éteints que de ceux qui exiftent. Du refte les
PhilippinesSont d’une admirable fécondité, 8c
toutes les produ étions enfont d’excellente qualité.
Mais le climat qui en eft chaud 8c humide n’y eft
point agréable. Le ciel y eft pluvieux pendant
une moitié de l’année , les ouragans y ravagent
les campagnes, & déracinent fouvent les plus gros
arbres. Les cieux font fréquemment embrafés des
feux du tonnerre , 8c les tremblemens de terre
y mettent quelquefois le comble à la défolation.
L’air n’y eft pas fort mal fain , &.les arbres qui
font toujours verds, portent deux fois l’année.#
Le ris vient aflez-bien dans ces îles , & les palmiers
y croiffent en abondance; Les bufles fauvages
y font communs-, les forêts font remplies
de cerfs , de fangliers , 8c de chevres fauvages
femblablés à celles de Sumatra. Les Efpagnols y
ont apporté du Mexique, du Japon & de la Chine
des chevaux & des vaches qui ont beaucoup
multiplié. On y trouve quantité de finges, parmi
lefquels il y en a de très-grands, & plufieurs autres
animaux inconnus en Europe. Ces îles pour-
roient être d’ un grand rapport pour les Efpagnols
, s’ il favoient mieux tirer de leurs pro-
duclions. Le fer 8c le cuivré y font d une qualité
fu péri eure.
On tire de ce pays des perles, de l’ambre
gris , du coton, de ta cire 8c dé la civette. Les
montagnes abondent en mines d’or -, dont les
rivières charient des paillettes avec leur fable -,
mais les Indiens s’attachent peu à les ramafler
dans la crainte qu ils ont qu’on ne les y force
par l’efclavage.
Les principales d’entre les Philippines font
Manille ou Luçon , Mindanao , Parago, Samar ,
Saint Jean,, Panay, Gébu & l’île des noirs.
Les cartes géographiques mettent toutes les Philippines
entre le 132 8c 14^ degrés de longitude,
& leur latitude depuis le oc degré jufqu’au 19e.
Ce que les Efpagnols poffedent aux Philippin
né s, eft régi par un gouverneur dont le pouvoir
1 fubordonné- au vice - roi du Mexique ,
doit durer huit ans. En 1762 , les: Anglois s’emparèrent
de ces île s -, mais ils les rendirent en-
fuite par un traité. ( R. )
.PHIL IP ?OPOLI, y ilie de la Turquie eu-
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