fenêtres, enforte qu’on y entre par deux fouter-
fains qui y conduisent : On croit que c’étoit un
temple confacré à Vénus.
L’évêché qui eft ancien & fuffragant de Bordeaux
rapporte environ 35000 livres, & renferme
plus de 450 paroiffes. S. Front fut le premier
évêque de cette v ille , dans le IV e. liecle.
Perigueux eft dans un bon pays, mais pauvre *,
elle eft fituée fur F ile, à 18 lieues S. O. de Limoges
, à 16 S. E. d’Angoulême, à 25 au N. E. de
Bordeaux, 8c à 100 au S. O. de Paris. Les
pâtés de cette ville font très renommés, & il
s’en fait des envois confiderables.
M. le Beu'f rapporte au tom. ATI des Mém. de
Vtic ad. des infcript. edit. in-i z , neuf infcrip-
tions anciennes encaftrées dans les murs des ca-
fernes de cette v ille : la plus curieufe eft celle
d’une colone milljaire, dreffée pour marquer
la première lieue Gauloife delà capitale du pays,
à l’endroit où elle étoit placée :
D o m i n . orbis
e t P a c i s I m p . C.
M. A n n i o F10
RIANO. P. F.
i n v . A u g . P. JVL
T . P. P. P r o c o s
? . L.
C ’ eft l’ unique infcription que l’on connnïfTe
qui porte le nom de l’empereur F lorien, & elle
ne le trouve dans aucune colleâion.
Les deux lettres-P. L. nous apprennent l ’ufage
de cette colonne, 8c lignifient, prima leuca La
'Table The'od. fait mention de trois routes qui con-
duifoient de Perigueux à Saintes, à Bordeaux-,
à Limoges. La maifon du Séminaire de Péri-.
gueux, où la colonne a été autrefois tranfpor-
té e , eft à l’extrémité de la cité , fur la route du
nord-oueft qui conduit à Saintes II eft probable
que cette colonne étoit placée prefque
au bout de la plaine, vers la fource du ruiffeau
•de Toulon , à demi-lieue de la c ité , félon notre
maniéré de compter aujourd h u i, qui eft d’évaluer
une lieue Gauloife à une oe nos demi-
îieues. (R.)
PERINALDO , bourg du comté de N ic e ,
dont je ne parle que parce qu’ il a donné naifi-
lance en 162,5, au grand Cafiini, & en 1665 , à
M. Maraldi fon neveu.
Cajjini (Jean Dominique) aftronome du premier
ordre , fut attiré en France par M.
Colbert en 1669 , & y fut- reçu membre de
l ’académie des Sciences. I l mourut en 17 12 ,
âgé de 87_ans, lailfant des enfans diftingués
dans l’aftronomie. On a de lui des mémoires
précieux fur les planètes, fijr la méridienne, &
fur la comete qui parut en 165Z. H découvrit en
1671 , le troifieme & le cinquième fatellite de
Jupiter. Voyei J u p i t e r , & le mot A s t r o n o m
i e .
Maraldi ( Jacques Philippe ) , vint en Franc©
. en 1687, & fut reçu de l’académie des Sciences.
I l a fait un catalogue des étoiles fixes,
plus exaét, dit-on, que celui de Bayer -, mais
cet ouvrage n’eft encore que manufcrit. Ses
oblervations fur les abeilles ont été inférées dans
les mémoires de l’académie des Sciences , année
1712.. Il mourut en 172,9 , à 64 ans. (R.) -
PERINTHE, anciennement Heraclée de
Thrace, ville de la Turquie Européene , dans
la Romanie, fur la mer de Marmora. Long. 54.
50. lat. 42. 20.
Cette ville eft encore affez peuplée pour le pays,
mais on n’y trouve plus que quelques veftiges de
fon amphithéâtre li vanté par les anciens •, M.
Buonaroti, dans fes oblervations , fuprci alcuni
Medaglioni Antichi, a raflemblé tout ce que
l’ hiftoire & la fable difent de Périnthe. ( R. )
PERICECIENS, on nomme Périceciens en Géo-
1 graphie .des habitans de la terre fituées fous les
mêmes pâralelles , c’eft-à-dire à même diftance
du pôle , 8c de l’équateur, mais toujours vers
le même pôle. A ftri&ement parler, il n’eft pas
néceffaire qu’il y ait 180 degrés de diftance
des uns aux autres. Le mot ne dit point cela >
il fuffit d’être fous le même parallèle. Par exemple,
les habitans de Charleftown dans la Caroline,
de Miquénez au Maroc, de Candahar
en Afie , &c, font périceciens l’un à l’autre ,
par rapport à ce qu’ils habitent fous un même
parallèle , quoiqu’ à différentes diftances du
premier méridien.
Les peuples qui font fous un même parallèle,
ont le même été & le même hiver -, en un mot,
les mêmes faifons, fauf pourtant la différence
qu’y peuvent mettre les qualités du terroir plus
haut ou plus bas, plus fec ou plus humide, &c.
Ils ont les jours egalement longs , 8c les nuits
de même, c’eft-à-dire fi le plus long jour eft
de vingt heures pour le peuple d’ un parallèle
tous les peuples qui font P ériceciens à fon égard ,
ont le jour aufli de vingt heures dans le même
tour du fbleil \ il en eft de même des nuits.
S i , par Périceciens, on entend ceux qui habitent
fous un même parallèle & fous un même
méridien continué au-delà du pôle, de forte
que les deux peuples qui font périceciens l ’un à
l’autre ayent précifément la même latitude
différente de 180 degrés , alors on conçoit
aifement que des peuples qui ont entr’ eux
ce rapport doivent être oppofés pour le jour &
pour la nuit, quoiqu’ils comptent la même heure
l’ un à midi, quand l’autre la compte à minuit.
En ce fen s , ce qui eft au couchant d’un de
ces peuples, eft à l’orient de l’ autre. Aux jours
des équinoxes, le foleil fe leve pour l’un de
cespeuples, quand il fe couche pour l’autre. (R.)
PERIS.CIENS en Géographie, font les habitans
de la terre dont l’ombre parcourt fuccelfirement
tous les points de l’horifon en un fetil
8c même jour.
Ce mot- eft formé de tsç) ,. autour, & ckih ,
ombre.
Tels font les habitans des zones froides , ou
ceux qui habitent l’efpace renfermé entre les
cercles polaires & les pôles : car comme le fole
il ne fe couche point pour e u x , lorfqu’une
fois il s’eft levé , & qu’ il tourne autour de leurs
têtes, leur ombre doit aufli faire une révolution
entière, deforte que pendant le jour ils.
doivent voir leur ombre fucceflivement de tous
les côtés. Voye\ Z o n e .. (R.)
PERLEBERG , petite v ille d’Allemagne ,
chef-lieu de la Marche Priegnitz, à 11 lieues
au nord de Vittemberg , & à 8 de Havelberg ,
elle eft fituée au confluent des rivières de Perle
& de Strepenitz. (R)
P e r l e s , il y a deux bancs de ce nom , l’ un
dans la mer des Indes à l ’oppofite de Tutucu-
rin , l ’autre dans la même mer au midi de l’ île
de Manar. On connoît aufli plufieurs petites îles
qu’on nomme îles des Perles, & qui font dans
l ’Amérique feptentrionale, près de la côte de
Guatimala. Enfin la rivière aux Perles eft une
riviere dans la Louifiane, entre le bras oriental
du Mifliflipi & la petite baie de S. Louis. (R.)
PERM EKK I, voye\ S o l k a m s k a i a .
PERMESSE, fleuve de la Turquie Européenne
dans la Livadie,il a fa fource au montHélicon.(R.)
PERMIC, voye\ S o l k a m s k a i a .
PERMSKI, voye-[ S o l k a m s k a i a .
PERNAMBUCO, voye\ F e r n a m b o u c .
PERN AU, petite v ille marchande du duché
de Livonie, fous la domination Ruflienne, depuis
1710, elle eft au bord d’ une rivierè de
même nom, qui tout près fe jette dans la Baltique.
C’eft la capitale d’un cercle où eft aufli
comprife la v ille de F e lîin , 8c c’eft une place
munie d’une bonne citadelle. On n’y compte pas
d’ailleurs au-delà de 100 maifons , 8c l’on n’y en
trouve prefque point qui ne foit groflierement bâtie
de bois. Vers la un du fiécle paffé , elle de-
■ vmtpour peu detems le fiége de l’ univerfité de
Dorpat : à peine eft-elle aujourd’hui pourvue,
d’une école.
Cette v ille a été prife & reprife par les Suédois,
les Polonois 8c les Mofcovites qui s’en
font difputé la pofleflion. Elle eft à 10 lieues
S. O. de Revel , 32 N«E. de Riga. Long. 42.
2,. lat. 58. 26. (R . ) '
P e r n a u , riviere^ de'Livonie qui fe jete dans
la mer baltique au-deffous de la petite ville de
Pernau. ( R. )
PERNE, petite v i l l e , ou plutôt bourg de
France dans la Provence , dans le comtat d’A vignon
, au diocefe de Carpentras , à 4 lieues E.
d’Avignon. Long. 22. 41. lat* 44. 2.
Cet endroit, eft la patrie d’Efprit Flechier ,
éyêque de Lavaur en 1685 , & puis de Nifmes
en 1687. Il avoit été reçu à l ’académie fran-
çoife en 1673. I l étoit, dit M. de Voltaire ,
poète françois & latin , hiftorien , prédicateur ,
mais connu fur-tout par fes belles oraifons funèbres.
l i a donné la vie du cardinal Ximenès ;
8c fon hiftoire de l’empereur Théodo_fe, a été
faite pour l’éducation de M. le duc de Bourgogne.
I l mourut le 16 Février 1710, à 78 ans. (R.)
P e r n e s S petite ville forte de France dans
l’Artois fur la Clarence, à trois lieues S. O.
de Bethune, fept N. O. d’Arras. Long. 20. 6.
lat. 50. 29. (R.)
PERONNE, ville de France , dans la Picardie
, capitale du Santerre, fur le bord fepten-
trional de la Somme , à 12 lieues au-deffus, &
au levant d’Amiens, à 10 au S. O. dé Cam-
bray , 8c à 32 de Paris , pat mi des marais, qui
avec fes fortifications en font une très-forte
place.
Elle eft ancienne , car les premiers rois Mérovingiens
y avoient un domicilev Clovis I I .
ayant donné cette place à Arehinoald, maire
de fon palais , il y bâtit un monaftere pour
des moines Ecoffois. Le premier abbé fut Saint
Wltan , neveu de S. Fourcy , abbé de Lagny ;
lequel S. F ou r cy , eft enterré à Péronne, où
il eft devenu depuis ce tems-la le patron de la
ville.
Héribert comte de Vermandois, s’empara de
Péronne , & enferma dans la forterefle dharles
III. dit le £ impie , qui y finit fos jours en 929 ,
& il fût inhumé en cette ville. N’ayant pas .fu
faire valoir fes droits à l’Empire , après la mort
de Louis IV . l’Empire fortit de la maifon de
France , 8c devint éle&if. Charles le fimple.
avoit eu trois femmes -, de la troifieme , nommée
Ogine, il eut Louis , depuis appellé d’Gutremtr.
Cette Ogine , fille d’Edouard I , roïdes Anglois,
fe maria-après la mort de fon mari, avec Héribert,
comte de Troy es, fécond fils d’Hériberf,
comte de Vermandois, qui avoit tenu fon mari
prifonnier les fept dernieres années de fa vie.
Les fucceffeurs d’Hér'bert jouirent de Péronne
8c de fes dépendances , jufqu’au tems de Philippe
Augufte. En 1466 Louis XI. donna cette
v i l l e , 8c les annexes à Charles , duc de Bourgogne,
8c s’en refaifit enfuite après la mort de
ce prince.
Louis X I. qui ne fut rien moins que fimple,
eut cependant l’imprudence d’y aller trouver
Charles, duc de Bourgogne , qui l ’y retint prifonnier
dans le château 3 8c ne le relâcha qu a-
près un traité honteux.
L’églife collégiale de cette ville eft aujourd’hui
de foixante petites prébendes, toutes à la
nomination du roi. On y compte aufli 5 Egli-
fes paroifliales, un H ô te l -D ie u , 3 couvens
d’hommes , 8c un dè filles , 8c un college. Les
fortifications nouvelles de Péronne, font du chevalier
Deyille. On fabrique aux environs beau-.