
l ’année -, le jardin fournit le fruit, 8c le premier
ruiffeau tient lieu de cave.
L’éducation confifte à aller à l’école pour y
apprendre à lire & à écrire -, les metzides ou
mofquées qui fervent pour la priere , fervent
aulli pour les écoles -, tout le monde écrit fur
le genou , parce qu’on n’ a point en Perfe
l ’ufage des tables, ni des fiéges ,1e papier fe fait
de chiffons de coton ou de foiejon unit ce papier
avec une poliffoire pour en ôter le poil.
La langue perfane tient beaucoup de l’arabe
, s’apprend aifiment, & fe prononce un peu
du gofier -, mais la plûpart des Perfa'ns apprennent
avec leur langue celle des Turcs qui eft
familière à la cour. Ils étudient encore dans
leurs colleges l’Arithmétique , la Médecine ,
l ’Aftronomie, ou plutôt l ’Aftrologie.-
Le royaume eft un état monarchi - defpo-
tique, la volonté du monarque fert de loi. Il
prend le titre de fo p h i, & en qualité de fils de
prophète, il eft en même teins le chef de la
religion. Les enfans légitimes fuccedent à la
couronne -, à leur défaut, on appelle les fils des
concubines: s’ il ne fe trouve ni des uns, ni des
autres , le plus proche des parens du côté
paternel, devient roi. Ce font comme des prin- .
ces du fan g , mais la figure qu’ ils font eft bien
trifte •, ils lont fi pauvres, qu’ ils ont peine à
vivre. Les fils du fophi font encore plus malheureux
-, ils ne voyent jamais le jour que dans le
fond du ferrail, d’où ils ne fortentpas du vivant
du roi. Il n’y a que le fucceffeur au trône qui
ait ce bonheur -, & lapremiere choie qu’il fa it ,
eft de priver fes freres de l’ ufage de la.vite, en
leur faifant pafler un fer rouge devant les yeuk
pour qu’ ils ne puiffent afpirer à la couronne.
Après le fophi, les grands pontifes de la religion |
tnahometane tiènnent le premier rang à fa cour -,
ils font au nombre de quatre. Le premier pontife
de Perfe s’appelle fadre-caffa, il eft le chef
de l’empire pour le foirituel, gouverne leul la
confcience du ro i, & réglé la cour & la v ille
d’Hifpahan, félon-les réglés de l ’alcoran. I î eft
tellement révéré, que les rois prennent ordinairement
les filles des Sadres pour femmes -, il
commet le fécond pontife pour avoir foin du
refte du royaume , & établit des • vicaires
dans toutes les villes capitales des provinces. On
lui donne la qualité de Nabab, qui veut dire,
vicaire de Mahomet & du roi.
I l y a fix miniftres d’état pour le gouvernement
du royaume, & chacun à fon département
•, on les appelle rhona-dolvct, c’ eft-à-dire
les colonnes de l’empire. Le premier eft le
grand vifir-i, appelle etmadoulet-itimad-ut - dew-
le t , c’ eft-à-dire l’appui de la puiffance ; il eft le
chancelier du royaume , le chef du confeil , le
ftir-intendant des finances, des affaires étrangères
& les penfions, ne fe payent que par fo n ordrev
Je ne parlerai point des autres colonnes de l’état-
Perfan : c’eft affez d’avoir nommé la principale.
L’ ufage des feftins publics eft bien ancien en
Perfe ■, puifqüe le livre d’Efter fait mention de
la fomptuonté du banquet d’AfTuérus •, ceux que
le fopni fait aujourd’hui par extraordinaire,
font toujours fuperbes , car on y étalé ce qu’il y
a de plus précieux dans fa maifon.
& du commerce , toutes les gratifications \
Toute la Perfe eft pour ainfi dire du domaine
du roi , mais fes revenus confident
encore e n . impôts extraordinaires , & en doua-
nés qu’ il afferme -, les deux principales , font
celle du golfe Perfique, 8c celle de Ghilan \
ces deux douanes font affermées à environ y
millions de notre monnoie. Les troupes de fa
maifon qui montent à quatorze mille hommes ,
font entretenues fur les terres du domaine
celles qu’ils employé pour couvrir fes frontières,
peuvent monter à cent mille cavaliers,
qui font aufîi entretenus fur le domaine. L&
roi de Perfe n’ a point- d’ infanterie réglée ; il
n’a point non plus de marine il ne tiendroit
qu’à lui d’être le maître du golfe d’Ormus ,
de la mer d’Arabie, & de la mer Cafpienne ;
mais les PerfanS déteftent la navigation.
. Leur religion eft la mahométanè , avec cette-
différence des Mu fui mai? s , qu’ ils regardent A l i ,
pour le iiicceffeur de Mahomet -, au lieu que
les mufti 1mans prétendent que c’ éft Omar. Delà
naît une haine irréconciliable entre les deux
nations. L’ancienne religion des mages eft entièrement
détruite en Perfe -, on nomme fes fec-
tateurs gawes , c’eft - à - dire idolâtres •, ces
gatres n’ont cependant point d’idoles , 8c mé-
prifent ceux qui les adorent -, mais ils font eir
petit nombre , pauvres , ignorans & greffiers..'
L’Inde & la Chine , la Perfe , & l’Egypte ,
dit M. l’Abbé Raynal , poflederent avec tous
les tréfors de la nature, les plus brillantes in - ;
ventions de l’art. La - giierre y a détruit les,
monumens du génie , mais ils y renaiffent de-
leurs cendres, de même que les hommes.. . .
Rien de plus vrai que cette .réflexion : les Perfes
de nos jours font autaîit fupérieufs aux Turcs ,
que ceux-ci leTont aux Tarfàres.; ils ont toujours
eu , & ils auront vraifemblablement toujours
le plus grand avantage lur eux , par leur
induftrïe , leur fcience '& leurs arts. Le Perian
eft naturellement fpirituel , a du goût pour
les beaux arts, eft p oli, honnête, mais n’a pas ce,
fanatifme barbare , & farouche qu’on reproche
avec juftice aux Turcs. Qu’on lui donne de
bonnes lois fondées fur la rai fon & l’équité
que le gouvernement encourage un peuple qui
ne refpire que l’agriculture , les arts & le commerce
-, qu’ ils ofe créer une marine -, enfin que
le defpotifme n’étouffe pas le génie, 8c l’on
verra bientôt cette nation parvenir au plus
haut point d’opulence 8c de grandeur.
La Perfe eft fituée entre le 79 & Ie io8d de
longitude, & entré les 25 8c 4zd de latitude.
On la divife en treize provinces , dont fix a
l’orient , quatre au nord , & trois au midi.
Les fix provinces à l’orient ^ font celles de
Send, Makeran à Suziftan , Sablftan , Keo-
rafan , Eftarabade.
Les quatre au nord font Mafanderan ou Ta-
briftan-, Schirvan , Adirbeitzap , Frak-Atzem,
qui renferme ïïifpahan , capitale de toute la
Perfe. •' ^ \ I -
Enfin les trois provinces fituées au midi , font
le Khufiftan , le Farfiftan ou Fars , & le Ker-
man ou Kirman. ( M. de M. )
PERSEIGNE, abbaye de France fondée en
1145; au diocèfe du Mans , ordre de Cîteaux,
à 3 lieues d’Alençon.
PERSEPOLIS , ancienne v ille d’Afie , autrefois
capitale de la Perfe, dans la provincé de
Farfiftan -, Il en exifte encore des ruines. On
voit fur.fon emplacement, les débris du magnifique
palais de Darius, beaucoup de Colonnes
entière où brifées , des bas reliefs dont les figures
fe font admirer , &c. Voye^ Tchilmi-
nar. (R .)
. PERSIDE , Voyei F a r s .
PERSHORE ville â marché d’Angleterre ,
dans la province de Worcefter, fur la riviere
d’Avon qui donne beaucoup d’agrémens à fa
fituation. Elle eft pourvue de deux églifes , 8c
elle renferme plulieurs fabriques de bas.
. PERSIQUE. ( G o l f e ,-) Voye\ G o l f e p e r s i -
Q UE.Ce golfe, autrement nommé golfe de Balfo-
ra, fort de l’Océan indien , auprès de l’île d’Ormus
-, il s’étend du fud-eft au nord-oueft, en-'
tre la Perlé à l’e ft, & l’Arabie à l ’oueft , juf-
qu’à l’ancienne Caldée , où il reçoit l’Euphrate
8c l.e Tigre , qui joignent leurs eaux un peu
avant leur embouchure -, mais il ne reçoit
guère d’autres rivières confidérabîesi
Les femmes des lies du golfe perfique font,
au rapport des voyageurs, 'brunes , jaunes &
laides ;, leur vifage eft large , leurs yeux font
petits.: elles ont des modes & des coutumes fem-
blables'à celles des femmes indiennes , comme
celle de fe pàffer dans lé cartillage.; du nez
des anneaux , & une épingle d’or au-travèrs
delà peau du nez fous les yeux. I l eft vrai
que cet ufage de fe percer le nez pour porter
des bagues 8c d’autres joyaux , s’eft étendu
fort loin , car il y a beaucoup de femmes chez
les Arabes «qui ont une narine percée pour
y paffer un grand anneau -, & -c’eft une galanterie
chez ces peuples de baifer leurs fem-
mes-à-travers ces anneaux , qui font quelquefois
affez grands pour enfermer la bouche dans
leur rondeur.
> P e r t h o u S t . J o a n s t o w n , v ille d’Ecoffe,
capitale du comté du même nom , fur la rivière
de Tay , à 10 lieues. N. E. d’Edimbourg ,
119 N. par O. de Londres. Elle députe au parlement.
L o n g . 14. 35. lat. 5-6. 40.
PERTHES , ancien Bourg de France dans
la Champagne , élection de Vitry. C’étoit autrefois
une v ille affez confidérable , capitale
du Pertois 5 elle fut détruite, par Attila. A u-'
jourd’huila capitale de cette contrée eft V itry
le françois. (R.)
PERTHSHIRE , province d’Ecoffe , au fud
& à l’eft d’Athol. Elle fe divife en deux parties
, l’une qui porte proprement le nom de
Penh , & l’autre celui de Gow.ri- Perth eft
au midi , & Gowri au nord de Perth.
PERTOIS , ( l e ) pays de France en Champagne..
I l s’étend le long de la Marne , entre la
Champagne proprement dite ,8c le Barrois 5
fa capitale eft Vitry-le-François.
PERTUIS , ce mot eft employé en Géographie
, pour défigner un détroit de mer , ou
un paffage étroit entre des montagnes.
P e rt r u s d*/jNtigche , détroit de l’Océan ,
dans la mer de France , entre l’ île de Ré au
nord , 8c l’île d’Oléron au midi.
P e t ù i s - B r e t o n , détroit de l’Océan , dans
la mer de France , entre la côte du Poitou
& de l ’Aunis au nord, & l’ île de Ré au midi.
P e r t u i s d e M a u m u s o n , détroit de l ’Océan,
dans la mer de France , entre l’île d’Oléron
au nord , & la côte de Saintonge au
midi & à l’occident. ■
P e r t u i s - R o s t a i n , o u P e r t u i s - R o s t a n :
c’eft dans le Dauphiné , à une lieue fud de
Briançon, auprès de la Durance une roche percée
pourpenetrer au col de Servieres. Au-deffus
de l’ entrée on lit cette infeription D . Coefari
Augujlo dedicata, falutate eam. (R.)
P e r t u i s , pètite v ille de France , en Provence
, dans la Viguerie d’Aix. Le terroir en eft
fain & fertile. On y compte 3 epuvens d’hom-’
mes & 2 de filles. Elle eft à 4 lieues N. E.
d’Aix, 11. N. de Marfeille , 162 S. E. de Paris.
Long. 23. 15. lat. 43. 44.
PERUGIN, ( l e ) o u l e p e r o u s i n , territoire
d’Italie , dans l’état de l’églife , 8c auquel
la v ille de Péroufe, qui en eft la capitale
, donne fon nom. 11 eft borné au nord
par le duché d’Urbin , à l’orient par l’Ombrie,
au midi par l ’Orviétan , 8c à l’occident par la
Tofcane. La plus grande étendue de ce pays
du feptention au midi, ne paffe pas vingt-huit
milles -, & on ne lui en donne pas plus de
trente du levant au couchant. Le Tibre le coupe
du nord-oueft au fud.
PESARO , en latin Pifaiirum , v ille forte
d’ Italie , capitale d'une feigneurie de même
nom, & la plus grande du duché d’ Urbin.
Elle eft dans un territoire fertile en olives ,