
La levée du liège de Montargis , où commando
« le brave Villars, fut le premier fuccès
de la France défolée par les Anglois & les Bourguignons.
Charles VII accorda a cette ville l’exemption
de tous droits d’aides , tailles , fubfides, par lettres
patentes de 1430 * & lui permit de s’intituler
Montargis le franc. H accorda auftî quatre
foires franches, & permit l’ufage du bois en la
forêt voiftne pour le chauffage 8c les bâtimens.
Ces privilèges ont été confirmés par les rois
fuivans.
Charles V l î î y tint auffi fa cour, & embellit
le château ; Renée de France, fille de Louis X I I ,
y fit fa réfidence, procura, Faggrandiflèment delà
ville qu’elle aimoit, & la fit paver. ,
En 1585 , le peuple aima mieux fe retirera
Ferrière que d’obéir au duc* de Bourbon., qui
avoit furpris le château contre le fervice du roi.
On ne compte plus à Montargis que 7 à 8006
âmes; le nombre des habitans montoit autrefois
au double. *
Madame Guyon , ( Jeanne-Marie-Bouvières de
-"la Mothe ) fi célèbre .par fes écrits, fes difgraces ,
& fa doéirine du quiètifme, naquit à Montargis
le 13 avril 1648. On fait fes aventures. Elle abandonna
fes biens à fes enfans pour devenir fu-
pèrieure d’une communauté établie à Gex ; les
règles de cette communauté n’ayant pas été de
fon goût, elle prêcha d’autres maximes , & fe vit
obligée de fe rètirer chez les Urfulines de Tho-
non , de là à Turin , à Grenoble, à Verceil. Au
milieu de toutes fes courfes , elle compofa plu-
lieurs livres, entre autres le Çantique desCantiques,
interprété félon le fens myftique, & les Torrens
spirituels. Elle fe rendit à Paris pour fa fanté , dog-
matifa , & fut mife dans un couvent. Mais la protection
toute-puiflante de madame de Maintenon
lui rendit la liberté ; elle vint à Verfailles remercier
fa bienfaitrice, vit l’abbé de Fénélon , alofs
précepteur des enfans de France, 8c gagna fon
amitié. Elle répandit bientôt dans Saint-Cyr fes
fentimens , & madame de Maintenon l’abandonna.
Alors elle fut renfermée au château de Vincen-
nes., 8c enfuite à la Baftille ; elle en fortit, 8c fe
retira à Blois , où elle mourut le 9 juin-1717 , à
69 ans. Veuve dans une grande jeunefiè, avec
du bien, de la beauté 8c un efprit fait pour le
monde, elle s’entêta, dit M. de Voltaire, de ce
tju’on appelle la fpirituâlitc, devint chef de feéte ,
-6c finalement mit aux mains les deux plus grands
hommes qui fuftent alors dans l’églife, M. Bof-
fuet & M. de Fénélon qu’elle eut la gloire d’avoir
pour difciple , 8c qu’elle appeloit fon fils.
Antoine l’Hote, commentateur de la coutume
de Montargis , étoit lieutenant-général au baillage
de cette ville. ,
La fièvre miliaire , ainfi appelée des véficules ou
pufiules à-peu-près femblables à des grains de
millet qui s’élèvent fur l’épiderme, a été favam- ;
ment traitée avec les remèdes par M. Gaftelier,
médecin à Montargis , en un volume in-12,. (72.)
. MONTAS TRUC , petite ville de France, dans
le haut-Languedoc , au diocèfe de Touloufe.
(*•)M
ONTAUBAN , Mons Alb anus , ville confi-
dérable de France , au gouvernement de Guyenne
, dans le Que rcy , avec une généralité, une
cour des aides , une intendance , préfidial, féné-
chaîifîee, éleâion , bureau des finances, 8c un
évêché fuffragant de Touloufe, érigé en 13 17 ,8 ?
qui vaut 26000 liv. Elle eft bien percée 8c allez bien
bâtie. On la divife en trois parties : la vieille 8c la
nouvelle ville en Q u e r c ÿ , 8c la ville Bourbon
en Languedoc. Il s’y trouve une académie de belles
lettres, érigée en 1752. Les pères d elà mif-
fion y ont le féminaire. L’évêque a féance dans
l’aflemblée des états de Languedoc. Son diocèfé
renferme 93 paroiffes 8c beaucoup d’annexes. La
cathédrale eft un édifice d’un très-bon genre. Le
commerce de Montauban eft allez confidérable. Les
bleds, les vins, le produit de fes fabriques en
laine , en font les branches principales. Louis XIII
fut contraint d’en lever le fiège en 16 2 1, mais jjt
la réduifit en 1629.
Montauban eft fituée fur ie Tarn , à 14 li. f. a.
deCahors , 11 n. de Touloufe , 145 f. o. de Paris»
Long. 19, 5 ; lat. 4 4 , 2i
Cette ville n’eft pas ancienne ; elle a commencé
par un monaftère, nommé Mons Aureolus, ou l’abbaye
de S. Théodat ; enfuite Alfonfe , comte de
Touloufe, bâtit en 1144 dans le voifinage la villa
même. On croit qu’elle a pris lé, nom de Montad-
han de quantité de failles qui font aux environs ,
que les Gafcons appellent alba. Ses habitans em-
brafierent le calvinifme en 1568 , 8c fortifièrent
leur ville dans les guerres de religion enfin le
cardinal de Richelieu devenu premier miniftre, en
rafa toutes les fortifications. (72.)
M O NTAUT, petite ville de France , en Gaf-
cogne, dans l’Armagnac , avec titre de baronnie,
qui eft une des premières du comté d’Armagnac.
<R )M
ONTB ARD , Mons Barrus , Mons Bardorum ;
petite 8c ancienne ville de France, en. Bourgogne ,
dans l’Auxois , fur la rivière de Braine, partie en
plaine , partie fur le penchant d’une petite montagne
dans un vallon affez fpacieux. Il y a un château
fëigneurial, une juftice pour le château 8c la
campagne, une châtellenie royale, grenier à fe l,
mairie qui exerc.e la juftice ordinaire de la ville
8c la police ; fubdélégation de l’intendance. Il s’y
trouve un couvent d’Urfulines , un couvent 8c un
hôpital. Montbard députe aux .états de Bourgogne
8c elle eft claffée parmi les 14 villes qu’on nomme
de la grand'roue ,• dont les maires peuvent devenir
éliis des états, 8c une feule paroiffe. Long, a i ,
50 ; lat. 47 , 40.
Cette ville eft à 3 lieues de Sémur, 3 de Sainte-
Reine, 14 de Dijon: on prétend qu’elle tire fon
^ MON non! des Bardes, philofophes 8c poètes des Gaulois.
Cette ville fe glorifie d’avoir en 1707 donné -
naiflance à George-Louis le Clerc, comte de Buffon,
l’un des hommes les plus célèbres de notre nation.
Montbard eft fa réfidence d’été. Voyeç Buffon. La
même ville a vu naître M. d’Àubenton, favant dif-
tjngué, 8c coopérateur à Fhiftoire naturelle pour la
partie anatomique. (72.)
. MONTB A ZQN, bourg ou petite ville de France
, en Tourraine, avec titre de duché-pairie , érigée
en 1588 , 8c un ancien château. Elle eft agréablement
fituée au pied d une colline , a 3 lieues de
Tours, 54 f. o. de Paris. Long. 18 deg. 22 min. 24
fec. ; lat. 47 deg. 17 min. 7 fec. (72.)
MONTBELLIARD , ville d’Allemagne, capitale
d’une principauté de même nom , enclavée en
partie dans la Franche-Comté, aux confins de l’A l-
face , de l ’évêché de Bâle, 8c la Lorraine, au pied
d’un rocher occupé par un fort château en façon de
citadelle. Depuis 1653 , 1epHnce de Montbelliard
a voix 8c féance dans le collège dés princes de l’empire.
Les traités de Rifwick 8c de Bade maintinrent
la fouyeraineté à ce prince. Louis XIV s’étant rendu
maître de la ville en 1674,1a fit démanteler. Elle
eft fituée proche l’Alain 8c le Doubs, à 12 lieues o.
de Bâle, 15 n. 0. de Befançon, 80 f. e. de Paris.
Long,. 24, 40 ; lat. 47 , 38.
La principauté de Montbelliard entra dans la
maifon de Wirtemberg à qui elle appartient, en
1397-, par le mariage d’Henriette, fille aînée de
Henri-, comte de Montbelliard, avec Eberhard V ,
dit le jeune , comte de Wirtemberg. Elle a 8 lieues
de long fur autant de large. Elle a été de nouveau
adjugée au duc de Wirtemberg par le confeil antique
en 1 7 2 3 ,8c par la France , en 1748. Elle eft
fous Fimmédiateté de l’Empire. Mais les 9 feigneu-
ries fuivantes , qui appartiennent au duc de Wurtemberg
, comme prince de Montbelliard, 8c qui
ne font pas partie de la principauté de Montbelliard
proprement dite, font poffédées'par ce fouve-
rain à titre de fief relevant de la couronne de France.
Ces 9 feigneuries font Herbourg 8c Reichenweier
en Alface , Blamont ,, Clermont, Héricourt ? Châ-
télot 5 Granges , Clerval 8c Paffavant en Franche-
Comté. La religion proteftante eft la dominante
dans cette principauté. {R.')
MONTBRISON, ville de France dans le Forez,
dont elle eft capitale , fur la petite rivière deVe-
zize, au pied d’une montagne. On l’appelle ep latin
Mons B ri fin is , du nom de fon fondateur. Elle,
eft à 14 lieues de Vienne, 14 f. o. de Lyon , 96 f. o.
de Paris. Long. 21,4 2,; lat 45 , 32.
Cette ville eft le fiège d’un baiiîage', d’une féné-
i chauffée, d’une maîtrife particulière des eaux 8c
forêts , d’un bureau des aides , d’un bureau des
\ traites foraines. Le collège eft aux Oratoriens.
i Cette ville a donné naiffance à Antoine du Ver-
kîiér , feigneur de Vauprivas, qui fe rendit célèbre
Vans le x v i c fiècle par fa bibliothèque des auteurs
François, tout fautif 8c tout imparfait qu’eft cet ouvrage.
(72.)
MONTBRUN, petite ville de France, dans le
bas-Languedoc , au diocèfe de Narbonne. (72.)
MONTE-ALVERNO , montagne d’Italie en
Tofeane, à 14 milles de Florence^ à 10 n. de Bor-
gO‘fan-Sepolchro, aux confins de 1 état de l’Eglife,
8c à 2 milles de la fo-urce du Tibre. C ’eft de toutes
les montagnes de l’Appennin une des plus fauvages
8c des plus ftériles. Elle eft célèbre par lin couvent
de religieux réformés de l’ordre de S. François : ce
font des récollets que les Italiens appellent %oçco-
lanti du mot \occole , qui fignifie la chauftlire de
bois dont ils fe fervent. (72.)
Monte-Ansidiano , chaîne de montagnes du
Portugal dans l’Eftramadure. (72.)
Monte-Bàldo ,' haute montagne d’Italie; Elle
eft formée de rochers efcarpés , voifins d’autres rochers
d’un aufli difficile accès , finies entre l’Adige
8c le lac de Garde vers les frontières du Trentin.
(72.)M
onte-Ba r bar O , montagne d’Italie au royaume
de Naples, dans la province de Labour. Elle
eft proche la côte de la m er, auprès de la ville de
Ponzzol. Les Latins l’ont connue fous, le nom de
Gaurus, que Stace appelle Netnorofus, 8c Juvénal
Gaurus inanis. Pline, lib. X IV , cap. vj parle non-
feulem.ent de cette montagne , mais encore des
vins qu’elle produifoit. Selon Scipion Mazella, cette
même montagne avoit trois noms différens : la partie
occidentale s’appeloit Gaurus ; la partie orientale
MaJJicus , 8c la partie feptentrionale Falernus.
Elle eft beaucoup moins fertile quelle ne le fut
autrefois. (72.)
Monte-Camelione, montagne de France, dans
la Provence , au comté de Nice. Elle fait partie des
Alpes maritimes, s’étend en long entre Jes vicariats
de Barcelone 8c de Saint-Eftève au midi, 8c le rnar-
quifat de Saluçes au fepfentrion, entre la fource
du Var 8c celle de la Sture. (72.)
Monte-Ca v a l l o , nom d’une des collines d«e
Rome moderne , qu’on appelloit anciennement, le
Mont - QuirinaL Les papes y qnt un palais qu’ils
habitent ordinairement pendanr les chaleurs de
l’été. Sixte V l’acheta de la maifon d’Eft, 8c y fit
de grands bâtimens augmentés depuis par Paul V.
La galerie eft décofée de tableaux des grands-
maîtres , 8c la chapelle eft peinte par l’Albane» V is-
à-vis de ce palais on voit deux chevaux de marbre
, fur leiquels les noms de Phidias 8c de Praxitèle
fe trouvent gravés : l’ouvrage n’eft point de
leurs mains , mais il h’eft pas indigne du cifeau de
ces deux hommes célèbres. C ’eft Sixte V qui les s
fait placer fur cette colline , 8c c’eft de-là qu’elle a
tiré fon nom. (72.)
^ Ionte-C hristo , nom d’une montagne &
cPune rivière d’Amérique, fur la côte- du nord de
File Saint - Domingue. Chriftophe Colomb a découvert
la montagne, 8c la rivière qui a fon embouchure
à côté -de la montagne, 8c les a nommées