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manières , ville de Perfe , dans la province de
Khoraffan , dont elle païiôit pour être la plus
grande & la plus riche avant qu’elle eût été défolée
d’abord par les TUrcOmans, & finalement ruinée
par les Tartàres de Genghizkan, fous le règne du
malheureux Mohamed Koiiarefin-Schah.
C ’èft dârts les montagnes voifines qu’on tiré
les turquoifeF orientales , qu’on nomme dans le
levant pi'rou£é nijchaboun, & que nous appelons en
françois turquoifes de là vieille roche, pour les distinguer
dès autres türquoifes. Nifchabourg eft à 15
lieues de Mefched. Long. 7 4 , 52 ; lat. Suivant les
Ephémérides de Narfie Eddin, 3 1 , 20.
NICKLASPURG, ville d’Allemagne , dans la
Moravie, avec un château qui la commande, bâti
fur un rocher efcarpé. Il y a beaucoup de juifs , &
un très-beau collège dans le fauxbourg. Elle a été
prife & reprife plufieurs fois dans les guerres de
Bohême. Elle a environ 207 maifons, une chapelle
, & un couvent de Capucins. Cette ville eft
au cercle de Brinn. Frédéric, baron de Tieffen-
bach, la prit en 1620, & les Suédois en 1645. Les
Impériaux la prirent d’affaut en 1646. (RI)
N1C K L S T A D T , ou N i c k l a s t a t t , o u N i -
C O L S T A T , petite ville d’Allemagne, en Siléfie, au
duché de Lignltz. Il y a eu autrefois près de-là une
mine d’or très-riche qui a été épuifée dès 1360.
Maison en a découvert une affez abondante d’argent
près de là , à Reichenflen. Cette ville eft à 3
li. f. e. dé Lignitz. (/?.)
NICO BAR , ou Nicoubar, Niacbar, Ni-
C O U B A R S , îles d’es IndeF, à l’entrée du golfe dé
Bengale, & qui s’étendent depuis le 7 jufqu’au
8e degré de laùt. feptent. Ces îles prennent leur
nom de la principale de toutes, dont nous allons
parler.
L’île Nicobar eft à 30 lieues d’Achem, à 7 d.
ijo'Jle latït. jéptent., & c’-eft là que vont mouiller
les vaiffeaux qui vont aux Indes. Elle peut avoir
10 lieues de lo n g , fur trois ou quatre de large.
Elle eft remplie dé grands àrbres , & en particulier
de cacaotiers qui femblent ne former qu’un feul
bocage. Il n’y a que les côtes de l ’île qui foient
habitées. Les Nicobarois y demeurent dans les
baies proche la mer ; la terre n’eft point défrichée
plus avant dans le pays. Les hommes s’occupent
principalement à la pêche avec leurs canots qui
vont à la rame comme à la voile, & qui peuvent
contenir 30 hommes.
Les naturels des îles Nicobar font d’une couleur
jaunâtre, bafaUée , & vont prefque riuds ; ils font
grands, & allez bien proportionnés; ils ont les
cheveux noirs & liftes, le vifage allongé, & le
nez d’une grandeur médiocre. Ils font d’excellens
nageurs : leur langage leur eft particulier. Les
femmes n’ont point de fourcils, parce qu’appa-
remment elles fe les arrachent.
Ils ne font point dtvifés en caftes ou tribus
comme les peuples du Malabar & de Coromandel.
On ne fait rien de leur religion , & le petit iioiribre
N I C d’Européens qui Ont ofé aborder dans cette île,’
n’ont découvert aucun monument public qui foit
contacté à un culte religieux. Les Nicobarois paf-
fent pour être un peuple criiel ; ils fe nourriffent de
fruits , de poiffons & de racines ; car il ne croît ni
bled, ni riz, ni autré forte de grains dans leur île.
S’ils font aufîi barbares qu’on le rapporte , c’eft
peut-être le feul peuple frugivore auquel ori puifté
faire un pareil reproche ; fur prefque tous les
points du globe, la douceur, l’humanité , & la
probité font les vertus qui caraélérifent les nations
qui fe nourriftent de même, & qui Ont les mêmes
goûts. Les Nicobarois trafiquent de leurs poules
& de leurs cochons' , lorfqu'e quelques vaiffeaux
partent: ils vendent aüffi leurs perroquets qui font
fort eftimés dans l’Inde, parce qu’il n’y en a point
qui parlent fi diftinélemenV Voyeç de plus grands
détails dans le P. dé Charlèvoix , les Lettres édifiantes
; Kempfer , Hiftoire du Japon; 6c Dam-
pier , V o y a g e autou r du monde. (R J)
NICOLAS (Saint), ou N i C o L A s b o V R G , villé
de Lorraine, avec Une très-belle églife dédiée à
Saint Nicolas, où l’on va en pèlerinage. Elle eft
fur la Meurte, à 2 li. de Nancy, 3 de Lunéville ,
74'de Paris. Long. 24; lat. 48,40.
N i c o l a s (S a in t), nom de deux petites villes
de France; Pùbe dans l’Armagnac, à 3 li. f. o. de
Moiftac, l’autre dans le Bourbonnois.
N i c o l a s ( Saint ) , abbaye de Bénédi&ines, à
Vernëuil.
N i c o l a s ( île de Saint), île de l’Océan atlantique
, & une de celles du Cap-Verd , à 30 lieues
à l’oueft de 111e de Sel. Sa figure eft triangulaire, &
peut avoir 25 lieûès de long. Elle eft njbntagneufe,
6c toutes fes côtes font ftériles. On y nourrit une
grande quantité de chèvres. Sa capitale , qui porte
le même nom, & qui eft au fud-oûeft de 1 île, eft
une des plus peuplées des îles du Cap-Verd. Il y
a un gouverneur qui dépend de celui de Saint-Jago.
XOn g. 354 ; lat. 16 ,45.
N i c o l a s - d ’A c y ( Saint ) , riche prieuré de
Cluny, à un quart de lieiie o. de Senlis.
Nicolas-des-Bois (S aint), riche abbaye de
France , aii diocèfe de Laon , dans les bois de
Coucy, ordre de Saint Benoît, à 2 lieues o. de
Créfpy.
Nicôlas-des-Pres ( Saint ) , abbaye de Béné-
diétins, diôeèfe de Laon , a 4 li. f. e. de Saint-
Quentin , fur l’Oife. Une autre à Angers, qiii vaut
• 24 mille livres ; une autre, ordre de Saint Auguf-
tin, à Verdun,
NIÇOLO ( San ) , île du gôlfè de Veuife, & la
plus grande dès trois qu’on appelle Trèmiti. Elle eft
âu levant de collé de San Donino , & au midi de
Celle de Caprarâ. Elle eft très-peuplée 6c très-fortifiée.
Son port éft défendu par plufieurs tours, &
ùnè fortëreffë , dans laquelle il une abbaye
dont l’églife eft fuperbe', & dédieè à la Vierge.
Long. 33, 12 ; lat. 42, 7*
NICOLSTADT. Voyei N i c k l s t a d t ,
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NICOMÉDIE , ou Is'n ik -m id , ville d’A fie ,
'capitale & métropole île la Bithÿnie , fur la Pr°-
pontide Rentre Chaleédoin’e & Nicce ; elle éft au-
rourd’hui nommée Comidia par les Italiens.
Ce fut à Nicomédie qu’Annibal ,■ après avoir
perdu la bataille de Zama , fe réfugia vers A-ntio-
chus & Prit lias, rois de Bithÿnie : cependant cet
infortuné capitaine, craignant que oeï prirtees ne
le remiflent entre les mains des Romains qui 1 a-
voient envoyé demander, fe donna la mort a lage
de 64 ans , 183 ans avant J. C. _ . L ,
Elle a été une des premières qui ait reçu la toi
chrétienne ; & c’eft par elle que commença la per-
fécution fous Dioclétien. Ce.ftlt près de cette v ille,
dans un bourg nommé A c u r tm , que Gonitantin,
âgé de 66 ans , mourut d’une fièvre chaude-1 an de
J. C. 340. Quelques auteurs prétendent que cet
empereur avoit alors adopté farianifme, & qutl
étoit venu à Nicomédie, où il reçut le fécond baptême
que les Ariens exigeoient.
Quoi qu’il en foit , Nicoraédi’e difputa longrtems
la puiftance de l’empiré Ottoman.
Nicomédie eft toujours une ville conliderab e
d’A fie , dans la Natolie , capitale du Becfangial,
avec un archevêque Grec, fuffragant de Conftan-
tinople. On y compte 25 a-3° miile habitans Grecs*
Arméniens, Juifs & Turcs , qui y commercent*
Elle eft fituée très-avântageufement pour 1e. trafic
fur le golfe du même nom ; & elle couvre tout le
penchant d’une petite colline embellie de fontaines
| & chargée d’arbres fruitiers, de vignes,
& de grains. Elle a été fouvent détruite par les
tremblemens de terre ; mais on 1 a toujours rebâtie
, parce qu’il feroit difficile de trouver une fi-
tuation plus favorable. On y trouvoit encore en
inferiptions, dans le dernier fiècle, de quoi fatis-
faire là curiofité.
La plupart des vaiffeaux, faïques, barques, &
autres bateaux des marchands de Conftantinople,
fe fabriquent à Nicomédie.
Cette ville eft à 14 lieues n. o. d’Ifnich , 20 f. e.
de Conftantinople. Long. 47,2.8 ; lat. 40 , 46.
Arien, célèbre philofophe & hiftorien, né à Nicomédie
, floriffoit fous les empereurs Adrien ,
Antonin & Marc-Aurèle, Il fut dans fa patrie prêtre
de Gérés & de PrOferpine. Epi&ète l’inftruifit dans
la morale ; & fon mérite éminent lui valut l’amitie
de Pline le jeune. Adrien lui donna le commande-
mênt de la Cappadoce , dans lequel il fe diftingua
par fes talé ns militaires.
Nous avons de lu i , en v u livres , une hiftoire
d’Alexandre le Gtand; la bonne édition eft Lug.
Batav. en 1740, in-fol. Nous en avons une traduction
par M. d’Ablancourt, à Paris , chez Aur
guftin Courbé , 16$r , in-8°. Elle eft fort bonne;
il n’y a que quelques expreflions qui ont un peu
Vieilli. (R.)
NICOPING, ou plutôt Nykioping, Nycopia,
N I C 4<î9 e’ ëft-à-dir'e, nouveau lieu de commerce; ville d’étape
de Suède, capitale de la Sudermanie, ville
bien bâtie, & une des plus anciennes du royaume.
Sa frtuatioiï eft dans une contrée agréablê & fidlibre.
Un fleuve venant de Langhalfen la partage en
deux. Le pont de pierre qu’on y a conftruiten 1728
eft très-beau. Cette ville a beaucoup fortifiért par
un incendie en i 6^5 , & le fameux château de cette
ville fut entièrement réduit en-cendres. LesRuffes,
dans leur incurfion en 1719 , lui firent aufîi beaucoup
de mal. Les' rrtes‘ de cetteville font bien dif-
tribuées ; celle qlï’ori nomme la grande rue eft
plantée de tilleuls. On y compte 2 églîfes, un bon
, port, plufieurs manufactures de toiles & de maroquins
, & un martinet pour fabriquer lé cuivre.
Hors de la ville eft un pare royal , & le terrein qui
l’environne eft fertile. Nykioping tient la XIe placé
à là diète. Son commerce eft allez confidérable.
L o n g . 3 5-, 257 la t . 58,46. (M a s s o n d e M o r -
v iL L ïitks.y
N1C O P O L I , Ou G i a n I c k , N ic o p o l i s , ancienne
ville d’Afie ,• dans l’A rménie, bâtie par Pompée ,
fur la rivière de Cétaune , à 6 li. f. d’Erzerom, po e.
de Cogny. L o n g . 55-, 3-0; la t . 38, 1$.
! N i c o p o l i , ou N i g e p o l i , N 'ic o p o lis , ville de
Turquie , dans la Bulgarie , capitale d’un San-
giack , fameufe par la bataille de 1393 , que perdit
Sigifmortd, roi de Hongrie, & éleâépr de Brandebourg.
H y perdit £o,ooohommes. Bajazet, qui Ta
gagna, en laiffa do, 000 furie champ de bataille. Il
y a un évêqüe Utin fuffragant de Sofîe. Elle eft
fur le Danube, à 60 lieues n. o. d’Andrinople.
Long. 43 , 18 ; la t. 4 3 ,4 6 .
NICQSIA, ou N i c u s i a , petite ville de Sicile,
dans lé val Démona, auprès de la rivière de Cérame,
entre Trachina 6c Calacibetta. Quelques-
uns croient que c’eft l’ancienne Erbita de Prolé-
mée, ou comme Cicéron écrit Habita par une af-
piration.
NICOSIE, ou L e u c o s i a , anciennement Leu-
ediheza , & par d’autres Leucofia , capitale de Pile
de Chypre. Elle eft fituée dans la grande plaine de
Maffarée, à une journée de la mer, & bâtie à la
façon des Orientaux. 11 y a de belles mofquées , &
un archevêque Grec. C ’eft la réfidence d’un bacha.
,Cette ville eft grande, belle & forte. On y fabrique
des maroquins, & on en tire aufîi des foies
fort bonnes pour la broderie d’or & d’argent. On
y recueille encore du coton, de la cire, du laudanum
, de la coloquinte, du vermillon , de la térébenthine
, du ftorax , de la poudre de C hypre,
qui eft de la poudre de bois vermoulu, dont on
fait une pâte que l’on parfume. Long. 51, 10 ; lat,
3 5 . i .(R .) - I
NICOTERA , N i c o d r o , Meiama , petite
“ ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre
ultérieure , avec un évêché fuffragant de
Reggio. Elle eft près de la mer, fur le haut d’une
montagne , félon Baudrand. Cette ville eft ancienne
, comme il paroit par le détail d’Ântonin.