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On cite entre les meilleures cartes qui aient
été donnée-: des Provinces-Unies , celles des
héritiers Romann , publiées en 1748.
Les principales rivières en font le Rhin , la
Meufe 8c i’ Efc'aut, & le pays eft coupé d’ une
multitude de canaux navigables.
, Le fol en beaucoup d’,en droits étant au-def-
fous du niveau de la mer. Les habitans on: eu
à lutter contre cet élément terrible, qu’il a
fallu contenir par des digues prodigieufes.
Les pâturages , font la principale richeffe du
fol. On y éleve beaucoup de chevaux 8c une
grande .quantité, de gros & menu bétail.
L’hortolage n’y manque point ; mais le bled
fe tire prefque en totalité de l’étranger , 8c le
bois y eft fi rare que le chauffage s’y fait généralement
avec de la tourbe, ou du charbon
de pierre. l a bierre eft la hoiffon des habitans.
Il fort annuellement 150 bâtimens des ports
de la république pour la pêche du hareng, &
2,50 pour.laçêche de la baleine r qui font l’une 8z l’autre tres-lucratives , c eft ce qu’on nomme
la grande pêche. La petite pêche fe fait
fur les côtes ou non loin des cotes. On y
prend particulièrement le cabefiau , la merluche
, la foie , la limande, la plie , &c,
La plus confidérable des Provinces de l ’Union
, eft celle de Hollande ,_qui à çaule de
cela donne fon nom à l’érat en général qu’on
dffigne communément fous le fimple nom de
Hollande. La population des fept Provinces
, avec la contrée de Drejue , non compris
les pays de la-généralité eft de deux millions
d’habhans. Remarquons cependant bien
que les landes , les bruyères, lés marais couvrent
une moitié du pays, que l ’exondation qui
a formé Ie'Zuiderze.e occupe la moitié de ce qui
refte. Sur le quart qui demeure , il faut encore
retrancher ce qui eft recouvert par la mer de
Harlem ,- le feiés^bos , & les bras de mer
multipliés qui hachent la terre de Zélande.
On verra que la par ie faine & habitable des
Provinces, n’excéderait point un pays de z j
lieues de long fur zo de large. Pareille étendue
en France ne donnerait que z 50,000 ha-
tans ; d’où il fuit que fi la France étoit aufil peuplée
que la Hollande dans les parties qui font fuf-
ceptibles d’être habitées , elle contiendraitcent
Ibis ante millions' d’habitans, au lieu de vingt
ou vingt-un millions qui eft fa population : &
& qu’eft-cp encore intrinféquement que cette
partie faine ou habitable de la Hollande ? Ses
plus importantes produirions, fe réduifent à de
l ’herbe , du tabac , 8c quelques légumes.
Les villes de Hollande , font généralement
bien bâties. Les canaux dont elles font entrecoupées,
les arbres dontles maifons & le s canaux
font ombragés , la propreté extrême qui y régne
partout, y jetent un agrément, y répandent un
intérêt qu’on chercherait inutilement ailleurs.
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La Hollande exporte beaucoup de boeufs, de
chevaux, de heure,'de fromage, de laine de première
qualité. Ce produit de fa pêche , tant dans
fes mers que dans celles du Nord, eft une branche
de commerce extrêmement importahte.Les toiles
& le papier d’Hollande font connus. On en tire
de fuperbe linge ouvré & damaffé, <|es dentelles, 8cç. On y fabrique de la porcelaine qui égale
quelquefois en beauté'celle de la Chine. Les
étrangers viennent s’y pourvoir de bois façonnes
8c préparés pour les çonftruétjons navales.
Les manufa&ures de laine de coton 8c de foye,
Z ®ntL un Peu kfiffé , quoiqu’encore très-con-
fiderables. I l fort de ces Provinces une grande,
quantité de cuirs ,. beaucoup de bierre qu’on y
braffe & d’eaux-de-vie qu’on y diftile On eh
tire du tabac , de la garance qu’on y cultive,
Jôignons a cela que fa navigation très-étendue
dans toutes les régions du globe , rend la Hollande
, comme l’ entrepôt & le magafin du
monde entier. "
Son commerce tire fon principal luftre de fa
compagnie des Indes orientales, dont la formation
date de l ’an iôoz» Ses poffifljjns font
la plupart des conquêtes qu’elle a faites fur le?
Portugais. Le pouvoir dont elle y jouit eft 4b-
folu j elle fait la guerre , la paix ; elie nomme
le gouverneur, & les membres de la régence-,
entretient des armées , reçoit des ambaffadeurs -,
mais tous ces aéles de fouverainetés, elle les;
fait au nom des états-généraux. Les épiceries
font la principale branche de .fon commerce,
If y a d’ailleurs une compagnie des Indes
occidentales pour l’Amérique , 8c une partie des
cotes d’Afrique •, 8ç une compagnie de commerce
pour le colonies de Berbice & de Surinam.
On eftime les revenus de l’état à 4Z millions
de notre monnoye ; fes forces de terre à 4500Q
hommes de troupes réglées, & fa marine militaire
a 40 ou jo vaiffeaux de tout rang. Indépendamment
de ce q*ue fes places de guerre
font fortifiées régulièrement, elles peuvent'enr
core au moyen des éçlufes , mettre fous Içs
eaux tout le pays qui les environne , quelquefois
à plufieurs lieues de diftançe.
La fçience du commerce n’eft point la feule
que poffedent les Hollandois. L’ hiftoi re nous
retrace encore à chaque pas 1^. part qu’ils eurent
aux feçouffes qui ébranlèrent l’europe a
differentes époques. A peine eurent-ils triomphé
des efforts de la monarchie Efpagnole qu’ ils
fe mefurerent avec les Anglois dans deux guerres
fucceffives dont l’une s’eft terminée ei>
1ÔJ4, 8c l’autre .en i66j. Unies bientôt après
avec l’Angleterre & 4a Suède. Us déconcertèrent
les projets de Louis X I V , qui tentoit la
Conquête des Pays-Bas Efpagnols. La paix qu’ils
conclurent avec ce monarque à Nimegue en 1678,
ne fut pas de longue durée. Les ïecours qu’ ils
donnèrent à Guillaume III , pour le mettre fus
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le trône d’Angleterre , les engagea dans une
nouvelle, guerre avec la France , qui ne fe termina
que par la paix de Rifwick en 1697- Leu
de tems après le différencf pour la fiicceffion au
trôné d’ Efpâgne , les entraîna dans une nouvelle
guerre où ils firent paffer à la maifon-
d’Autriche les poffefliôns de la cour de Madrid
en Italie 8c dans les Pays-Bas. La mort de l’empereur
Charles V I , leur mit depuis les armes
a la main les troupes auxiliaires qu’ ils fournirent
à la Reine de Hongrie les m t encore
aux prifes avec la France, qui fe porta fur la
Flandre Hollandoife : la paix d’ Aix-la-Chapelle
en 1748, mit fin à cette guerre.
La derniere qu’ ils ont eu à loutenir eut fa
fource dans le différend, de l’ Angleterre avec
fes colonies , 8c fe termina en 1784-
Le» citoyens ont en ce moment les armes a la
main pour la defenfe de leur lib e r té (J u il le t
1787). Les feenes fanglantes & défaftreufes dont
leur pays eft le théâtre , eft un puiflant aver-
tifièmeftt aux états libres de furveiller ceux qui,
dans leur fein, font chargés du pouvoir exécutif.
Les divifions inteftines qui déchirent la
république, & la menacent d’ une ruine prochaine
, le feu de la guerre civile qui la dévoré
, dérivent de l’ inattention des régences fur
les coups fucceffifs portés depuis quarante ans
& plus à la démocrate. C’eft dans fes premiers
pas qu’ il faut réprimer l ’autorité croisante
: négliger fes premières entreprifes, c’ eft: les
encourager, c’eft en provoquer de plus férieu-
fes-, &: combatré le coloffe lorfqu’ il eft formé,
c’eft jeter l’état dans la convullion , ■ c’eft l’é-
branlér jufques dans fes fondemens. I l eft à préfumer
que les bons offices de la cour de France
ramèneront les chofes dans l’ordre ; mais fi fa
médiation eft infru.élueufe , les provinces de
Quel dre, de Frife, de Zélande qui coopèrent
à la fubverfion de la conftitution , auront fans
doute 4 fe~ reprocher d’avoir préparé les malheurs
& peut-être la ruine de leur pays.
Lés armes de la républiquèeft un lioft, qui tient
fept fléchés, fymboie de l’ Jnion des feptProvm-
ces. La langue Hollando;fe eft'le Flamand, avec
un mélange de langue Allemande. Voye\ P a y s-
Bas , Hollande , Stadthouder. (R.)
PRO VIN S, ancienne v ille de France dans
la Brie , au gouvernement de Champagne , fur
lés petires ri vières de Morin & de Vouzie, à
z l'eues de là Seine , à i z au fud-eft deMeaux,
à zo an f::d eft de Paris.
Son nom latin du moyen âge eft Pravinum ,
Provinum ou Provignum càjîrum. Elle étoit
connue du tems de Charlemagne ■, car il en eft
fait mention dans les anciennes "chroniques .
& dans le» vieux cartulaires. Les corn es de
l’ancienne maifon de Vermandois , de, Blois &
de Chartres l’ont poffVdée pendant Ion g-tems,
après quoi elle a été réunie à la couronne. Les
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comtes de Champagne y firent long-tems leur
tëiour dans un palais qu’ ils y bâtirent à ce def-
fein. C’eft dans ce palais que Thibaud IV . du
nom , comte de Champagne & de Brie, fit écrire
avec le pinceau les chanfons qu’ il avoit compo-
féa » pour la reine Blanche , mère de S. Louis.
Getté v ille eft aujourd’ hui compofée de quatre
paraiffes -, il y a une abbaye de chanoines réguliers
de fainte Genevieve -, quatre communautés
d’hommes , & quatre communautés de filles ,
un college, & un hôtel-Dieu. Son prefidial eft de
la première création des prefidiaux , & l’on y
juge conformément à la coutume de Meaux.
Provins eft d’ailleurs le fiége d’ un bailliage ,
d’ une élection , d’un gouvernement particulier,
d’ une maîtrife particulière des eaux-&-forêts.
On a commencé, de cette ville à la Se-ne, un canal
de communication qui fera de grande utilité.
Le feul commerce de cette ville , confifte en
blés qu’on trânfporte à Pa is par la Seine. Elle
avoit anciennement une manufacture de draps
qui s’eft anéantie. Longit. zo d. y/' 28" ; lot»
48 d - 3 3 39/:
G uio t, moine bénédiétin , né à Provins au
commencement du xij. fiécle, eft auteur d’un
roman appellé la Bible-Guiot, qui n’ a jamais
été imprimée , mais dont on a des manuferits.
ViUegagnon (Nicolas Durand de)^ chevalier de
Malthe, etoit aufil de Provins. Voy fon article
dans le fupplément de Moreri. (R.)
PRSEMISL , ville du royaume de Pologne ,
dans la petite Pologne., & dans le Palatinat
de la petite Ruffie , ou Ruffie rouge , avec un
château bâti fur un rocher. C’eft le fiége d’un
caftellan inférieur, d’ un ftarofte, & de deux
évêques, l’un grec , fuffragant de Lemberg,
l’autre catholique romain!- (R.
PRUCK, Pons, ville d’Allemagne dans l’Autriche
, aux confins de la Hongrie, fur la
riviere de L e ita, à 9 lieues fud-oueft de Pref-
bourg , & 9 fud-eft de Vienne. Elle a d’af-
fez bonnes fortifications , & les environs font
fort fertiles en tout ce qui eft néceflaire à la
vie. Long. 35.45. lut. 48. 5.
P ruck , ou Brück , bourg confidérable d’A llemagne
, avec un bailliage fitué dans le haut
Palatinat' de Bavière. (R.)
P ruck an-der-amber , petite ville d’A lle magne
dans la haute Bavière à 6 lieues de Munich
, fur la riviere d’Ambef , entre Furftenfeld
& Dachau. Long. 29. zz. lac. 48. 9. Près de
cette ville eft le beau monaftere de Furften-
f ld , de l’ordre de Cîreaux. (R.)
P ruck an-der-muêr, petite v ille d’Allemagne
dans la haute Styrie , fur la Muer à fon
confluent aveeda Murez.L.33 . 47. zS.fR.j
PRUIM , P ruym , é>zzP rum , célébré abbaye
princiere de l’ordre de faint Benoît en Allemagne
, au cercle du haut Rhin , dans les Ardennes,
& à i z lieues de Trèyes, fur une riviere