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MARCIL LÉ, bourg de France .dans la généralité
de Tours, éleflion de Mayenne. (R.)
MARCIL LI, bourg de France, en Normandie,
généralité de Caen, éleflion de Morlais. (R.)
MAR C K ( l a ) , en latin Marchiez comitatüs ,
contrée d’Allemagne dans la Weftphalie, avec
titre de comté. File eft poiTédee par le roi de
Pruffe , éleéletir de Brandebourg. Les villes du comté
de la Marck font Ham, Werden , Soeû.Dort-
tnund, Effen. Ce pays eft traverfé par la Roer , la
Lenne , & la Wôlme, qui s’y. joignent enfemble. 11 eft encore arrofé par 1 Entier & la Lippe. Il por-
toit autrefois le nom d'Aliéna, bourgade fur la
Lenne. Le nom qu’il porte aujourd’hui lui vient
d’un château fitue près 6c au fud-eft de la ville
de Ham , qui paffe pour fa capitale. Le fol en
eft fertile en toutes fortes de grains, & on y recueille
une très grande quantité de chanvre. Les
pâturages & les forêts y offrent d’autres reffour-
ce s , ainfi que les mines de charbon de terre , celles
de fe r , de plomb, & de quelques,autres métaux.
La religion dominante en eft la Luthérienne.
Quant à l’hiftorique du pays , voye^ l’article
C tE V E S . ,
Cette fouveratnete a 24 lieues de long fur 16 de
large. Les villes de Werden , Dortntund & Effen,
qui y font enclavées, ne font point du domaine
du roi de Pruffe. (ƒ' ■ )
Marcjc-Gr®mingen , petite v ille de Suabe ,
dans le duché de Wirtemberg1 à 6 li. de Stutgard.
IR.)M
ARCKLISSA , petite ville d’Allemagne, dans
la haute Luface, près des frontières de Siléfie. Le
trafic des toiles y eft confidérable. (S.j) .
Ma r c k - Ranstadt , bourg de l ’évêché de
Confiance, appartenant à l’éleéleur de Saxe. (R.)
Ma r ç k -Su h l a , bourg d’Allemagne ,_ dans les
états de Saxe-Weimar , avec un beau château. Il
eft à 2 lieues d’Eifenach, (R.)
MARCO ( San ) i c’eft Je. nom de deux petites
villes d’Italie' , l’une au royaume de Naples, dans
la Calabre citérleure, fur la rivière de Senito, avec
un évêché relevant du fiège de Rome ; & l’autre
en Sicile, dans la vallée de Démena , fur la rivière
de Figuera. (K.)
MARCÔLLES , bourg de France , . en Auvergne
, généralité de Riom, eleflion d Aurillac.
CR,y
M A R ÇO PO L I , ancienne ville de G rèce, a
l’orient d’Athènes , à l’entrée de l’Euripe. C ’eft
préfentement un village de 2.0 ou 30 maifons | | | p
Spon appelle Marcàpoulo. (R.)
MARCOU ( les îles de Saint ) , îles de France,
fur la côte de Normandie , entre les Vez &^la
Hogue. Il y en a deux , 111e d’Amont & l’île
d’Aval. Elles ont de bons pâturages; cependant
elles font défertes. (Æ.)
MARÉCAGE : c’eft une efpèce de marais. 11 y
en a de deux fortes ; le premier eft eompofé d’eau
M A R
& de terre mêlées enfemble, & qui pour l’ordinaire
n’eft pas affez ferme pour qu’un homme
puifle paffer deffus.
La fécondé forte, font des étangs ou amas d’eau
bourbeufe , au-deflùs de laquelle on voit çà & là
des éminences de terrein fec qui s’élèvent fur la
furface.
Lorfque les eaux qui font à la furface de la
terre ne peuvent trouver d’écoulement, elles forment
des marais & des marécages. Les plus fameux
marais de l’Europe font ceux de Mofcovie,
à la fource du Tanaïs ; ceux de Finlande , où font
les grands marais Savolax & Enafak ; il. y en a
aufli en Hollande , en Wefiphalie, au pays de
Liège, &c. & c . , En A f i e o n a les marais de
l’Euphrate , ceux de la Tartarie, le Palus Méotide ;
cependant en général, il y en a moins en Afie &
en Afrique, qu’en Europe ; mais l’Amérique n’e ft ,
pour ainft dire, qu’un marais continu dans.toutes
ils 'plaines : cette grande quantité de marais eft
une preuve de la nouveauté du pays, & d u petit
nombre des habitans , encore plus que du peu
d’induftrie.
Il y a de très-grands marécages en Angleterre,
dans la province de Lincoln, près de la mer qui
a perdu beaucoup de terrein d’un côté , & en a
ggaagg;né de l’autre. On trouve dans l1’ aannccùien terrein
une. grande quantité d’arbres qui y font enterrés
au-deffous du nouveau terrein amené par les
eaux. On en trouve de même en grande quantité
en Ecoffe , à l’embouchure de la rivière Nefs. Auprès
de Bruges, en Flandre, en fouillant à 40 ou
50 pieds de profondeur, on trouve une grande'
quantité d’arbres aufli; près lés uns des autres, que
dans une forêt; les troncs, les rameaux & les
feuilles font fi bien confervés, qu’on diflingue ai-
fément les différentes efpèces d’arbres. Il y a. 500
ans que cette terre où l’on trouve des arbres , étoit
une mer ; 6c avant ce tems-là on n’a point de
mémoire ni de tradition, que jamais cette terre
eût exifté : cependant If eft néceffaire que cela ait
été ainft dans le tems que ces arbres ©nt crû &
végété ; ainfi le terrein qui dans les tems les plus
reculés étoit une terre ferme couverte de bois , a
été enfuite couvert par les eaux de la mer, qui y
ont amené 40 ou 50 pieds d’épaiffeur de terre , &
enfuite ces eaux fe font retirées.
Dans l’île de Man, on trouve dans un marais
qui a 6 milles' de long & 3 milles de large, appelé
Curragh, des arbres fouterrains qui fpnt des fa*
pins ; & quoiqu’ils foient à 18 oû 2.0 pieds de profondeur
, ils font cependant fermes fur leurs racines.
Voyei Rays, Difcoürfes, pag. 232. On en
trouve ordinairement dans tous les grands marais,
dans les fondrières dans la plupart des endroits
marécageux, dans les provinces de Sommerfet,
•de Chefter , de Lancaftre, de Stafford. On trouve
aufli une grande quantité de ces arbres fouterrains
dans les terres iparéçageufes de Hollande, dans
1?
la Frife & auprès de Groningue ; &• c’eft de là
que viennent les tourbes qu’on brûle dans tout le
pays. I M l i M B I
On trouve dans la terre une infinité d arbres ,
grands & petits, de toute efpèce ; comme ftipins ,
chênes , bouleaux, hêtres , ifs , aubépins , failles ,
frênes. Dans les marais de Lincoln , le long de la
rivière d’O ufe, & dans la province d’Yorck en
Hatfieldchace, ces arbres font droits , & plantes
comme on .les voit dans une forêt. Plufieurs autres
endroits marécageux de l’Angleterre oc de . Irlande
font remplis de troncs d arbres , aufli bien
que les marais de France, de Suiffe , de Savoie,
& d’Italie. Voye^ tranf. phiL abr. pag, 218 , Uc.
vol. IV* ' v ... •
Dans la ville de Modene, & a 4 milles aux envi-
rens en quelqu’endroit qu’on fouille , lorfqu’on
eft parvenu à la profondeur de 63 pieds, & qu on
a percé la terre à 5 pieds de profondeur de plus
avec une tarrière , l’eau jaillit avec une ü grande
force , que le puits fe remplit en fort peu de tems
prefque jufquâu deffus ; cette eau coule continuellement,
& ne diminue ni n’augmente par la pluie
ou par la féchereffe : ce qu’il y de remarquable
dans ce terrein, c’eft que lorfqu’on eft parvenu a
J4 pieds de profondeur, on trouve les décombres
& les ruines d’une ancienne ville , des
rues payées , des planchers , des maifons, differentes
pièces 'de mofaiques ; après quoi on trouve
une terre affez folide, & qu’on croiroit n’avoir
jamais été remuée ; cependant au-deffous on trouve
une terre humide & mêlée de végétaux ,& a 26
pieds, des arbres tout entiers, comme des noife-
tiers avec des noifettes deffus , & une grande
quantité de branches & de feuilles d’arbres : a 28 -
pieds on trouve une craie tendre , mêlée de beaucoup
de coquillages, & ce Ht a n pieds depaif-
ieur ; après quoi on retrouve encore des végétaux,
des feuilles & des branches; & ainft alternativement
de la; craie & line terre mêlée de végétaux,
jufqu’à la profondeur de 63 pieds , à laquelle profondeur
eft un lit de fable mêlé de petit gravier
de coquilles femblables à celles qu’on trouve
fur les cotes de la mer d Italie ‘ ces lits fucceffifs
de. terre màrécageufe & dp craie , fe trouvent
toujours dans le meme ordre, en quelqu endroit
qu’on fouille, & quelquefois la tarrière trouve
.de gros -„troncs d’arbrps qu’il faut percer, ce qui
donne beaucoup de peine aux ouvriers«. On y
trouve, aufli des os -, du charbon de terre , des
cailloux & des morceaux de fer. Ramazz'ini, qui
.rapporte ces faits, croit que le golfe de Venife
s’étendoit autrefois jufqu’à Modene & au-delà;
tk que par la fuccefîion des tems , les rivières , &
„peut-être les inondations de la mer, ont formé
;fucceflivement ce terrein. (R.)
MAREMMES DE SIENNE ( l e s ) , petit pays
d'Italie, enTofcane, dans l’état de Sienne, dont
|| forme là partie méridionale ôt maritime. ï*a ri-
' Oéogr. Tÿiqç f l ,
vière d’Ombrone la partage en deux. On y trouve
les bourgs de Groffetto, Màfîo , Anfedona & Caf-
tiglione , qui font tous fort dépeuplés , parce qu a
l’air y eft très-mal fain. (R.)
MARE-MORTO : c’elt ce qu’on-appeloit autrefois
Portus-Mifenus, un peu au-delà de Cumes,
dans le royaume dé Naples. Aujourd'hui ce port
ne peut fervir.de retraite qu’à de petites barques.
(R:)M
ARENNES, Marina, petite ville de France
en Saintonge, entre la rivière de Sendre & le havre
de Brouage. Elle eft le'fiège d’une éleflion.
Elle fournit du fel qu’on fait remonter jufqu’à
Angoulême , mais fans utilité pouy la province, à
caufe des droits dont il eft charge à Tonnai-Cha-
rente. Les huîtres vertes qu’on pêche aux environs
de Marennes ont une grande réputation , que nos
gourmands ont établie. Elle eft près de la mer , à
10 li. 11. o. de Saintes. Long, 16 ,2 7 ; lat. 45 , 48.
{R.) . H
MARÉOTIDE ( lac ) 1 Mareia, Mareotis, Ma-
reoùs palus ; ce fut autrefois un grand lac d’Afrique,
auprès d’Alexandrie d’Egypte. Pline & Stra-
bon en parlent beaucoup. Ce dernier affure que
les eaux s’étoient accrues par des canaux qui ve-
noient du N il, de forte que l’on pouvoit s’y rendre
par eau de toute l’Egypte. Il arrivoit de là
que les habitans d’Alexandrie avoient fur ce lac
un port plus riche & mieux pourvu que celui qui
étoit du côté de la Méditerranée. Le même Strabon
donne au lac.Maréotide 150 ftades de largeur ( 7 à
8 lienes de France ) , & près du double de longueur.
Le vin qui croiffoit fiir fes bords s’appeloit
mareoticum vinum, & c’eft le même qu’Athénée
nomme vin d Alexandrie : tous les anciens en parlent
avec éloge. Virgile dit de fes vignes ,
Sunt Thàfa vîtes , funt 6r Mareotides albx.
Sur la nouvelle qu’O fîave avoit pris Alexandrie,'
Horace, pour lui plaire, peint le caraflère de Cléopâtre
ayec les couleurs les plus vives ; l’amour de
cetre princeffe étoit, félon lu i, une fureur ; fon
courage, un défefpoir ; fon ambition, une ivrefle:
le trouble , dit-il, de fon efprit, caufé jiar les fu-
ritèes. du vin d’E gypte, fe changea tout-à-coup en
une véritable crainte.
Mentemque lymph'atam Marcotiço
Redegit in veros timorés
Ca/ar.
Non-feulément on ne voit plus fur les bords du
lac Maréotide, aucuns veftiges des fameux vignobles
où croiffoit ce vin fi (enpmme chez les anciens
; mais le lac lui-même eft,tellement defféche,
que nous doutons fi c’eft le lac de Bukiara des
modernes.il ne faut pas néanmoins s etonner de
fon defféchement , puilque ce n etoit d abord qu un
étang formé par les eaux d’une fimple fource , 6c