
M.4 L U X taie, 6c ce diftriél, qui eft du gouvernement militaire
de Metz, eft pour la juftice du parlement de
la même ville.
On a trouvé dans cette province bien des vef-
tiges d antiquités romaines , fimulacres de faux
dieipc, médailles 8c infcriptions. Le P. Wiltheim
avoit préparé fur ces monumens un ouvrage dont
on a defire la publication , mais qui n’a point vu
le jour. (R.)
Luxembourg , quelquefois Lutzelbourg ,
en latin moderne Luxemburgum} Lutçelburgum, ville
des Pays-Bas Autrichiens, capitale du duché du
même nom. Elle a été fondée par le comte Sige-
fr o i, avant l’an 1000 ; car ce n’étoit qu’un château
en 936.
Elle fut prife par les François en 1542 & 1543 ;
ils la bloquèrent en 1682, & la bombardèrent en
1683. Louis XIV la prit en 1684, & en augmenta
tellement les fortifications, qu’elle eft devenue une
des plus fortes places de l’Europe. Elle fut rendue
à l’Efpagne en 1697 , par le traité de Ryfwick.
Les François en prirent de nouveau poffelfion en
1701 ; mais elle fut cédée à la maifon d’Autriche
par la paix d Utrecht. Elle eft divifée en ville haute,
& en ville baffe, par la rivière d’Elz ; la haute ou
ancienne ville eft en partie fur une hauteur pref-
que environnée de rochers ; la-neuve ou baffe eft
dans des vallées affez profondes. Cette ville eft à
10 lieues f. o. de Trêves , 46 f. o. de Mayence,
25 n. o. de Metz, 65 n. e. de Paris. Long. 23 ,
42 ; lat. 59, 40. (Rî)
LUXEÜ, ou L uxeuil , Lixovium , petite ville
de France , en Franche-Comté , avec une célèbre
abbaye de même nom , de l’ordre de S. Benoît.
Elle eft au pied du mont de Vofge, à 6 lieues de
Vezoul, & 4 de l’abbaye de Lure. Long. 24 , 4 j
lut. 4 7 , 40. *
Cette ville eft très - ancienne & ne doit point
fon origine à l’abbaye fondée à la fin du VIe fiècle
par S. Colomban , comme on le prétend quelque- ;
fo is , puifqu’une infcription trouvée dans l’étang :
desBénédiâins, prouve que l’endroit exiftoitavant
Jules-^Céfar.
L ix o v i i . T herm.
R epar. L abienus
Jussu. C. Jul. Cæs. Imp.
L’endroit des bains eft celui où l’on découvre le
plus de marques de l’ancienneté, do la magnificence
Sf. de la grandeur de Luxeuil, qui jadis s’é-
tendoit de ce côté, & renfermoit les bains dans
fon enceinte : au lieu qu’aujourd?hui ils font dehors
, & environ à 400 pas auprès du fauxbourg
des bains : en y a trouvé des pilaftres qu’on a
tranfportés à l’hôtel-de-ville, une ftatue équeftre
fort endommagée, un pied de cheval, une tête
humaine ; la ftatue eft de pierre. Il y a cinq bains,
le bain des bénédi&ins, des dames, le grand bain ,
le petit bain ou le bain des pauvres , & celui des
çapurins, Dans je bain des damçs, la liqueur du
L Y M
thermomètre a monté au 32e degré & demi. Lu-
xeuil a été une pépinière de faints & de grands
hommes. Selon la lifte qu’en a donnée dom Edme
Martine dans la première partie de fon voyage
Zi/ttfV. pag. 168, on y compte 14 abbés faints , 18
êveques prcfcjue tous reconnus pour faints tirés
de ce monaftère, & 23 abbés qui en font fortîs
pour gouverner d’autres monaftères , dont les plus
illuftres font S. G a i, S. Deicole ou D ié , S. Beotin,
S. Bertran , S. Berchaire.
L’abbaye de Luxeuil eft en commende , 8c
vaut 25,000 liv. de rente à celui qui en eft pourvu.
(^•)
LUX1M , ouL ix im , Luxïmum, petitç ville de
la principauté de Phaltzbourg, à 4 li. de Saverne.
Long. 26 , 2 ; lat 48, 49. (R.)
LUYNEN , ville d’Allemagne , au cercle de
Weftphalie, dans le comté de la Marck. Elle eft
comprife dans la portion de l’héritage de Juliers
qui a paffé au roi de Pruffe. Elle eft fur la Lippe.
On y exerce les trois religions luthérienne , catholique
& réformée. (R.)
LUYNES, ou Maillé , Malliacum, petite ville
de France, en Touraine , avec titre de duché-pairie
, érigé en 1619 par Louis XIII. Long. 18 d.
13V 44" ; 47 d. 23', ion. (R.)
L U Z A R A ,o u Lu z z a r a , bourg de Lombardie
, au duché de Mantoue, remarquable par la f
bataille qui s’y livra le 15 août 1702 , où Philippe
y , roi d’Efpagne , fe trouva en perfonne :
l’armée des François éteit commandéè par le duç
de Vendôme, qui avoit en tête le prince Eugène,
6 la viéloire demeura aux François. L’officier Ef-
pagnol dépêché à la cour de France avec ,1e dé*
tail de la bataille de Luzara, s’exprimoit avec tant
d’embarras, que madame la ducheffe de Bourgogne
ne put s’empêcher d’en rire avec éclat. Après
qu’il eut fini fon récit, il dit gravement à la prin-
ceffe : « Eft-ce que vous croyez , madame, qu’il
» eft auffi aifé de raconter une bataille, qu’à M.
» de Vendôme de la gagner» ? Anecd. Efpagn.y l773- 1 1 1
Luzara eft fitue aux confins du duché de Guafi-
talle, près de l’endrqit où le Croftollo fe jète dans
le Pô. (R.)
LUZARCHE, petite ville de l’IIe de France ?
chef-lieu d’une châtellenie & d’un baillaee, à
7 li. de Paris. (Æ.)
LUZETH , petite ville de France, au gouvernement
de Guyenne , dans le Querci, fur l’Olt
ou le L o t , élection de Cahors. (R.)
LU Z I, très-petite ville France, dan? le Niver-;
nois, au diocèfe de Nevers. (R.)
L Y K , ville de Pologne, dans le royaume de
Pruffe, au département de Lithuanie, & dans le
grand baillage de fon nom. Elle eft fituée fur un
la c ? & c’eft le fiège d’un Collège de juftice, qui
comprend dans fon reffort les cinq grands baillages
Polo nois. (JR.)
LYME^ ou Lyme-Regis , petite vilje à marché
L Y N
d’Angleterre, en Dorfetshire, fur une petite rivière
de même nom , avec un havre peu fréquente,
& qui n’eft connu dans l’hiftoire que parce que
le duc de Monmouth y prit terre, lorfqu’il arriva
de Hollande, pour fe mettre à la tête du parti»
qui vouloit lui donner la couronne de“Jacques IL
Lyme envoie deux députés au parlement, 8c eft
à 120 milles f. o. de Londres. Long. 14 , 48 ; lat.
50 ,4 6 . (R,)
L Y N , ou Lyn-Regis , ville à marché d’Angleterre
, dans le comté de Norfolck. Elle envoie deux
députés au parlement, & eft fituée à l'embouchure
de l’O u fe , où elle jouit d’unport de mèr tres-
fréquenté. Elle eft grande, riche, peuplée, 8c défendue
par deux forts, 6c un grand foflé. Elle eft
à 75 milles n. e. de Londres. Long. 17, 5° i ^a1,
5 2 , 43. (R.)
LYON , grande , riche , belle , ancienne , oc
célèbre ville de France, l’une des plus marchandes
de l’Europe, & la plus confidérable du royaume
après Paris. C’eft la capitale du gouvernement de
Lyo'nriois. Elle fe nomme en latin Lugâunum ,A,u-
godunum , Lugdumum Segufeanorum, Lugdumum Cel-
tarum , &c.
Lyon fut fondée l’an de Rome 7 12 , quarante-
un ans avant l’ère chrétienne, par Lucius Muna-
tius Plancus, qui étoit conful avec Æmilius Lepi-
dus. Il la bâtit fur la Saône, au lieu où cette rivière
fe jète dans- le Rhône, 6c il la peupla des
citoyens Romains quiavoient été chaffés deVienne
par les Allobroges. v ,
On lit dans Gruter une infcription où il eft parle
de l’établiffement de cette colonie ; cependant on
n’honora pas Lyon d’un nom romain : elle eut le
nom gaulois Lugdun, qu’avoit la montagne aujourd’hui
de Fourvières, fur laquelle cette ville fut fondée.
Vibius Sequefter prétend que ce mot Lugdun
fignifioit en langue gauloife., montagne du corbeau.
Quqi qu’il en fa it, la ville de Lyon eft prefque
auffi fouvent nommée Lugudunum dans les infcriptions
antiques des deux premiers fiècles de notre
ère. M. de Boze avoit une médaille de Marc-Antoine,
au revers de laquelle fe voyoit xtn lion,
avec ce mot partagé en deux Lugu-duni.
Lyon, fondée , comme nous l’avons dit, fur la
montagne de Fourvières , nommée Forum - vêtus,
& félon d’autres Forum-veneris , s’agrandit rapidement
le long des collines, 8c fur le bord de la
Saône. Elle devint bientôt une ville floriffante, 8c
l ’entrepôt d’un grand commerce. Augufte la fit
capitale de la Celtique, qui prit lé nom de province
lyonrioife. Ce fut de Lyon, comme de la for-
tereffe principale des Romains au-deçà des Alpes,
qu’Agrippa tira les premiers commencemens des
chemins militaires de la Gaule, tant à caufe de la
rencontre du Rhône & de la Saône qui fe fait à
Lyon , que pour la fituation commode de cette
ville , 8c fon rapport avec toutes les autres parties
de la Gaule.
Il n’y a rien eu de plus célèbre dans notre pays,
L y o 2 5 5
que ce temple d’Augufte, qui fut bâti à Lyon par
foixante peuples des Gaules, à la gloire de cet
empereur, avec autant de ftatues pour orner fon
autel.
On ne peut point oublier qu’après que Caligula
eut reçu dans Lyon l’honneur de fon troifième
confulat, il y fonda toutes fortes de jeux, 8c eu
particulier cette fameufe académie Athcenczum, qui
s’affembloit devant l’autel d’Augufte, Ara Lugdu-
nenfis. C ’étoit-là qu’on difputoitles prix d’éloquence
'‘grecque 8c latine, en fe foumettantà la rigueur des
loix que le fondateur avoit établies. Une des conditions
fingulières de ces loix étoit que les vaincus,
non-feulement fourniroient à leur dépens les prix
aux vainqueurs , mais de plus qu’ils feroient contraints
d’effacer leurs propres ouvrages avec une
éponge ; 8c qu’en cas de refus, ils feroient battus
de verges, ou même précipités dans le Rhône.
De-là vient le proverbe de Juvenal, fat. 2, v. 44 :
Palleat ut midis prejjit qui calcibus anguem,
Aut Lugdunenfem rhetor di élu ru s ad aram.
Le temple d’Augufte, fon -autel, 8c l’académie
de Caligula , dont parlént Suétone 8c Juvenal ,
étoient dans l’endroit où eft aujourd’hui l’abbaye
d’Âifnay, nom corrompu du mot Athcenæum.
Lyon jouiffoit de tant de décorations honorables
, lorfque cent ans après fa fondation, elle fut
détruite en une feule nuit, par un incendie extraordinaire
, dont on ne trouve pas d’autres exemples
dans les annales de l’hiftoire. Senèque , èpij?»
91 à Lucius, dit avec beaucoup d’efprit, en par-
riant de cet embrafement, qu’il n’y eut que l’intervalle
d’une nuit, entre une grande ville 8c une
ville qui n’exiftoit plus ; le latin eft plus énergique
: inter magnam urbem & nullarn, nox una interfuit.
Cependant Néron ayant appris cette trifte
nouvelle, envoya fur-le-champ une fomme confidérable
pour rétablir cette ville , 8c on féconda
fi bien fes intentions, qu’en moins de vingt ans
Lyon fe trouva en état de faire tête à Vienne, qui
fuivoit le parti de Galba contre Vitellius»
On voit encore à Lyon quelques foibles vef-
tiges des magnifiques ouvrages dont les Romains
l’avoient embellie. Le théâtre où le peuple s’affembloit
pour les fpeélacles , étoit fur la montagne
de Saint-Juft, dans le terrein qui eft occupé
par le couvent 8c les vignes des Minimes. On y
avoit conftruit des aqueducs pour conduire l’eaù
du Rhône dans la v ille , avec des réfervoirs pour
recevoir ces eaux. Il ne fubfifte de tout cela qu’un
réfervoir affez entier, qu’on appelle la grotte Be-
relle, quelques arcades ruinées , 8c des amas dé
pierres.
Le palais des empereurs 8c des gouverneurs,
lorfqu’ils fe trouvoient à Lyon , étoit fur le penchant
de la même montagne, dans le terrein du
monaftère des religieufes de la Vifitation. L’on ne
fauroit prefque y creufer que l’on n’y trouve encore
quelque antiquaille. Ôn peut ici fe fervir dé