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citoyen, en quelqu’état qu’il fe trouve. Il étend Se
reâifie tout ce qu’il emprunte du grand homme
qui l’a précédé dans cette carrière , & s’écarte du
principe de Grotius, qui a fuppofe un droit des
gens arbitraire, fondé fur le confentement tacite des
peuples, & ayant néanmoins par lui-même force
de lo i, autant que le droit naturel. Enfin, l’ouvrage
de Puffendorf eft , à tout prendre, beaucoup plus
vrai & plus utile que celui de Grotius. M. Barbey-
rac y a donné un nouveau prix par fa belle tra-
dufîion françoife , accompagnée d’excellentes notes.
Cette traduâion eft entre les mains de tout le
monde. Puffendorf mourut à Berlin en 1694, âgé
(de 63 ans. (R.)
Misnie , ville de Saxe. Voye^ Meissen.
MISPRÜNN, château du haut - Palatinat , au
faillage de Bleftain. (j?.)
MISSILIMAKINAC, efpèce d’ifthme de l’Ame-
rique feptentripnale , dans le Canada. Il a enyiron
120 lieues de long fur 20 de large. Les François y
avoient un établiflêment quietoit regarde comme un
pofte important, à une demi-lieue a e l embouchure
du lac des Illinois, & fitué à enyiron 292 deg. de
long., fous les 45 , 35 de lat. (/?.)
MISSISAKES, peuples de l’Amérique fepten-
trionale, au nord & fur les rives du lac des Hu-
rons. Ils fe vendent, dit-on, à qui les veut payer.
(R.) MISSISSIPI ( le ) , nommé auffi quelquefois par
les François le fleure Saint-Louis , fleuve de 1A-
mérique feptentrionale, le plus confiderable de la
Louifiane qu’il traverfe d’un bout à 1 autre jufqu à
fon entrée dans la mer. Il arrofe pn des grands
pays du monde, habité par des fauvages, Férçlinand
S oto, efpagnol, le découvrit en 1541 5 & on le
nominoit alors Cucagna. En 1673 , M. Talon, intendant
de la NouvellerFrance, envoya pour le
parcourir le P. Marquette , jéfuite, 8t le fleur Jo-
lie t , bourgeois de Quebeç, qui le defcendirent
depuis les 43, 20 de latitude nord , jufqu’au 33 , 49.
M. d’Iberville, capitaine de vaiffeau, découvrît le
pays du Mifliffipi; & le premier établiffement d'une
colonie françoife s’y fit en j 5 98.
L’embouchure de ce fleuve eft au milieu de la
côte feptentrionale du golfe de'Mexique, fur une
côte platte, où il débouche par une multitude de
bras différens, dont la plupart n’ont que fort peu
d’eau.
Ce fleuve perce tous les jours de nouyelles
terres, où il s’établit un nouveau cours, & en
peu de tems des lits très-profonds, mais fujets à
fe combler. Sa largeur eft par-tout d’une demi-lieue
ou de trois quarts de lieue, fouvent partagé par
des îles. Sa profondeur eft en quelques endroits
de foixante br-affes : 'fa grande rapidité le rend difficilement
navigable depuis fon confluent ayec le
Miffouri, & fait que préfqué par-tout la pêche y
eft impraticable. ' [ f
Il reçoit dans fon cours à droite & à gauche
plufieurs autres rivières fort confidérables, dont
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les noms font connus par les relations des voya\
geurs qui ont remonté ce fleuve. Mais depuis la
chûte du Miffouri dans ce fleuve , il commence à
être embarrafle d’arbres & de corps étrangers, qu’il
charrie en fl grande quantité, qu’à toutes les pointes
on en trouve des amas.
Quoiqu’on ait remonté ce fleuve jufqu’à 900
lieues au-deflùs de fon embouchure, cependant on
n’eft point encore parvenu à fa fource, qui nous
eft ipconnue. Les principales rivières qui s’y jettent
font la rivière des Illinois, le Miffouri, l’Ohio.
Le Mifliffipi croît & décroît comme le Nil. Il a
formé de yaftes attériflemens, qu’il traverfe avant
de parvenir à la mer. Une catarade allez confidé-
rable en barre le cours yçrs le 46* d. de lat. (i?.)
MISSOURI, grande rivière de l’Amérique feptentrionale,
dans la Louifiane, 8t l’une des plus
rapides qu’on connoiflë. Elle court nord-oueft &
fud-eft, & tombe dans le Mifliffipi, 5 ou 6 lieues
plus bas que le lac des Illinois. Quand elle entre
dans le Miffiflipj, pn ne peut guère diftinguer
quelle eft la plus grande des deux rivières; & le
Mifliffipi ne conierve apparemment fon nom, que
parce qu’il continue à cpuler fous le même air
de vent. Du refte, il çntre dans le Mifliffipi en
conquérante, y porte fes e^iix blanches jufqu’à
l’autre bord fans les mêler, St communique en-
fuite à ce fleuve fa couleur & fa rapidité. Le P. Marquette
, q u i, félon le P. Charlevoix, découvrit le
premier cette rivière, l’appelle Pekitanoui. On lui
a fùbftitué le nom de Miffouri, à caufe des premiers
fauvages qu’on rencontre en la remontant,
& qui s’appellent Mffourites ou Mffouris. (R.)
M ISTECA., contrée de l’Amérique feptentrionale
dans la nouvelle Eïpagne , au département de
Guaxaca. On la divife en haute & bafte; lune &
l’autre ont plufteurs ruiffeaux qui charrient des paillettes
d’or. (R.)
MISTELBACH, ville d’Allemagne, dans la
baffe-Autriche , au quartier du bas Manhartzberg.
Elle appartient- à la mpifon de Lichtenftein. (R.1)
MITOMBO, ou Mitouba , petit royaume d’A frique
dans la haute Guinée. Il a au nord la rivière
de Sierre:Lione, à l’orient les montagnes du pays
des Hondo, au midi les terres du Gorrodobou ,
& à l’occident celles du royaume de Bouré. {R.)
M IT R Y , bourg de l'jle de France, à 5 lieues
de Paris. Dans Ton voifinage eft le beau château
i de Bois-le-Viçomte. (R?)
M IT T AU , pu Mit au , ville capitale du duché
foùvérain de’ Çurlànde, St la réfidenee du nqc.
Elle eft fltuée fur la rivière d’Aa. L’enceinte en
eft grande, mais elle eft fans fortifications. On y
exerce la religion luthérienne, la réformée St la
Catholique. Les Suédois la prirent en 1701, St
les Mofcôvites en 1706. Elle eft fur la rivière de
Bodler, à 8 lieues f. o. de Riga, 96 n. deVaffo-
v ie , 18 e. de Goldingen. Long. 4 1 , 45 ? 'Ml
I 1 1 ^ÎIT TI-X VA LÜE ,
M I T M IT TE LW ALD E , e ft, dans le Comté de
G la tz,un paffage pour entrer en Moravie. (R.)
M IT TENW ALD E , petite ville d’Allemagne,
dans la moyenne marche de Brandebourg, avec
un prieuré prOteftant dans le cercle de Toltow.
m
MITTERSILL, bourg , château & baillage de
l ’archevêché de Saltzbourg. (Æ.)
M ITW E ID A , petite ville d’Allemagne, au
cercle de haute Saxe & dans la Mifnie, dans le
M M de Léipfick. (/?.)
M IT Z A , en Bohême , n’eft à citer que par fa
pierre blanche qu’elle envoie à Nuremberg. (R.)
MOAB. Foyeç Mouab .
MOBILE ( l a ) ou la Ma u b il e , fort de l’A mérique
feptentrionale, dans la Louifiane, fur la
rivière de même nom, qui defeend des Apalaches,
.& à l’eft du Mifliffipi» Il fut bâti par M. dTberville
en 1710. Les Efpagnols, qui l’ont enlevé aux
Am^lois en 1781, en font aujourd’hui les Maîtres.
MO CA , Voye^ Mocha.
MOCHA ou Mo k a , ville confidérâble St fort
commerçante de l’Arabie heureufe, avec un bon
port à l’entrée de la mer Rouge, à k lieues n.
du détroit de Babel-Mandel. La chaleur y eft ex-
ceffive & les pluies fort rares. On fait à Mocha
un commerce confidérâble de café réputé pour
excellent: c'eft l’entrepôt d’une partie du café de
l’Arabie. Les Européens y en achètent annuellement
environ un million St demi pefant. Son port eft défendu
par deux forts. De Bombay'& de Pondicheri
cette ville tire du fe r , du plomb , du cuivre qui
y ont été portés d’Europe. Long, 60, 10 ; lat.fept.
13 , 18. (Æ.)
Mo ch a , île de l’Amérique méridionale, fur les
cotes du Chili. Elle dépend de la province d’A rauco,
elle eft fertile en fruits 8t en bons pâturages. Elle
eft à cinq lieues du continent, éloignée delà ligné
vers le fud de 38 degrés St quelques minutes. Ses
habitans font des Indiens fauvages qui s’y réfugièrent
d’Arauco , lorfqué les Efpagnols fe rendirent
maîtres de cette province St de la terre-
Terme, (Æ.)
MOCKEREN, petite ville d’Allemagne, au
cercle de balle Saxe , dans l’Archevêché de Mag-
debourg, fur la Struma, à trois milles deMagde-
bour^. Long, ^2 | 52; lat. <2 , 16. (R.)
MÔDBURY, ville d’Angleterre , dans la riche
& fertile province de Devon , entre deux collines
allez éloignées pour n’en pas rétrécir lés rues. Elle
tient foires St marchés, où tout abonde en fait de
bétail St de provifions de bouche. (R.)
MODENE, en latin Mutina ; ’grande St ancienne
ville d Italie, capitale du duché fouverain
,de meme nom, avec une citadelle St un évêché
fuffragant de Bologne.
Elle eft fltuée dans une plaine agréable , abon-r
dante , St fertile en bons vins : mais elle eft pauvre,
peu peuplée, fans conunerçe, chargée d’impôts, &
&ép$r* Tome JI?
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privée de la préfence de fes fouverains, qui ré-
îident à Milan , 8t détournent vers une ville étrangère
les canaux de l’abondance St de la félicité
publique, qu’ils doivent fixer au milieu de leur
état St parmi leurs peuples.
Cette ville eut autrefois beaucoup de part aux
troubles du triumvirat. Elle fe rendit l’an 710 de
Rome à Marc-Antoine, lorfqu’il eut remporté,
fous fes murailles, cette grande victoire fur Hirtius
t St Panfa, qui entraînèrent avec leur défaite la perte
de la république. On regarda cette journée comme
la dernière de cet augufte fénat, qui, par fa puif-
fance , avoit pour ainfi dire foulé aux pieds le
feeptre des têtes couronnées.
C ’eft dans la tour de fa cathédrale qu’eft fufpendu
ce fameux fceau que les Modénois enlevèrent aux
Bolonois à la porte même de leur v ille , St qu’ils
ont toujours confervé comme un trophée. Ce iceau
fut, dit-on , le fujet de la longue divifion entre les
Petronii St lès Geminiani, c’eft-à-dire, entre les
Bolonois , qui reconnoiflent faint Petrone , 8t les
Modénois, faint Geminien pour leurs patrons. Le
Taflbne a plaifamment peint dans fa Secchia ra-
pita, poème héroï-comique, l’hiftoire de ce fceau
St la guerre qu’il a caufée.
La citadelle eft aflèz forte pour tenir la ville en
bride.-
Modène eft fltuée fur un canal, entre le Panaro
St la Secchia , à 7 lieues n. o. de Bologne , 10 f. o.
de Parme, 12 f. e. deMantoue, 24 11. o. de Florence
,3 4 f. e. de Milan, 70 de Rome. Long. 29,
iq ; lat. 4 4 , 34,
C ’eft une ville très-ancienne, qui fut faite colonie
Romaine 184 ans avant J. G.
Le fiège qu’elle foutint contre Antoine, fous la
conduite de Brutus , 45 ans avant J. C . , a été fl
célèbre , que Lucain le cite pour exemple des
fléaux les plus terribles ; '
His Cet far Pctufina famés, Mutinceque labores.
Cette ville fut ruinée du tems de Conftantin ;
qui la rétablit, 8t enfuite par les Goths. Ce fut
à l’occaflon de cette fécondé deftruéfion que les
habitans fe retirèrent à 4 milles de l’ancien emplacement
, du côté de la Secchia, St formèrent
une ville qui fut appelée Citta nuova St Citta Ge-
miniana. Modène fut encore défolée par les Lombards
, qui la prirent St la perdirent plufieurs fois.
Elle fut prife par Alboin l’an 750, emportée d’af-
faut par l’exarque Romain l’an 590 , St reprife encore
par les Lombards, qui la confervèrent jufqu’à
l’arrivée de Charlemagne. Ce fut lui qui, paflant en
Italie, mit fin au royaume des Lombards l’an 774 ;
St l’on dit communément qu’il donna au pape les
villes de Parme St de Modène. Cependant Modène
reprit bientôt fa liberté, comme toutes les villes
d’Italie.
Sous Pépin, Roi d'Italie & fils de Charlemagne ,
Modène fut rebâtie St repeuplée, 8t redevint une
ville çonfldérable, Le P. Beretta, favunt béné*
A a a