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majefté de l'Enéide ait-été travcftie par Scarron en
burlelqûe , & découfue par des modernes pour
former < d’autres fens, en donnant aux vers du
prince des poètes-, d’autres arrangemens.
Cependant Capilupi ( Lélio ) , né à Mantoue en
1498 , s’eft rendu célèbre en employant les talens
à fe jouer des vers de Virgile , pour décrire l'a lyriquement
l’origine des moines , leurs règles & leur
vie ; car voilà ce que c’eft que le centon virgilien
de Capilupi. (i?.)
M A O N , ville de la Paleftine dans la tribu de
Juda, & qui donne fon nom au défert' de Maon,
où David demeura, long-tems durant la perfécu-
tion- que Sàiil lui fit. Cette ville de Maon eft apparemment
là même que , Meruum s qu’Euiebe
met au voifinage de Gaze. (&.)
MAPPEMONDE : c’eft le nom que Ton donne
aux cartes qui repréfentent le globe terreftre en
entier» Comme on ne peut repréfenter fur le papier
qu’un feul hémifphère à la fois, on représente
par les mappemondes les deux hémifphères
de la terre pris féparément. La proje&ion la plus
ordinaire dont on fe fert pour repréfenter une
mappemonde, eft une de celles dont il eft fait
mention dans l’article C a r t e , & où oh fuppofe
l ’oeil dans le plan de l’équateur. Dans cette pro-
.jeélion, le centre de la mappemonde eft le même
que le centre de la terre^iSe l’équateur eft repréfenté
par une ligne droite. On fait aufli quelquefois des
mappemondes d’une autre efpèce de projedion,
-où l’oeil eft fuppofé au p ôle, & où lé pôle eft le
centre de la mappemonde. Voyeç C arte 6* Pr o jection.
Voye^ aufli TERRAQUÉE.
Les lignés- ponéîuées que l’on voit dans la Fig.IlI, '
fervent à donner une idée de la manière dont les
degrés du méridien fe projetteroient fur l’équateur
fi l’oeil étoiù en B , & qu’on voulût projetter fur
l ’éqifat'eur y. la partie du méridien A B C , & non
la partie B D C. De-pareilles cartes feroient .d’une .
figure fort bizarre ; aufli ne font-elles point d’u-
H ? * (£'•) W m
M A PU N G O , ville d’Afrique, clans le Gongo
ou baffe-Guinée, au royaume d’Angola; elle eft \
fituée fur une montage. (iL).
M A Q yA IR E ( Saint j . , bourg de- France en
Anjou , élection d’Angers. (R.')
M A Q U E D A , petite ville d’Efpagne , dans la;
nouvelle 'Ca'ftill'e , aVèc titre' dé duché & un beau '
châfeàü , dans un ferVôir couvert d’oliviers , à 3
li. dé Tolède , & à a d’Efcalona. Long, 14 ,- 17 ;j .
lat- 39 s 5°- (R ) "
MÀQUILUPÀ , montagne de l’Amérique dans;
le Mexique, & dans la province de Gùaxaca. On'1
la paffe. pour aller deGnaxaeâà Chiapa. Gage dit
qu’il y a un endroit découvert dans ce pafiage.,
où l ’on, voit d’un eoté la Vafte mer du Sud, qui
eft fi baffe , que là tçte tourné ; & que de , l’autre
, ce ne font que rochers & précipices, capables,
de glacer le courage des plus hardis, voyar
gcurs. (^) , ï
M A R
MARACAJU , ville de l’Amérique méridionale
dans île Paraguay , au me. de Villa - Rica. WM : . , \jjm ' M ARACAYBO , ville riche de l’Amérique méridionale
, capitale de la. province de Venezuela.
Cette v ille , que les François d’Amérique nomment
Maracaye, peut-avoir 6poo habitans , .qui
y font un grand commerce de cuir, de cacao , qui
eft le meilleur d’Amérique , & d’excellent tabac,.
que lès Efpagnols eftiment fmguliérement.
Les Flibuftiers français- l’ont pillée deux fois, fa-
voir en 16.66 & 1678. Elle eft fituée prefqu’à l’entrée
& fur le bord occidental du lac, dont elle a
pris le nom , ou à qui elle l’a donné. M. Danville,
dans fa carte de la province de,Venezuela , place
Maracaybo par le 10e degré dq latitude feptentrior
nale ; long. 307 , 50. (/?.)
Mar a ca y bo ( lac de ) : ce lac , qui communique
avec le golfe de Venezuela, eft prefque de
figure ovale , & a environ 30 lieues de longueur.
Il y- a un fort qui en défend le paffage, & dans
lequel l’Efpagne entretient 200 hommes de gar~
nifon. {R.')
MARAGNAN ( la Capitainerie de ) , les Portugais
écrivent Maranh.in, & prononcent Mara-
gnan , province de l’Amérique méridionale au.Bré-
l i l , l’une des treize portions ou gouvernemens de
ce pays, dans fa partie feptentrionale. Elle eft bornée
au couchant par la capitainerie de Para , à l’orient
par celle de Siarà , au feptentrion par la mer,
au midi par la nation des Tapuyes. Elle renferme
une île importante qui mérite un article à part.
Cf;) I .
Maragnan ( île de. ) , île de l’Amérique
méridionale au Bréfil, dans la capitainerie à laquelle
elle donne fon nom. Elle eft formée par
trois rivières considérables , qu’on nomme le
Marnea, le Topucuru, & le Mony. Cette île,,
peuplée & fertile, a 45, lieues de circuit, & eft
éloignée de: la ligne vers le fud , de 2 , 30 ; long.
:323* .. - r
Les François s’y établirent en 1612, & y jetèrent
les fondemens de la ville de Maragnan, que les
Portugais ont élevée quand ils fe font rendu maî-
tres dé file. Cette ville eft petite, mais elle eft
fortifiée, pqr un château fur un rocher. Elle a un
bon port, avec un évêché fuffragant de San-Sal-
yador de la Baya.,
II y a encore dans cette île piufieurs villages,
que les gens du pays appellent Tave. Ces villages
confiftent. chacun en quatre cabanes jointes en
quarréà la manière des cloîtres. Ces cabanes font
compofces de troncs d’arbres & de branches liées
ènfemble, & couvertes depuis le bas jufqu’au
haut; clé feuilles.de palmiers. '
Maragnan étant,fi près delà ligne , les nuits y
font les mêmes dans tout le cours de l’année; on
n’y éprouve ni froid ni féchereffe, & la terre y
rapporte le maïs avec abondance. Les racines de
manioc y croiffent aufli fort groffes & en peu de
M A R
tems. On y a des melons & autres fruits tonte
l ’année. .
Les naturels de cette îl-e 'vont tout nuds. Ils
fe peignent lè corps-de differentes couleurs,, vjy
affeftent le noir pour les -cuiffes. Les. femmes, fe
percent les- oreilles , & y pendent de , petites
boules de bois. Les. hommes fe percent les nar-
rines, ou la lèvre d'en bas y iufpcndent ime
pierre verte. L’arc & les flèches font leurs feules
armes. (R.) ,
• Maragnon ( lè ).Voyei Amazones (fleuve
des ). Voyer aufli MaRAN-ON. . • „
■ MARAIS •: on appelle ainff une terre bade
noyée d’eaux, un lieu plus bas que les endroits
voifins,. où les eaux s’affemblent & croupiffent,
parce quelles n’ont point de fortie ; on appelle
aufti marais , certains lieux humides & . bas.,-ou
l ’eau vient quand on creùfe un pied ou deux,dans
la terre. ; . v
Les marais fe forment de piufieurs maniérés
différentes. ', '
Il y a des terres-voifines des rivières : le debor-
demeht arrivé,,.,1’eàu' fe répand fur ces terres y
fait un long féj.our, & les afraifte. Pour lors ces
terres deviennent des marais 8ç reftent telles, a
moins que l’ardeur du /oleil ne les deffeche, ou
que l’art ne -fafïe écoulerces eaux. On y ,pat_
vient, pour .-ne pas perdre le. terrein en pratiquant
des canaux par où, l'éau; s’écoule ; & en creu-
fant des. foffés , dont ,1a terre fert. à relever les
prairies & à ramaffer les eaux auxquelles on me-
-nage un cours. ■ -
Il arrive encore que dans un terrein bas, inculte
& dépeuplé <, les plantes] fauyages, nailfent
confnfément, & forment aveç; le. ,teiîi$nu bois.,
unefforêt ; les eaux s’y -.aflemblent, & les ambres
qui les couvrent en empêchent f évaporation. Il-y
a de tels- marais à Surinam, qui'ont commence
avec le monde, & qui ont .des centaines de lieues
d’étendue.' . . y - ■ ; ■ ,
Les marais qui ne confiftent qu’en une terre
-très-humide , fe corrigent par des -faignées, & deviennent
capables.de culture , comme le prouvent
•un grand- nombre- de lieux en Flandre & dans les
Provinces-Unies.
L’art même vient à bout de defféche'r les terres
que Peau couvre entièrement. Il n a tenu qü au
gouvernement de Hollande de confentir que 1 espace
qu’occupe aujourd hui la mer de Harlem ,
qui n’eft proprement qu’une terrç inondée , ne fe
changeât en un terrein couvert de maifons §c de
prairies. Cela feroir exécuté depuis îongftems, fi
" les avantages qu’on en tireroit n’avoient été balancés
par diftérens inconvéniens , & par les ayan-
■ tages mêmes que cette mer procure au pays.Koye^
Marécages.
On appelle fur les côtes de France marais fa-
-la'ii , des lieux ;entoures,, de digues, où dans le
tems de la màréç on fait entrer l’e^ti de. là mer
qui y dépofe fou: fel par Teyapofatipn. (§.)
M A R 29,1
Marais Pon tins, en italien P a lu â i P o n t in e ,
font un efpace d’environ quinze lieues de long fur
trois ou quatre de large, fitué dans la Campagne
de Rome:, le long de la mer, tellement inondé &
marécageux, qu’on n’a pu jufqu’ici le cultiver ni
l’habiter.
Les eaux qui defpendent d,es montagnes Sc qui
coulent avec peu de pente, forment ces marécages.
Le fleuve-Amafeno defeendant des environs
de Piperno., y porte- les eaux de piufieurs montagnes
; la Cavatelja, autre rivière produite par des
fources qui naiffent des -montagnes de Sezze & de
Sermoneta , y tombe ayec l’Aqua pazza ; l.e fleuve
Ninfa Va fe jeter dans la Cavata , dont le lit eft
incapable de la contenir-,'■ & qui débordé aifé-
ment : le torrent Teppia qui porte un volume d’eau
de 30 pieds de largeur fur .3 de hauteur ; Foffo dî
Cifterna, autre torrent qui paffe à Velletri, va encore
charrier -fes. eaux troubles & pefantes. dans les
marais pontins.
Ces marais produifent en été. des exhalaifons fi
dangereufes qu’on les regarde comme la. caufe
du mauvais air qn’on redoute à. Rome même ,
quoiqu’éloignée de 14 à 15 lieues. On .étoit déjà
dans cette perfuafion du tems: de Pline,* Martial, en
parlant de l’état où ils croient avant qu’Augufte y
eut fait travailler, en donne la même idée.
. P e fiifè ra P o n t irii e ligïne la c u s>
■, . , i . . . P a lu s rëftagnat.
u En traversant ces marais, dit M. de la Lande
» tome I V de fes Voyages, je remarquai far la figure
» du petit nombre de.pêcheurs qui y .habitent, la
» trifte empreinte .’de, .ce-.'féjour , un teint vferdâtre ,
n les jambes enflées,; jÿpp-risf.qu’ils étoieut ordi-
» nairemênt caché.éiiques, Sujets aux obftrudions
» du méfenterije -8t du foi? ; les. enfans écrpuel-
» leux & rachitiques : les fièvres y font corn mu-
» nés en feptembre & oâobre n. ;
Ce pays, qui fut autrefois, couvert de villes 8c
de villages , & qu’on regardoit comme un des plus
fertiles de l l ta l ie , a été abandonné à caufe du
mauvais air , cela, n’a pas. peu,contribué à l’ap-,
pauvriflement de l ’état eccléfiaftique.
Le nom de marais Pomins. ou.Po.mptïna pâlits i
vient de Ponüiia, qui étoit une ville peuplée &
confidérable, même avant la fondation de Rome ,
& fituée à l’endroit qu’on appelle aujourd’hui Me fa
ou Méfia , qui eft line pêcherie de l’églife de
Sezze : on appelioit les environs Ager. Pometi-
riiis, & de-là vint le nom dé Palus Pometina ,
Pomptïna & Pqmûna., Denys .d’Haiicarnaffe , dans
le deuxième livre de fqn hiftoire. , dît y que les
» Lacédémoniens vinrent s’établir fur .cette côte ,
» & , y bâtirent ' un temple à'la deeffe Ferpnia ,
»parce qu’elle préfidoit. aux produélions de la
» terre , à ferendis arboribus, 011 parce que les Lq-
» cédémoniens y avoient été portés.par les Dieux: »,
yirgile. parle .aufli de la forêt cbnfaqrée' à Fe-
rppia ; ; ■ , •./ ,