
SenSàtus populusque aguntinorum
Claudio InvCicÆtSo. PpOioN. Tf. eMliAcXi .imp«
T ribP. POT. P. P. rocos.
Près de la cathédrale fe voient les reftes d’un vieil
amphithéâtre de 357 pieds d’étendue, avec 26
bancs l’un au-demis de l’autre taillés dans le roc.
Morvédro eft fituée à 2 milles de la mer, fur
un rocher élevé , au bord d’une rivière qui porte
fon nom, & quelquefois celui de Turulis , à 4 li.
de Valence. Long. 1 7 ,3 6 ; lat. 39,44. Le comte de
Peterborough Ja prit par ftratagême en 1706. (Æ.)
MORVIl LIERS , autrefois nommé Latofao , &
depuis Lijfou - le - Grand , & aujourd’hui Brune t-
Neuilly, appartenant à M. le comte de ce nom, depuis
quelques années;gros bourg du Barrois-Mou-
vant, d’environ 500 feux , au baillage de la Marche,
dans une plaine, près des confins orientaux de la
Champagne, diocèfe de Toul. Charges I I I , duc de
Lorraine & de Bar, l’érigea en comté & y établit
une prévôté en 1635. Il y a un petit hôpital admi-
niftré par 4 foeurs de la Charité , une paroiffe , une
chapelle fous l’invocation de la Vierge, & un
couvent de Récolets. On croit que c’eft-là que
Frédegonde gagna une fanglante bataille contre
Brunehaut, en 596. Ebroin, maire du palais de
Neuftrie, y remporta la vidoire contre les fei-
gneurs Auflrafiens , en 680 ; & Charles I V , duc
de Lorraine, y battit du Hallier en 1741. On trouve
différens corps métallifés fur la montagne de Mor-
villiers : on y voit aufli des ourfins.
Ce bourg eft: fitué tout près d’un ruifleau qui va
fe perdre dans la Meufe. La plaiqe eft très-fertile,
& le pays couvert de belles forêts. Toute la partie
qui avoifine la Champagne, eft remplie de mines
de fer. Il s’y trouve un grand nombre de rouliers
& de marchands verriers, qui font un commerce
confidérafile. dans tout le royaume. {M a s s o n
D E M O R V I L L I E R S . )
MORUNGEN, baillage du comté de Mansfeld,
à la maifon d’Eberftein.
M O SBA CH , petite ville d’Allemagne , autrefois
impériale, dans le Palatinat, chef-lieu d’un
grand baillaee de même nom ; fur le Néker. Lonz.
16 ,q o- ; la t . t y , 35.
Elle eft fituée dans un vallon riant & fertile,
avec un château, 3 églifes pour les trois religions,
une manufacture de draps, une faline, &c. Elle
çffuya, en 1723 , un incendie qui en confuma une
bonne partie.
Mosbach eft la patrie de Nicolas Cifner, connu
par fes opufcula hiftorico 6» politico philologica , qui
renferment des pièces utiles fur la jurifprudence &
l ’hiftoire d’Allemagne. Il mourut à Heidelberg en
1583 , à 54 ans. (M a s s o n d e M o r v i l l i e r s ?)
MOSBOVRG , ou Mosburg , petite ville
d’Allemagne, en Bavière, au confluent de l’îfeft
& de FA mm e r , à 2 milles. ;o. de Lanshut, & à pa-.
reille difiance de Frifingèn. Long. 29 , 4 0 ; lar, 4$ 5 3 3*
Elle appartenoit autrefois à fes comtes qui en
portoient le nom. Les Suédois la prirent en 163a
& 1634.
M ü SC K AU , ou Muska , petite ville & fei**'
gneurie immédiate, dans la haute Luface, à 9 lu
n. e. de Bautzen , avec un beau château. Il y. a de
riches mines d’alun aux environs.
MOSCHA1S K , ville de Ruflie, au gouverne-1,
ment de Mofcovie, bâtie fur la Moskwa, 8i défendue
par un château. Son diftriét eft fort vafte,
& renferme une forât d une très-grande étendue ,
où entrautres rivières la Moskwa prend fa fpurce,
& d’où Fon flotte beaucoup de bois par Moskow* (M a s s o n d e M o r v i l l i e r s , )
MOSCHOTZ , ou Moschoutze , Mofchovia ,'
gros bourg de Hongrie, ci devant riche & confi-
dérable., mais fort déchu aujourd’hui. Il s’y tient
des foires qui ont de la célébrité. Les arts & l ’agriculture
font la principale occupation des. habi-
tans. Ce lieu relève du château de Blanicza, dont
la maifon de Rewa eft en pofleflion.
MOSCOVIE; c’eft ainfi qu’on nommoit autrefois
les états du czar; mais on les nomme aujourd’hui
Rußte ou l'empire ruße. Voyeç RUSSIE.
Depuis un îièele, cet état eft devenu formidable.
Il s’eft aggrandi à l’orient jufqu’au Japon & à
la Chine ; au midi, jufqu’au bord méridional de
la mer Cafpienne ; au couchant, jufqu’à la mer
Baltique ; & au nord, jufqu’aux glaces de l’Océan
feptentrional. Enfin la Mofcovie ne fait plus qu’une
province de cet empire, dont Moskow eft la capitale.
Le terroir n’eft pas très-fertile, mais grâce
à l’induftrie des habitans , il ne manque ni de
grains, ni de fruits, ni de légumes. Parmi ces
fruits, il fe trouve une pomme renommée , d’un
blanc jaunâtre & tranfparente ; les meilleures fe
recueillent à Dmitrow. A quelque, diftance de
Moskow, on découvre différentes mines de fer
qui feroient très-riches fi la difette de bois ne
s’oppofoit à leur exploitation. { M a s s o n d e
M o r v i l l i e r s .')
MOSELLE, rivière de France, qui court par
la Lorraine , par les évêchés de Metz & de Toul ,
par le Luxembourg, le comté de Weldenrç, $c
la province de la Saare.
La plupart des auteurs l’appellent en latin Afiz-
fella ou Mojella, Florus la nomme Mofula, & Pto-
lomée Obrincus.
Elle prendTa fourçe au mont des Faucilles, dans
les-montagnes de Vauge, aux confins de la Lorraine,
du Suntgaw, & du comté de Montbelliard , affez
près de l’endroit d’où la Saône tire fon origine.
Cette proximité fut caufe que , fous le règne de
l’empereur Domitius Néron , on entreprit de faire
un canal pour joindre la Mofelle à la Saône; mais
l’ouvrage ne fut point achevé. Ce fleuve fe perd
d a n s
M O S
dans le Rhin , auprès de Coblèntz. Il eft navigable
depuis Metz.
MOSKA , ou M o s e n a , petite rivière de l’empire
Ruffe, dans la province à laquelle elle donne,
le nom de Mofcow, dont nous avons fait les mots
Mofcovie & Mofcovite. Elle a fa fource à l’extrémité
de cette province, arrofe Mofcow, & fe j
perd dans l’Occa, rivière qui tombe dans le Volga.
MOSKITES ( les ) , petite nation de l’Amérique,
dans le Mexique , entre le ’.cap de Honduras
& Nicaragua. Les hommes font agiles , vigoureux
8c bons pêcheurs, s’exerçant dès l’enfance à jeter
la lance & le harpon. Ils vont >prefque tout nuds,
& ne vivent que de la pêche.
MOSKOW ; les- François: prononcent Moskou, |
mais maL; ce mot fe doit prononcer Moskof, parce ■
que le double, w final de là langue! efdavone , qui ■;
eft d’ufage en Ruflie, en Pologne & ailleurs , eft )
un v. confosne , & fe prononce par ces peuplés '■
comme un f.
Moskow eft une’grande ville queBafilides conquit
fur les Lithuaniens à la fin du X Ie fiècle. Elle
devint alors un-patriarchat & la capitale de l’empire
ruffe ; & elle l’a été jufqu’à la fondation de
Saint - Pétersbourg , par Pierre Ier. Oléarius , le
Brun & autres , ont décrit Moskow dans leurs
voyages ; mais les années ont câufé. tarit dechan-
gemens à cette ville, que leurs deferiptibns ne
font plus vraies aujourd’hui.
Cette ville eft: encore le fiège de plufieurs
tribunaux fupérieurs de l’empire, d’un archevêque
& d’une univerfité. Son enceinte ,, en y comprenant
les fauxbourgs’ , eft de 5 milles géographiques
; elle renferme 270 principales paroif-
les runes , 29 couvens, & une grande quantité de
chapelles ; les rues font larges , pavées & pourvues
de lanternes. On rebâtit les maifons tous les
jours d’une manière plus belle & plus commode ,
quoique le czar Pierre eût défendu qu’on les conf-
truisît autrement qu’en bois, afin d’attirer encore
mieux lès grands & les riches à Pétersbourg. On
fait monter la population de Moskow à 500 mille
habitans. Elle eft partagée en quatre parties.
La première eft bâtie fur les bords de la rivière de
Moskwa, & de celle de Néglina. Elle eft environnée
de murailles épaiffes, flanquées de groffes
jours très-hautes , avec un foffé profond revêtu de
maçonnerie. Les édifices les plus remarquables de
cette enceinte, font l’ancien château , la réfidence
impériale à laquelle aboutit un jardin conftruit fur
un batiment Voûté & fort élevé, la cathédrale, un
grand nombre d’églifes, dont les clochers font couverts
de cuivre bien doré. L’églife appelée Archan-
gela Michaila, qui eft le lieu de la fépulture des
çzars , a une tour qui eft la plus haute de toute la
ville. Elle eft munie de cloches de différens cali-r
lires, auxquelles on en a ajouté une, en 1736, qui
pefoit au-delà de 400 milliers, mais que l’incendie
de 1727 a mis. hors de ferviçe. On y diftingue encore
l’ancien palais patriarchalorné d’une bibFio-
Géogr. Tome IL
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thèqué , plufieurs couvens de moines, les édifices
où fe tiennent les tribunaux fupérieurs de l’empire
, les chancelleries , l’arfenal, les grandes écuries
impériales, & le magafin des vivres. Ce quartier
, qu’on nomme le Kreml, eft tout bâti de
pierres.
Le fécond quartier s’appelle. Kitaigorod: il eft
entièrement aufli bâti de pierres, & comprend
5 rues, ao églifes , 4 couvens , dans l’un delquels
eft une éççle latine; 13 cours, tin bel hôtel des
monnoies, une douane, une hôtellerie immenfe
pour toutes les marchandifes qui arrivent, un
hôtel des ambafladeurs , où fe trouve une fabrique
de foieries , une imprimerie , le jardin des apoti-
caires ,. une fécondé douane, où Fon voit jufqu’à
6000 boutiques maçonnées & voûtées, & où fe
fait tout le commerce de la ville. Les fortifications
de ce quartier confjftent en une muraille fort élev
é e , & munie de 12 tours , avec de forts boulevards.
n
Lô troifième quartier s’appelle Belgorod, c’eft-
à-dire , ville, blanche, par rapport à une muraille
blanche dont elle eft environnée. Elle fe nomme
aufli ville du c\ar\ la' Néglina la traverfe du nord
au fud. Le plus grand nombre des maifons eft de
bois ; mais oii y rencontre aufli quantité de beaux
palais & d’édifices remarquables bâtis en pierres.,
i i couvens , 7 cours monacales , 76 paroiftes ,
mie fonderie de cations ; la grande apoticairerie &
les édifices de l’univerfité, fondés en 17 55, Par
l ’impératrice Elifabeth.
Le quatrième & dernier quartier fe nomme Sem-
lanoiyorod, qui veut dire ville entourée de remparts
terraffés. Cette partie de la ville renferme
les trois autres quartiers : on y trouve une école
de mathématiques , un obfervatoire , 2 couvens ,
103 églifes paroifliales, le tribunal des procédures
criminelles, la chancellerie de la police, la grande
manufaâure de toiles & de teintureries , les ecuries
impériales, une fabrique de toile commune, un
parc d’artillerie , un magafin de vivres , un hôtel
des monnoies, plufieurs marchés , &c. Autour de
ces quatre quartiers, on trouve plus de 30 faux-
bourgs , dans lefquels on compte en grós 60 églifes
paroifliales & 10 couvens. Dans le fauxbourg
qu’on nomme le quartier des étrangers , les Luthériens
ont deux églifes & une école latine \ les Réformés
en ont une, ainfi que les Catholiques-.
Romains. On y voit aufli plufieurs beaux palais,
tant particuliers que publics. Près de là eft: l’hôpital
impérial , fondé pjir Pierre - le Grand en
17q6. Tous les fauxbourgs font environnés d’un
foffé. On trouve aufli hors de la ville Yéparchie,
grand & bel hôpital fondé par l’impératrice Elifabeth.
L’apothicairerie de Moskow étoit autrefois la
plus confidérable de l’Europe, parce qu’elle four-
niffoit feule les armées- &. les grandes villes de
Ruflie ; mais lçs chofes font bien changées aujourd’hui.
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