
354 M Ë X ftnfe les ayant brouillés, Cortez fut chargé de la
conquête , & ne tarda pas à Taire repentir Vélaf-
q.uez de fou choix.
Ce grand, pays eft borné au nord par le Nouveau
Mexique , à l’orient par le golfe du Mexique
& par la mer du Nord , au midi par l’Amérique
méridionale & par la mer du Sud, & â l’occident
encore par la mer du Sud.
On tire du Mexique une grande quantité de
cochenille , d'indigo, de vanille , & de cacao. On
en tire aufli du lucre, du jalap, du tabac, du
coton, du bois de campêche. Ajoutez à cela l’or &
l’argent dont ces contrées ont des mines abondantes.
Quoique fous la zone torride, Fair y eft
tempéré « fort fain. La terre y eft fertile en bled ,
en maïs , & en fruits exquis : ceux d Europe y ont
bien réüiïï. Les pâturages y font bons , 8c nour-'
rifle nt beaucoup de bétail.
Le Mexique fe divife en trois audiences ou gou-
vernemens : favoir celle de Mexico , celle de Guadalajara
à l’oueft delà première ,& celle de >Gua-
timala au fud-eft. Chacune eft fubdivifée en plu-
fieurs provinces. Toutes refîbrtiftent au viceroi du
Mexique, dont la réfidence 'eft dans la ville de
Mexico. Le roi d’Efpagne lui donne cent mille ducats
d’appointemens, à prendre furies deniers de
l’épargne, outre fon cafuel qui n’eft guère moins
confidérable, ft l’avarice s’en mêle. L’exercice de
fa vice^royauté eft ordinairement de cinq ans.
Nous ne confeillerons à perfonnede fe former
l’idée de la conquête qu’en firent les Efpagnols ,
furies mémoires d’Antonio de'S olis,Long. 267—
297 ; lat. fptent. 8— 27. (i?.)
Mexique (nouveau) , grand pays de l’Amé.-
rique feptcntrionale, découvert en 1580 par le
millionnaire Ruys bientôt fuivi du capitaine Am-
toine Efpajo , natif de Cordoue , & qui étoit
venu demeurer à Mexico. Ce pays eft habité par
des Sauvages. M. de^Lifle le place entre le 28e 8c
le 29e degres de latitude ftptcmrionale j il l’étend
au nord jufqu’à Quivira, & à l’orient jüfqu’à la
JLouifiane ; au midi il lui donne pour bornes la
Nouvelle Efpagne ; & à l’occident", la mer de Californie.
L’air en eft doux & fain. Le terroir, qui •
eft montueux, abonde en pâturages : il donne du \
mais, des légumes ; il nourrit des animaux domef-
tiques & fauvages. Santa-Fé en paffe pour la capitale.
Le pays eft peu peuplé : quoique les Efpagnols
s’en difent les fouverains , les peuples , qui
font idolâtres ou même fans religion, font gouvernés
par leurs caciques choifis parmi les plus
braves, (R.') -
Mexique ( le lac de ) , ou L ac de Mexico :
on donne ce nom à un grand lac du Mexique,
dans lequel eft bâtie la ville de Mexico. Ce lac eft
double; l'un eft formé par une eau douce , bonne,
faille, & tranquille ; & l’autre a une eau falée ,
amère, avec flux & reflux, felon le vent qui
fouffle. Tout ce lac d’eau douce & falée peut avoir
5 2 lieues de circuit#
M E Z Il y avoît autrefois environ quatre-vingts bourgs'
ou villes fur les bords de ce lac , & q u e l q u e s - u n e s
contenoient^ trois à quatre mille familles ; pré Te rite
ment il n y a pas trente bourgs ou villages dans
cette étendue de terrein, 8c le plus grand bourg
contient a peine 400 cabanes d’Efpagnôls ou d’indiens.
On prétend que la feule entreprife des travaux
pénibles auxquels on occupe les Mexicains ,
pour empêcher l’eau du lac d’inonder la ville de
Mexico , en a fait périr un million dans le dernier
fièele : on ne peut épuiferle récit des différentes
manières dont les Efpagnols fe font joués de la
vie des Américains. (R.)
Mexique ( le golfe du) , grand efpace de mer
compris entre la 1 ouifiane & la Floride au nord ,
partie du Mexique à l’occident & au midi. Les prefi*
qn iles d Yucatan 8c de Floride en refferrent l’entrée
du coté de l’orient. Il reçoit les eaux du fleuve
Mifliflipi, Dans une lignification plus étendue, on
donne. le nom de golfe du Mexique à tout l’efpace
de mer compris entre l’Amérique feptentrionale ,
l'Amérique méridionale ,8c la chaîne des îles Antilles.
M. Buache a mis au jour, en 1730 , une
bonne carte du golfe du Mexique, (/è.)
MEYEN, M e y n , ou M à y n , petite ville d’Al-?
lemagne, dans l’éle&orat de Treves, fur la rivière
de Nette 8c dans 1 Eiffel, allez près de Mont-»
real. Henri de Finftingen, archevêque de Trêves ,
bâtit cette place en 1280. On la nommoit anciennement
Magniacum , & elle don n oit à la campagne
voiftne le nom de Magniacenfîs ager. Ce petit pays-,
qui s’appeloit auparavant Ripuana, à caufe des Ri-
puàires ou Ubiens qui. habitoient entre le Rhin la
Meufe & la Mofelie, faifoit un duché particulier
fous l’empereur Conrard le Salique. (R.)
MEYENFELD , ou Mayenfeld , petite &
chétive ville du pays desGrifons, dans la ligue des:
dix jurifdiélions. Quoique jouiflânt de beaucoup
de privilèges, elle eft fubordonnée aux trois lingues
qui l’achetèrent en commun avec la jurifdtc-
tion dont elle eft le chef-lieu , qui eft la cinquième
en ordre. On , l'appelle en latin Mnjcevilla 8c
Lupinum. Elle eft près du Rhin , dans une campagne
agréable 8c fertile, fur-tout en excellent vin ,
à4 li. n. o. de Coire. Long. 27 ,15 ; Ut. 4 7 ,10 . (R.J
MEYMAC. Voy<{ Meimac.
MEYRAN , ou Meyan , cap de la mer Méditerranée,
fur la côte de Provence, environ 7 à S
milles à l’eft du cap Couronne. C ’eft une groffe
pointe fort haute & efearpée de toutes parts. Voyeç
MiChelot , Portulan de la Méditerranée, (R .)
MEZDAGA , ville d’Afrique , dans la province
de Curz, au royaume de Fez, Elle eft ancienne &
bâtie au pied du mont Atlas. Ptolomée en met la
long, à 10, 10 ; la lat. à 3 3 : la latit. eft aflez jufte,
mais la long, doit être à environ 13 degrés. (Æ.) ■
MEZE, petite ville de France, en Languedoc,
au diocèfe d’A gde, fur l’étang-de Thau. (R.)
MEZERAY, village de France, dans la baffe-
Normandie , entre Argentan 8c Falaife. ' Il n’ell
M E Z connu, 8c nous n’en parlons ic i, que parce qu’il
a donné le jour à François Eudes de Mezeray , qui
s’ eft fait un grand nom par fon hiftoire de France.
Il publia le premier volume in-fol. en 1643 , le
fécond en 1646, & le troifièmeen 1651. Enfuite
il donna l’abrégé de cette hiftoire en 1668, trois
volumes ï/2-40. Comme il mit dans cet abrégé l’origine
des impôts du royaume , avec des réflexions ,
on lui fupprima là penfion de 4000 liv. dont il
avoit été gratifié ; mais on n’a pas pu détruire le
goût de préférence du public pour cet abrégé. Mezeray
fut reçu à l’académie Françoife en 1648 , &
mourut en 1683 , à 73 ans. (A.)
MÉZIERES, ou Maizieres , en latin moderne
Macériez, petite , mais forte ville de. France, en
Champagne, avec une citadelle. Mézieres apparte-
noit, dans le Xe fièele , à l’églife de Reims. Poye^
l ’abbé de Longuerue, & Baugier, Mém. hiß. de
Champagne. Cette ville eft le fiège d’un gouvernement
particulier. Une puiflante armée de l’empereur
Charles-Quint fut obligée d’en lever le fiège
en 1521 ,• par la belle réfiftance ~du .chevalier
Bayard. Elle eft bâ tie en partie fur une colline,
en partie dans un vallon, fur la partie la plus ref-
ferrée d’une prefqu’île qu’y forme la M eufe, qu’on
y pafte fur deux ponts. Gettesville eft à 8 li. cle
Rhétel, 5 n. e. de Sédan , une demi f. è. de Char-
leville , 51 n. e. dé Paris. Long. 22 d. 23' 1 : lat.
49 d. 44' 47"- XR )
Mézieres. Voyeç Maisieres.
MÉZîLLE , petite rivière de France, qui a fa
fource dans Je pays appelé Puifuve ; au-deflus du
bourg de Mézille, & le perd dans le Loin, auprès
de Montargïs. (Ah)
MEZIN , petite ville de France , en Gafcogne ,
dans lé Condomois , éleâion de Condom , avec.
une juftice royale. {R.)
MÉZO. Voye^ Am y zon .
MÉZÜNE, ancienne ville d’A frique, dans la
province de Ténex, au royaume de Trémecen,
entre Ténex & Moftagan , à 12 milles de la Méditerranée.
On y trouve encore de beaux veftiges
d’antiquités romaines , quoique les Arabes aient
ruiné cette ville & conttaint les habitans d’aller
s’établir ailleurs. Ptolomée en parle fous le nom
é'Opidoneum colonia , & lui donne de long. 16 degrés
, de lat. 23, 40. (Ä.)
MIA , ou Mijah , ville du Japon , dans la pro-
a™xi- , wari > fur la côte méridionale de l’ile
de Niphon , avec un palais fortifié, & regardé
comme.le ttoifième de l’empire. Long, ic s •
lat. 3 5 - ° ^ ' ’
MIAFARK1N , ville du Coutdiftan. Long, félon
Petit de la Croix , 75 ; lat. 38. (Ä.J . ,
MIANA. Voye^Apâmée.
MIAO-FSES ( les ) , peuples répandus dans les
provinces de Setchuen , de Koeittcheoti, de H011-
quang, de 'Quangfi, & fur les frontières dë la
province de Quangtong. - ; 4 : : ;
te s Chinois, pour les contenir, ont bâti dallez |
M I C 3 5 5
fo rte s p laces d an s p lu fieu rs e n d p en fe in c ro y a b le . ro its , a v e c u n e d é -
Les grands feigneurs Miao-Ffes ont fous eux de
petits feigneurs q u i, quoique maîtres de leurs vaf^
faux, font comme feudataires & obligés d’amenet
leurs troupes, quand ils en reçoivent l’ordre. Leurs
armes ordinaires font l’arc & la demi-pique. Les
Telles de leurs chevaux font bien faites, & différentes
des filles chinoifes, en ce qu’elles font
plus étroites, plus hautes , & qu’elles ont les étriers
de bois peint, ils ont des chevaux fort efiimés,foit
a caufe de la vîteffe-avec laquelle ils grimpent les
plus hautes montagnes, & en defeendent au galop
; foit à caufe de leur habileté à fauter des foflës
fort larges. Les Miao Ffes peuvent fe divifer en
Miao-Fies fournis ,& en Miao-Ffes non fournis
Les premiers obéiffentaux magiflrats chinois
font partie du peuple chinois, dont ils fe difiinguent
roulement par une efpèce de coeffure qu’ils portent
au lieu du bonnet ordinaire , qui eft en ufage
parmi le peuple de la Chine. °
Les Miao-Ffes fauvages , ou non fournis, vivent
en liberté dans leurs retraites , où ils ont des mai-
ions bâties de briques à un fou] étage. Dans le bas
ils mettent leurs befîiauxjfe-logent au-deffus. S’ils
font des a fies d’hoftilités , on fe contente de les repouffer
dans , leurs montagnes, fans entreprend-e
de les forcer. Le vice roi de la province a beau
les citer de. comparaître ; ils ne font que ce crue
bon leur femble. Ces Miao - Ffes font féparés en
villages , & font gouvernés, par des anciens de
chaque village. Ils cultivent la terre ; ils font de la
toile, Si des efpèces de tapis qui leur fervent de
.couverture pendant la nuit. Ils n’ont pour habit
qu un caleçon 8c une forte de cafaque qu’ils replient
fur l ’eftomac. (S.)
MIATBIR ; c’eft i°. le nom d’une- petite ville
d’Afrique , dans la province de Hea, au royaume
de Maroc: 2°. c’eft le nom d’une montagne, du
grand Atlas de la province de Cutz , au royaume
de Fez: (A.) J
MICA W A félon le P. Charlevoix, 8c Mirasva
dans Kempfer, province & royaume du Japon,
qui a le Voari à 1 oueft , le Sinano’au nord, le
Toolomi à l ’eft, & la mer du Japon au ftid. (RA
' t r°y eK. Michejlstatt.
, MïCHAELSTOWN , ville de l ’Amérique, dans
île de la Barbade, avec une bonne citadelle &
un bon port, appartenant aux Anglois , qui la
nomment communément Bûdg-town. Long. 2in
SO%Ut . t*. (R) . >4 0 3 9 .’
MICHEL (S a in t), ville forte de l’île de Mal-
the: on la nomme encore Y St de la Stngle du
nom du grand-maître de ce nom , qui la fit bâùr
froVu'e5, 6&« braâ1ti-e fru*r féuPna rroéceh, deer. 1(*Æ t.e)rre-ferme par un
Michel (S a in t ) , ville de l'Amérique fepten-
rnonale , au Mexique , dans la province de Mé-
choacan. Elle eft à 140 Jieues de Mexico lion*
1 7 4 ,4 0 3 /nt, 2 1 , 53. (/?.) ... ° -
Y y i]