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JASMUND, prefqy’îlé de la Poméranie cité-
rieure. Elle Te joint à Witow '& à file de Rügén
par une petite langue de terre. On y compte deux
paroiffes ; favoir, Sagàrd , & Bobin. Cette île appartient
à la Suède.
JASPRIN , petite ville dé la haute - Hongrie,
dans le comté de P'eflr, lur la rivière de Zagiwa.
JA SQ U E, petite ville maritime de' Perfe, fur
un cap qui refferre le golfe d’Ormus , dans la province
de Tubéran. Ce cap a i< d. 31* d’élévation,
Sl eft éloigné d’Ormus de 30 lieues; il dépend du
gouverneur de Gomron. Voye^ Thèveriot y.-voyage
du Levante ' V . .. ...
JASSY*, capitale de touteTa Moldavie , & la ré-
fidence du liofpodar : elle eft fituée fur la rivière
de Bahlüi, à deux ulilles clu Pruth. Elle n’eft pas
graînde, triais affez'forte par Ta fitüàtion & HnjBjfjf
vragefs dont elle eft munie., Le métropolitain grec
de"* la Moldavie Ly fiègé: ;En ‘17*53,.Un incendie
confuma le palais du lipfpodar-,, quelques cloîtres
catholiques , une -riche 'égiife bâtie 'en pierre, la
nouvelle églife luthérienne , & la ville entière fut
ruinée. Les Ruffes s’en étoient emparés en 1711 & .
1739: On y compte environ vingt mille habitans.
JASZ - BERENY, ville de la haute Hongrie ,
dans la province des Jazÿgés , au milieu d une
plaine vafte, fertile & bien cultivée, qui lui donne
bien des; avantages fur la plupart des àutrès~ villes
de la contrée» _
JASSO, petite ville de la haute Hongrie, dans
le comté d’Abaujwar, au fond d’un vallon. Elle eft
importante, par la force du château qui la couvre ,
& par les archives dont elle eft le dépôt: Ces archivés
font celles de toute la province. (Æ.)
JAVA ( île d e ) , nom de deux îles de la mer
des Indes , dont Tune1 eft appelée la grande Java ,
& l’autre la petite Java, ou B ali.
La grande Java a au nord-oueft l ’île de Sumatra
, dont elle eft féparée par le détroit de la Sonde ;
au nord, les îles de Barieâ & de Bornéo ; àii'nord-
eft, l’île de Madura ; à l’eft, celle de Bali, & au
fud la mer des Indes , qui la fépare de la terre
d’Endraght, ou de la Concorde. ^
' Les anciens ont connu l’ilé de Java : c’eft: la
| Jaba diu de Ptolomée. Ce mot diu , qui dans
lç langage des Indiens veut dire une île, nous fait
çonnoître que îîle de Java portoit déjà le même
nom qtf au jourd’hui du tems de cet auteur ; & c’eft
une chofe bien remarquable. Ptolomée ajoute que
Jaba diu fignifie Vite de Forge, & l’on fait qu’il y
vient très-bieri, qüoiqûe les naturels du pays y
cultivent le riz par préférence , s’étant accoutumés
à cette nourriture, de même què les étrangers qui
V ie n n ent' l’habiter’.
Il femble que les habitans de Bornéo aient les
premiers découvert cette île ; du moins ils y ont
eu un grand hameau : mais elle eft au pouvoir des
Hollandois , q u i, en 1619;, ont établi le centre de
leur commercé à Batavia. Cependant ils ne font
pas les uniques fouvpraifjs de l’île ; elle a fes rois
JA V & fes peuples , qui font allies de la Compagnie*
Cette compagnie poffède la cote du nord , où elle
â bâti de très-bonnes fortereffes pour fa défenfe.
La côte méridionale eft occupée par des peuples
indomptés & indépèndans, dont le plus puilfant
eft le Jourapati; l’intérieur du pays eft fous la domination
d’un empereur appelé le Mataram , qui
fait fa réftdence à Car ta fou ra,
L’île de Java comprend le royaume de Bantam ,
le.royaume dé Jacatra ou de Batavia , la province
de Karavang , qui appartient en’ propre à la compagnie,
le- royaume de Tlieribom qui eft confi-
dérable : fon roi eft indépendant du Mataram, &
allié des Hollandois. Cn trouve enfuite le pays de
Tagal, où font de vaftes campagnes de riz, le
petit royaume de G re ffe , qui a fon roi parti-,
culier, le meilleur ami dés Hollandois , & le pays
de Diàpan.
Prefque toute la côte méridionale eft bornée par
| une chaîne de montagnes, qui enferme une vafte
région prefque iriacceffible ; c eft entre cette chaîne
& la mer que fe trouve le pays de Kadoevang, qui
| eft fournis à l’empereur ; mais cet empereur même
rie règne què par la proteélion que lui donne la
I compagnie ; àplus - forte raifon péut-elle compter
•fur les vaffâux de cet empereur..De plus , elle ne
‘doit rien craindre des peuples qui font entre la
.mér ik lës'Tnôntaghës'aù midi dé l’île , én un mot,
]elle a par-tout la-fupériorité territoriale-, & finalement
cé qui lui affiue la poffeffion de la grande
Java, c’eft là conquête qu’elle a faite de l’île de
Madura qui lui eft affur£e par un traité conclu en
172.5 exécuté jufqu’à ce jour.
L’île de Java en renferme plufieurs autres ; elle
eft traverfée par diyerfès grandes, montagnes, &
coupée par quantité de rivières ; elle produit beaucoup,
déuiz; on y recueille du poivre, du gingembre
, dés oignons, de l’a il; elle abonde en
fruits^'cocos, mangues , citrons’, concombres , citrouilles
, bananes', pommes.. d’or , &c. On n’y
manque ni de drogues , .ni de gommes , ni d’épicerie.
On y a très-abondamment des bêtes domef-
tiques & fauvages , des. boeufs, des vaches, des
brebis, des chèvres, èc même des chevaux ; la
volaille, les paons, les pigeons , les perroquets , y
multiplient à fquhait. t -
Les lieux inhabités font peuplés de tigres, de
rhinocéros, de. cerfs., de bufles, de fangliers, de
fouines , de chats fauvages, de civettes , de fer-
pens ; & les rivières ont des crocodiles très-dangereux
pour ceux qui's’y baignent, ou qui fe promènent"
fur le rivage fans précaution. Quelques
montagnes de l’île ont des volcans., qui jètent bien
loin des cendres , des flammes, & de la fumée.
La religion des Javans eft la Mahomètane, que
leur a porté un arabe, dont le tombeau eft en
grande vénération dans le pays. Les Européens y
profeffent, comme en Hollande Tla religion reformée.
Valentin , qui a féjôurné long-tems dans cette
î l e , en a publié en hollandois la defeription Ta
j a v
plus exa&e , mais trop diffufe & compilée fans «r-
dre ; l ’article qu’en a donné M. de la Martiniere ,
ne làiffe rien a defirer.
Les Hollandois font à Java des hommes bien
différens de ce qu’on les a peints dans le continent.
Bons, laborieux, fobres à Amfterdam, ils font
durs, ombrageux, avares & tyrans dans les Indes. ■
C ’eft: un luxe barbare & infultant ; c eft le mépris
des lois ; c’eft enfin l’ufurpation la plus injufte &
la plus révoltante. Ils n’ont raifon qua coups de
fabre & à coups de canon. Les rois font leurs fu-,
jets; les. peuples font leurs efclaves. Malheur à •
tout navigateur qui n’eft pas Hollandois, & qui
aborderoit dans l’île avec des vues de commerce l
■ Malheur également aux Indiens qui lui auroient
livré quelques marchandifes ! Un dp ces monarques
(celui deCheribon ) , le protégé ou plutôt
le vaffal de ces républicains, leur livre annuellement
trois millions trois cents mille livres de poivre
, à 25 livrés, 12 fols.le millier; un million de
fucre , dont le plus beau eft payé 15 liv. 6 f. 8 d.
le cent ; un million deux cents mille livres de café,
à 4 fols 4 den. Ta livre ; cent quintaux de poivre ,
à 5 fols 2 deniers la livre ; trente mille livres de
coton, dont le plus beau n’eft payé que 1 liv. 11 f.
4 den. la livre ; fix cents mille livres d’arecque, à
13 liv. 4 fols le cent. Quoique des prix fi bas foient
un abus manifefte de la foibleffe des habitans , cependant
nulle révolte de la part de ce peuple doux
& bon. Il continue à fe laiffer dépouiller. Le roi
de Mataran leur fournit, tous les ans , quinze milliers
pefant de riz , à 17 liv. i 2, fols le millier ; tout
le fel qu’ils demandent, à io liv. 7 fols ro den. le
millier; cent mille livres de poivré, à 21 liv. 2 f.
4 deniers le cent; tout l’indigo qu’on Recueille,à
3 liv. 2 fols la livre, &c. ; & le peu qu’on y cultive
de cardamome , à un prix honteux. Les Hollandois
donnent à ces péuples, en échange, des
toiles & quelques autres'marchandifes d’Europe.
Jls entretiennent quelques troupes auffi qui fervent
autant pour défendre leurs alliés , que pour fe
jrendrç redoutables eux-mêmes.
La grande île de Java gît ès-quart de fud-eft,
près de l’île de Sumatra, entre le 123 & le 134e d,
de long. & entre le 6e d, de lat. fud pour fa partie ,
la plus feptentrionale, & 8 d. 30' pour fa partie la
plus méridionale.
La petite Java s’appèle autrement Vile de Bali ,
eft fituée à l’eft de file de Java. Elle n’a que
douze lieues d’Allemagne de circuit : on remarque"
gu fud de cçtte île , un grand cap très-haut.
Le cap du fiord gît par les 8 d. 30' de lat. fud.
L’île de Bali eft très-peuplée; fes habitans font
idolâtres, noirs, & ont des cheveux crépus : le
pays abonde en coton, en riz, en gros & menu
pétail, & en chevaux de la plus petite race : les
fruits les plus communs font des noix de coco, des
oranges & des citrons, dont on voit des- lieux incultes
& des bois tput remplis ; la mer y eft des
plus poiffonneufës. Le prince de Bali exerce fur fes
Géographie. Tome IL
J A U 33 fujets un empirecabfolu;L9n île eft une rade commune
pour les vaiffeaux qui vont aux îles Mohi-
ques, à Banda, Amboine, Macaffar , Timor, ÔC
Solor; ils viennent tous relâcher à Bali pour y
prendre des rafraîchiffemens, à caufe de. l’abondance
& du bon marché des denrées : la ville capitale
de Iîle porte le nom de Bali. (.Ma s s o n d e
MORVILLIERS.y
JAVARIN. Voyei Ra a b .
JA V ER , ou Jauer, ville d’A llemagne, capitale
du cercle & de la principauté de même nom dans
la baffe Siléfie, avec une citadelle & une grande
place environnée dé portiques. Elle eft à 5 li. f. e.
de Schweidnitz, 12 fi o. de Breflaw, 35 n. e. de
Prague.
Jauer eft: fituée fur la rivière de fon nom , dite
auflï Neiffe-la-Furîeufe. Elle fut prife d’affaut &
pillée par les Impériaux en 1640. Long. 3 4 ,4 ‘9lat.
50,66. Voye^ Jauer. (ÆA
JAVOUX, bourg du Gevaudan, dont il étoit
autrefois capitale , félon Corneille & M. l’abbe
Belley. Ils croient qu’elle's’appeloit anciennement
Anderitum ,- Anderidum , civitas Gabalorum , Ga~
balus, & qu’elle étoit épifcopale. L ’évêché a été
transféré à Mende. Ce lieu eft à 4 li. de Mende.
De Marca penfe que cette place fm détruite nu
Ve fiècle. L’infcription rapportée, par le père Sir-
mond, & trouvée chez les Gabali, près de Ta
frontière des Arverni, & qui fe termine ainfi ,
M. P. GABALL. v , peut convenir à la diftance
de cinq lieues gauloifes , en partant de Javols,
Not. Gai. D. Anv. p. 6 7 , Mém. acad. des infeript.
tom. X XXII, p. 49, in-12. (Ri)
JAUER ( principauté de ) , province de la Siléfie
, l’une des plus étendues & des mieux peu*
plées de tout ce duché. 'Elle eft adoffée aux Sudètes
, ou monts des Géans , & renferme même dans
fon enceinte quelqües - uns de ces monts : fes
antres limites font la baffe-Luface , avec les principautés
de Sagan , de Glogaw , de Lignitz & de
Schweidnitz. Elle eft arrofée du Bober, de la
Queiff, de la Nèiffe-la-Furieufe , de la Zacka, de
la Lomnitz & du Katzbach. Son fo l, prefque tout
en monts & en vallons , ne lui donne pas tous
les grains néceffaires à la fubfiftance de fes habi*
tans ;"fpn cercle de Buntzlau eft à-peu-près le feul
qui lui en produife, & les provinces voifines lui
fourniffent le réfte. Mais d’autres bienfaits de la nature
abondent dans cette province , & foutiennent
fa population. L’on y trouve les plus belles forêts
de la Siléfie , & fes meilleures mines, tant e s
cuivre qu’ep fer : on y trouve auffi de la houille,
de bellçs carrières Sç. d’excellentes eaux minérales.
On y cultive le Un avec un fuccès étopnant, & il
y a de la terre de poterie, connue fous le nom de
Buntzlau, dont les vafes travaillés fur lés lieùx font
du plus grand débit en Pologne §c d^ns toute la
fiaffer Allemagne.
La divifion de cette province eft en qugtrq
cercles, Jauer, Hirfchberg, Leuw^nher^? §ç
£ .